Elle s’appelle Immortels et a été écrite par Dominique A pour Alain Bashung à l’époque de l’album Bleu Pétrole. Finalement non retenue, elle est dévoilée aujourd’hui sur les plateformes de streaming et de téléchargement en prélude à la parution en novembre de l’album posthume En Amont…
« Je ne t’ai jamais dit mais nous sommes immortels / Pourquoi es-tu parti avant que je te l’apprenne ? / Le savais-tu déjà? Avais-tu deviné ? / Que des dieux se cachaient sous des faces avinées »
Troublantes, émouvantes et si belles, les paroles d’Immortels chantées par Alain Bashung prennent une autre dimension. Dominique A, qui l’avait écrite pour Alain Bashung à l’époque de l’album Bleu Pétrole, l’avait finalement reprise à son compte « pour lui donner quand même une existence », déclarait-il au journal Les Inrocksen 2009. Si l’interprétation de Dominique A était déjà un petit bijou, Bashung, on le découvre aujourd’hui, se l’était complètement appropriée au point d’en faire un joyau. « Il l’a travaillé longtemps. Pour moi, c’était la chanson de Bashung ».
L’album posthume En Amont est annoncé pour le 23 novembre chez Barclay avec dix autres titres sélectionnés par la musicienne et productrice Édith Fambuena et sa veuve Chloé Mons qui écrit : « Pour Alain, un album est un grand terrain d’aventure et d’expériences où il faut essayer, oser, se tromper, aller jusqu’au bout du doute, et parfois trouver. Des variations multiples et une tentative d’explorer l’infini à sa manière… ». Et de conclure : « En résulte un album qui lui ressemble à cent pour cent, où l’on retrouve son amour du rock’n’roll, passant entre autres par les belles et subtiles brutalités de Gene Vincent et d’Alan Vega, mais aussi son lyrisme si singulier et son amour pour la langue française qu’il aimait tant réinventer. J’espère que vous l’aimerez ». C’est bien parti pour !
Un festival punk, l’anniversaire d’un label nantais, une grande chanteuse folk-rock accompagnée d’un quatuor à cordes, c’est notre sélection serrée du week-end, des concerts incontournables en Pays de la Loire.
Et on reparle du Zinor. Après l’Aïnu Fest la semaine passée, la salle de concert de Montaigu accueille le Things We Fest, 2e édition. Au programme des concerts mais pas seulement avec, dans le plus grand désordre, Litovsk de Brest, Long Way Home de Nantes, Cookies de Paris, Eat Me d’Angleterre, Chacals d’Angers, Krokodil de Reims… ou encore Buried Option d’Orléans. Bref, pas loin de 25 groupes venus d’un peu tous les horizons pour deux belles soirées les 28 et 29 septembre…
Sept albums studio, des collaborations tout à fait remarquables, notamment avec Benjamin Biolay, une voix incroyablement belle et émouvante, pas mal de singles qui nous tournent encore dans la tête, essayez Sur le Fil et vous comprendrez, bref une vie déjà bien remplie. Mais Keren Ann n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers, la voici à nouveau sur la route, en compagnie cette fois du quatuor à cordes Debussy. Et c’est beau à en pleurer ! L’artiste sera au Quai à Angers le 29 septembre et au LU à Nantes le 2 octobre…
Il a sorti des disques de Minitel Rose, Rhum For Pauline, Pégase, Disco Anti Napoleon, Romantic Warriors, College, Ricky Hollywood, Mou ou encore Ed Mount, le label FVTVR fête ses 10 ans et vous invite à souffler les bougies en compagnie des artistes du label dans le cadre de la 4ème édition de son festival qui se déroulera le 29 septembre à Trempolino à Nantes… Au programme : exposition, concerts, performance, DJ, lives acoustiques…
C’est tout pour aujourd’hui, rendez-vous la semaine prochaine si tout va bien.
C’est une figure du rock angevin qui vient de mourir à 58 ans foudroyé par une crise cardiaque, Dominique Pasquini était le guitariste des Noodles et des Dirty Hands dans les années 90, il a aussi « largement contribué à l’existence du Chabada dont il est à l’origine du nom », rappelle ce soir un communiqué de la scène de musiques actuelles d’Angers.
