27 Sep

Lucille : le nouveau clip des Nantais Elmer Food Beat à découvrir samedi 28 septembre à 19h00

Vous pouvez ranger vos tongs et vos maillots, le rayon de soleil viendra du web ce week-end avec la sortie d’un nouveau single et clip d’Elmer Food Beat extrait de l’album Back in Beat. Avec dans le rôle principal, Lucille, la fille d’une vieille connaissance…

© l’excellent Jean-Marie Jagu

Vous avez aimé à la folie Daniela « toujours d’accord pour battre des records »? Alors, vous aimerez Lucille, sa fille. C’est du moins ainsi que les musiciens d’Elmer Food Beat présentent la jeune femme à l’honneur dans ce titre extrait de Back in Beat, le dernier album en date des rockeurs nantais sorti en avril dernier.

Et si vous voulez en savoir un peu plus sur cette charmante personne, c’est ici que ça se passe dès samedi 19h00 pile-poil… 

Eric Guillaud

Plus d’infos sur Daniela ici, sur Lucille et sur Elmer Food Beat partout

20 Sep

Spectacle Radio UK On The Rocks : le rock britannique déferle sur Saint-Sébastien-sur-Loire le 27 septembre

On le savait incollable sur le rock nantais, on le découvre fin connaisseur et ultra-passionné du rock d’outre-Manche, Laurent Charliot débarque à l’Escall à Saint-Sébastien-sur-Loire avec le spectacle musical Radio UK On The Rocks, un superbe voyage dans l’histoire du rock britannique, des Kinks à Oasis, de Led Zeppelin à Muse. Interview…

Laurent Charliot on air © Michaël Foucault

Tout ceux qui ont navigué dans le rock nantais ou s’y sont intéressés un tant soit peu connaissent Laurent Charliot. Un temps musicien, auteur de plusieurs livres sur le sujet, conférencier, commissaire d’exposition (l’expo Rock! Une histoire nantaise c’est lui !), Laurent Charliot est un véritable expert en la matière. Depuis des années, pas un riff, pas un album, pas une anecdote n’échappent à sa vigilance.

Cette fois, Laurent Charliot est sur la scène en compagnie de huit musiciens, un spectacle unique en son genre dont la troisième saison a déjà été jouée devant plus de 60 000 personnes.

Nous l’avons rencontré dans un bistrot nantais, en compagnie d’Arnaud Gourvez, guitariste et chanteur du groupe. Ensemble, ils nous présentent le spectacle qui sera joué le 27 septembre à Saint-Sébastien-sur-Loire…

Bonjour Laurent, bonjour Arnaud, alors ce projet s’appelle… ?

Laurent Charliot. Radio UK On The Rocks

Et il existe depuis… ?

Arnaud Gourvez. Depuis 2015, avec une première au Ferrailleur sous un format simple. Au tout début, c’était un projet purement musical, on voulait créer une sorte d’anthologie du rock britannique. Puis, par le biais de connaissances, nous avons rencontré Laurent et l’idée d’en faire autre chose qu’un simple concert est né. C’est devenu un spectacle parce qu’il y a une trame derrière qui est un peu la trame Radio Caroline, une trame un peu plus narrative qui explique les origines des chansons, les arcanes de tout ça et les liens qui peuvent exister entre les influences des uns et des autres, entre un Oasis et un Bowie. Ce fond fait que ce n’est plus simplement une succession de hits.

Laurent Charliot. Le public comprend très rapidement qu’on va l’emmener dans une émission de radio. J’ai mon set radio, mes platines, j’ai mes disques, j’ai mon micro, j’ai mon « on air » qui s’allume lorsque je prends la parole. Au départ j’avais des scrupules à monopoliser, à faire des textes longs entre chaque morceau, j’avais un peu peur de casser l’ambiance mais on s’est vite aperçus que ça fonctionnait très bien, à tel point que j’ai finalement rallongé mes textes en finissant à chaque fois par : « On l’écoute, c’est maintenant et c’est sur Radio UK on the rocks… »

Et là c’est le groupe qui joue?

Laurent Charliot. Oui, exactement, c’est le groupe qui joue. Moi je reste sur scène mais je ne suis plus dans la lumière. Je suis le sélecteur, l’ambianceur, j’écoute les disques suivants, je bouge comme un gars qui vit pleinement son émission. Et derrière, il y a un quatuor rock, Arnaud Gourvez à la guitare et au chant, Franck le Ray à la basse et au chant, Tof Rossini à la batterie, Fred Hervieu aux claviers et choeurs, donc une formule classique de rock à laquelle on a ajouté depuis un an maintenant un quatuor à cordes dont les quatre membres sont issus de l’Orchestre National des Pays de la Loire.

