À l’heure où beaucoup de mélomanes redécouvrent les vertus du disque vinyle, certains vont encore plus loin dans le retour aux sources avec des enregistrements sur K7, c’est le cas de Fairy Tales In Yoghourt, projet nantais qui mérite une écoute attentive en mode magnétique comme en numérique…
Pour tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la scène nantaise, Benoît Guchet n’est pas vraiment un inconnu. Classe Mannequin, Bantam Lyons, Trainfantôme, le musicien a officié dans pas mal de groupes tout en lançant il y a une dizaine d’années son projet le plus personnel, le plus intime, Fairy Tales in Yoghourt.
Au programme : « des mélodies douces mais percutantes, une tension très classe entre technique musicale et simplicité dans la manière de la délivrer ». Celui qui parle ainsi de Fairy Tales in Yoghourt s’appelle Nathan Leproust, aka Teenage Bed, à la tête du label nantais Pale Figure Records qui vient de sortir une cassette audio, oui oui ça s’appelle comme ça, une K7 si vous préférez, compilant le meilleur des créations de Benoît Guchet, avec quelques pépites que j’adore comme Beavers, Jet House Gore ou encore The Films and the Songs of the Seas.
Pourquoi une compile sur un format oublié de tous ou presque ? C’est l’une des questions que nous avons posées à Benoît Guchet. Interview…
Fairy Tales In Yoghourt, c’est qui c’est quoi ?
Benoît Guchet. Fairy Tales in Yoghourt, c’est un homme qui s’appelle Benoît et qui joue des chansons tout seul, et ce depuis une grosse décade.
D’où vient ce nom improbable ? D’un contes de fée ?
Benoît Guchet. Il vient tout droit d’une époque reculée où mes morceaux n’avaient pas de textes. Le yahourt, c’est le nom de cet anglais factice qu’on chante quand on ne connait pas les paroles d’une chanson, par exemple. Les contes de fées, ce sont de belles histoires. Des contes de fées en yahourt, ça correspond donc à de belles histoires très bien narrées, mais qui n’ont strictement aucun sens. C’est aussi le plus mauvais nom du monde, puisque qu’il est trop long et que personne ne le comprend ; ce qui n’est pas pour me déplaire.
Si vous deviez présenter votre musique en quelques mots…
Benoît Guchet. C’est de la pop en petit comité, mélangée à de l’expérimentation de chambre à coucher
Vous sortez en 2019 une compile de vos productions. Votre discographie est si conséquente ?
Benoît Guchet. Non. C’est la raison pour laquelle elle tient en une cassette de 30 minutes ; et encore, il y a un inédit !
Une compile disponible en numérique et… en K7 sur le label Pale Figure Records. Pourquoi ce choix ?
Benoît Guchet. Le choix de départ était de ressortir mon premier disque, qui était enregistré avec les moyens du bord. Le son « basse fidélité » de la cassette me semblait donc un choix idéal pour souligner ce côté artisanal. Et puis la cassette est un objet simple et beau, et à vrai dire un son qui me plait ! Elle a l’avantage de faire passer la production au second plan et on n’écoute plus que les chansons.
Merci Benoît
Propos recueillis par Eric Guillaud le 20 novembre 2019
Plus d’infos sur Fairy Tales in Yoghourt ici. L’artiste est en concert ce jeudi 21 novembre au Lieu Unique en compagnie des Américains de The Gotobeds
Le premier vient de la scène métal, le second, de l’ambient, Amaury Sauvé et Tom Beaudouin ont aujourd’hui décidé d’unir leur talent et leur passion au service du projet d’électro-pop nanto-lavallois Soja Triani, véritable laboratoire sonore qui sort son premier album Nouvelles vendredi 8 novembre. Interview…
Non, ils ne sont pas italiens, mais ligériens. Non, ils ne travaillent pas pour l’industrie agro-alimentaire, ils sont musiciens. Alors, pourquoi un nom pareil me direz-vous ? C’est bien évidemment la première question que nous avons posée à Amaury Sauvé et Tom Beaudouin, deux musiciens confirmés, respectivement issus de la scène metal (As We Draw) et de la scène ambient (Fragments), aujourd’hui réunis pour le meilleur de l’electro-pop sous les couleurs du « laboratoire sonore » Soja Triani.
Un nom étrange pour une musique singulière, surprenante, raffinée, aux arrangements subtils, aux paroles en français. Les influences sont à chercher du côté de la pop expérimentale, de la pop française, de l’indie rock mais aussi de la comédie musicale tendance Michel Legrand. Repéré par La Souterraine (labo d’observation de l’underground musical français), accompagné par la salle de musique actuelle 6par4, Soja Triani sort un premier album vendredi 8 novembre. Il s’appelle Nouvelles. Mais avant ça, Amaury et Tom répondent à nos questions. C’est ici et maintenant !
Soja Triani. Mais d’où vient ce nom étrange ?
Tom. À la base, c’est parti d’une blague, d’un mauvais jeu de mot entre un guitar hero des années 80 (Joe Sotriani, ndlr) et le soja. Puis finalement, on s’est pris au jeu. On aime la sonorité presque italienne de ce nom. Soja Triani pourrait être un personnage, une ville imaginaire, à chacun de se l’imaginer comme il veut.
Vous venez d’univers très différents l’un et l’autre, Amaury du côté obscur du metal, Tom du côté plus lumineux de la pop et de l’ambient. Vous étiez vraiment faits pour vous rencontrer ?
Tom. On s’est rencontré pendant l’enregistrement chez Amaury du premier album de Fragments (projet ambient dans lequel je joue). Tout de suite, on a super accroché. On se retrouvait autour des synthés, d’artistes comme Son Lux ou Rival Consoles. Et puis, j’ai rencontré la scène lavalloise, As We Draw, le groupe incroyable d’Amaury et de son frère Quentin.
Amaury. Il fallait absolument se réserver une session studio pour avoir l’occasion d’expérimenter tous les deux.
Vous vous présentez comme un laboratoire sonore. Comment s’opère l’alchimie entre vous, comment s’élabore votre univers ?
Tom. Je ramène toujours une base plus ou moins élaborée, avec souvent une partie du texte écrit. Ensuite, on compose les morceaux à quatre mains, généralement Amaury les basses et batteries, moi les guitares, voix, synthés…Mais il n’y a pas de règle. On essaye en tout cas de tout articuler autour du texte. On aime beaucoup jouer avec les textures sonores et le sound design pour coller au mieux à l’univers d’une chanson. Comme on se retrouve le plus souvent dans un studio d’enregistrement professionnel, on a directement les outils sous la main pour expérimenter et creuser les sonorités.
Vous avez sorti un premier single le 4 octobre dernier, baptisé Le Futur. Que raconte-t-il ?
Tom. Le Futur raconte un futur proche où tout se serait pété la gueule, mais où les gens continueraient d’avoir un discours hyper-positif et confiant vis à vis du progrès technologique. Une vision assez cynique de l’humanité dans une chanson pop finalement assez lumineuse et qui peut sembler à première vue plus légère que son contenu ne l’est en réalité. En tout cas, on voulait appuyer ce genre de contraste.
Que racontent vos textes plus généralement ?