Ils sont quatre, ont tous 25 ans mais déjà une belle expérience au bout des doigts, quelques concerts ici ou là, une participation au festival texan South by South West et deux EP dont le dernier, Silent Blue Day, est attendu pour le 12 octobre. Rencontre avec le groupe angevin JUMAï…
Océane au chant, Elliot à la guitare baryton, Jérémy à la guitare, Josselin à la batterie, voilà pour le line up de JUMAï, quatre fêlés de musique qui se rencontrent sur les bancs du Lycée Léonard de Vinci à Montaigu et décident de monter un groupe.
Nous sommes alors en 2016. Deux petites années plus tard, JUMAï s’est fait un nom sur la scène angevine avec un style bien à lui, de l’indie tendance « Mystic pop » qui oscille entre le calme et la tempête avec des guitares à la rage contenue, une petite touche électro et une voix féminine envoûtante aux accents mystiques.
En attendant la sortie de son deuxième EP, Silent Blue Day, le groupe vient de partager un nouveau clip sur les réseaux sociaux, Loneliness. Interview…
Jumaï, c’est qui c’est quoi ?
Océane. JUMAï, c’est 4 musiciens et amis qui ont décidé de mettre en commun leur gout pour la musique !
Josselin. C’est l’écho mystique de l’influence de la pop et du psyché qui résonne dans la cuve où on répète.
Vous êtes un groupe très jeune, 2 ans d’existence je crois, qui ou qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Elliot. J’ai depuis longtemps envie de faire de la musique, surtout en groupe. J’ai déjà eu plusieurs projets avant Jumaï, mais celui-ci est le plus abouti.
Josselin.J’ai toujours fait de la musique, depuis mon plus jeune âge, c’est un acte totalement nécessaire.
Océane. J’ai toujours chanté, et c’est devenu une envie plus grande que tout le reste donc je me suis dit, pourquoi pas se lancer ?
Jouer entre amis c’est bien mais en faire profiter les autres c’est mieux. Comment abordez- vous la scène aujourd’hui ?
Océane. La scène, c’est ce que je préfère. C’est un moment unique où tu donnes tout ce que tu peux au public. Il y a des fois où ça marche et d’autres non. C’est ça qui me plait, chaque concert est différent.
Elliot. Pour moi, la scène est un moyen d’exprimer énormément de sentiments que je ne pourrai pas partager autrement. C’est un endroit où l’on se retrouve réellement a nu devant des gens, ou l’on ne peut pas tricher.
Josselin.La scène, ce n’est pas seulement faire profiter de notre musique en live mais c’est plutôt se révéler, se montrer différent du quotidien, tout en ayant une sorte de masque, de barrière, qu’est la scène.
Vous avez un local de répétition qu’envieraient pas mal de musiciens je crois. Pouvez-vous nous en dire un mot ? A-t-il une influence sur votre son, votre univers ?
Elliot.C’est une cuve en béton armé, un sous-marin, on s’enferme dedans et soudain le monde extérieur parait extrêmement lointain.
Océane. Ce lieu a eu une énorme influence sur notre son car l’espace est grand et rond donc ça peut vite devenir un brouhaha de son. On a réussi à l’apprivoiser et on sait comment ça sonne maintenant. Si un morceau ne sonne pas bien dans la cuve, c’est qu’il n’est pas encore abouti.
Josselin. La cuve permet déjà de tous se voir et de tous s’aligner sur un cercle et ainsi faire que chacun apporte sa pierre à la création. Ensuite, au niveau acoustique, c’est rigoureux et donc c’est d’abord un travail sur le son et l’identité qu’on veut lui donner.
Vous sortez un nouvel EP le 12 octobre. Comment abordez-vous ce moment ?
Elliot. La sortie d’un disque est toujours un processus assez long, lorsque l’on aborde sa sortie, c’est un grand moment d’impatience.
