01 Mar

Label, album, single, clip… la belle actualité du Nantais Nathan Leproust aka Teenage Bed

Libre, intimiste, mélancolique, expérimental, l’univers folk de Nathan Leproust, aka Teenage Bed, est unique dans le paysage musical nantais. Sa musique ne s’entend pas, elle s’écoute, elle se mérite presque, ne révélant son véritable caractère qu’après plusieurs écoutes. Le songwriter vient de lancer un nouveau label, un nouveau single, un nouveau clip, et s’apprête à sortir un album en compagnie de l’artiste américain Shelf Life. Interview…

Nathan Leproust © Stephanie Fisher

Tu viens de lancer un nouveau label Pale Figure, pourquoi ce nom ? Et pour quoi faire ?

Nathan Leproust. J’ai toujours plein d’idées et d’envies, que ce soit en terme de clips, projets, créations, dates à mettre en place… J’aime bien organiser les choses et j’avais envie d’avoir les mains libres. Monter un label est arrivé comme une évidence il y a quelques mois et pour moi ça redonne un peu de sens à la notion d’indépendance. Curieusement, le nom est venu avant le projet. Et j’en suis bien content parce que c’est toujours difficile de trouver le nom parfait. Pale Figure, ça se dit en anglais comme en français et plus ça va plus je suis attaché à redonner une place au français dans ce que je fais donc c’est bien. En plus, ça commençait à me faire trop mal au cœur de voir ma mère galérer à prononcer le nom de mes projets en anglais.

Ça commençait à me faire trop mal au cœur de voir ma mère galérer à prononcer le nom de mes projets en anglais.

Le premier projet à sortir sous ce label s’appelle Fairy Tales in Yoghourt. Peux-tu nous le présenter ?

Nathan. C’est le projet de Benoit (Classe Mannequin, Bantam Lyons, Trainfantome,…) et tout bon Nantais fan de musique indé l’aura vu sur scène plusieurs fois avec un projet ou un autre. Fairy Tales c’est son projet le plus intimiste et proche de sa composition pure. Forcément, ça me parle. C’est des mélodies douces mais percutantes, une tension très classe entre de la technique musicale et une certaine simplicité dans la manière de la délivrer. C’est un des premiers projets nantais que j’ai connus en arrivant il y a 7 ans. On avait fait une vidéo acoustique réalisée par Steve Marchesse à l’époque et j’en garde un souvenir vif. Quand il m’a parlé du fait qu’il allait sortir un EP, je lui ai tout de suite proposé. Il a un album génial en gestation depuis des années. J’espère qu’il le sortira un jour (Vas-y Benoit bordel!!!)

En quoi consistera précisément ton job ?

Nathan. Pour l’instant, je suis tout seul. L’idée c’est de valoriser les projets sur les médias, éventuellement trouver des dates, créer des connexions, éditer des K7, proposer des outils de com… L’idée, c’est de partir des projets et de les pousser comme je peux. Là, je suis concentré sur les deux premières sorties mais j’ai un ou deux autres trucs sur le feu.

Tu es toi-même musicien. Avec ton projet Teenage Bed, tu t’apprêtes à sortir sous ton label un album réalisé avec un Américain de Philadelphie, Shelf Life. Qui est-ce ? Comment l’as-tu rencontré ?

Nathan. C’est une histoire un peu folle. Je suis parti en voyage aux États-Unis à la fin de l’année 2018. J’avais contacté ce type à Philadelphie parce que j’écoutais sa musique et qu’elle me parlait beaucoup. Il m’a répondu et on avait convenu que ce serait cool de boire une bière comme je passais par là-bas. J’ai fini par passer tout une soirée chez lui à parler musique et à se faire écouter des démos. On s’est directement super bien entendu. C’est un gars super. J’étais sensé rester un jour et deux semaines plus tard j’avais passé Thanksgiving avec lui, appris deux ou trois trucs sur le football américain, enregistré un album et partagé un dîner avec Alex G, une de mes grosses influences. Merci Philly.

On se retrouvait le soir à boire des coups dans le bar du coin et à faire connaissance. Un beau jour on s’est rendu compte qu’on avait un album

Comment en vient-on à décider d’écrire un album à quatre mains ? Comment et où s’est déroulé l’enregistrement ?

Nathan. On n’a pas vraiment décidé. Scott est quelqu’un de très prolifique. Il a sorti 4 albums rien que sur 2018. C’est aussi ce que j’admire chez lui. Pour le coup, j’écris aussi assez vite et c’est pour ça qu’on s’est bien entendu je pense. On aime capter les chansons quand elles sont encore fraîches. Son studio est dans sa cave. À partir de là tout s’est enchaîné rapidement. On a spontanément bossé sur un morceau le deuxième jour puis un autre le lendemain… Et ainsi de suite. Au bout d’une semaine on s’est rendu compte qu’on avait quatre morceaux quasi-finis alors on a poussé le processus. On se retrouvait le soir à boire des coups dans le bar du coin et à faire connaissance. Un beau jour on s’est rendu compte qu’on avait un album.

On te sent très heureux de cette expérience et du résultat. À deux, on est quelqu’un d’autre, comme tu le chantes dans le single Rendezvous ?

Nathan. Oui, il y a de ça. Scott et moi étions à différents moments musicaux et humains et nos routes se sont croisées dans un timing presque parfait. On s’est beaucoup apporté l’un et l’autre. Je me sens chanceux et c’est important de célébrer sa chance une fois de temps en temps. Concernant cette phrase, elle a forcément un écho particulier par rapport à cette collaboration mais c’est aussi un clin d’œil à Abby la copine de Scott avec qui j’ai aussi beaucoup partagé. On discutait à 3 heures du matin sur les choses de la vie et de l’amour et je me suis souvenu d’une phrase que m’avait dit ma mère ‘A deux on est quelqu’un d’autre. Oui, mais lequel?’. Abby m’a dit que je devrais la mettre en musique. J’en ai eu l’occasion le lendemain.

