Une guitare, quelques violoncelles et une voix, douce et assurée, il n’en faut pas beaucoup plus pour faire naître des émotions et nous transporter de l’autre côté de la montagne. Aymeric Maini est de retour avec Winter Sun, premier extrait d’un album annoncé pour le début de l’année 2020. Attention frissons… d’hiver.
Des centaines de concerts, en full band, en trio ou en solo, des premières parties de rêve, de Maceo Parker aux Cranberries, des festivals et des concerts plus confidentiels, un prix prestigieux en 2017, le Cognac Blues Passion, un EP en 2014, un album en 2016… En 20 ans, Aymeric Maini s’est fait une belle petite réputation sur la scène folk-blues nantaise avec un univers sensible et intime.
Après quelques mois de silence et de travail, Aymeric Maini revient avec le premier extrait de son futur album à sortir le 31 janvier, Winter Sun, et un clip de toute beauté. Tourné en partie à Nantes, il est signé Sébastien Marqué, réalisateur, photographe, monteur et directeur photo dont on a déjà pu largement apprécier le talent sur ce blog, notamment à travers ses clips pour les KO KO MO.
« Nous souhaitions symboliser avec ce clip l’éphémère et le souvenir de l’instant passé. Le personnage principal (incarné par Aurore Kichenin) vit dans un monde où son amour n’est plus (sous entendu décédé).
« Elle se remémore les moments vécus et tente de poursuivre sa vie quand elle perd les pédales, part d’une soirée à laquelle elle participait et se met à courir dans les rues tentant désespérément de retrouver un bout de lui en retournant dans des endroits qu’ils fréquentaient ensemble ».
« Ce quelque chose de lui, de leur histoire qu’elle garde en elle malgré le temps qui passe, cette douceur mélangé au désespoir de ne pas pouvoir le vivre à nouveau symbolisé dans la chanson par un soleil d’hiver, « winter sun » en anglais ».
Il aura suffi d’un bon riff de guitare pour les faire entrer dans la légende du rock, Deep Purple et son intemporel Smoke on the water feront vibrer le site de Clisson en juin prochain…
« Nous entendons bien continuer le plus longtemps possible, tant que nous nous amusons. Mais il faut être conscient que nous sommes plus proches de la fin de l’histoire que de son commencement. Et un jour, il faudra bien tirer un trait. Si cette tournée dure trois ans, fantastique ! Mon idée, c’est qu’elle sera la dernière de cette ampleur, à voyager partout. Ce qui se passera après, personne ne peut le dire ».
Ils avaient fait sensation en 2015 tout de blanc vêtus dans un décor coloré et fleuri. Mais dès les premières notes, les Faith No More rappelaient qu’ils n’étaient pas là pour nous conter fleurette mais bien pour envoyer du bois. Ils nous le rappelleront une nouvelle fois en juin…
Du blanc, des fleurs, des lumières douces et… des décibels, beaucoup de décibels. Le concert de Faith No More sur la MainStage 2 en 2015 avait fortement impressionné les fans du groupe comme les plus réticents avec un concert sans faute, mené de main de maître par un Mike Patton en voix…
États-Unis, Grèce, Espagne, Japon, Mongolie, Russie, Autriche, Brésil… le monde du métal se retrouvera une nouvelle fois à Clisson du 19 au 21 juin. 159 groupes programmés, encore quatre noms à confirmer, et dans le lot, 25 groupes français. Qui sont-ils ? Réponse ici et maintenant…
Inutile de se le cacher, la grande majorité des groupes débarquera cette fois encore et peut-être plus encore, des États-Unis. Mais toute la planète ou presque sera représentée lors de cette 15e édition, avec notamment des groupes venus du Japon, de Russie, de Grèce, d’Italie, d’Angleterre, d’Espagne, de Mongolie, oui oui, du Brésil, d’Ukraine… et donc de France.
25 groupes français sont à l’affiche cette année, un tout petit peu moins qu’en 2018 (27) et 2019 (33). Pas de MainStage 100% française comme l’an passé, beaucoup de ces groupes sont principalement programmés sur les scènes Altar, Temple, Valley et Warzone.