Océane. On a hâte ! L’EP est prêt depuis quelques mois déjà, on a hâte de voir comment le public le reçoit.
Josselin. Pour ma part, l’enregistrement c’est quelque chose à inscrire dans le marbre mais de ce nouvel EP découlent aussi d’autres concerts et ce sont plutôt ces opportunités de marquer l’esprit des gens à un instant donné qui est excitant. Avec l’EP on se donne juste de nouvelles armes pour y parvenir.
On a du mal à vous catégoriser s’il fallait le faire. Comment définiriez-vous votre style ?
Josselin.Justement, ne retient-on pas mieux un groupe qui ne colle à aucune étiquette ? Si on ne peut pas nous ranger dans un style, pour moi c’est qu’on en a trouvé un unique et ça me plait.
Océane. Quand on me demande je dis qu’il y a des grosses guitares, du son électronique et une voix plutôt lyrique. Avec ça les gens peuvent imaginer ce qu’ils veulent :).
Quelles peuvent être vos influences ?
Océane. J’adore PJ Harvey, Fever Ray, deux artistes qui savent se renouveler à chaque fois, et qui créent un univers autour de leur musique. Pour parler pour Jérémy, je sais qu’il adore Radiohead !
Josselin.Elles sont variées ! Pour moi c’est les Suuns, Arcade Fire, Franz Ferdinand.
Elliot. Pour ma part je m’inspire de groupes psyché comme les Black Angels, des groupes mêlant de l’électro comme Nine Inch Nails ou les Suuns.
Que racontent vos textes ? Comment les écrivez-vous?
Océane. C’est principalement moi qui écrit, et parfois avec Jérémy. Ça raconte des expériences que l’on peut avoir dans la vie, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. J’aime bien utiliser des métaphores dans mes textes. Je les écrit souvent seule le soir, et généralement ça marche mieux quand je suis un peu triste :).
Vous êtes allés en mars dernier au festival South by South West à Austin, Texas. Que tirez-vous de cette expérience ?
Elliot. Énormément de choses ce sont passées aux US. Le projet a énormément évolué là-bas, mais le point crucial a été la cohésion en live.
Josselin.Austin c’était cool ! Par contre même si nous étions très bien accompagnés et reçus là-bas, nous étions seuls, noyés dans une masse de groupe incalculable et de ce fait on s’est libéré de pas mal de chaines et on a beaucoup appris sur « faire le show » et pas juste jouer nos morceaux. C’était constructif et libérateur.
Océane. C’était incroyable. Ça nous a permis de nous confronter à un autre public et de jouer un maximum de fois en peu de temps. 9 fois en 6 jours.
Au delà de l’EP, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Océane. On travaille sur une petite tournée au mois de janvier, février. On commence aussi à préparer une deuxième tournée aux États-Unis.
Elliot. On veut aussi s’entourer de partenaires (label, éditeur…) pour pouvoir aller plus loin.
Josselin. Et bien sûr continuer à composer des morceaux et aller les jouer partout ! 😉
Merci Océane, Elliot, Josselin et Jérémy, merci JUMAï
Du métal japonais, un festival underground pour gens spéciaux et du rock de chambre… c’est notre sélection serrée du week-end, des concerts incontournables, surprenants ou déroutants. Hey Ho Let’s go !
Du métal japonais ? Ceux qui fréquentent assidûment le Hellfest savent pertinemment que ça existe. Et si vous en doutez encore, alors direction Fuzz’Yon à La Roche-sur-Yon ce week-end, dimanche 23 septembre à 19h30 pour être précis, où se produira le groupe Vampillia. Son univers est vraiment très surprenant, à la fois doux comme la rosée du matin sur les cerisiers en fleurs et brutal comme un tsunami. C’est expérimental, avant-gardiste, inclassable… mais follement nécessaire. Vampillia partagera la soirée avec les Français Alcest…
On reste en Vendée avec l’Aïnu Fest 8e édition, une « rencontre populaire et festive de gens un peu spéciaux et particulièrement adorables autour de la musique dite amplifiée », prévient l’organisateur. Pour vérifier si vous êtes un peu spécial, direction le Zinor à Montaigu les 21 et 22 septembre. Pas mal de groupes à l’affiche dans un peu tous les styles, du reggae inversé avec Ouverture Eclair, du mur du son avec Sister Iodine, du doom jazz avec Gura, du rap minéral avec Sous-Terre, du Grave New Punk avec Sexplosion et même du Gabber musclée avec Hilguegue. Que demandez de plus ?