Tom. L’idée est de raconter des histoires, des petites fictions. Dans chaque morceau, on suit un personnage. Le thème du voyage revient régulièrement, on essaye d’avoir un ton un peu nostalgique.
Au jeu des influences musicales, on peut deviner ici ou là du Etienne Daho, du Dominique A, du Flavien Berger… Mais encore ?
Tom. Effectivement, personnellement, j’assume complètement ces influences françaises. Je pourrais ajouter Jean-Louis Murat, François & the Atlas Mountain, Albin de la Simone ..
Amaury. Pour ma part; je n’ai pas une grande culture musicale concernant l’univers chanson Française. Je connais évidemment les références que tu cites mais je ne les ai jamais écoutées assez attentivement pour pouvoir les considérer comme m’influençant dans ma façon de composer et/ou d’apprécier la musique. Cependant je reconnais qu’il y a des ressemblances fortes et ça me convient. Mais de façon générale on se sent tous les deux plus proche de la musique anglo-saxonne : Atom for Peace, Son Lux, Sohn, James Blake…
Dans votre façon de chanter Tom, on entend du Michel Legrand, de la comédie musicale ? C’est un univers que vous connaissez ? Que vous appréciez ?
Tom. Mes parents nous ont montré assez tôt Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’Âne. On ressortait souvent les cassettes avec mes sœurs donc oui peut être, sûrement, que ça a influencé ma façon de chanter en français, j’aime le côté frais, spontané, des chansons de Legrand. Et bien sûr, les mélodies et harmonies chez lui sont justes fabuleuses.
Votre premier album Nouvelles sera hébergé par La Souterraine. C’est un choix, le fruit du hasard ?
Amaury. On avait au commencement du projet, envoyé un morceau à la Souterraine, « Bunker », qui avait figuré sur une de leur compilation. On a continué à leur envoyer des morceaux régulièrement. On sort Nouvelles en autoproduction et la Souterraine hébergera les 7 titres sur leur bandcamp.
Vous faites partie du dispositif d’accompagnement cinqtrois qui aide les musiciens en Mayenne. Que vous a-t-il apporté concrètement dans votre parcours ?
Tom. Plein de choses ! Ça nous a permis de concrétiser le projet sur scène. À la base, Soja Triani était un projet de studio. On a pu bénéficier de résidences au 6par4, de formations, on a été programmé aux 3 Éléphants… On est en contact quasi-permanent avec Charlène qui s’occupe du dispositif. C’est hyper agréable de bénéficier d’un accompagnement comme celui-ci, à la carte, à l’écoute de nos besoins, de nos questions.
Un album et demain, à quoi risque de ressembler votre futur proche ?
Tom. On a quelques dates autour de la sortie à Paris, Limoges, St Nazaire. Notre première mini « tournée » ! D’autres concerts devraient arriver en janvier 2020. On retourne aussi à The Apiary, le studio d’Amaury, dès décembre. De nouveaux morceaux sont en route.
Merci Amaury, merci Tom. Propos recueillis par Eric Guillaud le 4 novembre 2019
Plus d’infos sur Soja Triani ici. Le groupe sera en concert à Paris le 7/11, à Limoges le 8/11 et au Kiosq à Saint-Nazaire le 9/11, au Ferrailleur à Nantes le 18/01…
Non, Bandit Bandit n’a rien braqué du tout si ce n’est le rock et ce pour le bien de l’humanité. Le duo originaire de Lyon et Montpellier vient de sortir son premier EP et est actuellement en cavale dans notre région pour deux dates, le 15 octobre à Angers, le 16 octobre à Nantes…
Fermez les fenêtres, il y a du stoner dans l’air ! Et un déluge de décibels en prévision. Le duo Bandit Bandit, inconnu jusqu’à vendredi dernier, du moins sous nos latitudes ligériennes, vient de sortir un premier EP digital qui pourrait bien les propulser dans le cercle des meilleurs groupes actuels de rock’n’roll français aux côtés des Limiñanas, JC Satan, MNNQNS, Johnny mafia et autres Last Train (en interview ici) avec qui, d’ailleurs, il partagera la scène de Stereolux mercredi 16 octobre.
Bandit Bandit sorti de nulle part ? Pas tout à fait. Bandit Bandit, c’est un peu comme si les Kadavar avaient rencontré les Limiñanas sur Tinder. Vous gardez Tinder, vous remplacez Kadavar et Limiñanas par Maeva et Hugo, vous agitez le tout et vous obtenez un duo, quatuor sur scène, explosif, aux sonorités lourdes, aux mélodies entêtantes, aux atmosphères excitantes. On adore. C’est notre coup de coeur du moment ! Interview…
Bandit Bandit, qu’est ce que vous avez braqué pour mériter ce nom ?
Nos cœurs mutuellement et là on vient braquer vos oreilles.
On ne vous connaissait pas jusqu’ici, du moins sous nos latitudes ligériennes, vous sortez de prison ? Plus sérieusement Bandit Bandit c’est qui c’est quoi ?
Bandit bandit, c’est la rencontre de deux personnes : Maeva et Hugo, un début de relation houleux, un goût certain pour le vice, une passion commune pour la musique, elles décident de former un groupe en se disant que ça allait être une « belle mauvaise idée ». Bandit Bandit est né, et c’est du Rock sombre et psyché, chanté pour la plupart des titres en Français.
On dit que vous vous êtes rencontrés sur Tinder. C’est vrai ?
Bien sûr, et on imaginait surtout pas que quelque chose de sérieux et puissant allait se faire par la suite. On est lié par quelque chose d’indescriptible.
Vous venez de sortir un premier EP 5 titres. On pense à Kadavar, aux Limiñanas et à plein de petite autres choses tout aussi passionnantes. Quels ont été vos albums de chevet ces derniers mois ?
Intéressante ta comparaison, ce sont des artistes que l’on aime bien mais qui ne nous ont pas directement inspiré, on a un côté stoner (Kadavar) et psyché frenchy (Limiñanas) c’est évident. Pour l’écriture de l’Ep, on n’a pas spécialement eu d’album de chevet, ce sont des influences digérées et donc pleins pleins d’albums ont dû nous inspirer indirectement, on écoute énormément de choses tous les deux. Mais si il faut citer des artistes précis, on va partager nos coup de cœur de la scène rock française car elle est vraiment excitante: MNNQNS, Psychotic Monks, Last Train, Wild Fox, Théo Lawrence, Lysistrata, Johnny Mafia…Et tant d’autres.
L’EP est sorti uniquement en digital. C’est une provocation ? Une punition pour les amoureux du bon son ?
Patience … Nous avons une platine à la maison
Vous vous êtes échappés – provisoirement – de Lyon pour la région ligérienne, un concert à Angers le 15 octobre puis à Nantes le 16 octobre. Que vous inspirent ces lieux ?
Alors Le jokers pub, c’est LE café/concert du coin, si tu joues dans un groupe et que tu tournes un peu, tu as obligatoirement entendu parler de cet endroit, et ce genre d’endroit est d’une importance capitale pour la découverte des artistes de demain, donc force et respect à eux, à leur programmation et du coup, à leur courage. Et à Nantes donc c’est dans une smac au Stereolux, une salle bien plus grande, on ouvre pour nos amis de Last Train, la date est complète, donc là clairement ça va être la guerre, on a si hâte.