Arnaud Gourvez. On est sur un répertoire qui va des années 60 à aujourd’hui, qui va des Beatles à Muse, Et sans quatuor à cordes, il était difficile de reprendre certains morceaux comme Live and Let Die par exemple. Ce quatuor nous permet de faire la différence au sein des tès nombreux cover band (groupes de reprises, ndlr).

C’est une belle formation…

Arnaud Gourvez. On est neuf sur scène et 4 en coulisse parce qu’on a un régisseur…

Laurent Charliot. oui, un régisseur qui a été le régisseur de pas mal de groupes, il l’a été de M, il l’est actuellement d’Elmer Food Beat, on a un ingénieur son aussi, Jeff Morreau, qui a été le premier producteur de Christine and the Queens, on a Fabienne aux lumières qui a tourné avec énormément de groupes et actuellement avec Merzhin… On a une vraie dream team, une dream team de Nantais…

Arnaud Gourvez. Tout à fait, c’est un spectacle de Nantais. On est tous du coin, on se voit, on travaille ensemble, on répète ensemble, on boit des coups ensemble parfois, l’idée était de faire un spectacle généreux avec une belle complicité sur scène. Que ce ne soit pas uniquement un spectacle mécanique, que les spectateurs sentent qu’il y a de l’humain derrière tout ça.

Que reprenez vous exactement ?

Arnaud Gourvez. Le rock britannique. Avec dans l’ordre, les Beatles, les Stones, les Who, les Kinks, Clash, Deep Purple Led Zepellin, U2, Supertramp, Cure, Pink Floyd, The Verve, Oasis, Blur, Depeche Mode, Cold Play, Muse… que des grands noms, que des morceaux que tout le monde connaît.

Laurent Charliot. Avec une particularité pour cette troisième saison, les morceaux sont liés entre eux, un par la présence de cordes, deux par des histoires de plagiat, de scandales, de procès. Je pense à The Verve notamment et à cette petite partie de morceau emprunté aux Stones pour le titre « Bitter Sweet Symphony ». Les musiciens de The Verve avaient demandé l’autorisation aux Stones et avaient même signé un contrat…

Arnaud Gourvez. Ils se sont mis d’accord sur 50/50 mais le morceau a tellement bien marché que la maison des Stones les a rappelé en les sommant de retirer les disques des bacs ou de leur donner 100% des bénefs. Résultat, pendant 22 ans, The Verve n’a rien touché sur ce morceau…

Toutes ces histoires rendent le rock passionnant. Comment les déniche-t-on ?

Laurent Charliot. On est passionné de rock britannique, on connaît beaucoup de ces anecdotes. Et puis on compulse, on cherche, on fait des recoupements…

Votre prochain spectacle aura lieu à Saint-Sébastien-sur-Loire le 27 septembre…

Laurent Charliot. Oui à l’Escall.

Arnaud Gourvez. Une salle qui a une histoire elle-aussi. Elle a notamment accueilli Oasis et Blur. On va profiter du spectacle pour rappeler que cette salle a vécu les grandes heures de la britpop.

Il reste des places ?

Laurent Charliot. Oui mais plus pour très longtemps. 800 des 1100 places que compte la salle ont déjà été réservées à ce jour. Nous sommes ravis!

Merci Laurent, merci Arnaud. Propos recueillis par Eric Guillaud le 16 septembre 2019. Plus d’infos sur le groupe et le spectacle ici

19 Sep

Le nouveau clip de Malik Djoudi en duo avec Étienne Daho tourné au centre de transfert de technologie du Mans

À ma droite, une icône de la pop française, à ma gauche, une étoile montante de la pop électro, au Centre et tout autour un lieu insolite, Étienne Daho et Malik Djoudi se sont retrouvés au centre de transfert de technologie du Mans pour le tournage du clip À tes côtés

capture clip A tes côtés d’Antoine Carlier

Étienne Daho et Malik Djoudi, inutile de présenter le premier. Quant au second, il a été propulsé au rang d’espoir de la nouvelle pop éléctro avant même la sortie de son album Tempéraments en mars dernier. Le lien entre les deux ? Une certaine idée de la pop, un côté dandy assumé, beaucoup de classe et d’humilité.

Forcément, Étienne Daho et Malik Djoudi étaient faits pour se rencontrer et pour s’apprécier, ce fut le cas dès l’été 2017. Quelque mois plus tard, en octobre 2018, Étienne Daho invitait Malik Djoudi sur la scène du théâtre auditorium de Poitiers pour chanter en duo Sous garantie, un titre de Malik Djoudi extrait de l’album Un. Malik nous parle de cette rencontre…

De son côté, Malik Djoudi invitait Étienne Daho à chanter sur une chanson de son nouvel album, Tempéraments, dont le clip vient tout juste d’être partagé sur YouTube.