On termine avec Chien Fantôme, un groupe nantais qui fait dans le rock de chambre, oui oui, de la musique calme et tranquille, douce et mélancolique, aux « nuances crépusculaires et cordes fantomatiques ». Une batterie, une guitare, un violon, un violoncelle, deux voix, et hop nous voilà partis pour un beau voyage. Ah oui j’oubliais, Chien Fantôme sera en live à La Grande Bargeà Nantes le 21 septembre…
C’est tout pour aujourd’hui, rendez-vous la semaine prochaine si tout va bien.
En six petites éditions, Levitation France s’est imposé comme un rendez-vous majeur de la région, une référence même pour les amateurs de rock, avec à chaque fois une affiche prestigieuse réunissant des groupes originaires des deux côtés de l’Atlantique. On range les tongues, on ressort la veste en jean, direction Angers…
Levitation France trouve ses origines… à Austin, Texas, avec le festival Psych Fest créé en 2008, festival aujourd’hui rebaptisé Levitation et qui, par le jeu du jumelage entre les villes d’Austin et d’Angers, s’est retrouvé avec un petit frère en 2013. Voilà pour la petite histoire, la grande s’est inscrite à coup de riffs sauvages et de décibels tonitruants, d’abord sur la scène du Chabada et depuis trois ans sur la scène du Quai, toujours à Angers. Une jauge élargie, une architecture atypique, une situation en plein centre ville, deux scènes… le festival y a trouvé ses marques et imposé un style avec une affiche réunissant artistes confirmés et découvertes.
La Femme, Thee oh Sees, Dead Meadow, The Limiñanas, Melody’s Echo Chamber, The Black Angels, Vedett, Cosmonauts… la crème de la musique psyché est passée par là. Toute la crème ? Non non, il en reste encore un peu pour cette année et les années à venir. Au menu de cette sixième édition, quelques Français comme Bryan’s Magic Tears, Flavien Berger,Juniore, Oktober Lieber, Rendez-vous ou J.C Satàn…
Des Français mais aussi des Italiens, Go!Zilla, des Hollandais, Radar Men From The Moon, des Anglais qui prennent de la place, Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs, et d’autre un peu moins, Spiritualized…
Bien évidemment, le gros de la troupe débarque des États-Unis. Quasi culte, The Brian Jonestown Massacre ouvrira la voie à The Soft Moon, Holy Wave, MIEN, La Luz, The Blank Tapes ou encore Sextile…
On ne les arrête plus les Inüit. En tournée des festivals tout l’été, les voici déjà repartis sur les routes de France pour une tournée d’automne qui passe par Saint-Herblain ce vendredi 14 septembre dans le cadre du festival Jours de fête. En attendant leur premier album « Action » (sortie le 12 octobre), les six musiciens viennent de sortir un nouveau clip, Tomboy, réalisé par Simon Noizat. Et c’est tout bon !
Bonne nouvelle, la famille électro nantaise s’agrandit ! Et contrairement à ce que peut suggérer son nom, Projet Marina est aujourd’hui une affaire bien lancée. Échos, son premier album, sort vendredi 14 septembre, l’occasion de rencontrer ses deux porteurs, Lilian et Willy, dans un jardin extraordinaire et sous un soleil de plomb de bon augure. Interview…
Et si on se donnait rendez-vous au jardin ! Non pas pour parler horticulture, fraises des bois et cucurbitacées, non simplement histoire de prendre l’air, profiter du soleil et pourquoi pas rencontrer deux trentenaires nantais fous de musique et incessamment propriétaires d’un bel album tout rose baptisé Échos.