Bandit Bandit, c’est pour perpète ?
On s’appelle Bandit Bandit pas Voyant Voyant haha. En tout cas, tout ne tient qu’à un fil, c’est ça qui est excitant, et pour le moment tout est parfait.
Merci Maeva et Hugo. Merci Bandit Bandit. Propos recueillis par Eric Guillaud le 15 octobre 2019
Plus d’infos sur Bandit Bandit ici. Le groupe sera en concert le 15/10 à Angers, le 16/10 à Nantes, le 5/12 à Rennes dans le cadre des Bars en Trans
Aucune erreur d’aiguillage pour ces quatre Mulhousiens qui depuis une douzaine d’années développent un univers musical à l’énergie rock survitaminée. Ils seront en concert à Stereolux à Nantes le 16 octobre, au Chabada à Angers le 31 octobre et au Mans le 9 novembre dans le cadre du Bebop Festival. Interview…
Plus de trois cents concerts au compteur, deux albums, des premières parties de rêve, des tournées un peu partout à travers la planète, la création du festival La Messe de minuit, des activités de chef d’entreprise ici ou là et des projets un peu partout, les quatre jeunes garçons de Last Train, même pas un siècle à eux-tous, ont su conserver l’énergie de leurs débuts tout en emmagasinant la nécessaire expérience de la vie.
Résultat des courses, The Big Picture, leur nouvel opus sorti en septembre, est une belle leçon de rock’n’roll à la sauvagerie délicatement domptée. Avant leur concert mercredi 16 octobre à Stereolux à Nantes, nous avons souhaité leur poser quelques questions. Pour les réponses, c’est Jean-Noël Scherrer, chanteur et guitariste du groupe, qui s’y est collé…
Concerts, albums, entreprises… Vous n’avez pas peur de vieillir prématurément ?
Jean-Noël Scherrer. A notre âge, on a la chance de dire qu’on grandit plus qu’on ne vieillit, cette idée me plaît. J’ai toujours eu des amis et collègues plus âgés que moi, le fait d’être très jeune à toujours été une frustration, alors j’aime le fait de savoir que ça avance, qu’on gagne en expérience, qu’on apprends des choses et qu’on a déjà fait beaucoup de choses dans notre courte vie. On est peut-être passé rapidement sur nos années d’insouciances, mais d’une certaine manière c’est pour le mieux.
On a encore des choses à se prouver, des rêves à atteindre, avec un tel bagage à un si jeune âge ?
Jean-Noël. Toujours plus ! Il faut toujours placer la barre plus haut. Se mettre des objectifs c’est bien mais c’est à double tranchant : qu’est-ce que ce qu’il se passe le jour où tu réalises ton rêve ? C’est pour ça que l’on préfère réfléchir step by step, et voir chaque événement comme une nouvelle étape.
Vous avez commencé il y a une dizaine d’années, vous aviez donc, quoi, 12 ans ? Comment, tout d’un coup, se dit-on : allez, montons un groupe…
Jean-Noël. On aimait tous déjà beaucoup la musique à l’époque, on en consommait beaucoup, on échangeait nos découvertes. Antoine faisait de la batterie depuis un moment déjà, moi j’avais fait du piano, je faisais de la guitare. On s’est rencontrés et appréciés grâce à la musique, c’est le centre de notre amitié, depuis toujours.
Ça vous parait déjà loin tout ça ou vous n’avez rien vu passer ?
Jean-Noël. Beaucoup de gens disent que c’est allé vite pour nous, et que nous sommes jeunes et qu’il reste beaucoup à faire. Dans un sens c’est vrai. Mais quand je me remémore d’où l’on vient… et tout ce par quoi nous avons dû passer…. Le chemin était long, et ça a pris un temps fou. Je vais avoir 25 ans le mois prochain, et j’aurais passé plus de temps sur Terre à jouer avec mes trois meilleurs amis, que sans. Dans un sens, c’est un peu fou.
Vous venez de sortir votre deuxième album, The Big Picture. Pourquoi ce nom ?
Jean-Noël. L’album est une vision d’ensemble sur ce qu’est Last Train aujourd’hui. Qui nous sommes en tant qu’êtres humains et en tant que musiciens. Tout vient du titre du même nom, qui était lui-même un constat global d’une situation. Et puis finalement on s’est rendu compte qu’il correspondait bien à l’intégralité du disque. C’est un second chapitre.
C’est aussi le nom d’un des dix titres de l’album. Un titre au format hors norme de plus de 10 minutes. Pourquoi ce choix ?
Jean-Noël. En 2019, prendre le temps est devenu un luxe. Tout nous pousse à faire les choses rapidement, et de plus en plus vite. Je m’en rends compte tous les jours, et subis ces travers-là dans mes propres sociétés où j’exige une certaine efficacité et un certain rendement. Cependant, on ne laissera rien ni personne remettre en question notre éthique créative. On aime les morceaux longs, où l’on peut construire, dé-construire, prendre le temps de jouer avec une émotion et aller au fond de celle-ci. The Big Picture en est un bon exemple.
Vous dites que c’est le titre qui représente le mieux l’album et vous-même. En quoi ?
Jean-Noël. Pour ces deux dernières raisons justement : il n’y a rien de plus honnête que cette chanson. C’est simplement une mise à nu de 10 minutes et quelques.
C’est enfin un clip qui a nécessité un travail monstrueux au niveau de la mise en images…
Jean-Noël. En effet, Julien notre guitariste réalise de nombreux clips, que ce soit pour Last Train ou pour d’autres groupes, il est de plus en plus sollicité et c’est génial de constater à quel point il progresse. Il est talentueux et j’aime savoir que chacun des membres du groupe développe des projets à côté du groupe. En une dizaine de jours seulement, il a dû se lancer dans un travail d’archives insensé (près de 40 heures de rush de vidéos sur les dix dernières années) pour en retirer l’essence et raconter une histoire qui est la nôtre. Je suis super fier du résultat. Ces images sur cette chanson, c’est très précieux pour nous.
On sent une petite note Oasis dès le premier morceau. Mais encore ? Quelles ont pu être les influences pour ce deuxième album ?
Jean-Noël. Le disque est rock et on doit effectivement y trouver des influences qui sont évidentes pour des amateurs de rock. Ceci étant dit, nous écoutons des choses bien différentes dans la vie de tous les jours. On n’arrête pas d’écouter des musiques de films, du néo-classisque, du classique, de la pop, du hip-hop, etc. La plupart des morceaux de l’album ont été composés au piano avant d’être mis en commun dans un local de répétition. Les influences vont donc de Queens of the Stone Age à Lana Del Rey, autant si pas moins que d’Olafur Arnalds à Howard Shore.
Un album très rock, peut-être un peu moins sauvage que le premier, mais aussi des titres très mélodiques comme Right Where We Belong. Comment est né ce titre et que raconte-t-il ?
Jean-Noël. Lors de l’écriture de l’album, certains sujets étaient omni-présents et sont devenus conflictuels au sein même d’une même chanson. « Right Where We Belong » fait partie de ces morceaux double sens. Il parle principalement de se battre pour ce auquel on croit et pour ceux qui comptent.