Je pense qu’on révolutionnera jamais les accords par contre il y aura toujours des moyens nouveaux de s’exprimer dans le grain de son.

On ne peut pas dire que ta musique soit mainstream. On pourrait même parfois la qualifier d’expérimentale, en tout cas d’intimiste. Comment la qualifies-tu toi-même ? Et quelles peuvent être tes influences ?

Nathan. J’aime la chanson et ce qu’on appelle le songwriting. L’art de faire danser un propos avec des accords et des rythmiques c’est ce qui m’intéresse que ce soit dans la pop, le rock, le folk ou même le rap. Mon voyage sur la côte Est des États-Unis n’était pas anodin, je me sens très proche d’une certaine scène musicale de là-bas et je suis aussi très attaché à la démarche d’enregistrement. En fait, j’aime beaucoup les musiciens qui composent, chantent et enregistrent eux-mêmes parce que ça touche à une certaine pureté du propos artistique global et même si le résultat n’est pas parfait, il n’en est que plus humain. Dans cette tradition, je pourrais citer The Microphones, Coma Cinema, (Sandy) Alex G ou même Elliott smith. Je pense qu’on révolutionnera jamais les accords par contre il y aura toujours des moyens nouveaux de s’exprimer dans le grain de son.

Où pourra-t-on découvrir en live ce projet transatlantique ?

Nathan. Je suis actuellement en train de nous organiser une tournée en France début mai. Je peux déjà vous dire qu’on sera à l’Ère de Rien le 28 avril après midi au manoir du Parc de la Morinière sur des sessions semi-acoustiques. Si tout va bien, on fera quelques dates en ‘full band’ avec basse et batterie pour défendre l’album à travers la France.

Album, label mais aussi festival, tu fais partie de l’organisation de L’Ère de rien dont tu parles justement, festival qui se jouera cette année les 27 et 28 avril à Rezé. Un groupe à conseiller ?

Nathan. Avec toutes ces histoires, je suis fatalement moins impliqué dans l’organisation cette année mais l’équipe est en train de faire un travail de fou pour cette édition. À commencer par le magnifique teaser qui est, je pense, le plus réussi depuis le début de l’aventure. Côté programmation, si je devais ne citer qu’un groupe, je citerais sans doute Puma Blue. Je garde un très gros souvenir de sa prestation en live et je sais déjà que ça va marquer les esprits.

Merci Nathan. Propos recueillis par Eric Guillaud le 28 février 2019. Plus d’infos sur Teenage Bed ici, sur le label Pale Figure là

L’album Shelf Life X Teenage Bed sera disponible le 15 mars

13 Fév

Gaume : interview et session acoustique à l’occasion de la sortie de l’album Square One

Même s’il n’a pas toujours résidé dans la région, Roman Gaume est devenu une véritable figure de la scène rock nantaise, hier avec son groupe Roman Electric Band, aujourd’hui avec son projet solo baptisé Gaume tout simplement. Le musicien vient de sortir un nouvel album Square One. L’occasion rêvée de le rencontrer…

Gaume © Jean-Marie Jagu

Roman Gaume est un rockeur, aucun doute là-dessus, mais de ces rockeurs au grand cœur et au sourire généreux, toujours de bonne humeur, toujours enthousiaste même lorsqu’il s’agit d’assurer pour France 3 Pays de la Loire, au pied levé s’il vous plait, l’interview en anglais d’un groupe programmé à La Nuit de l’Erdre. C’était en juillet dernier. Le groupe en question s’appelait The Hives. Par chance, Roman, qui était lui-aussi programmé dans ce festival, en est un grand admirateur.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas, traducteur-interprète n’est pas son métier, Roman est un musicien, un sacré musicien qui aime depuis toujours faire sonner les mélodies comme celle-ci, Cast Your Shadow On My Wall, jouée en acoustique rien que pour nous sur la scène de la Distillery du Black Shelter à Carquefou…

Quatre albums au compteur avec son premier groupe Roman Electric Band, une participation remarquée à la saison 3 de The Voice, beaucoup de concerts à travers l’Europe et une belle échappée en solo depuis 2016 sous le nom de Gaume.

Dans ce premier album sous pavillon Gaume, Square One, le musicien nantais laisse parler son cœur et ses tripes, alignant treize morceaux aux mélodies entêtantes, aux rythmes tantôt très rock’n’roll, tantôt plus proches de la balade folk. Un vrai univers de songwriter à la Elliott Smith, sa référence, qu’il partage avec ses musiciens, Vincent Duval à la basse, Charly Delille à la batterie et Victor Vasselin à la guitare électrique.

D’Elliott Smith, de l’album Square One, de compos au p’tit déj, de la release party prévue le 2 mars à Stereolux à Nantes…, il en est question dans l’interview qu’il nous a accordée, toujours à la Distillery du Black Shelter. Pourquoi ici ?

« On a pas mal rendu hommage aux lieux qui ferment ces derniers temps, comme le Dynamo. Je voulais rendre hommage aux lieux qui ouvrent… ».

Eric Guillaud

Merci à Roman Gaume, merci à Vincent, Charly, et Victor, merci au Black Shelter de nous avoir accueillis pour cette session acoustique. Release party le 2 mars à Stereolux à Nantes. Plus d’infos sur Gaume ici.

 

07 Fév

Album, single, release party, clip… le duo nantais KO KO MO toujours à bloc !

C’est l’une des locomotives rock de la scène nantaise, le groupe qu’il faut avoir vu sur scène et entendu sur disque pour comprendre que, oui, le rock a encore de beaux jours devant lui. KO KO MO revient le 29 mars avec un nouvel album et dès maintenant avec un single et un clip à faire fondre l’univers. Branchez les guitares…

KO KO MO © Jean Marie JAGU

Après Technicolor, le tandem le plus ouf de la planète rock actuelle débarque avec un nouvel album baptisé Lemon Twins. Ce sera pour le 29 mars. Release party dans la foulée le 6 avril à Stereolux.