À l’heure où beaucoup de mélomanes redécouvrent les vertus du disque vinyle, certains vont encore plus loin dans le retour aux sources avec des enregistrements sur K7, c’est le cas de Fairy Tales In Yoghourt, projet nantais qui mérite une écoute attentive en mode magnétique comme en numérique…
Pour tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la scène nantaise, Benoît Guchet n’est pas vraiment un inconnu. Classe Mannequin, Bantam Lyons, Trainfantôme, le musicien a officié dans pas mal de groupes tout en lançant il y a une dizaine d’années son projet le plus personnel, le plus intime, Fairy Tales in Yoghourt.
Au programme : « des mélodies douces mais percutantes, une tension très classe entre technique musicale et simplicité dans la manière de la délivrer ». Celui qui parle ainsi de Fairy Tales in Yoghourt s’appelle Nathan Leproust, aka Teenage Bed, à la tête du label nantais Pale Figure Records qui vient de sortir une cassette audio, oui oui ça s’appelle comme ça, une K7 si vous préférez, compilant le meilleur des créations de Benoît Guchet, avec quelques pépites que j’adore comme Beavers, Jet House Gore ou encore The Films and the Songs of the Seas.
Pourquoi une compile sur un format oublié de tous ou presque ? C’est l’une des questions que nous avons posées à Benoît Guchet. Interview…
Fairy Tales In Yoghourt, c’est qui c’est quoi ?
Benoît Guchet. Fairy Tales in Yoghourt, c’est un homme qui s’appelle Benoît et qui joue des chansons tout seul, et ce depuis une grosse décade.
D’où vient ce nom improbable ? D’un contes de fée ?
Benoît Guchet. Il vient tout droit d’une époque reculée où mes morceaux n’avaient pas de textes. Le yahourt, c’est le nom de cet anglais factice qu’on chante quand on ne connait pas les paroles d’une chanson, par exemple. Les contes de fées, ce sont de belles histoires. Des contes de fées en yahourt, ça correspond donc à de belles histoires très bien narrées, mais qui n’ont strictement aucun sens. C’est aussi le plus mauvais nom du monde, puisque qu’il est trop long et que personne ne le comprend ; ce qui n’est pas pour me déplaire.
Si vous deviez présenter votre musique en quelques mots…
Benoît Guchet. C’est de la pop en petit comité, mélangée à de l’expérimentation de chambre à coucher
Vous sortez en 2019 une compile de vos productions. Votre discographie est si conséquente ?
Benoît Guchet. Non. C’est la raison pour laquelle elle tient en une cassette de 30 minutes ; et encore, il y a un inédit !
Une compile disponible en numérique et… en K7 sur le label Pale Figure Records. Pourquoi ce choix ?
Benoît Guchet. Le choix de départ était de ressortir mon premier disque, qui était enregistré avec les moyens du bord. Le son « basse fidélité » de la cassette me semblait donc un choix idéal pour souligner ce côté artisanal. Et puis la cassette est un objet simple et beau, et à vrai dire un son qui me plait ! Elle a l’avantage de faire passer la production au second plan et on n’écoute plus que les chansons.
Merci Benoît
Propos recueillis par Eric Guillaud le 20 novembre 2019
Plus d’infos sur Fairy Tales in Yoghourt ici. L’artiste est en concert ce jeudi 21 novembre au Lieu Unique en compagnie des Américains de The Gotobeds
Nous le savons tous maintenant, la programmation de la 15e édition du festival des musiques extrêmes sera dévoilée mardi 26 novembre. Six jours encore à patienter, le temps pour les uns de se rêver programmateurs et pour les autres de se faire des nœuds à l’estomac. Le point ici et maintenant.
C’est un peu comme en football, si la France compte 66 millions de sélectionneurs au moment des grandes compétitions internationales, elle compte aussi des milliers de programmateurs à partir du moment où les organisateurs du Hellfest tardent à révéler les noms des quelque 140 groupes invités à se produire sur les scènes du festival.