Un mot sur la très belle pochette…
Jean-Noël. Merci beaucoup. C’est une photo du très talentueux Rémi Gettliffe, qui est avant tout notre réal en studio, c’est le cinquième membre de Last Train, notre grand frère. Il a construit White Bat Recorders de ses mains, un magnifique studio en Alsace où règne le bon goût et où l’on trouve des réponses à ses questions. Il faut aussi préciser que c’est un formidable bassiste, compositeur, photographe et qu’il est le merveilleux papa des deux enfants les plus adorables au monde.
C’est la deuxième fois que vous jouez à Stereolux à Nantes. Que vous inspire cette ville, ce lieu ?
Jean-Noël. La ville de Nantes nous a toujours accueillis à bras ouverts. Du premier concert au Ferrailleur jusqu’à la grande scène des Nuits de l’Erdre, c’était toujours de merveilleux souvenirs. On parle encore régulièrement de notre dernier Stereolux il y a deux ans maintenant, on a plus que hâte d’y retourner.
Merci Jean-Noël, merci Last Train. Propos recueillis par Eric Guillaud le 11 octobre 2019
Plus d’infos sur Last Train ici. Le groupe sera en concert à Rennes le 15/10, à Nantes le 16/10, à Angers le 31/10, au Mans le 9/11…
C’est un peu la nouvelle coqueluche du rock hexagonal, celui par qui on jure le renouveau du genre même si pour sa part il assure plutôt jouer dans la cour de la pop. Le groupe MNNQNS sera sur la scène de la Barakason à Rezé le 10 octobre. Mais avant ça, il répond à nos questions ici et maintenant. Branchez les guitares…
Six lettres, pas de voyelles, de quoi en perdre son alphabet latin. Mais ne les croyez pas fâchés avec les voyelles, les MNNQNS sont du genre malins. Dans une interview il y a maintenant trois ans, toujours disponible ici, le chanteur Adrian nous confiait qu’ils avaient choisi ce nom parce que « c’était un peu la seule manière de ne pas tomber dans les abysses d’internet. Avec le nom complet (Mannequins), impossible d’être trouvé sur aucun moteur de recherche, ça n’est donc pas un choix trendy douteux mais bel et bien un truc nécessaire pour la survie du groupe ».
Et de fait, le groupe n’a ni sombré dans les abysses d’internet, ni sombré dans celles du rock made in France. Trois ans après son premier passage à Nantes, MNNQNS est de retour avec une longue expérience de la scène en poche mais aussi l’apprentissage du premier album. Ça vous change un groupe ! Rencontre avec le leader du groupe Adrian plus vieux de trois ans…
Salut les MNNQNS, je vous avais interviewé en octobre 2016 à l’occasion de votre passage au Café du Cinéma à Nantes. C’était il y a trois ans pour nous… un siècle pour vous ?
Adrian. En effet ! Je me souviens de ce concert, on avait fait pas mal n’importe quoi, non ? On avait une grande passion pour s’auto-saboter à l’époque.
si on ne fait pas un nouveau morceau tous les trois jours on a des attaques de tremblements
Deux EP, un album, plusieurs clips, une tournée des festivals, des concerts à n’en plus finir, une presse nationale dithyrambique… Tout a changé autour de vous. Et vous, vous avez changé ?
Adrian. Mon foie a changé de couleur, c’est certain.
Depuis deux ans, vous travaillez sur votre premier album. Il est sorti, il est beau, il est chaud. Comment vivez-vous cette nouvelle étape ?
Adrian. Je devrais sûrement te dire qu’on est émus, blabla, mais la vérité c’est qu’on bosse sur le deuxième depuis quelques mois déjà et qu’on veut passer à la suite le plus vite possible. On travaille de manière industrielle, si on ne fait pas un nouveau morceau tous les trois jours on a des attaques de tremblements.
Vous parlez de votre album comme d’une « créature étrange » dans un post Facebook. Comment le voyez-vous véritablement, en cohérence avec la musique que vous faites depuis le début ?
Adrian. Oui, pour moi on a toujours été un groupe pop qui pioche dans les outils du rock et de ses sous-genres plus underground. Là, le format fait qu’on a eu le temps de s’attacher à cet album, puis de le détester, l’aimer à nouveau. Malgré tout ça, j’ai quand même la sensation que c’est la première sortie dont on est vraiment fiers.
le classic rock, celui qui met des vestes en cuir, mange des gros steaks et fait de la moto. C’est pas forcément nul, mais c’est de la musique de musée maintenant
Il s’appelle Body negative. Pourquoi ce titre ?
Adrian. Pendant un trajet en van, on est tombés sur le hashtag « Body Positive » sur les réseaux, qui est censé t’encourager à aller vers l’acceptation de soi et apprendre à aimer son propre corps. Un truc très bien sur le papier mais qui a ses failles si tu creuses, bref, on s’en foutait d’en faire la critique, on s’est surtout dit qu’au vu des sévices que tu infliges à ton corps sur la route, l’inverse correspondait super bien à notre mode de vie.
Douze morceaux qu’on peut ranger dans la catégorie rock. Vous dites pourtant fuir le « rock à papa » dans une interview aux Inrocks. Mais c’est quoi pour vous le « rock à papa » ?
Adrian. C’est le classic rock, celui qui met des vestes en cuir, mange des gros steaks et fait de la moto. C’est pas forcément nul, mais c’est de la musique de musée maintenant.
Certains disent effectivement le rock mort et enterré. Pourtant, vous-même, Last Train, Pogo Car Crash Control, The Liminanas… et tant d’autres ne sont-ils pas la preuve du contraire et qui plus-est la preuve d’une grande diversité ?
Adrian. Oui, il y a clairement un truc qui arrive. Qu’on appelle ça du rock ou quoi que ce soit d’autre, beaucoup de groupes français cool émergent en ce moment, on peut aussi citer T/O, Servo, Rendez Vous, The Psychotic Monks, Unschooling…
Des morceaux rock mais des touches très pop aussi… Quelles ont pu être les influences récentes du groupe ?
Adrian. Nine Inch Nails, Einstürzende Neubauten, Throbbing Gristle, Machine Girl…des choses plus axées sur l’experimentation ou l’électronique. Et puis Oasis aussi, on ne va pas se mentir.
Vous avez beaucoup tourné ces dernières années, c’est comment la vie des MNNQNS sur la route ? Rock’n’roll ?
Adrian. On est encore en vie pour le moment, je croise les doigts. La teuf est une passion, c’est indéniable, mais il va falloir qu’on fasse des efforts pour assurer maintenant que nous sommes des professionnels de la musique rock (merci l’Etat Français si tu lis ces lignes).
Le concert du 3 octobre à La Maroquinerie à Paris est une date très importante pour vous, elle est d’ailleurs marquée en rouge sur votre agenda. Et celui de Rezé qui se jouera dans la foulée le 10, comment le voyez-vous ?
Adrian. Ça fait longtemps qu’on n’est pas venus dans le coin donc on a tout aussi hâte !