À tes côtés a été tourné dans la salle semi-anéchoïque du centre de transfert de technologie du Mans, une salle d’expérimentation qui permet aux industriels d’étudier de nombreux phénomènes d’émission et de propagation acoustique, liés à la problématique du bruit dans l’environnement.

Un lieu insolite qui donne une esthétique particulière au clip, entre film d’espionnage et science-fiction.

https://www.youtube.com/watch?v=CGYO1lef1NM

Le clip est signé Antoine Carlier, photographe, réalisateur, graphiste, directeur artistique, il a notamment et précédemment réalisé le clip La Forêt de Lescop.

Eric Guillaud

A Little Affair : le dernier clip du Nantais Gaume dévoilé en exclu sur Supersonikk

Après plusieurs dates en festival cet été et avant une tournée dans le sud de la France et à l’étranger, notamment aux États-Unis, Gaume était de retour sur Nantes ces jours-ci, le temps de partager le clip du single A Little Affair, extrait de son album Square One, et de nous en dire deux mots…

Gaume © Jean-Marie Jagu

Mais ? Ce n’est pas du rock diront les puristes en la matière ou du moins ceux qui prétendent l’être. Non, c’est de la pop, une ballade pop. Et alors ? Rien de déshonorant, Gaume a toujours eu un faible pour les deux au point de tout mélanger façon shaker et de jouer d’un style ou de l’autre avec le même talent, la même implication. « il n’y a rien de plus chi… qu’un disque rock sans un peu de pop ». Et vice-versa !

Et si son dernier album en date, Square One, est bien un album rock, le titre A Little Affair en est assurément la petite douceur.

Que raconte-il ? Une histoire d’amour ? « Oui, c’est une histoire d’amour, un amour caché, une liaison secrète, a little affair quoi, un truc qui rend malade avec ses mensonges, ses crises existentielles… ». 

Honey wish i missed you just a little bit less i can’t function and my head is a mess / Honey wished i missed you just a little bit less, i can’t help it, i confess

« Pour le clip, je voulais quelque chose de simple, très simple, basé sur l’esthétique et non sur un scénario. Il n’y a pas d’histoire, pas d’acteurs, pas de décor à part une plante verte et un Pickle Patt (projecteurs, ndlr). Il a été réalisé par Jérémy Bleunven de Abyss Media et enregistré à l’usine Tribu créative à Boufféré en Vendée ».

Avec deux invités, Louise Robard, la chanteuse du groupe Cut The Alligator, et Julien Carton, claviériste de Matmatah, un clip simple, épuré, avec un subtil jeu d’ombres et de lumières. Attention, son écoute prolongée peut vous coller le frisson pour l’éternité et peut-être bien au-delà.

Eric Guillaud

Plus d’infos sur Gaume ici

16 Sep

L’Épée en concert au festival Levitation France à Angers : rencontre avec l’un des instigateurs du groupe, Lionel des Limiñanas

Rugueux et magnétique, fiévreux et diabolique, le premier album de L’Épée sorti ces jours-ci pourrait bien faire chavirer les têtes à défaut d’en couper. L’Épée est l’une des têtes d’affiche du festival Levitation France qui se joue à Angers les 20 et 21 septembre. Interview…

L’Épée © Mehdi Benkler

« On ne fond pas une bonne épée avec du mauvais fer », écrivait l’écrivain Alexandre Pouchkine. Inutile de vous dire que cette épée-là réunit toutes les qualités à la fois du made in France et du made in America. Les Perpignanais Marie et Lionel des Limiñanas, Emmanuelle Seigner, actrice mais aussi chanteuse (notamment avec le groupe Ultra Orange), et l’Américain aujourd’hui installé à Berlin Anton Newcombe, leader du Brian Jonestown Massacre forment L’Épée, quatre amoureux de sons distordus et de rythmes hypnotiques, unis pour le meilleur, une sorte d’internationale d’un rock aiguisé et tranchant qui ne pouvait se retrouver sur disque que sous un nom venu de l’enfer, Diabolique.

Avant de retrouver le groupe pour un premier concert sur la scène du festival Levitation à Angers, le 21 septembre, nous n’avons pas résisté à la tentation de poser quelques questions à Lionel Liminana qui forme avec Marie The Limiñanas, groupe phare du rock français.

Bonjour Lionel, rassurez nous tout de suite, The Limiñanas ne va pas disparaître d’un coup d’épée ?

Lionel. Non pas du tout ! On travaille sur le prochain album des Limiñanas en ce moment. La moitié du disque est déjà maquetté. On va continuer de bosser dessus dans le tour bus. On sort aussi une B.O  en novembre, celle du film de Pierre Creton «le bel été». Un des thèmes est chanté par Étienne Daho. La chanson s’appelle «one blood circle». On a aussi réalisé le nouveau disque des Wampas l’hiver dernier à ICP/Bruxelles. 