La seule chose que l’on sait avec certitude aujourd’hui : c’est la date et le lieu de l’annonce de l’affiche 2020 : le 26 novembre à La Maroquinerie à Paris en compagnie du groupe de trash metal brésilien Sepultura.
Ce n’est pas le premier livre à s’intéresser au Hellfest, ce n’est pas non plus le dernier, mais celui de Cédric Sire et Isabelle Marcelly a le mérite d’offrir un angle de vue singulier sur le festival des musiques extrêmes clissonnais. On l’a dévoré pour vous…
Il fait son poids le coquin, près de 2,5 kilos, 300 pages, à peu près autant de photographies, 100 groupes au sommaire, des heures et des heures de lecture, un tirage de 20 000 exemplaires et une diffusion en France, Belgique et Suisse francophone. Il fait son poids, oui, mais comment faire moins quand on parle de l’un des plus grands festivals de France, de l’un des plus grands rendez-vous du métal au monde ? Trois jours de fête, plus de 150 concerts et 180 000 festivaliers ivres de métal qui investissent chaque année la petite ville de Clisson.
Le premier vient de la scène métal, le second, de l’ambient, Amaury Sauvé et Tom Beaudouin ont aujourd’hui décidé d’unir leur talent et leur passion au service du projet d’électro-pop nanto-lavallois Soja Triani, véritable laboratoire sonore qui sort son premier album Nouvelles vendredi 8 novembre. Interview…
Non, ils ne sont pas italiens, mais ligériens. Non, ils ne travaillent pas pour l’industrie agro-alimentaire, ils sont musiciens. Alors, pourquoi un nom pareil me direz-vous ? C’est bien évidemment la première question que nous avons posée à Amaury Sauvé et Tom Beaudouin, deux musiciens confirmés, respectivement issus de la scène metal (As We Draw) et de la scène ambient (Fragments), aujourd’hui réunis pour le meilleur de l’electro-pop sous les couleurs du « laboratoire sonore » Soja Triani.
Un nom étrange pour une musique singulière, surprenante, raffinée, aux arrangements subtils, aux paroles en français. Les influences sont à chercher du côté de la pop expérimentale, de la pop française, de l’indie rock mais aussi de la comédie musicale tendance Michel Legrand. Repéré par La Souterraine (labo d’observation de l’underground musical français), accompagné par la salle de musique actuelle 6par4, Soja Triani sort un premier album vendredi 8 novembre. Il s’appelle Nouvelles. Mais avant ça, Amaury et Tom répondent à nos questions. C’est ici et maintenant !
Soja Triani. Mais d’où vient ce nom étrange ?
Tom. À la base, c’est parti d’une blague, d’un mauvais jeu de mot entre un guitar hero des années 80 (Joe Sotriani, ndlr) et le soja. Puis finalement, on s’est pris au jeu. On aime la sonorité presque italienne de ce nom. Soja Triani pourrait être un personnage, une ville imaginaire, à chacun de se l’imaginer comme il veut.
Vous venez d’univers très différents l’un et l’autre, Amaury du côté obscur du metal, Tom du côté plus lumineux de la pop et de l’ambient. Vous étiez vraiment faits pour vous rencontrer ?
Tom. On s’est rencontré pendant l’enregistrement chez Amaury du premier album de Fragments (projet ambient dans lequel je joue). Tout de suite, on a super accroché. On se retrouvait autour des synthés, d’artistes comme Son Lux ou Rival Consoles. Et puis, j’ai rencontré la scène lavalloise, As We Draw, le groupe incroyable d’Amaury et de son frère Quentin.
Amaury. Il fallait absolument se réserver une session studio pour avoir l’occasion d’expérimenter tous les deux.
Vous vous présentez comme un laboratoire sonore. Comment s’opère l’alchimie entre vous, comment s’élabore votre univers ?
Tom. Je ramène toujours une base plus ou moins élaborée, avec souvent une partie du texte écrit. Ensuite, on compose les morceaux à quatre mains, généralement Amaury les basses et batteries, moi les guitares, voix, synthés…Mais il n’y a pas de règle. On essaye en tout cas de tout articuler autour du texte. On aime beaucoup jouer avec les textures sonores et le sound design pour coller au mieux à l’univers d’une chanson. Comme on se retrouve le plus souvent dans un studio d’enregistrement professionnel, on a directement les outils sous la main pour expérimenter et creuser les sonorités.