Merci Adrian. Propos recueillis par Eric Guillaud le 25 septembre 2019
On le savait incollable sur le rock nantais, on le découvre fin connaisseur et ultra-passionné du rock d’outre-Manche, Laurent Charliot débarque à l’Escall à Saint-Sébastien-sur-Loire avec le spectacle musical Radio UK On The Rocks, un superbe voyage dans l’histoire du rock britannique, des Kinks à Oasis, de Led Zeppelin à Muse. Interview…
Tout ceux qui ont navigué dans le rock nantais ou s’y sont intéressés un tant soit peu connaissent Laurent Charliot. Un temps musicien, auteur de plusieurs livres sur le sujet, conférencier, commissaire d’exposition (l’expo Rock! Une histoire nantaise c’est lui !), Laurent Charliot est un véritable expert en la matière. Depuis des années, pas un riff, pas un album, pas une anecdote n’échappent à sa vigilance.
Cette fois, Laurent Charliot est sur la scène en compagnie de huit musiciens, un spectacle unique en son genre dont la troisième saison a déjà été jouée devant plus de 60 000 personnes.
Nous l’avons rencontré dans un bistrot nantais, en compagnie d’Arnaud Gourvez, guitariste et chanteur du groupe. Ensemble, ils nous présentent le spectacle qui sera joué le 27 septembre à Saint-Sébastien-sur-Loire…
Bonjour Laurent, bonjour Arnaud, alors ce projet s’appelle… ?
Laurent Charliot. Radio UK On The Rocks
Et il existe depuis… ?
Arnaud Gourvez. Depuis 2015, avec une première au Ferrailleur sous un format simple. Au tout début, c’était un projet purement musical, on voulait créer une sorte d’anthologie du rock britannique. Puis, par le biais de connaissances, nous avons rencontré Laurent et l’idée d’en faire autre chose qu’un simple concert est né. C’est devenu un spectacle parce qu’il y a une trame derrière qui est un peu la trame Radio Caroline, une trame un peu plus narrative qui explique les origines des chansons, les arcanes de tout ça et les liens qui peuvent exister entre les influences des uns et des autres, entre un Oasis et un Bowie. Ce fond fait que ce n’est plus simplement une succession de hits.
Laurent Charliot. Le public comprend très rapidement qu’on va l’emmener dans une émission de radio. J’ai mon set radio, mes platines, j’ai mes disques, j’ai mon micro, j’ai mon « on air » qui s’allume lorsque je prends la parole. Au départ j’avais des scrupules à monopoliser, à faire des textes longs entre chaque morceau, j’avais un peu peur de casser l’ambiance mais on s’est vite aperçus que ça fonctionnait très bien, à tel point que j’ai finalement rallongé mes textes en finissant à chaque fois par : « On l’écoute, c’est maintenant et c’est sur Radio UK on the rocks… »
Et là c’est le groupe qui joue?
Laurent Charliot. Oui, exactement, c’est le groupe qui joue. Moi je reste sur scène mais je ne suis plus dans la lumière. Je suis le sélecteur, l’ambianceur, j’écoute les disques suivants, je bouge comme un gars qui vit pleinement son émission. Et derrière, il y a un quatuor rock, Arnaud Gourvez à la guitare et au chant, Franck le Ray à la basse et au chant, Tof Rossini à la batterie, Fred Hervieu aux claviers et choeurs, donc une formule classique de rock à laquelle on a ajouté depuis un an maintenant un quatuor à cordes dont les quatre membres sont issus de l’Orchestre National des Pays de la Loire.
Arnaud Gourvez. On est sur un répertoire qui va des années 60 à aujourd’hui, qui va des Beatles à Muse, Et sans quatuor à cordes, il était difficile de reprendre certains morceaux comme Live and Let Die par exemple. Ce quatuor nous permet de faire la différence au sein des tès nombreux cover band (groupes de reprises, ndlr).
C’est une belle formation…
Arnaud Gourvez. On est neuf sur scène et 4 en coulisse parce qu’on a un régisseur…
Laurent Charliot. oui, un régisseur qui a été le régisseur de pas mal de groupes, il l’a été de M, il l’est actuellement d’Elmer Food Beat, on a un ingénieur son aussi, Jeff Morreau, qui a été le premier producteur de Christine and the Queens, on a Fabienne aux lumières qui a tourné avec énormément de groupes et actuellement avec Merzhin… On a une vraie dream team, une dream team de Nantais…
Arnaud Gourvez. Tout à fait, c’est un spectacle de Nantais. On est tous du coin, on se voit, on travaille ensemble, on répète ensemble, on boit des coups ensemble parfois, l’idée était de faire un spectacle généreux avec une belle complicité sur scène. Que ce ne soit pas uniquement un spectacle mécanique, que les spectateurs sentent qu’il y a de l’humain derrière tout ça.
Que reprenez vous exactement ?
Arnaud Gourvez. Le rock britannique. Avec dans l’ordre, les Beatles, les Stones, les Who, les Kinks, Clash, Deep Purple Led Zepellin, U2, Supertramp, Cure, Pink Floyd, The Verve, Oasis, Blur, Depeche Mode, Cold Play, Muse… que des grands noms, que des morceaux que tout le monde connaît.
Laurent Charliot. Avec une particularité pour cette troisième saison, les morceaux sont liés entre eux, un par la présence de cordes, deux par des histoires de plagiat, de scandales, de procès. Je pense à The Verve notamment et à cette petite partie de morceau emprunté aux Stones pour le titre « Bitter Sweet Symphony ». Les musiciens de The Verve avaient demandé l’autorisation aux Stones et avaient même signé un contrat…
Arnaud Gourvez. Ils se sont mis d’accord sur 50/50 mais le morceau a tellement bien marché que la maison des Stones les a rappelé en les sommant de retirer les disques des bacs ou de leur donner 100% des bénefs. Résultat, pendant 22 ans, The Verve n’a rien touché sur ce morceau…
Toutes ces histoires rendent le rock passionnant. Comment les déniche-t-on ?
Laurent Charliot. On est passionné de rock britannique, on connaît beaucoup de ces anecdotes. Et puis on compulse, on cherche, on fait des recoupements…
Votre prochain spectacle aura lieu à Saint-Sébastien-sur-Loire le 27 septembre…
Laurent Charliot. Oui à l’Escall.
Arnaud Gourvez. Une salle qui a une histoire elle-aussi. Elle a notamment accueilli Oasis et Blur. On va profiter du spectacle pour rappeler que cette salle a vécu les grandes heures de la britpop.
Il reste des places ?
Laurent Charliot. Oui mais plus pour très longtemps. 800 des 1100 places que compte la salle ont déjà été réservées à ce jour. Nous sommes ravis!
Après plusieurs dates en festival cet été et avant une tournée dans le sud de la France et à l’étranger, notamment aux États-Unis, Gaume était de retour sur Nantes ces jours-ci, le temps de partager le clip du single A Little Affair, extrait de son album Square One, et de nous en dire deux mots…
Mais ? Ce n’est pas du rock diront les puristes en la matière ou du moins ceux qui prétendent l’être. Non, c’est de la pop, une ballade pop. Et alors ? Rien de déshonorant, Gaume a toujours eu un faible pour les deux au point de tout mélanger façon shaker et de jouer d’un style ou de l’autre avec le même talent, la même implication. « il n’y a rien de plus chi… qu’un disque rock sans un peu de pop ». Et vice-versa !