Le premier (à gauche), c’est Willy, le deuxième (à droite), c’est Lilian. Tous les deux sont instituteurs le jour, musiciens le soir, la nuit, le matin et peut-être aussi un peu à la pause du midi ! À eux deux, ils forment le Projet Marina qui depuis plusieurs mois déjà envoie des signes de vie sur internet, quelques morceaux sur SoundCloud, quelques vidéos sur YouTube, deux EP, des concerts ici ou là et puis… ce premier album, huit titres qui prennent aux tripes, hypnotiques et magnétiques, de l’électro tendance cold wave chanté en français, oui Madame, c’est assez rare pour le signaler.
Pourquoi chanter en français ? Pour raconter quoi ? Quelles sont les influences du duo ? Pour le savoir, direction le jardin des Cinq Sens, à côté du lycée Mandela et du Conservatoire de Nantes, c’est là que nous avons donné rendez-vous à Lilian et Willy. Non seulement, ils répondent aux questions mais, en outre, ils les posent.
Trois dates pour voir et écouter Projet Marina à Nantes : le 14 septembre au Blockhaus DY10 pour sa release party, le 15 septembre chez le disquaire Mélomane, le 20 septembre à La Scène Michelet dans le cadre du festival des arts numériques et des cultures électroniques Scopitone.
Il est sorti le 31 août juste à temps pour nous offrir une dernière vague de quiétude avant la reprise du travail pour les uns, le retour à l’école pour les autres. L’EP The Boy with the String Quartet est un joyau de douceur à vous hérisser le poil dans tous les sens pour quelques décennies. Rencontre avec son joaillier, le Nantais Lenparrot…
Vous connaissez certainement sa voix. Avant de voguer sous pavillon « Lenparrot », Romain Lallement chantait dans le groupe Rhum for Pauline aux côtés notamment de Thibaud Vanhooland, devenu depuis Voyou, et même, pendant un temps, de Raphaël aka Pegase.
Son premier album studio, And Then He, sorti il y a quasiment un an, a reçu un accueil particulièrement enthousiaste, Lenparrot revient aujourd’hui avec un splendide EP, The Boy with the String Quartet, six titres enregistrés à l’occasion d’un concert au Lieu Unique à Nantes en compagnie d’un quatuor à cordes. Attention frissons…
Bonjour Romain, nous nous étions croisés en 2015 au moment de la sortie du premier album de Rhum for Pauline. Que de chemins parcourus depuis. Pas de regrets, pas de nostalgie ? La vie est belle ?
Romain. Il s’est passé beaucoup de choses depuis la sortie de Leaving Florida. Notre séparation n’a pas été facile, mais elle était nécessaire. L’important est que chacun d’entre nous soit heureux dans ce qu’il a entrepris depuis – je crois que c’est le cas. Et nous ne sommes jamais vraiment loin les uns des autres. En ce qui me concerne, ces deux dernières années ont été bien remplies, entre la réalisation de ce premier album – sa promotion et la tournée qui l’a accompagné. Avoir monté mon label pour sortir And Then He, le défendre seul sur scène : autant de choses qui ont pu me donner le vertige mais dont je ressors aguerri.
Lenparrot est ton nouveau projet, enfin pas si nouveau que ça puisqu’il existe depuis plusieurs années. Comment est-il né ? De quelle envie ?
Romain. L’envie de démarrer Lenparrot est née vers 2013, après une période pas facile avec Rhum for Pauline – nous étions un peu paumés artistiquement. J’essayais de composer des trucs qui trouveraient grâce aux yeux de mes partenaires, c’est la pire chose à faire. Je tapais systématiquement à côté. Après été comme paralysé pendant plus d’un an par cette situation, je suis parvenu à débloquer la chose en écrivant une chanson pour moi et moi seul. Ça a lentement rouvert les vannes, et démarrer une aventure en solitaire a sonné comme une évidence.
On te dit « jeune homme chic », « pilier de la scène pop nantaise », « jeune prodige », ça te va comme présentation ou tu veux rajouter quelque chose ?