Nous sommes rassurés. À lire les nombreux papiers parus à droite et à gauche, on ne sait plus très bien qui est à l’origine du projet. Vous, Emmanuelle ou Anton ?

Lionel. C’est Emmanuelle qui est a l’origine de ce disque. Au départ, elle est venue nous voir pour qu’on travaille sur son album solo. J’ai enregistré les maquettes dans mon garage et on est allé mixer à Berlin chez Anton, qui a eu l’idée de continuer cette chouette histoire en tant que groupe. 

L’Epée, c’est aussi un peu Bertrand Belin qui a écrit trois titres et chante sur l’un d’eux. Faut-il voir L’épée comme un super-groupe ?

Lionel. J’ai jamais aimé le concept de super groupe. Dans l’histoire de la pop, ce genre de projet aurait tendance à me faire fuir. Il s’agit souvent d’étalage de technique, de montage des maisons de disque… Là pas du tout. Anton s’était tellement investi dans la production que le fait de continuer à quatre était juste et naturel. La participation de Bertrand était évidente, on s’entend comme larron en foire et son travail est unique. On va essayer de travailler avec Bertrand sur les 20 prochains disques. J’espère qu’il sera d’accord.

D’où vient ce nom d’ailleurs, tout de même assez improbable pour un groupe de rock ?

Lionel. J’aimerai bien le savoir!! Quand Emmanuelle nous a appelés pour nous parler de l’idée de monter un groupe, j’ai trouvé ça très chouette, vraiment excitant. Ensuite, elle nous a parlé du nom qu’Anton avait proposé et j’ai d’abord cru que ce serait en anglais. «The Sword». The Sword a un côté bien Manowar/Heavy metal. Mais en français c’était surréaliste. Au bout de deux heures, en faisant la cuisine, en écoutant la radio… on s’est habitués et on a dit ok.

Il y a de la pop 60’s dans l’air, du yéyé mais pas que, il y a aussi du rock garage, du psyché et quelques petites touches venues d’ailleurs, des petites tonalités orientales, notamment sur La Brigade des maléfices ou sur On dansait avec elle, et comme toujours des clins d’œil au cinéma… Quelles ont pu être les influences majeures et communes à tous les membres de L’Epée pour l’écriture de cet album ? Le Velvet ? Mais encore ?

Lionel. Des choses classiques, comme les Stones jusqu’à «Let it Bleed», la musique primitive des Sixties, qu’elle soit française, américaine ou anglaise, Alan Vega, les Stooges, Jesus and Mary Chain, Nick Cave…Et puis le cinéma évidemment. L’idée de monter le disque comme un film a sketch, une suite de petits feuilletons… On fait ça systématiquement. C’est devenu compliqué de produire un disque sans imaginer que ce soit la B.O d’un film qui n’existe pas. Ça ouvre des tas de possibilités.

Explorer de nouveaux territoires sonores et rythmiques, expérimenter, élargir votre horizon musical…  j’imagine que c’est ce que vous recherchez avec L’Epée comme avec l’ensemble de vos collaborations (Pascal Comelade, Peter Hook…)…

Lionel. Oui. Les duos  sont très ennuyeux quand ils ne s’ouvrent pas aux autres. En travaillant avec Pascal Comelade, on a compris toutes les possibilités que le renoncement au groupe offrait. Inviter des musiciens à intervenir, des auteurs, arrangeurs, te permet de faire évoluer le disque comme autant de films par le casting, le choix des histoires, de la production…tout en gardant le contrôle. C’est sans fin.

Qu’est-ce qui tourne en ce moment sur votre platine lorsque vous avez besoin de vous changer les idées ?

Lionel. Le dernier disque de Pascal Comelade, les 45t de Los Bravos, l’album de Bertrand Belin, Tago mago de Can, la B.O de «la route de Salinas».

Un mot sur le somptueux artwork de l’album et particulièrement du vinyle. Vous avez participé à son élaboration ?

Lionel. Il s’agit d’un artiste chinois qui s’appelle Wen. C’est une connaissance d’Anton et je suis d’accord avec toi, son travail est incroyable. C est aussi lui qui s est occupé de l’artwork du maxi de «Dreams»

Vous jouez au festival Levitation France à Angers le 21 septembre. Simplement un tour de chauffe avant la tournée ou une date importante ? Que représente pour vous ce festival ?

Lionel. Ou là! Levitation c’est important! On y a déjà joué avec les Limiñanas et c’était très impressionnant. La programmation est démente, il y a beaucoup de monde et c’est un public de connaisseurs. On prend ça très au sérieux. 

