08 Mar

Faites chauffer les platines. L’album du vendredi: CollectiV de Jim Jones and The Righteous Mind

Avant 2014, il ne se séparait jamais de sa Revue, Jim Jones parcourt aujourd’hui les scènes d’Angleterre et d’ailleurs avec The Righteous Mind. Un deuxième album vient de sortir et ça déménage sécos…

The Jim Jones Revue a toujours bien fonctionné en France, peut-être même plus qu’en Angleterre. C’est en tout cas ce que déclarait Jim Jones dans une interview donnée au site route66 en 2009 : « J’estime que c’est de la France que le “Buzz” a démarré. Depuis que nous avons joué ici pour la première fois, notre carrière connaît une ascension fulgurante. Partout où nous passons il y a beaucoup de monde. Je trouve que les gens connaissent vraiment bien la musique dans ce pays, ils la comprennent immédiatement et en ont une idée exacte. Il y a une grande histoire entre ce pays et le Rock’n’roll. Ils n’en connaissent pas que les origines… ».

Ce qui n’a pas empêché le groupe de se splitter en 2014. Aussitôt, Jim Jones a rebondi avec une nouvelle formation, Jim Jones and The Righteous Mind, qui vient de sortir un deuxième album prêt à envahir nos ondes sonores d’un rock’n’roll garage bien lourd avec des rifs monstrueux dans la lignée d’un Jon Spencer Blues Explosion. Collectiv, c’est son nom, réunit dix titres qui ne peuvent que vous imprimer le cerveau et faire trembler les murs. À écouter assez fort !

Eric Guillaud

CollectiV, MaSonic Records

08 Fév

Faites chauffer les platines. L’album du vendredi : Not Easy To Cook de Cannibale

Mais qui sont ces gars-là ? Et d’où viennent-ils d’abord pour se faire appeler Cannibale et nous sortir un album aussi bariolé et baptisé Not Easy To Cook ? Faut-il avoir peur, se cacher derrière sa platine ? Réponse ici…

Pas de panique, Cannibale n’a pas encore mangé d’enfants. La première fois que j’ai entendu parler du groupe, c’était il y a une petite semaine à l’occasion de son passage en concert à Nantes, à la Maison de l’étudiant.

« Tu viens voir Cannibale ce soir ? », me lance une collègue. « Ca… quoi ? Cannibale ? Non, connaît pas… »

Évidemment, je n’y vais pas. Et puis je tombe sur l’album Not Easy To Cook chez mon disquaire préféré, l’écoute vite fait sur ma plateforme de streaming musical toute aussi préférée, et reste bouche bée. À l’heure de la normalisation rampante et du lissage général, Cannibale sait prendre des partis pris surprenants avec une musique rock garage tendance tropical, plutôt ensoleillée donc, en tout cas jamais glauque ou sanguinolente comme pourrait laisser entendre le nom de l’album associé au nom du groupe.

Bon, j’embarque l’album et l’écoute sur ma platine – toujours – préférée. Et franchement, là, je me dis qu’il y a de toute évidence du bon.

Mais les questions restent. Qui sont ces gars-là ? Et d’où viennent-ils d’abord?

De L’Aigle, oui, de L’Aigle, charmante commune de l’Orne, 8075 habitants, accessoirement commune de naissance de ma chérie (mais ça vous vous en moquez) et donc de ces cinq trublions, oui ils sont cinq, qui n’en sont pas à leur coup d’essai. Not Easy to Cook est leur deuxième album. On peut même dire qu’ils ont un peu de bouteille et beaucoup d’humour comme le montre ce clip…

C’est frais, c’est vert, bien relevé, signé chez Born Bad Records (JC Satan, Cheveu…), un bon petit plat en somme et une belle découverte, Cannibale vous attend maintenant pour sa release party à La Maroquinerie à Paris le 11 février… Sinon, tous les concerts du groupe sont ici, les news là.

Eric Guillaud

Not Easy To Cook. Cannibale (Born Bad Records)

01 Fév

Faites chauffer les platines. L’album du vendredi : l’indispensable Fever de Balthazar

Chez les Balthazar Monsieur, on sait rester élégant en toutes circonstances même quand on met des hyènes ou assimilées sur la pochette de son dernier album et qu’on le baptise Fever. Depuis Applause, son premier album, le groupe belge a su garder le cap d’un rock « too much class for the neighbourhood » comme auraient dit les Dogs. Montez le son…

Jinte Deprez et Maarten Devoldere © Athos Burez

Et c’est vrai qu’ils ont la classe nos rockeurs belges préférés, la classe belge peut-être, de cette classe qui a permis à Deus, Ghinzu, Girls in Hawaii ou encore et bien sûr Arno de venir grattouiller et pousser la chansonnette sur nos terres rock avec succès.

Balthazar, c’est d’abord une basse qui tacle en douceur, un son énorme mais avec finesse, délicatesse, classe. On y revient. Et puis c’est le chant bien sûr avec la voix sensuelle, chaude, de Maarten Devoldere, une voix qui glisse sur la batterie, le clavier, les guitares, le violon et vous emmène loin, très loin, un subtil mélange de Leonard Cohen et de Tom Waits, disent les spécialistes, une voix bien à lui surtout, reconnaissable entre toutes. C’est avec Rats, le deuxième album, que Balthazar décolle. Avec le troisième, Thin Wall, il reste en lévitation…

Et puis… et puis le groupe se met en sommeil ou en pause comme on veut. La violoniste quitte le navire. Chacun vaque à ses occupations, Jinte Deprez avec son projet J.Bernardt, Maarten Devoldere avec Warhaus. C’est beau, ça ressemble à du Balthazar mais ce n’est pas du Balthazar.

Est-ce la fin de l’aventure ? Trois albums et puis s’en va ? Le monde a tremblé mais…

« Ça a toujours été l’objectif de se regrouper pour faire un autre album. On a fait nos projets solos pour sortir d’une routine qui devenait dangereuse pour notre cohésion. Il y avait clairement un danger de devenir trop prévisibles vis-à-vis de nous-mêmes », déclare Jinte Deprez à Culturebox.  

Et finalement les revoili les revoilà avec Fever, 11 titres d’une énergie folle, à tomber par terre et se rouler sur la moquette, du Balthazar aux accents funk qui dit merde à la morosité, ne demande qu’à vous faire danser. On dit Fever inspiré par les expériences solo des deux membres historiques, c’est surtout la suite logique d’une belle aventure musicale avec des titres qui mettront d’accord les fans de la première heure rassurés par des titres comme Fever, et tous les petits nouveaux forcément conquis par Wrong vibration. La preuve, certaines dates de leur tournée européenne affichent d’ores et déjà complet. Rendez-vous à Lille le 24 mars, Paris le 25 mars, Montpellier le 29 mars, Mérignac le 2 avril, Nantes le 3 avril… La classe !

Eric Guillaud

Balthazar, Fever (Pias).