À l’heure où beaucoup de mélomanes redécouvrent les vertus du disque vinyle, certains vont encore plus loin dans le retour aux sources avec des enregistrements sur K7, c’est le cas de Fairy Tales In Yoghourt, projet nantais qui mérite une écoute attentive en mode magnétique comme en numérique…
Pour tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la scène nantaise, Benoît Guchet n’est pas vraiment un inconnu. Classe Mannequin, Bantam Lyons, Trainfantôme, le musicien a officié dans pas mal de groupes tout en lançant il y a une dizaine d’années son projet le plus personnel, le plus intime, Fairy Tales in Yoghourt.
Au programme : « des mélodies douces mais percutantes, une tension très classe entre technique musicale et simplicité dans la manière de la délivrer ». Celui qui parle ainsi de Fairy Tales in Yoghourt s’appelle Nathan Leproust, aka Teenage Bed, à la tête du label nantais Pale Figure Records qui vient de sortir une cassette audio, oui oui ça s’appelle comme ça, une K7 si vous préférez, compilant le meilleur des créations de Benoît Guchet, avec quelques pépites que j’adore comme Beavers, Jet House Gore ou encore The Films and the Songs of the Seas.
Pourquoi une compile sur un format oublié de tous ou presque ? C’est l’une des questions que nous avons posées à Benoît Guchet. Interview…
Fairy Tales In Yoghourt, c’est qui c’est quoi ?
Benoît Guchet. Fairy Tales in Yoghourt, c’est un homme qui s’appelle Benoît et qui joue des chansons tout seul, et ce depuis une grosse décade.
D’où vient ce nom improbable ? D’un contes de fée ?
Benoît Guchet. Il vient tout droit d’une époque reculée où mes morceaux n’avaient pas de textes. Le yahourt, c’est le nom de cet anglais factice qu’on chante quand on ne connait pas les paroles d’une chanson, par exemple. Les contes de fées, ce sont de belles histoires. Des contes de fées en yahourt, ça correspond donc à de belles histoires très bien narrées, mais qui n’ont strictement aucun sens. C’est aussi le plus mauvais nom du monde, puisque qu’il est trop long et que personne ne le comprend ; ce qui n’est pas pour me déplaire.
Si vous deviez présenter votre musique en quelques mots…
Benoît Guchet. C’est de la pop en petit comité, mélangée à de l’expérimentation de chambre à coucher
Vous sortez en 2019 une compile de vos productions. Votre discographie est si conséquente ?
Benoît Guchet. Non. C’est la raison pour laquelle elle tient en une cassette de 30 minutes ; et encore, il y a un inédit !
Une compile disponible en numérique et… en K7 sur le label Pale Figure Records. Pourquoi ce choix ?
Benoît Guchet. Le choix de départ était de ressortir mon premier disque, qui était enregistré avec les moyens du bord. Le son « basse fidélité » de la cassette me semblait donc un choix idéal pour souligner ce côté artisanal. Et puis la cassette est un objet simple et beau, et à vrai dire un son qui me plait ! Elle a l’avantage de faire passer la production au second plan et on n’écoute plus que les chansons.
Merci Benoît
Propos recueillis par Eric Guillaud le 20 novembre 2019
Plus d’infos sur Fairy Tales in Yoghourt ici. L’artiste est en concert ce jeudi 21 novembre au Lieu Unique en compagnie des Américains de The Gotobeds