Romain. Rien à ajouter, merci (rires) ! C’est flatteur, mais de là à dire que c’est vrai… Moi, j’ai encore l’impression d’être un jeune con. J’essaie d’avoir plus confiance en moi, de ne pas me décevoir ni les personnes avec lesquelles je travaille. D’être fier de ce que j’entreprends, des albums que je sors, des concerts que je donne. Si je peux provoquer des émotions chez les personnes qui achètent mes disques ou viennent me voir sur scène, alors j’ai gagné.
Ton premier album solo, And Then He, est sorti il y a plusieurs mois maintenant. Tu prépares déjà le deuxième. Aura t-il la même couleur, la même sensibilité ?
Romain. J’étais tétanisé à l’idée de sortir ce premier album. J’ai été très entouré pour le faire, mais de peur que la direction m’échappe j’ai verrouillé tout ce que pouvais. Laissé peu de place aux accidents. Je ne regrette rien, j’avais besoin de passer par là. C’est plus serein que j’aborde la gestation du prochain album. Je le souhaite plus apaisé.
Nous nous sommes retrouvés cet été à La Maison du Fvtvr avec Raphaël (d’Hervez – Pégase) et Tonus, c’était parfait de marier vacances et studio. Avec eux j’ai moins de difficulté à me mettre en danger.
En février 2018, tu es programmé deux soirs de suite au Lieu Unique à Nantes, le premier avec JS de Juveniles et Julien Gasc, le second avec un quatuor à cordes – lequel a donné lieu à un enregistrement et donc à un EP sorti le 31 août, The Boy with the String Quartet. Pourquoi ce titre ?
Romain. Ce titre fait écho à l’une des chansons d’And Then He, The Boy with the Golden Smile. Cet EP est comme l’excipit de ce premier album, un témoignage de tout ce qui a pu être réalisé grâce à lui. Aussi pour moi une façon de clore ce chapitre et songer au suivant.
Quand je compose aujourd’hui, j’ai moins comme objectif de figer ma chanson que de la considérer comme un instantané, une étape intermédiaire
Ça peut surprendre au premier abord, paraître même pour certains présomptueux de faire un tel concert dès le premier album, mais finalement pas du tout, ta musique intimiste se prête totalement à ce genre d’exercice. Est-ce que ça a eu une incidence sur ta façon de composer aujourd’hui ?
Romain. C’était un grand témoignage de confiance de la part de Cyril Jollard (programmateur au lieu unique): me programmer sur un week-end avec cette création acoustique le deuxième soir. Alors que j’étais à Paris en décembre pour mettre au point les arrangements de cordes, j’avais cette phrase de Chevalrex en tête : Parie sur l’espoir. C’était comme un mantra. Réarranger ces chansons, c’était leur offrir une nouvelle garde-robe, qu’elles épousent de nouvelles formes. Quand je compose aujourd’hui, j’ai moins comme objectif de figer ma chanson que de la considérer comme un instantané, une étape intermédiaire. Même enregistrée, produite, sortie, il peut encore lui arriver mille et une vies.
Je crois me rappeler que Juliette Armanet a partagé la scène avec toi ce même soir. Elle a d’ailleurs participé à des chœurs sur une de tes chansons. Comment l’as-tu rencontrée ? Que représente t-elle pour toi ?
Romain. J’ai rencontré Juliette il y a bientôt trois ans grâce à Pierre (Lefeuvre – Saycet) – un ami commun. Fréquentant la même petite bande de musiciens à Paris (Ricky Hollywood – son batteur, Fishbach, Cléa Vincent…), nous nous sommes revus pas mal de fois, c’est ainsi que nous sommes devenus proches. Elle est avant tout mon amie, mais aussi une artiste que je respecte et admire – qui a su gravir les échelons à la seule force de ses chansons, en sachant conjuguer succès populaire et exigence artistique.
Avec le recul et cet EP aujourd’hui disponible, quel regard portes-tu sur ce concert ?
Romain. Je l’ai tellement écouté qu’il me sert aujourd’hui de base de travail pour de nouveaux arrangements, améliorer certaines parties, les complexifier. Mais régulièrement, l’émotion me revient en pleine gueule et je réalise que ce concert reste la plus belle soirée de ma vie.