Et si son dernier album en date, Square One, est bien un album rock, le titre A Little Affair en est assurément la petite douceur.
Que raconte-il ? Une histoire d’amour ? « Oui, c’est une histoire d’amour, un amour caché, une liaison secrète, a little affair quoi, un truc qui rend malade avec ses mensonges, ses crises existentielles… ».
Honey wish i missed you just a little bit less i can’t function and my head is a mess / Honey wished i missed you just a little bit less, i can’t help it, i confess
« Pour le clip, je voulais quelque chose de simple, très simple, basé sur l’esthétique et non sur un scénario. Il n’y a pas d’histoire, pas d’acteurs, pas de décor à part une plante verte et un Pickle Patt (projecteurs, ndlr). Il a été réalisé par Jérémy Bleunven de Abyss Media et enregistré à l’usine Tribu créative à Boufféré en Vendée ».
Avec deux invités, Louise Robard, la chanteuse du groupe Cut The Alligator, et Julien Carton, claviériste de Matmatah, un clip simple, épuré, avec un subtil jeu d’ombres et de lumières. Attention, son écoute prolongée peut vous coller le frisson pour l’éternité et peut-être bien au-delà.
Rugueux et magnétique, fiévreux et diabolique, le premier album de L’Épée sorti ces jours-ci pourrait bien faire chavirer les têtes à défaut d’en couper. L’Épée est l’une des têtes d’affiche du festival Levitation France qui se joue à Angers les 20 et 21 septembre. Interview…
« On ne fond pas une bonne épée avec du mauvais fer », écrivait l’écrivain Alexandre Pouchkine. Inutile de vous dire que cette épée-là réunit toutes les qualités à la fois du made in France et du made in America. Les Perpignanais Marie et Lionel des Limiñanas, Emmanuelle Seigner, actrice mais aussi chanteuse (notamment avec le groupe Ultra Orange), et l’Américain aujourd’hui installé à Berlin Anton Newcombe, leader du Brian Jonestown Massacre forment L’Épée, quatre amoureux de sons distordus et de rythmes hypnotiques, unis pour le meilleur, une sorte d’internationale d’un rock aiguisé et tranchant qui ne pouvait se retrouver sur disque que sous un nom venu de l’enfer, Diabolique.
Avant de retrouver le groupe pour un premier concert sur la scène du festival Levitation à Angers, le 21 septembre, nous n’avons pas résisté à la tentation de poser quelques questions à Lionel Liminana qui forme avec Marie The Limiñanas, groupe phare du rock français.
Bonjour Lionel, rassurez nous tout de suite, The Limiñanas ne va pas disparaître d’un coup d’épée ?
Lionel. Non pas du tout ! On travaille sur le prochain album des Limiñanas en ce moment. La moitié du disque est déjà maquetté. On va continuer de bosser dessus dans le tour bus. On sort aussi une B.O en novembre, celle du film de Pierre Creton «le bel été». Un des thèmes est chanté par Étienne Daho. La chanson s’appelle «one blood circle». On a aussi réalisé le nouveau disque des Wampas l’hiver dernier à ICP/Bruxelles.
Nous sommes rassurés. À lire les nombreux papiers parus à droite et à gauche, on ne sait plus très bien qui est à l’origine du projet. Vous, Emmanuelle ou Anton ?
Lionel. C’est Emmanuelle qui est a l’origine de ce disque. Au départ, elle est venue nous voir pour qu’on travaille sur son album solo. J’ai enregistré les maquettes dans mon garage et on est allé mixer à Berlin chez Anton, qui a eu l’idée de continuer cette chouette histoire en tant que groupe.
L’Epée, c’est aussi un peu Bertrand Belin qui a écrit trois titres et chante sur l’un d’eux. Faut-il voir L’épée comme un super-groupe ?
Lionel. J’ai jamais aimé le concept de super groupe. Dans l’histoire de la pop, ce genre de projet aurait tendance à me faire fuir. Il s’agit souvent d’étalage de technique, de montage des maisons de disque… Là pas du tout. Anton s’était tellement investi dans la production que le fait de continuer à quatre était juste et naturel. La participation de Bertrand était évidente, on s’entend comme larron en foire et son travail est unique. On va essayer de travailler avec Bertrand sur les 20 prochains disques. J’espère qu’il sera d’accord.
D’où vient ce nom d’ailleurs, tout de même assez improbable pour un groupe de rock ?
Lionel. J’aimerai bien le savoir!! Quand Emmanuelle nous a appelés pour nous parler de l’idée de monter un groupe, j’ai trouvé ça très chouette, vraiment excitant. Ensuite, elle nous a parlé du nom qu’Anton avait proposé et j’ai d’abord cru que ce serait en anglais. «The Sword». The Sword a un côté bien Manowar/Heavy metal. Mais en français c’était surréaliste. Au bout de deux heures, en faisant la cuisine, en écoutant la radio… on s’est habitués et on a dit ok.
Il y a de la pop 60’s dans l’air, du yéyé mais pas que, il y a aussi du rock garage, du psyché et quelques petites touches venues d’ailleurs, des petites tonalités orientales, notamment sur La Brigade des maléfices ou sur On dansait avec elle, et comme toujours des clins d’œil au cinéma… Quelles ont pu être les influences majeures et communes à tous les membres de L’Epée pour l’écriture de cet album ? Le Velvet ? Mais encore ?
Lionel. Des choses classiques, comme les Stones jusqu’à «Let it Bleed», la musique primitive des Sixties, qu’elle soit française, américaine ou anglaise, Alan Vega, les Stooges, Jesus and Mary Chain, Nick Cave…Et puis le cinéma évidemment. L’idée de monter le disque comme un film a sketch, une suite de petits feuilletons… On fait ça systématiquement. C’est devenu compliqué de produire un disque sans imaginer que ce soit la B.O d’un film qui n’existe pas. Ça ouvre des tas de possibilités.
Explorer de nouveaux territoires sonores et rythmiques, expérimenter, élargir votre horizon musical… j’imagine que c’est ce que vous recherchez avec L’Epée comme avec l’ensemble de vos collaborations (Pascal Comelade, Peter Hook…)…
Lionel. Oui. Les duos sont très ennuyeux quand ils ne s’ouvrent pas aux autres. En travaillant avec Pascal Comelade, on a compris toutes les possibilités que le renoncement au groupe offrait. Inviter des musiciens à intervenir, des auteurs, arrangeurs, te permet de faire évoluer le disque comme autant de films par le casting, le choix des histoires, de la production…tout en gardant le contrôle. C’est sans fin.
Qu’est-ce qui tourne en ce moment sur votre platine lorsque vous avez besoin de vous changer les idées ?
Lionel. Le dernier disque de Pascal Comelade, les 45t de Los Bravos, l’album de Bertrand Belin, Tago mago de Can, la B.O de «la route de Salinas».
Un mot sur le somptueux artwork de l’album et particulièrement du vinyle. Vous avez participé à son élaboration ?
Lionel. Il s’agit d’un artiste chinois qui s’appelle Wen. C’est une connaissance d’Anton et je suis d’accord avec toi, son travail est incroyable. C est aussi lui qui s est occupé de l’artwork du maxi de «Dreams».