De quoi rendre dingues les plus impatients mais mais mais Supersonikk lève un peu le coin du voile avec une petite interview ici et maintenant à l’occasion de la sortie du premier single extrait de l’album, Self Love Age, et du très beau clip réalisé par Sébastien Marqué…

C’est le grand retour des KO KO MO ? Qu’est-ce que vous avez fait depuis deux ans ? Bronzage intensif au Canaries ou Trek en Birmanie ?

K20. Ce n’est pas un “Grand Retour”, mais simplement la sortie de notre deuxième album “Lemon Twins”, 2 années après notre 1er Technicolor Life et entre temps, pas de bronzage intensif ni de trek en Birmanie, mais plutôt en tournée en France et pas mal à l’international en 2017 / 2018.

Le nouvel album Lemon Twins est prêt à sortir. Des rumeurs persistantes parlent d’une compile de berceuses. Vous confirmez ?

K20. Oui, Lemon Twins est en cours de pressage pour le moment et bientôt prêt à sortir, ça ne sera malheureusement pas une compile de berceuses, mais bien évidemment la suite logique de KO KO MO, c’est à dire que l’on reste dans la même veine du premier opus en version plus brute, avec plus de partis pris et bien assumés. On vous laisse le découvrir…

Plus sérieusement, comment vous sentez-vous à la veille de sa sortie ? Satisfaits, libérés, reposés, inquiets ?

K20. Pour ne rien vous cacher, nous sommes évidemment reposés du fait qu’il soit terminé et fiers de ce 2e album, beaucoup plus de travail et de partis pris que le précédent. En sachant que pour Technicolor Life nous n’avions aucun recul puisque c’était notre 1er album.

Après plus de 200 dates, beaucoup des voyages, de rencontres et de créations sur les routes, bien sûr que nous sommes non pas inquiets, mais un peu stressés de ce sortie d’album. Pour nous c’est le 2e, mais pour beaucoup de personnes, c’est le premier…

Mais tellement hâte qu’il soit dans vos oreilles 😘

Le premier single s’appelle Self Love Age. Qu’est-ce que ça raconte ?

K20. C’est l’histoire d’une rencontre qui bouleverse une vie. Au point de remettre en jeu ces priorités de la vie et de lâcher un peu les artifices de nos petites boites électriques… « Nos insupportables » comme on aime bien les appeler… Et leur pouvoir auto-centriste qu’on connait bien sur la société. C’est une sorte de renaissance.

Qui dit sortie d’album dit release party. Ce sera à Stereolux le 6 avril. Grosse fête en perspective ?

K20. Et bien oui, venez donc toutes et tous avec tout le monde le 6 Avril prochain, pour cette soirée sortie d’album dans la salle Maxi de Stereolux.

Grosse fête sûrement mais surtout gros kiffe en famille 🔥❤.Tellement contents de le partager sur scène à la maison. Rendez-Vous le Samedi 6 Avril 2019 avec quelques surprises.

Merci K20, merci Warren. Propos recueillis par Eric Guillaud le 6 février 2019 (sortie officielle du single le 8 février)

Plus d’infos sur KO KO MO ici

31 Jan

Un premier clip pour le groupe nantais The SoulPhoenixs

Il y a de la soul dans l’air. Et pas qu’un peu. Après un EP en 2018, The SoulPhoenixs nous présente son premier clip tourné sous le soleil charentais. De quoi nous faire ressortir les tongs à paillettes pour le week-end…

The SoulPhoenixs

Créé il y a maintenant 3 ans avec la ferme intention de nous faire bouger le popotin, The SoulPhoenixs a connu une belle année 2018 avec la sortie d’un premier EP, une vingtaine de concerts et plusieurs participations à des tremplins, parmi lesquels l’Artist of the Year, organisé par la plateforme de programmation de concerts Gigstarter à Amsterdam, où il a obtenu le prix du public. Il commence 2019 de la même manière avec son premier clip, Phoenix’ Danse. Damien, l’un des sept musiciens des SoulPhoenixs, pose sa trompette le temps de nous le présenter…

« Nous avons tourné notre clip au mois de septembre 2018, dans le cadre magnifique du château de Montendre (17), qui nous a été chaleureusement mis à disposition par la Ville. Nous avons travaillé avec l’association Music de l’ère pour la captation et le montage, et le Studio MKD Record pour l’enregistrement et le mixage de notre morceau Phoenix’s Dance. Nous avons choisi ce dernier afin de mettre en valeur l’aspect festif et fun qui en émane. Ce morceau parle d’échappatoire, du fait de ne pas rester dans l’échec, de poursuivre ses envies, de lâcher prise et se sentir libre ».

Eric Guillaud

Plus d’infos sur le groupe ici

Pour découvrir The SoulPhoenixs en live, direction la finale du tremplin Festival la 7ème Vague (85) le 25/02, la finale du tremplin Festival Mégascène (44) le 9/03, le bar Le Melocotton (44)…

29 Jan

Le groupe vendéen Epsylon s’offre un clip avec la chanteuse Melissmell

En 2018, le groupe vendéen Epsylon fêtait ses dix ans d’existence autour d’un album live. Il est de retour avec un nouvel album qui sortira en mars et d’ores et déjà avec un nouveau single, C’est plus le paradis, clipé par Guillaume Massif avec la participation de la chanteuse Melissmell…

Epsylon © Jean Marie Jagu

Nous les avions interviewés Il y a tout juste un an à l’occasion de la sortie de leur album live, nous les retrouvons aujourd’hui à la veille de la sortie d’un nouvel album studio le 8 mars baptisé Astronaute, Epsylon nous raconte tout, à commencer par cette collaboration avec la chanteuse Melissmell…

« Damien Bolo (Spectrum Studio), le réalisateur de notre nouvel album Astronaute nous a conseillé, à l’écoute du morceau, de faire un featuring avec une voix féminine. C’est plus le paradis est une chanson autour de la complexité des histoires d’amour et une question / réponse entre la voix de notre chanteur et une voix féminine a permis de donner du relief aux propos ».