Quelle influence a pu avoir la musique classique dans ta vie ? Et quelles sont tes influences d’une manière générale ?
Romain. Issu d’une famille de musiciens, la musique classique a toujours eu ce côté intouchable – réservé aux adultes. De fait, je l’ai souvent tenue à l’écart – sans pour autant y être hermétique. J’ai toujours fonctionné à l’émotion, alors si un passage, un mouvement, voire une œuvre entière m’attrapait l’oreille j’y prêtais attention. Mon enfance reste indissociablement liée aux œuvres de mon grand-père Bernard Lallement. Sa Missa Gallica, surtout. Mais aussi le Dixit Dominus de Haendel, dont ma grand-mère raffole. J’ai appris le piano avec Mikrokosmos de Bartòk, et rêvais de jouer le Blues de Ravel issu de sa sonate pour piano et violon.
En ce qui concerne mes influences, elles sont multiples et variées. Il est difficile de savoir ce qui transparaît dans ma musique. Parfois je cite des références qui me semblent évidentes, mais ont finalement peu à voir avec mon travail. En ce moment j’écoute Dionne Warwick de manière obsessionnelle, l’écriture de Burt Bacharach me fascine.
Côté projets, il y a ce deuxième album dont nous parlions tout à l’heure. Mais encore ?
Romain. Oui, je suis en plein dedans. Considérer les différentes directions à même d’améliorer chaque chanson. Prendre le temps de les oublier également, pour y porter un regard neuf lors des sessions d’enregistrement, qui reprendront en octobre.
Parallèlement, je compose des chansons pour le duo que nous avons formé avec JS de Juveniles. Nous avons un premier EP bientôt terminé, un premier titre devrait voir le jour sous peu !
Il y a du Massive Attack dans l’air mais pas que ! En huit ans d’existence et trois albums, le groupe manceau NAKED (in a sphere) à affiné son style, trouvé sa voie et sa voix dans un trip hop à la fois mélodique et puissant. Il sera en concert vendredi 7 septembre à la Citadelle des Anges à Téloché dans la Sarthe, l’occasion de les découvrir un peu plus. Interview…
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Pourquoi ce nom, NAKED (in a sphere) ? C’est un peu étrange non ?
Mag (chant lead). NAKED (in a sphere), littéralement « nu dans une bulle », c’est se retrouver sans filet, sur une scène, à défendre notre musique, nos chansons, tout en partageant notre univers avec le public, comme dans un cocon.
On sent bien sûr l’influence de Massive Attack dans votre univers musical. Mais qu’est-ce qui vous différencie selon vous du groupe britannique ?
Mag. Massive Attack est une référence que nous apprécions énormément. La différence est nécessairement par nos personnalités respectives, nos influences et nos parcours ; et le mélange de tout ça. NAKED (in a sphere) est une trip-hop mélodique par le chant et par la guitare, avec un mélange de downtempo, de dream pop, de rock, par l’association forte basse / batterie, et planante par les claviers et les machines.
La différence est dans la « recette » et « les ingrédients » pour un univers commun avec Massive Attack, puisque vous les citez, qui incite le corps à marquer le tempo et l’esprit à s’évader. La différence est dans la voix ; dans les voix ; en alternance de douceur et de puissance.
Quelles sont vos autres influences peut-être moins perceptibles ?
Mag. Nous aimons beaucoup Archive, Ez3kiel, Bonobo, Pink Floyd, London Grammar, Portishead, Hooverphonic, Unkle, et bien d’autres artistes et groupes qui évoluent dans ces styles « groove » et parfois « transcendants ».
Quel groupe, quel album ou quel titre vous a récemment scotché ?
Mag. Nous sommes 5 ; donc 5 réponses : l’album « The road part 1 » de Unkle pour moi, l’album « Shake Shook Shaken » de The Do pour La Djag, l’album « The much much how how and I » de Cosmo Sheldrake pour Stef, le titre « Dig » de Black Honey pour Romain et le titre « Habibi » de Tamino pour Etienne.