Un album, une tournée. Et après ?

Lionel. Je pense qu’on va travailler sur un deuxième album. Même si on ne se l’ai pas encore dit clairement ! Je crois qu’on en a tous les quatre très envie!

Merci Lionel, merci The Limiñanas, merci L’Épée

Plus d’infos sur le groupe ici, sur le festival Levitation France

13 Sep

L’Horizon : un septième album solo pour Manu, ex-chanteuse et guitariste du groupe Dolly

Manu la Nantaise, ex-Dolly, sort aujourd’hui son septième album solo, L’Horizon, vingt morceaux qui raviront les fans de la première heure tout en explorant de nouvelles voies. Un album aux univers très variés pour regarder encore plus loin. Interview…

Manu © Thomy Keat

SI l’horizon est dans les yeux et non dans la réalité, comme l’écrit l’écrivain ivoirien Gauz, alors il est assurément dans les yeux d’Emmanuelle Monet, Manu pour les intimes, ex-membre du fameux groupe de rock Dolly qui connut le succès dans les années 1990/2000 jusqu’à la mort accidentelle de son bassiste Michaël Chamberlin en mai 2005.

Et l’horizon pour Emmanuelle, c’est aujourd’hui 20 chansons et un album, le septième de sa carrière solo, album qu’elle a réalisé quasiment seule. L’Horizon est dans les bacs depuis ce matin mais aussi sur toutes les plateformes musicales habituelles. Nous l’avons écouté et mieux encore, nous l’avons aimé. De quoi nous donner envie de lui poser quelques petites questions avant de la retrouver sur la scène de Stereolux le 11 octobre prochain.

Bonjour Manu. Dernières répétitions en juillet, premiers concerts et promo en septembre. Tu es prête ?

Manu. Oui, je suis prête. On a fait notre premier concert samedi dernier près de Toulouse lors d’un festival. Du coup, on a pu se rendre compte qu’on était bien dans notre adaptation live de cet album et qu’il avait un bon accueil du public. Ça nous a rassuré. Et puis la promo se passe elle-aussi bien, pour l’instant, il y a un bon accueil des médias. Je croise les doigts…

Combien de temps a-t-il fallu pour concrétiser ce nouvel album ?

Manu. Deux ans mais avec des petites coupures. J’ai commencé seule à essayer des choses et puis je me suis rendue compte qu’à force de rentrer dans la production, la réalisation, le mixage, je pouvais faire l’album toute seule. J’étais enfin prête!

Seule ? C’est à dire ?

Manu. C’est à dire que j’étais le capitaine du bateau. Je l’ai réalisé, enregistré, produit, mixé, à part deux ou trois morceaux qui l’ont été par Fred, mon ingé son. C’était important pour moi d’aller au bout…

Il s’appelle L’Horizon. Pourquoi ? Un besoin d’aller plus loin, d’ouvrir ton champ de vision ?

Manu. Oui, déjà cette expérience élargit mon horizon et puis j’avais envie d’amener une note un peu optimiste par rapport à ce qui se passe autour de nous, au climat ambiant et à ce qu’on va laisser à nos enfants. Parce que ce n’est pas très réjouissant ce qui se profile…

Tu penses à quoi exactement ?

Manu. À plein de choses. Le titre Entre deux eaux par exemple parle d’une façon un peu imagée du jour du dépassement, ce qu’on va laisser économiquement, sociologiquement, écologiquement, aux générations futures n’est pas très beau pour l’instant et j’espère qu’il y aura un jour un plus bel horizon…

Mais il ne s’agit pas ici d’un album engagé ?

Manu. Non, mon objectif est de glisser des petites phrases qui peuvent interpeller, qui peuvent parler. J’ai toujours mes thèmes de prédilection. L’écologie m’obsède depuis longtemps. Déjà à l’époque de Dolly, j’avais des titres comme Il était une fois qui abordaient ce thème. L’engagement n’est pas direct mais il est là quand même…

En ouverture de l’album, tu dis : Son avancée est un passage, seul mouvement, autour de rien », tu peux nous éclairer sur cette phrase pour le moins énigmatique ?

Manu. C’est toujours difficile de faire une analyse de texte. À l’école, je n’étais pas très bonne pour ça. Je pense qu’une fois que c’est dit, les gens doivent se l’approprier comme ils le veulent, comme ils le sentent. J’ai bien sûr une explication à cette phrase mais je ne veux pas la donner parce qu’elle est issue d’un rêve. Et cette phrase est un peu le fil conducteur de l’album. Elle revient assez souvent, on la retrouve même en espéranto…

Chacun y trouvera ce qu’il a envie d’y trouver en somme ?