« Nous sommes très fans du travail de Melissmell et nous lui avons proposé de collaborer avec nous sur ce morceau, elle a tout de suite été emballée ! Nous nous sommes rencontrés dans un premier temps a Nantes pour faire connaissance et discuter du morceau. Elle nous a rejoint quelques mois après au studio Bonsison (Puceul) pour les prises voix, nous sommes très fiers du résultat ».

« Pour le clip, nous avons choisi de travailler avec Guillaume Massif qui a réalisé plusieurs clips (Von Pariahs etc..). Son idée était de faire un parallèle entre la vie de couple et un combat de boxe, alternant moments d’observation, d’amour, de passion, de doute, puis finalement de déchirure, donnant lieu à un véritable combat de boxe où tous les coups sont permis ».

« Les acteurs Elsa Ferreux et Quentin Poulailleau ont sublimé le travail de Guillaume qui était assisté du chanteur du groupe pour la réalisation, de Louis Boureau (Chef opérateur), Elie Bossis (lumière). Pour pousser le réalisme, nous nous sommes faits assister d’un champion de boxe thaï Eric Roussey qui a dirigé les acteurs, notamment pour les scènes d’entraînements et de combats ».

Eric Guillaud

Release party le 2 mars en Vendée (complet), release party le 5 avril à la Distillery à Carquefou. Plus d’infos sur Epsylon ici. 

15 Jan

EXCLU. Yeggmen : le trio rock nantais sort son premier album et offre à Supersonikk une magnifique version live de You Are Lost

Ils en parlent depuis plus d’un an, autant dire qu’il est pour le moins attendu, tant par eux que par nous, le premier album des Yeggmen sera finalement dans les bacs le 19 janvier. Au menu, huit titres qui célèbrent l’union du rock, de la pop et de l’électro. À la rédaction web de France 3 Pays de la Loire, on s’est dit que ça valait bien une interview…  et même plus si affinité.

Matthias, Solfia et Fred des Yeggmen © éric guillaud

Et affinité il y eut. Non seulement, nous avons pu rencontrer Fred, Matthias et Sofia pour leur poser quelques questions mais ils ont qui plus est accepté de nous jouer live un des huit morceaux de leur premier album baptisé Together in the Fulness of a solar System, disponible le 19 janvier. Il s’agit de You Are Lost, une histoire d’amour contrariée filmée en exclu par et pour Supersonikk…

C’est dans les locaux de Trempolino à Nantes que nous avons retrouvé le trio, en pleine répétition pour la release party à venir au Bar à Sons au Pannonica. On vous les avait déjà présentés ici-même à l’occasion de la sortie de leur premier clip il y a quelques semaines. Yeggmen c’est qui c’est quoi ? Réponse ici et maintenant…

Matthias. Yeggmen, c’est un trio qui existe depuis bientôt deux ans. Un projet plus électro que notre groupe précédent I’M 7teen.

Vous venez de Paris. Pourquoi avoir choisi Nantes pour rebrancher les jacks ?

Fred. Au départ, on voulait surtout quitter Paris. Il fallait bien aller quelque part, on a entendu parler de Nantes. J’avais des copains musiciens qui vivaient là et qui m’en avaient dit le plus grand bien. Grosse énergie, scène pop assez pointue… Du coup, on a remonté le groupe sur Nantes.

Vous sortez tous les trois du conservatoire avec une formation classique. Pourquoi ce virage vers les musiques actuelles?

Fred. Parce qu’on adore tous les trois l’énergie du rock. Il y a quelque chose qui se passe sur scène et qui va bien au delà de la partition. Le rock permet d’exprimer beaucoup de choses.

Matthias. Dans le classique, il faut avant tout être un bon exécutant. Dans le rock, il faut mettre ses tripes. C’est ça qu’on aime, qui nous rassemble et qui fait que ce projet est là aujourd’hui.

J’ai lu à votre propos certaines comparaisons avec des artistes comme Ghinzu, Nick Cave, Damon Albarn ou encore Depeche Mode. Vous êtes d’accord avec ça ? Ce sont vos influences premières ?

Fred. C’est un peu plus large. En fait, si on voulait vraiment donner notre base, il faudrait prévoir une longue interview. Déjà, il y a le classique qui est toujours là. Je pense qu’on peut le retrouver dans les harmonies. J’adore Fauré par exemple. il a des démarches harmoniques qui sont hyper belles et ça, ça peut se retrouver dans n’importe quel style musical. Et puis dans le domaine de la pop, du rock et de l’électro, on aime beaucoup Liars qui est parti dans un trip très électro, on écoute aussi beaucoup de Côte ouest, de shoegaze. On pourrait ajouter Radiohead. Ce groupe a toujours été pour moi une référence en terme de compo, de son, de liberté artistique.

Matthias. On a forcément des références qui sont plus présentes que d’autres mais c’est vrai aussi qu’on est des éponges. On absorbe tout ce qu’on écoute et on le met au service de notre musique.

Sofia. Quand on compose, on ne se dit jamais qu’on va faire comme eux. On fait !

Fred. Oui, et on n’analyse pas !

Il y a un an, début 2018, vous annonciez déjà la sortie de votre album. Finalement il sort en 2019. Que s’est-il passé ?