Reborn, votre troisième album, a quelques mois déjà. Comment le jugez-vous avec le recul ?
Mag. Nous en sommes très fiers. Il est la continuité logique des deux albums précédents et il marque en même temps la puissance que nous souhaitions y mettre. Nous l’avons réalisé tous les 5 et nous le portons avec beaucoup d’enthousiasme. La présence de la batterie et de la basse dégage l’intensité que nous voulions, là où les albums précédents étaient plus « doux » en terme d’arrangements.
Vous annoncez un concert inédit vendredi à Téloché. Qu’aura-t-il d’inédit ?
Mag. Ce concert marque pour nous une nouvelle étape dans notre esthétique de scène : l’intégration de la vidéo. Nous avions déjà fait en sorte de développer la cohérence des lumières avec notre musique, notamment lors d’une résidence dans la salle des Saulnières au Mans, dans le cadre des accompagnements SUPERFORMA (SMAC de la Sarthe) et à la veille de notre release party pour l’album REBORN. Nous avons conçu nos tableaux et travaillé le tout pour en faire un univers que nous pouvons emmener partout, même dans de tous petits lieux. L’inédit pour la Citadelle des Anges, est de présenter notre travail pour créer une cohérence entre la musique, les lumières et les images. La Citadelle des Anges à Téloché est l’écrin qui nous a incité à franchir le pas et à travailler pendant plusieurs mois sur ce beau projet.
Vous avez été élu Artiste de l’année en 2017 dans le cadre des Talents de la Sarthe. Qu’est ce que ça vous a apporté ?
Mag. Nous sommes heureux de cette distinction dans le sens ou c’est un journal local (Le Maine Libre) et le département de la Sarthe qui nous ont nominés sans que nous le sachions… donc une reconnaissance de notre existence sur la scène sarthoise ; et dans le sens où c’est par vote du public : c’est la meilleure chose qui soit. Cela a participé au rayonnement du groupe dans le département cependant l’impact réel est difficilement palpable.
Vous avez fait pas mal de concerts depuis la sortie du troisième album il y a un an. Lequel vous a plus particulièrement marqué et pourquoi ?
Mag. Il y a notre « release party » aux Saulnières qui était un aboutissement après une année de travail, de l’écriture à la sortie physique de l’album REBORN. Il y a aussi eu notre concert en première partie d’Archimède à l’Oasis au Mans et en plus atypique, notre concert dans la bibliothèque nationale de Belgique. Et puis notre concert dans une salle de cinéma, dans un Château, … tous ces concerts, ces lieux, ces publics, nous marquent et nous touchent. A chaque fois, il se passe quelque chose. Il n’y a pas de comparaison possible pour en choisir un parmi les autres.
A quoi pourraient bien ressembler les prochaines semaines pour le groupe ?
Mag. Les prochaines semaines seront consacrées à plusieurs choses : sortir des extraits vidéos de notre live à la Citadelle, sur notre chaine YouTube, finaliser l’écriture et la composition du prochain album pour se consacrer ensuite aux arrangements, préparer les prochains concerts en intégrant les nouveautés présentées à la Citadelle des Anges.
Vos ambitions ?
Mag. Aller toujours plus loin dans les idées pour faire voyager notre bulle et prendre toujours autant de plaisir à partager notre musique avec le public. Etre programmés partout, tout au long de l’année, pour ne vivre que de notre musique.
Un mot pour finir ?
Mag. Nous sommes en autoproduction. Nous gérons nous-mêmes tous les aspects du développement de notre carrière d’artiste pour porter notre musique le plus loin possible. En plus d’être musiciens, nous sommes à tour de rôle attachés de presse, tourneurs, managers, techniciens, producteurs, commerciaux, chauffeurs, vidéastes, etc. Notre ambition est de confier ces rôles à des partenaires, de déléguer certaines activités et de nous consacrer ensemble au développement de NAKED (in a sphere).
Propos recueillis par Eric Guillaud le 4 setpembre 2018