Vous avez sorti un premier single le 4 octobre dernier, baptisé Le Futur. Que raconte-t-il ?
Tom. Le Futur raconte un futur proche où tout se serait pété la gueule, mais où les gens continueraient d’avoir un discours hyper-positif et confiant vis à vis du progrès technologique. Une vision assez cynique de l’humanité dans une chanson pop finalement assez lumineuse et qui peut sembler à première vue plus légère que son contenu ne l’est en réalité. En tout cas, on voulait appuyer ce genre de contraste.
Que racontent vos textes plus généralement ?
Tom. L’idée est de raconter des histoires, des petites fictions. Dans chaque morceau, on suit un personnage. Le thème du voyage revient régulièrement, on essaye d’avoir un ton un peu nostalgique.
Au jeu des influences musicales, on peut deviner ici ou là du Etienne Daho, du Dominique A, du Flavien Berger… Mais encore ?
Tom. Effectivement, personnellement, j’assume complètement ces influences françaises. Je pourrais ajouter Jean-Louis Murat, François & the Atlas Mountain, Albin de la Simone ..
Amaury. Pour ma part; je n’ai pas une grande culture musicale concernant l’univers chanson Française. Je connais évidemment les références que tu cites mais je ne les ai jamais écoutées assez attentivement pour pouvoir les considérer comme m’influençant dans ma façon de composer et/ou d’apprécier la musique. Cependant je reconnais qu’il y a des ressemblances fortes et ça me convient. Mais de façon générale on se sent tous les deux plus proche de la musique anglo-saxonne : Atom for Peace, Son Lux, Sohn, James Blake…
Dans votre façon de chanter Tom, on entend du Michel Legrand, de la comédie musicale ? C’est un univers que vous connaissez ? Que vous appréciez ?
Tom. Mes parents nous ont montré assez tôt Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’Âne. On ressortait souvent les cassettes avec mes sœurs donc oui peut être, sûrement, que ça a influencé ma façon de chanter en français, j’aime le côté frais, spontané, des chansons de Legrand. Et bien sûr, les mélodies et harmonies chez lui sont justes fabuleuses.
Votre premier album Nouvelles sera hébergé par La Souterraine. C’est un choix, le fruit du hasard ?
Amaury. On avait au commencement du projet, envoyé un morceau à la Souterraine, « Bunker », qui avait figuré sur une de leur compilation. On a continué à leur envoyer des morceaux régulièrement. On sort Nouvelles en autoproduction et la Souterraine hébergera les 7 titres sur leur bandcamp.
Vous faites partie du dispositif d’accompagnement cinqtrois qui aide les musiciens en Mayenne. Que vous a-t-il apporté concrètement dans votre parcours ?
Tom. Plein de choses ! Ça nous a permis de concrétiser le projet sur scène. À la base, Soja Triani était un projet de studio. On a pu bénéficier de résidences au 6par4, de formations, on a été programmé aux 3 Éléphants… On est en contact quasi-permanent avec Charlène qui s’occupe du dispositif. C’est hyper agréable de bénéficier d’un accompagnement comme celui-ci, à la carte, à l’écoute de nos besoins, de nos questions.
Un album et demain, à quoi risque de ressembler votre futur proche ?
Tom. On a quelques dates autour de la sortie à Paris, Limoges, St Nazaire. Notre première mini « tournée » ! D’autres concerts devraient arriver en janvier 2020. On retourne aussi à The Apiary, le studio d’Amaury, dès décembre. De nouveaux morceaux sont en route.
Merci Amaury, merci Tom. Propos recueillis par Eric Guillaud le 4 novembre 2019
Plus d’infos sur Soja Triani ici. Le groupe sera en concert à Paris le 7/11, à Limoges le 8/11 et au Kiosq à Saint-Nazaire le 9/11, au Ferrailleur à Nantes le 18/01…