Sofia. C’est long de faire un album. On a commencé à maquetter, à enregistrer, après on a manqué de sous, on a donc lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule., il a fallu encore mixer et masteriser. Et quand tout ça fut fait, il fallait encore préparer la sortie de l’album… C’est énormément d’étapes.

Cette fois, c’est bon. Il est sur le point de sortir. Il s’appelle Together in the Fulness of a solar System. Vous vous sentez comment ?

Fred. On fait tourner les chansons depuis un moment maintenant, on les connaît bien, très bien, mais le fait que l’album sorte concrètement est assez excitant en fait !

Huit titres, un mélange de pop et de rock sur un lit d’électro. A l’arrivée, est-ce que l’album ressemble à ce que vous imaginiez, espériez, rêviez ?

Matthias. Complètement. On est hyper satisfaits de l’album et prêts à le défendre à fond. On adore jouer ses morceaux mais on pense aussi à la suite et on a déjà pas mal de nouveaux titres en stock.

Comment naît un morceau comme You are lost ?

Fred. Pour celui-ci en particulier, il était tard, nous étions isolés dans la dernière maison du dernier hameau avant la forêt d’un trou paumé en Bourgogne et on jouait en impro…

Matthias. …et heureusement on avait laissé tourner l’enregistreur. Car le lendemain, à la réécoute, on s’est dit qu’il fallait vraiment en faire quelque chose.

Fred. À partir de l’impro, on a donc travaillé les parties et construit le morceau.

Que nous raconte ce titre et d’une façon générale que raconte l’album ?

Fred. Dans cet album, le thème de l’être aimé et perdu revient beaucoup. Le thème de la nature aussi. You Are Lost parle d’un amour avec une incapacité à le vivre dans le concret.

Premier album mais pas première scène. Où vous sentez-vous le mieux et pourquoi ?

Sofía. On aime les deux. Jouer en live, c’est tout de suite, c’est l’énergie. Le studio, on se pose, ça peut être plus artistique, on va aller plus loin que ce qu’on peut faire sur scène.

Fred. Si je devais choisir entre les deux, je choisirais la scène quand même mais c’est vrai que l’un nourrit l’autre.

Matthias. Moi, je ne suis pas toujours particulièrement à l’aise sur scène mais pourtant j’aime ça. Et c’est hyper formateur. En studio, on est plus dans notre bulle, à essayer d’aller plus loin dans les sons. Sur scène, on est tout nu et il faut apprendre à gérer cette nudité avec les gens. Ce n’est pas toujours facile pour moi. je dois être un peu maso…

Vous fêterez l’album le 19 janvier au Bar à Sons au Pannonica à Nantes. C’est un moment important pour vous je présume ? Et après ?

Fred. Assez oui. Et après on enchainera les dates. On jouera au Ferrailleur à Nantes le 31 janvier, puis dans un endroit qui s’appelle Aux Anges en Bretagne, au café de la gare à Ancenis et dans les festivals de l’été…

Yeggmen c’est pour la vie ?

Matthias. Je dirais que Yeggmen, c’est comme la vie. On ne sait pas combien de temps ça durera mais tant qu’on est là…

Merci Fred, Matthias et Sofia

Propos recueillis par Eric Guillaud et Lola Marotte le 11 janvier 2019. Plus d’infos sur le groupe Yeggmen ici

08 Jan

Le reggae inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco : une “excellente nouvelle” pour l’association nantaise Get Up !

Il y a quelques semaines, le reggae de Jamaïque rejoignait le carnaval de Granville et la calligraphie chinoise sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. À Nantes, l’association Get Up! oeuvre pour sa promotion depuis des années. Rencontre avec son directeur Olivier Bruneau…

L’entrée du Dub Camp Festival organisé depuis 6 ans par l’association Get Up! / © Mogri Photographe

Si le reggae émerge à la fin des années 60, c’est au cours de la décennie suivante, grâce notamment à des artistes comme Bob Marley et les Gladiators, qu’il rencontre un succès d’envergure internationale. Plus qu’un style musical, le reggae est aujourd’hui une culture à part entière avec ses codes, sa mode vestimentaire, son style de vie… 

Le 29 novembre dernier, l’Unesco l’a inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, une très belle reconnaissance pour cette musique dont « la contribution au discours international sur les questions d’injustice, de résistance, d’amour et d’humanité souligne sa nature à la fois cérébrale, socio-politique, sensuelle et spirituelle »,déclare l’organisation.

Depuis 10 ans, l’association nantaise Get Up!, nom qui nous ramène immanquablement au Get Up Stand Up de Bob Marley, oeuvre pour que le reggae soit reconnu et accessible au plus grand nombre à travers différentes actions, notamment le Dub Camp Festival, premier festival européen entièrement dédié au mouvement sound-system en extérieur.

Directeur et programmateur du festival, olivier Bruneau évoque avec nous le reggae, son inscription au patrimoine culturel, le festival dont la 6e édition se tiendra cet été, les nouvelles tendances, les groupes émergents…

La suite ici

20 Déc

DÉCOUVERTE. V’Nuss, une voix soul dans un univers pop-rock

Elle a été biberonnée à la musique tous azimuts, depuis le gospel jusqu’au hip hop, en passant par le reggae, le folk, le zouk ou le RnB. Et ça se sent même si aujourd’hui Vanda-Vanessa Selmar alias V’Nuss a choisi son camp, un rock aux accents pop. La jeune femme installée à Gorges en Loire-Atlantique vient de sortir un premier album avec le groupe nantais Coloma and the K. Interview…

V’Nuss est née et a grandi sur l’île de Saint-Martin avant de rejoindre les Pays de la Loire. Depuis, la jeune-femme a multiplié les expériences musicales et affûté sa voix, une voix joliment soul qui surprend agréablement dans l’univers pop-rock qu’elle défend aujourd’hui à travers l’album So Far From the Mirror

Vous avez choisi un nom de déesse et pas n’importe lequel, V’Nuss. L’amour, c’est quelque chose que vous aimez chanter ?