Vous jouez au festival Levitation France à Angers le 21 septembre. Simplement un tour de chauffe avant la tournée ou une date importante ? Que représente pour vous ce festival ?
Lionel. Ou là! Levitation c’est important! On y a déjà joué avec les Limiñanas et c’était très impressionnant. La programmation est démente, il y a beaucoup de monde et c’est un public de connaisseurs. On prend ça très au sérieux.
Un album, une tournée. Et après ?
Lionel. Je pense qu’on va travailler sur un deuxième album. Même si on ne se l’ai pas encore dit clairement ! Je crois qu’on en a tous les quatre très envie!
Merci Lionel, merci The Limiñanas, merci L’Épée
Plus d’infos sur le groupe ici, sur le festival Levitation France là
Manu la Nantaise, ex-Dolly, sort aujourd’hui son septième album solo, L’Horizon, vingt morceaux qui raviront les fans de la première heure tout en explorant de nouvelles voies. Un album aux univers très variés pour regarder encore plus loin. Interview…
SI l’horizon est dans les yeux et non dans la réalité, comme l’écrit l’écrivain ivoirien Gauz, alors il est assurément dans les yeux d’Emmanuelle Monet, Manu pour les intimes, ex-membre du fameux groupe de rock Dolly qui connut le succès dans les années 1990/2000 jusqu’à la mort accidentelle de son bassiste Michaël Chamberlin en mai 2005.
Et l’horizon pour Emmanuelle, c’est aujourd’hui 20 chansons et un album, le septième de sa carrière solo, album qu’elle a réalisé quasiment seule. L’Horizon est dans les bacs depuis ce matin mais aussi sur toutes les plateformes musicales habituelles. Nous l’avons écouté et mieux encore, nous l’avons aimé. De quoi nous donner envie de lui poser quelques petites questions avant de la retrouver sur la scène de Stereolux le 11 octobre prochain.
Bonjour Manu. Dernières répétitions en juillet, premiers concerts et promo en septembre. Tu es prête ?
Manu. Oui, je suis prête. On a fait notre premier concert samedi dernier près de Toulouse lors d’un festival. Du coup, on a pu se rendre compte qu’on était bien dans notre adaptation live de cet album et qu’il avait un bon accueil du public. Ça nous a rassuré. Et puis la promo se passe elle-aussi bien, pour l’instant, il y a un bon accueil des médias. Je croise les doigts…
Combien de temps a-t-il fallu pour concrétiser ce nouvel album ?
Manu. Deux ans mais avec des petites coupures. J’ai commencé seule à essayer des choses et puis je me suis rendue compte qu’à force de rentrer dans la production, la réalisation, le mixage, je pouvais faire l’album toute seule. J’étais enfin prête!
Seule ? C’est à dire ?
Manu. C’est à dire que j’étais le capitaine du bateau. Je l’ai réalisé, enregistré, produit, mixé, à part deux ou trois morceaux qui l’ont été par Fred, mon ingé son. C’était important pour moi d’aller au bout…
Il s’appelle L’Horizon. Pourquoi ? Un besoin d’aller plus loin, d’ouvrir ton champ de vision ?
Manu. Oui, déjà cette expérience élargit mon horizon et puis j’avais envie d’amener une note un peu optimiste par rapport à ce qui se passe autour de nous, au climat ambiant et à ce qu’on va laisser à nos enfants. Parce que ce n’est pas très réjouissant ce qui se profile…
Tu penses à quoi exactement ?
Manu. À plein de choses. Le titre Entre deux eaux par exemple parle d’une façon un peu imagée du jour du dépassement, ce qu’on va laisser économiquement, sociologiquement, écologiquement, aux générations futures n’est pas très beau pour l’instant et j’espère qu’il y aura un jour un plus bel horizon…
Mais il ne s’agit pas ici d’un album engagé ?
Manu. Non, mon objectif est de glisser des petites phrases qui peuvent interpeller, qui peuvent parler. J’ai toujours mes thèmes de prédilection. L’écologie m’obsède depuis longtemps. Déjà à l’époque de Dolly, j’avais des titres comme Il était une fois qui abordaient ce thème. L’engagement n’est pas direct mais il est là quand même…
En ouverture de l’album, tu dis : Son avancée est un passage, seul mouvement, autour de rien », tu peux nous éclairer sur cette phrase pour le moins énigmatique ?
Manu. C’est toujours difficile de faire une analyse de texte. À l’école, je n’étais pas très bonne pour ça. Je pense qu’une fois que c’est dit, les gens doivent se l’approprier comme ils le veulent, comme ils le sentent. J’ai bien sûr une explication à cette phrase mais je ne veux pas la donner parce qu’elle est issue d’un rêve. Et cette phrase est un peu le fil conducteur de l’album. Elle revient assez souvent, on la retrouve même en espéranto…
Chacun y trouvera ce qu’il a envie d’y trouver en somme ?
Manu. Oui, ceux sont des mots assez forts, aussi optimistes que pessimistes. Il y a avancée, passage, mouvement et puis rien. Je ne veux pas limiter l’imagination des auditeurs potentiels de l’album…
Encore une toute dernière explication de texte, dans Regarde, le premier morceau, tu parles de trouver des réponses, de chercher un sens à tout ça. À tout ça quoi ?
Manu. C’est pareil, c’est à prendre au sens global de la vie. On est toujours en train de se poser des questions. On passe plus de temps à se les poser qu’à trouver les réponses.
Vingt morceaux composent l’album, c’est beaucoup pour une seule femme non ?
Manu. Vingt morceaux avec les virgules. En fait, ça fait réellement 13 morceaux. J’aurais pu en avoir plus mais je me suis limitée. En même temps, ça fait déjà un peu plus d’une heure et je voulais que l’ensemble soit cohérent.
Vingt morceaux dont, tu viens de le dire, plusieurs instrumentaux très courts comme des interludes. Une façon d’expérimenter de nouveaux sons, de nouvelles voies sans – trop – désorienter les fans de la Manu ex Dolly ?
Manu. Au départ, ce sont des morceaux en chantier que je n’avais pas forcément envie de finir parce que je les aimais comme ça, courts, ou parce que je comptais les exploiter d’avantage dans le futur. Mais, c’était aussi pour faire une liaison entre les morceaux, des respirations, pour que le voyage se déroule en douceur, parce que les chansons sont différentes les unes des autres même si elles restent dans la même veine.
Effectivement, il y a sur l’album des morceaux rock, très rock, mais il y a aussi de l’électro…
Manu. Oui, enfin, de l’électro gentillet, à ma manière, c’est le logiciel que j’utilise, Reason, qui me permet ça, il est même dédié à l’électro d’habitude. J’ai aimé torturer les sons avec ce logiciel et les incorporer dans ce que je sais faire. Et puis, chez notre bassiste, il y avait pas mal de claviers vintage qu’on a utilisés à bon escient sur certains titres. C’était important pour moi de continuer à explorer cette voie-là et d’expérimenter des choses…
30 ans de musique cette année. C’est quand même pas mal. Quel regard portes-tu sur toutes ces années ?
Manu. C’est épanouissant, c’est enrichissant c’est ma vie en fait. Je ne saurais pas quoi faire d’autre même si je ne vie plus de ma musique.
Tu ne vis plus de ta musique ?