Manu. Oui, ceux sont des mots assez forts, aussi optimistes que pessimistes. Il y a avancée, passage, mouvement et puis rien. Je ne veux pas limiter l’imagination des auditeurs potentiels de l’album…

Encore une toute dernière explication de texte, dans Regarde, le premier morceau, tu parles de trouver des réponses, de chercher un sens à tout ça. À tout ça quoi ?

 Manu. C’est pareil, c’est à prendre au sens global de la vie. On est toujours en train de se poser des questions. On passe plus de temps à se les poser qu’à trouver les réponses.

Vingt morceaux composent l’album, c’est beaucoup pour une seule femme non ?

Manu. Vingt morceaux avec les virgules. En fait, ça fait réellement 13 morceaux. J’aurais pu en avoir plus mais je me suis limitée. En même temps, ça fait déjà un peu plus d’une heure et je voulais que l’ensemble soit cohérent.

Vingt morceaux dont, tu viens de le dire, plusieurs instrumentaux très courts comme des interludes. Une façon d’expérimenter de nouveaux sons, de nouvelles voies sans – trop – désorienter les fans de la Manu ex Dolly ?

Manu. Au départ, ce sont des morceaux en chantier que je n’avais pas forcément envie de finir parce que je les aimais comme ça, courts, ou parce que je comptais les exploiter d’avantage dans le futur. Mais, c’était aussi pour faire une liaison entre les morceaux, des respirations, pour que le voyage se déroule en douceur, parce que les chansons sont différentes les unes des autres même si elles restent dans la même veine.

Effectivement, il y a sur l’album des morceaux rock, très rock, mais il y a aussi de l’électro… 

Manu. Oui, enfin, de l’électro gentillet, à ma manière, c’est le logiciel que j’utilise, Reason, qui me permet ça, il est même dédié à l’électro d’habitude. J’ai aimé torturer les sons avec ce logiciel et les incorporer dans ce que je sais faire. Et puis, chez notre bassiste, il y avait pas mal de claviers vintage qu’on a utilisés à bon escient sur certains titres. C’était important pour moi de continuer à explorer cette voie-là et d’expérimenter des choses…

30 ans de musique cette année. C’est quand même pas mal. Quel regard portes-tu sur toutes ces années ?

Manu. C’est épanouissant, c’est enrichissant c’est ma vie en fait. Je ne saurais pas quoi faire d’autre même si je ne vie plus de ma musique.

Tu ne vis plus de ta musique ?

Manu. Non, la musique ne se vend plus, les concerts sont de plus en plus difficiles à trouver… mais je continue à en faire parce que c’est vital. Et puis les 30 ans sont passés à une vitesse folle.

Si tu devais garder un souvenir de ces 30 ans ? Un souvenir, un album ou un morceau ?

Manu. Moi, c’est au jour le jour maintenant. Avant, je me projetais dans l’avenir, je n’étais déjà pas trop dans le passé. Mais maintenant, pour ma santé mentale, je vis au jour le jour. Là, je vais faire une entorse, je vais penser à demain, à la sortie de l’album. C’est l’événement le plus important pour moi à l’heure actuelle, c’est la concrétisation de tout ce dont on vient de parler. J’ai envie de le partager, j’ai hâte qu’il aille dans les oreilles des gens, que les gens m’en parlent et puis surtout qu’il soit écouté. C’est ça mon but, c’est d’être écouté par le grand nombre quand même. De nouveau. Parce qu’il y a encore beaucoup de gens qui connaissaient Dolly et qui ne savent pas que j’en suis à mon septième album. Le public n’a pas été retrouvé encore, c’est aujourd’hui très difficile de sortir son épingle du jeu en tant qu’indépendant…

Tu seras en concert à Stereolux le 11 octobre. Une date importante pour toi ? Qu’est ce que ça te fait de revenir dans cette ville qui t’a vu naître et qui a vu Dolly grandir ?

Manu. Aujourd’hui je vis entre Paris et la Vendée mais j’ai encore à Nantes ma famille, mes amis. J’aime beaucoup ma ville. Je trouve que c’est une ville qui compte culturellement en France. Dans le top du classement. Cette date du 11 octobre est très importante et, en même temps c’est ce qui fait le plus peur les dates à domicile. J’ai le trac déjà…

Le trac ? De jouer devant les gens que tu connais ?

Manu. Oui, c’est le public le plus difficile, la famille et les amis. La peur du jugement ou je ne sais quoi. Et la date parisienne, le 27 septembre, est importante aussi. Ces deux dates-là font en fait partie du concept de la Manu Party. J’y fait ma propre première partie en revisitant mon répertoire et quelques titres de Dolly avec harpe et violoncelle. Et puis en deuxième partie, on présente l’album en électrique. C’est un petit marathon, deux heures et demie à trois heures sur scène.