V’Nuss. Le nom V’Nuss est inspiré par la contraction de mon prénom composé (Vanda-Vanessa), mais Vénus est également depuis la nuit des temps celle qui engendre les civilisations, donc donne l’image d’une femme forte, Je n’ai pas choisi ce nom pour l’amour mais plutôt pour l’image qu’il renvoie. Selon Cicéron, il existerait quatre Vénus, d’où ma diversité musicale.

Hip hop, reggae, folk, zouk, R&B… vous avez été biberonnée à tous les styles musicaux imaginables, vous avez une voix soul, mais votre premier album est plutôt teinté rock. Pourquoi ce choix ?

V’Nuss. Grâce à mes origines, j’ai été bercée par tous les styles, Saint-Martin est un vrai carrefour culturel et musical, Si aujourd’hui mon cœur penche vers le rock c’est d’une part pour me démarquer et sortir des clichés « Caraïbes = musique du soleil ou musique Caribéenne », et surtout parce qu’après m’être longtemps cherchée je me retrouve dans ce style.

https://www.youtube.com/watch?v=2kfiZ5ta2qI

Vous êtes effectivement originaire de Saint Martin, dans les Antilles. On écoute beaucoup de rock là-bas ?

V’Nuss. À St Martin/Sint Maarten, on écoute vraiment de tout même si le rock n’est pas aussi réputé qu’ic. J’ai fait mes premières découvertes grâce à des amis d’amis qui arrivaient de Métropole ou des États-Unis et grâce aussi à certaines radios (les groupes Link’n Park, Red Hot Chili Peppers …).

Le chant et les paroles c’est vous, la musique c’est Coloma and the K, un groupe nantais. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

V’Nuss. Après avoir sorti mon Ep fin 2017, j’ai eu envie de me lancer dans un nouveau projet. J’ai alors décidé de faire appel à des auteurs-compositeurs en passant une annonce sur un site de musique. Bernard Coloma, alors en quête d’une voix pour un projet identique, a répondu à mon annonce. Nous avons échangé longuement ensemble sur l’attente de chacun puis petit à petit le projet est né. Bernard est auteur-compositeur de l’album et j’en suis l’interprète. Certains textes ont dû être retravaillés par mes soins afin qu’ils me collent plus à la peau car ils étaient déjà existants et écrits pour être chantés par un homme.

Entre votre univers et celui de Bernard Coloma, ça sonnait d’emblée comme une évidence ?

V’Nuss. En effet, la plume de Bernard se situe entre le fantastique et la poésie. Et cette façon qu’il a de pouvoir parler de faits actuels de manière imagée tout en gardant une part de légèreté grâce aux couleurs de la folk, du blues et cette guitare saturée m’a tout de suite fait tilt.

https://www.youtube.com/watch?v=_loGMbUv7-A

Avez-vous le sentiment que cet album vous ressemble au final ?

V’Nuss. Oui, tout à fait ! Comme je le dis souvent, je suis une artiste qui ne veut pas être cataloguée, je refuse d’être mise dans une case. Je fais la musique que j’ai envie sur le moment, peu importe le style. Il s’avère que j’adore le rock car il me procure beaucoup de bien être et de lâcher prise, mais je me ne voyais pas faire un album purement axé sur le rock et j’avais envie d’y ajouter d’autres sonorités, briser un peu plus les codes.

Quelles ont pu être vos influences pour ce premier album ?

V’Nuss. Au premier abord, je ne voulais justement aucune influence. Pour se faire je m’étais mise comme dans une bulle, nous avions une ligne conductrice « 70’s rock », Mais inconsciemment j’ai pu faire ressortir quelques influences telles que Avril Lavigne à ses débuts, Skunk Anansie…

Quel album tourne en boucle sur votre platine en ce moment ?

V’Nuss. Alors, je n’écoute pas en boucle un album en particulier, J’aime plutôt découvrir les nouveaux talents de la scène émergente et peu importe le style, Mais j’ai mes petits coups de cœur comme le chanteur franco-britannique Jon Norris et ses morceaux black roses et Cigarette burn.

V’Nuss est un projet solo. Pourtant, vous avez toujours joué en groupe, hier avec Diamond’Z D.N.A et Acoustik’ment Vôtre, aujourd’hui avec Coloma and the K. Pourquoi ? C’est plus confortable, plus rassurant pour vous ?

V’Nuss. Les Diamond’z n’était pas un groupe mais un collectif pluridisciplinaire avec differentes individualités qui se complétaient. Acoustik’ment Vôtre était un duo guitare voix de reprise ou j’évoluais quand même en solo accompagné d’un musicien. Et Coloma and the K a conçu et enregistré l’album, c’est donc tout naturellement qu’il partage avec moi l’affiche sur l’album. En tout état de cause, le confort vient du fait d’être accompagnée de musiciens sur scène, ce qui me procure encore plus de plaisir. Raison pour laquelle je suis actuellement en pleine formation de mon Band.

L’album est sorti il y a quelques jours maintenant. À quoi devrait ressembler l’agenda de V’Nuss dans les semaines à venir ? Concerts, promo… ?