Manu. Non, la musique ne se vend plus, les concerts sont de plus en plus difficiles à trouver… mais je continue à en faire parce que c’est vital. Et puis les 30 ans sont passés à une vitesse folle.
Si tu devais garder un souvenir de ces 30 ans ? Un souvenir, un album ou un morceau ?
Manu. Moi, c’est au jour le jour maintenant. Avant, je me projetais dans l’avenir, je n’étais déjà pas trop dans le passé. Mais maintenant, pour ma santé mentale, je vis au jour le jour. Là, je vais faire une entorse, je vais penser à demain, à la sortie de l’album. C’est l’événement le plus important pour moi à l’heure actuelle, c’est la concrétisation de tout ce dont on vient de parler. J’ai envie de le partager, j’ai hâte qu’il aille dans les oreilles des gens, que les gens m’en parlent et puis surtout qu’il soit écouté. C’est ça mon but, c’est d’être écouté par le grand nombre quand même. De nouveau. Parce qu’il y a encore beaucoup de gens qui connaissaient Dolly et qui ne savent pas que j’en suis à mon septième album. Le public n’a pas été retrouvé encore, c’est aujourd’hui très difficile de sortir son épingle du jeu en tant qu’indépendant…
Tu seras en concert à Stereolux le 11 octobre. Une date importante pour toi ? Qu’est ce que ça te fait de revenir dans cette ville qui t’a vu naître et qui a vu Dolly grandir ?
Manu. Aujourd’hui je vis entre Paris et la Vendée mais j’ai encore à Nantes ma famille, mes amis. J’aime beaucoup ma ville. Je trouve que c’est une ville qui compte culturellement en France. Dans le top du classement. Cette date du 11 octobre est très importante et, en même temps c’est ce qui fait le plus peur les dates à domicile. J’ai le trac déjà…
Le trac ? De jouer devant les gens que tu connais ?
Manu. Oui, c’est le public le plus difficile, la famille et les amis. La peur du jugement ou je ne sais quoi. Et la date parisienne, le 27 septembre, est importante aussi. Ces deux dates-là font en fait partie du concept de la Manu Party. J’y fait ma propre première partie en revisitant mon répertoire et quelques titres de Dolly avec harpe et violoncelle. Et puis en deuxième partie, on présente l’album en électrique. C’est un petit marathon, deux heures et demie à trois heures sur scène.
L’album que tu écoutes en ce moment ?
Manu. J’ai écouté l’album de Las Aves, ex-Dodoz, parce que je suis fan de ce qu’ils font. Autrement… Melody’s Echo Chamber, une musique très libre qui me parle beaucoup. Et quand je suis sur la route, qu’on écoute la radio, je shazame. C’est ainsi que j’ai découvert le groupe Quantic et son titre September blues. Un vrai coup de coeur…
Un mot sur ton tout dernier clip mis en ligne il y a quelques jours…
Manu.Nico Hitori de a fait les dessins, Nicolas Robin l’a monté, c’est un travail magnifique fait un peu dans l’urgence en attendant que les clips « officiels » arrivent. J’en suis très fière…
Merci Manu
Propos recueillis par Eric Guillaud le 12 septembre 2019. Manu sera en concert le 27 septembre à la Maroquinerie à Paris, le 11 octobre à Stereolux à Nantes
Avec un nom pareil, on ne peut décemment pas s’attendre à quelque chose de lisse, les fondations musicales du duo Catfish sont de fait à chercher du côté des eaux troubles du Mississippi, entre blues et rock, un son rugueux, une guitare sous effet et une voix féline à vous envoûter une colonie de crocodiles. Interview…
Amandine Guinchard et Damien Félix ont longtemps formé un duo avant de se déplacer – depuis peu – en trio. Mais leur volonté est restée identique : jouer une musique un peu sauvage, un peu domptée, un rock aux racines blues évidentes, soumise à quelques explorations sonores.
Après une tournée des festivals cet été (L’Air du temps, Cognac Blues passions, 39 août…), les Catfish débarquent au Ferrailleur à Nantes avant de prendre la route pour l’île d’Ouessant, bien décidés à vous jouer les titres de leur dernier ep, Morning moon, cinq titres gorgés d’énergie, de fuzz et de claviers Farfisa. Et ça, ça donne sacrément la pêche…
Catfish aujourd’hui, c’est qui, c’est quoi ?
Damien Félix. Ça fait quelques années que nous tournons maintenant, nous avons fait beaucoup de choses à deux, des concerts, des voyages, des albums, vécus pas mal d’aventures. Cette année, nous avons intégré en live un troisième musicien, Mathis, aux claviers, et ça s’est fait vraiment facilement. Tout d’abord ça nous a permis de jouer les morceaux du dernier ep Morning room, qui étaient arrangés avec beaucoup de son de claviers (hammond, farfisa, ce genre de chose). Mais aussi ça étoffe notre son sur scène et les shows sont encore plus intenses, le son est puissant. Nous ne regrettons absolument pas ce choix (crucial pour un duo rodé et habitué à ça) et il faut dire que notre recrue en a sous la pédale !
En vous écoutant, on pense forcément aux Kills, aux Black Keys ou aux White Stripes, des duos comme vous avez pu l’être longtemps. Quelles pourraient être vos références communes ?
Damien. Effectivement The kills est une de nos références majeures. Les morceaux, le son, le jeu de guitare, l’attitude, tout nous plaît dans ce groupe. Les Blacks Keys et les Whites Stripes, ce sont des groupes qu’on aime mais qui sont peut être moins influents pour notre musique. Dans le camion, ce qui revient souvent et qui plaît à tout le monde c’est Alabama Shakes, Rover, Nick Cave, Balthazar…
Vous venez du blues. Selon vous, qu’en avez-vous gardé aujourd’hui ?
Damien. Ce qu’on a pioché dans le blues au départ (dans le delta blues pour être précis) c’est le dépouillement et l’émotion brute, le direct au coeur ou au foie, ça dépend. Cet aspect là, on l’a clairement gardé, même si on s’est éloigné de certains codes du blues pour aller dans un univers plus rock, voire punk sur scène.
Vous venez aussi du Jura où vous retournez régulièrement vous ressourcer. C’est nécessaire pour vous de retrouver le calme entre deux concerts, entre deux tempêtes ?
Damien. Complètement, nous y avons un cadre de vie de fou et qui nous correspond. C’est beau, vert, calme, avec des grands paysages mais ça peut être rude, accidenté, froid et méchant 🙂
Cet endroit c’est un bon équilibre entre la vie de tournée et le retour sur soi, et ça doit forcément influencer notre écriture.
Vous serez sur la scène du Ferrailleur à Nantes le 5 septembre. Il y a quelques jours, vous étiez sur la scène du festival 39 août à domicile devant des milliers de festivaliers. Vous êtes plutôt petite ou grande salle?
Damien. Les deux, forcément! Nous avons vécu des sensations de malade devant des milliers de spectateurs en France ou à l’étranger, mais une bonne petite salle pleine à craquer et chauffée à blanc c’est tellement bon. La proximité, c’est génial, il peut se passer pleins d’échanges avec le public.
Merci Amandine, merci Damien
Propos recueillis le 4 septembre 2019 par Eric Guillaud