L’album que tu écoutes en ce moment ?

Manu. J’ai écouté l’album de Las Aves, ex-Dodoz, parce que je suis fan de ce qu’ils font. Autrement… Melody’s Echo Chamber, une musique très libre qui me parle beaucoup. Et quand je suis sur la route, qu’on écoute la radio, je shazame. C’est ainsi que j’ai découvert le groupe Quantic et son titre September blues. Un vrai coup de coeur…

Un mot sur ton tout dernier clip mis en ligne il y a quelques jours…

Manu. Nico Hitori de a fait les dessins, Nicolas Robin l’a monté, c’est un travail magnifique fait un peu dans l’urgence en attendant que les clips « officiels » arrivent. J’en suis très fière…

Merci Manu

Propos recueillis par Eric Guillaud le 12 septembre 2019. Manu sera en concert le 27 septembre à la Maroquinerie à Paris, le 11 octobre à Stereolux à Nantes

09 Sep

Festival Levitation France : le rock psyché magnétise Angers

Entre la ville d’Angers et la culture psyché, c’est une histoire d’amour qui n’en finit plus. 7 ans de vie commune et une nouvelle édition les 20 et 21 septembre qui réunira la crème de la crème, notamment le super groupe franco-américain L’Epée et les Londoniens les plus déjantés du moment, Fat White Family…

Fat White Family © Ben Graville

C’est LE rendez-vous de la musique et plus largement de la culture psyché en Pays de la Loire et au-delà. Levitation France, pour la petite histoire, 7 ans quand même, trouve ses origines de l’autre côté de l’Atlantique à Austin, Texas, pour être précis, là ou se tient chaque année depuis 2008 le Psych Fest aujourd’hui rebaptisé Levitation, dont la 12e édition se déroulera cette année du 7 au 10 novembre.

La déclinaison angevine se jouera pour sa part les 20 et 21 septembre avec une affiche pour le moins alléchante. Une bonne vingtaine de groupes originaires de France, d’Angleterre, du Danemark, d’Italie, de Belgique et bien sûr des États-Unis, la crème du rock psyché mais pas seulement, Levitation s’offre une petite incursion au pays du punk, avec notamment deux têtes d’affiche, les déjantés Fat White Family et l’un des grands noms du label Born Bad Records, Frustration. Le premier a sorti un nouvel album, Serfs Up!, il y a quelques mois. Le second s’apprête à le faire…

https://www.youtube.com/watch?v=cMG0l-VG89I

Mais la grosse sensation du festival en ce qui concerne les têtes d’affiche sera certainement L’Épée, le super-groupe formé par les Français de The Limiñanas, l’Américain Anton Newcombe, fondateur du groupe The Brian Jonestown Massacre, et la comédienne et chanteuse Emmanuelle Seigner qui connut avec Ultra Orange une première expérience de groupe. Après un EP sorti il y a quelques mois, L’Épée vient de sortir son premier album, Diabolique, tout simplement… diabolique.

Parmi les autres groupes à l’affiche, des pointures et des découvertes, des émergents et des vétérans. En vrac et notamment : Iceage, King Khan’s Louder Than Death, The Warlocks, Night Beats, Black Midi, Le Villejuif Underground,The Psychotic Monks, TVAM, It It Anita… et Mattiel, une révélation de la scène d’Atlanta, un savant mélange de blues, de soul, de folk, de psyché, du rock au goût vintage qui sent bon l’usine…

Enfin, côté locaux, deux groupes ligériens sont programmés cette année, les Angevins JUMAï et la Nantaise Suzy le Void qui navigue en solo avec son one-woman band Miët.

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le festival ici

06 Sep

Festival Grat’Moila en Vendée : pour tous ceux que le punk démange !

On le constate tous les jours avec la nouvelle scène anglaise qui ne cesse de se régénérer, le punk n’a pas dit son dernier mot. Il sera d’ailleurs au coeur du festival Grat’Moila pour la 29e année consécutive à La Chapelle Palluau samedi 7 septembre. À l’affiche notamment : les légendaires Discharge…

Discharge, une légende du punk au festival Grat’Moila © Denis Charmot 

Shame, Fontaine D.C., Idles, The Murder Capital… ces quelques noms suffisent à le prouver, le punk, qui n’a jamais vraiment disparu des écrans radar, affiche en ce moment une forme olympique. Tout comme les vétérans de Discharge, groupe punk anglais formé à la grande époque du mouvement, ayant influencé quantité de groupes punk, hardcore ou black metal, et de retour aux affaires depuis 2016 avec leur album End of Days. Discharge toujours dans le coup ? C’est à vérifier lors de la 29e édition du festival Grat’moila dont il est la tête d’affiche…