V’Nuss. En effet, l’album So Far From The Mirror est sorti le 23 Novembre dernier, nous sommes actuellement en pleine promo (radio…). Nous avons depuis fait quelques dates en version électro-acoustique afin de présenter l’album, d’autres dates arrivent mais nous sommes encore en pleine recherche de prestation cette fois-ci avec le groupe que nous sommes en train de monter dans le but de viser les festivals, salles de concert…

Propos recueillis par Eric Guillaud le 19 décembre 2018

Plus d’infos sur V’Nuss ici

10 Déc

INTERVIEW. The Fleshtones au service du rock… ou l’inverse

S’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer. Mais ils existent et partagent avec nous depuis 42 ans maintenant une vision fun et dansante du garage rock. Le groupe new-yorkais est actuellement en tournée en France avec son nouvel album Budget Buster. Il sera à la Salle Michelet à Nantes le 13 décembre, une toute petite salle pour un groupe majeur de la scène mondiale. Interview…

tchin ! © York Wilson

Ça risque de chalouper fort à l’entrée de La Scène Milchelet le jeudi 13 décembre, le café-concert, dont la jauge ne dépasse pas les 150 places, reçoit en effet ce soir-là l’un des groupes les plus mythiques de la scène rock new-yorkaise, The Fleshtones.

Formé en 1976 dans un New York en surchauffe, à la même époque que les Ramones, Blondie ou encore Television, The Fleshtones impose rapidement sa marque, un rock à l’énergie punk, au son sixties tendance rockabilly et surf music. Et rien ne l’arrête. Le tandem Keith Streng / Peter Zaremba entraîne le groupe dans une orgie de concerts, tout d’abord au mythique CBGB’s à New York puis sur toutes le scènes du monde, les plus grandes comme les plus minuscules.

Le groupe est actuellement en tournée en France avec dans ses valises un nouvel album, Budget Buster, une compilation de quelques faces B et raretés de ces dix dernières années dont le titre hommage au chanteur, guitariste et fondateur des Dogs, Dominique Laboubée. Interview…

42 ans au service du rock. Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?

Peter Zaremba. L’amour de la vie ! En fait, j’ai l’impression que ça fait 42 ans que le rock est à mon service. Les autres gars pensent comme ça aussi. C’est un rêve devenu réalité de jouer le style de musique que nous aimons et de le faire partout dans le monde. Cela me rendrait dingue d’écouter de la très mauvaise musique sans pouvoir rien y faire !

Est-ce qu’il y a des jours où vous vous dites que ce serait chouette d’arrêter le rock et de faire de la pop, du hip hop ou même de l’électro ?

PZ. Pas franchement. En vérité, il y a déjà assez de techno de qualité, qui sonne souvent comme l’electro. Mais ça ne m’embêterait pas de jouer dans une soirée des classiques de la pop-culture, des classiques pas classiques ! J’ai la chance de montrer encore plus mon amplitude vocale et d’assurer sur scène. J’ai aussi un excellent set « blues » avec mon ami Mike Edison. Vous devriez voir ça un jour, mais pour le moment je suis très occupé avec les Fleshtones…

On présente souvent les Fleshtones comme une légende vivante. Quel est le secret pour tenir tant d’années ?

PZ. Nous apprécions vraiment ce que nous faisons. Vous ne le voudriez pas ? Et si nous ne le faisions pas, personne ne pourrait prendre notre place.

Vous avez joué un peu partout à travers la planète dans des grandes salles, des petites salles. Où vous sentez-vous le plus en accord avec vous-même? Et Pourquoi ?

PZ. Ma réponse habituelle est le petit lieu intime, quelque chose de très proche des gens. La performance est plus directe et personnelle. C’est ce que j’ai toujours aimé en tant que fan de musique. Adolescent, j’ai participé à de grands concerts et j’ai constaté la déconnexion entre les interprètes et une partie importante du public: moi ! Cela dit, il y a de nombreuses fois où les grands concerts peuvent être très électriques, lorsque nous surfons sur l’énergie de la foule, dans certains festivals comme Sjock en Belgique ou Festival Beat en Italie, mais ceux-ci sont un peu rares. Ne préféreriez-vous pas être au plus près des artistes que vous aimez ?

Vous serez à Nantes le 13 décembre pour présenter votre nouvel album, une compilation de Face B et de raretés. Qu’avez-vous envie de dire aux Nantais ?

PZ. J’aimerais dire aux Nantais qu’ils doivent venir voir les Fleshtones pour partager une soirée très spéciale, de musique, d’énergie et de divertissement. Et peut-être même être transformé – c’est possible lors d’une performance des Fleshtones. Je suis transformé chaque nuit, une autre raison pour laquelle je fais ça. Nantes a toujours été une belle ville, mais maintenant c’est une belle ville avec beaucoup de vie. C’est une ville amusante où jouer, remplie de gens formidables. Nous avons hâte de tous les voir. Nous expliquerons même certaines choses à propos de notre dernier album – celui avec les raretés et les Face B – bien que nous ayons réalisé que nous avions oublié une face B, notre version française de Time Will Tell de Polnareff. C’est comme ça dans la vie réelle, la vie de The Fleshtones, (qui ne sont rien sinon la réalité), rien n’est parfait!

Propos recueillis par Eric Guillaud le 6 décembre 2018. Merci à Lola Marotte pour la traduction

Le groupe sera le 13 décembre à La Scène Michelet à Nantes. Il jouera également au Blue Devils à Orléans le 12 décembre, au El Mediator à Perpignan le 15 décembre, en compagnie des Liminanas, avant de reprendre l’avion pour la maison…

15 Nov

Découverte. YEAST en concert ce jeudi 15 novembre au Ferrailleur à Nantes

Trois EP au compteur, pas mal de concerts à travers l’hexagone, une musique pop décomplexée, sexy et funky, une énergie rock, le combo lyonnais YEAST débarque à Nantes avec la ferme intention de dérouiller toutes articulations réfractaires. Interview…

© Maxime Thevenon

Le week-end approche et vous sentez monter en vous comme une folle envie de remuer du popotin en rythme ? C’est normal. Et ça tombe plutôt bien, nul besoin d’ordonnance ou d’invitation VIP, direction le Ferrailleur où se produit ce soir YEAST, un combo lyonnais qui commence sérieusement à faire parler de lui sur la scène pop made in France. La preuve, il est en interview sur notre blog !

YEAST, c’est qui c’est quoi ?