Eux aussi font un peu figure de vétérans avec une formation qui n’a pas évolué depuis leurs débuts en 1983, eux aussi ont énormément influencé la scène rock, et notamment psychobilly, les Néerlandais de Batmobile viendront nous prouver qu’ils sont toujours capables de nous faire dandiner du fessier avec un set toujours aussi énergique…

Les Français ne sont pas en reste avec notamment l’excentrique Didier Super et son groupe Discount, les Stéphanois Schlaasss, Mc Age, Dj Joub Box, les Vendéens Under the Conflicts, Doggy Strunk et Omahas…

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Eric Guillaud

04 Sep

Nantes. Cinq questions à Catfish avant son concert au Ferrailleur le 5 septembre

Avec un nom pareil, on ne peut décemment pas s’attendre à quelque chose de lisse, les fondations musicales du duo Catfish sont de fait à chercher du côté des eaux troubles du Mississippi, entre blues et rock, un son rugueux, une guitare sous effet et une voix féline à vous envoûter une colonie de crocodiles. Interview…

© JC Polien

Amandine Guinchard et Damien Félix ont longtemps formé un duo avant de se déplacer – depuis peu – en trio. Mais leur volonté est restée identique : jouer une musique un peu sauvage, un peu domptée, un rock aux racines blues évidentes, soumise à quelques explorations sonores.

Après une tournée des festivals cet été (L’Air du temps, Cognac Blues passions, 39 août…), les Catfish débarquent au Ferrailleur à Nantes avant de prendre la route pour l’île d’Ouessant, bien décidés à vous jouer les titres de leur dernier ep, Morning moon, cinq titres gorgés d’énergie, de fuzz et de claviers Farfisa. Et ça, ça donne sacrément la pêche…

Catfish aujourd’hui, c’est qui, c’est quoi ?

 Damien Félix. Ça fait quelques années que nous tournons maintenant, nous avons fait beaucoup de choses à deux, des concerts, des voyages, des albums, vécus pas mal d’aventures. Cette année, nous avons intégré en live un troisième musicien, Mathis, aux claviers, et ça s’est fait vraiment facilement. Tout d’abord ça nous a permis de jouer les morceaux du dernier ep Morning room, qui étaient arrangés avec beaucoup de son de claviers (hammond, farfisa, ce genre de chose). Mais aussi ça étoffe notre son sur scène et les shows sont encore plus intenses, le son est puissant. Nous ne regrettons absolument pas ce choix (crucial pour un duo rodé et habitué à ça) et il faut dire que notre recrue en a sous la pédale !

En vous écoutant, on pense forcément aux Kills, aux Black Keys ou aux White Stripes, des duos comme vous avez pu l’être longtemps. Quelles pourraient être vos références communes ?

Damien. Effectivement The kills est une de nos références majeures. Les morceaux, le son, le jeu de guitare, l’attitude, tout nous plaît dans ce groupe. Les Blacks Keys et les Whites Stripes, ce sont des groupes qu’on aime mais qui sont peut être moins influents pour notre musique. Dans le camion, ce qui revient souvent et qui plaît à tout le monde c’est Alabama Shakes, Rover, Nick Cave, Balthazar…

Vous venez du blues. Selon vous, qu’en avez-vous gardé aujourd’hui ?

Damien. Ce qu’on a pioché dans le blues au départ (dans le delta blues pour être précis) c’est le dépouillement et l’émotion brute, le direct au coeur ou au foie, ça dépend. Cet aspect là, on l’a clairement gardé, même si on s’est éloigné de certains codes du blues pour aller dans un univers plus rock, voire punk sur scène.

Vous venez aussi du Jura où vous retournez régulièrement vous ressourcer. C’est nécessaire pour vous de retrouver le calme entre deux concerts, entre deux tempêtes ? 

Damien. Complètement, nous y avons un cadre de vie de fou et qui nous correspond. C’est beau, vert, calme, avec des grands paysages mais ça peut être rude, accidenté, froid et méchant 🙂

Cet endroit c’est un bon équilibre entre la vie de tournée et le retour sur soi, et ça doit forcément influencer notre écriture.

Vous serez sur la scène du Ferrailleur à Nantes le 5 septembre. Il y a quelques jours, vous étiez sur la scène du festival 39 août à domicile devant des milliers de festivaliers. Vous êtes plutôt petite ou grande salle?

Damien. Les deux, forcément! Nous avons vécu des sensations de malade devant des milliers de spectateurs en France ou à l’étranger, mais une bonne petite salle pleine à craquer et chauffée à blanc c’est tellement bon. La proximité, c’est génial, il peut se passer pleins d’échanges avec le public.

Merci Amandine, merci Damien

Propos recueillis le 4 septembre 2019 par Eric Guillaud

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