YEAST, c’est Léo (chant/guitare/clavier), Arthur (guitare), Judicaël (basse/synthé) et Cyril (batterie). On existe depuis maintenant 4 ans, et on vient de sortir notre 3e EP, « Dust of Light » le 12 octobre dernier !

YEAST, levure en français. Pourquoi ce nom ? 

On a souvent cette image inconsciente du groupe qui brainstorme pendant des mois pour trouver un nom, et ce n’est pas du tout notre cas ! Le nom YEAST nous est venu hyper naturellement. De base parce qu’on trouvait que ça sonnait bien et que graphiquement c’était joli, tout simplement, et ensuite parce que la base de notre musique est très légère, très aérienne. On s’est dit que ça collait bien et que ça nous correspondait, et en plus c’est un nom qui a le mérite d’intriguer donc banco.

Votre musique est à la fois joyeuse, dansante, pop décomplexée, foncièrement funk, et en même temps un brin mélancolique. C’est comme ça que vous l’imaginiez à vos débuts ?

En partie, ce n’est pas quelque chose d’évident à prévoir ! Je dirais que la base pop décomplexée à la fois joyeuse et mélancolique est arrivée vraiment au début. On s’est rendu compte qu’on aimait beaucoup ce paradoxe qu’on retrouvait dans nos chansons, et la pop, c’est tout simplement l’esthétique de base que nous voulions faire. En fait, c’est surtout ces deux dernières années que nous avons évolué. On a passé un cap en rencontrant des artistes comme Jain, Talisco, Part Time Friends, Her… On a commencé à jouer dans de grandes salles, à aborder la musique d’une façon plus mature, à nous poser de nouvelles questions… C’est au final assez récemment que nous avons pris un tournant plus dansant et funky, c’est un aspect qu’on cherchait à ajouter à notre musique depuis longtemps, mais sans forcément avoir réussi à mettre le doigt dessus jusqu’ici.

On sent pas mal d’influences diverses dans vos chansons mais quel groupe, quel artiste, album ou concert vous a donné envie de faire de la musique ?

On a tous un parcours propre à nous même, et malgré quelques références communes, on a tous eu ce déclic de façon différente. Ce qui est sûr, c’est qu’on a tous eu la chance d’avoir écouté des disques supers dans la voiture de nos parents ! Bowie, The Doors, Supertramp, The Stranglers… Et ensuite, on s’est tous construits individuellement au fil du temps. C’est assez délicat comme question, parce qu’on écoute pas du tout la même chose à l’âge où on commence à faire de la musique qu’à celui où on en a fait notre métier.

Plus généralement, quelles sont vos influences ?

Les groupes qu’on aura tendance à citer le plus souvent seraient des groupes comme Foster the People, Foals, Phoenix, ou plus récemment des groupes comme Parcels ou The 1975, qui nous ont beaucoup marqué par leur créativité et leur laisser-aller dans l’écriture de leur musique. Après, on écoute et on s’inspire de tout ! Ce n’est pas parce que la base de notre musique est pop qu’on s’arrête à ça. Par exemple, en live, on a une attitude très rock. Ce n’est pas quelque chose de calculé, c’est comme ça, c’est naturel. On n’hésite pas non plus à s’inspirer de compositeurs classiques, de producteurs électro… il n’y a pas de règle en fait.

Quel album aurait tendance à tourner sur vos platines en ce moment ?

Il y a l’album de Parcels et le dernier Foster the People justement, qui prennent pas mal de place en ce moment ! Sinon il y a les derniers albums de Kimbra, Phoenix, l’Impératrice… On a quand même été pas mal gâtés ces derniers mois.

Vous venez de Lyon, c’est le bon endroit pour vivre, trouver l’inspiration et développer un projet comme le vôtre ?

Comme partout, c’est un endroit avec des plus et des moins, c’est une ville superbe, agréable à vivre, il s’y passe plein de chose, il y a des artistes extraordinaires un peu partout… Mais en même temps c’est très compliqué de sortir de Lyon quand on fait de la pop, du rock, ce genre de musique. Lyon est une ville qui a une culture électro hyper forte, et c’est tout sauf facile de tirer son épingle du jeu dans ces conditions. C’est simple, les choses ont commencé à bouger pour nous le jour où nous avons décidé d’aller faire des petits concerts dans des bars, des clubs, un peu partout en France. Au-delà de ça, ça nous a fait un bien fou de prendre la route et de partir à l’aventure. On garde des souvenirs exceptionnels, notamment du Grand Ouest.

Qu’est-ce que vous vous racontez dans le van pendant les longs voyages?

On y passe beaucoup de temps dans ce van, alors si on devait tout te lister, on en aurait pour un bon moment ! On parle de tout et de rien, on peut se raconter n’importe quoi et piquer des grands fous rires entres potes, comme avoir des discussions sérieuses avec notre manager qui nous accompagne sur presque tous les concerts, ou simplement ne rien dire et regarder le paysage. Ou encore le téléphone et Netflix, c’est une invention formidable.

Vous avez environ 4 ans d’âge, 3 EP et pas mal de concerts au compteur. Et demain ?

En 4 ans on a fait quand même pas mal de choses, parfois on regarde derrière nous et on se dit « On a déjà fait tout ça ? je ne m’en étais même pas rendu compte… ». Mais on est loin d’avoir fait le tour de la question. On a encore beaucoup de concerts en perspective, en France et ailleurs, notamment une tournée d’une semaine début décembre en Allemagne. On continuera à défendre notre dernier EP sur scène en 2019, en nous allons tout doucement commencer à nous pencher sur l’écriture d’un premier album.

Merci YEAST

Propos recueillis par Eric Guillaud. YEAST sera en concert ce jeudi 15 novembre au Ferrailleur à Nantes avec Two Faces et The Rams. Plus d’infos sur YEAST ici