Après avoir flirté avec le folk à ses débuts, Amy Lee & The Loco Project Band a rebranché les guitares pour un deuxième album beaucoup plus électrique, beaucoup plus rock. En attendant de le découvrir au printemps 2021, voici le premier single clipé par l’illustrateur Maxime Brugnon, Chemical Love...
Amy Lee & The Loco Project Band, c’est d’abord un nom, Amy Lee pour le côté féminin, le côté sensible assumé, même si le groupe est purement masculin. Et The Loco Project Band pour le côté musical, peut-être des influences blues ou soul souterraines. C’est surtout un nom qui brouille les pistes, reconnaissent les garçons, un nom qui ne les enferme pas dans un style. D’ailleurs, après avoir donné dans le folk, Amy Lee & The Loco Project Band a ressorti les guitares électriques pour un premier EP baptisé The Summer Session, livré en février 2020, et surtout un prochain album qui sera plus lourd, plus agressif, avec tout de même des incursions du côté de la pop et des musiques urbaines. Six titres ont déjà été enregistrés, six autres devraient l’être très prochainement, huit formeront l’objet final…
En attendant, le groupe dévoile son premier single et son premier clip, un clip réalisé en mode dessin animé par l’illustrateur nantais Maxime Brugnon. Jérémy Grollier, chanteur et guitariste, nous explique tout ça et le reste…
« Le titre Chemical Love a été écrit il y a quelques temps maintenant. Il évoque une passion destructrice d’une personne envers une autre avec à la fois le plaisir et le chaos que ça peut procurer. On a travaillé le titre en deux parties. une première plutôt mélodique et une seconde complètement instrumentale, chacune des deux phases musicales évoquant tantôt l’un ou l’autre des sentiments ».
« Étant fan du travail de Maxime Brugnon, je lui avais demandé de dessiner la pochette du premier album qui était très réussie et c’est tout naturellement qu’on lui a demandé s’il s’essaierait au dessin animé. L’idée du clip animé nous est venue de faire une sorte de voyage dans la tête du héros. Cela nous permettait de ne pas être limité en termes d’imagination, ni de se heurter à des limites techniques… Il a donc fait une première esquisse de 40 secondes sur une démo qu’on avait enregistré à la maison. En voyant les 40 premières secondes, on a décidé de rentrer au studio (au Garage Hermétique) et de produire le titre plus sérieusement. Quelques jours plus tard, on décidait finalement de partir sur un album et de confier la réalisation visuelle des autres titres à Maxime. Il travaille actuellement sur un deuxième clip et l’album devrait voir le jour au printemps 2021 »
Elle s’appelle Eloïse Boisseau aka Miss Machine, vous ne la connaissez peut-être pas mais elle pourrait bien apporter un peu de fraîcheur à la scène nantaise et au-delà avec une pop rock savoureuse couchée depuis ce matin sur un mini-album. Interview…
« Plus rock que Vanessa Paradis, plus pop qu’Emmanuelle Monet ex-Dolly, voici Miss Machine, une Nantaise de 20 ans tout rond qui pourrait bien faire parler d’elle dans un très proche avenir ».
Voilà comment je présentais Miss Machine il y a pratiquement deux ans à l’occasion de la sortie de son tout premier clip De quoi j’ai l’air tourné dans un salon de coiffure nantais. Difficile de ne pas tomber sous le charme…
Si Stereolux a retrouvé du son, ce n’est pas encore pour un concert mais pour une résidence. Quatre jours durant, le groupe nantais DBStraße a peaufiné le spectacle qui accompagne son nouvel EP Amours fauvessorti début mars. Rencontre…
Nous les avions interviewés en 2017à l’occasion de la sortie de leur premier EP,Initial, nous les retrouvons aujourd’hui pour le deuxième,Amours fauves, sorti quelques jours avant le confinement.
Nous les retrouvons aussi sur une scène, oui, la micro de Stereolux à Nantes où ils ont élu domicile durant quatre jours. Une résidence, une des toutes premières résidences proposées par Stereolux depuis plusieurs mois, peut-être un début de commencement de retour vers la normale pour cet espace de création et de diffusion dédié aux musiques actuelles et une belle opportunité pour le groupe. DBStraße a pu travailler sur le prochain spectacle qui accompagnera la tournée d’Amours fauvesdès la rentrée, un spectacle qui fait appel à la musique mais aussi au texte et à la vidéo.
Pensé et créé à Berlin, DBStraße est un projet d’élecro-pop intimiste emmené à l’origine par Doris Abéla et Benjamin Durand, rejoints depuis par la violoncelliste Suzanne Fischer, le guitariste Julien Vinçonneau et la vidéaste Annabelle Durand. En attendant de les retrouver en concert, Benjamin évoque avec nous cette résidence, le nouveau spectacle, l’EP, Berlin, Nantes… et l’avenir du groupe.
Il y a du rêve dans la pop de Kiss Doom Fate, du rêve et de l’innocence, de celle qui apporte un peu de légèreté, et c’est plutôt bienvenue en ces temps de pandémie, de celle aussi qui contribue à explorer sans craintes de nouveaux territoires. Innocence, c’est aussi le nom du nouveau single du duo angevin. Il sort aujourd’hui. Interview…
Le duo Kiss Doom Fate, KDF pour les intimes et les gens pressés, est né au début de l’année 2018 du côté de la capitale angevine. Vous l’avez peut-être déjà aperçu sur une scène ici ou là, notamment en ouverture du festival Tempo Rives en 2019, et remarqué son univers singulier.
Aux machines et à la basse, Yves-Pol. Au chant, Mathilda. Le premier vient du rock, la seconde du folk. À eux deux, ils proposent aujourd’hui une musique à l’esthétique ciselée, un doux mélange des genres et d’expérimentations sonores, une pop onirique et sensuelle emmenée par la voix puissante de Mathilda.
Le duo vient de sortir un nouveau single, Innocence, l’occasion de le rencontrer et, peut-être pour vous, de le découvrir…
Bonjour Kiss Doom Fate. Comment allez-vous en ces temps étranges?
Yves-Pol. Avec le confinement, nos plans ont été complètement renversés, difficile de savoir de quoi demain sera fait. En revanche, ça n’est pas parce que les concerts live ne sont plus possibles qu’on ne peut plus proposer notre musique aux gens. Je pense que les gens ont tout autant besoin de musique qu’avant, et on fait de notre mieux avec ce qu’on sait faire !
Mathilda. C’est un temps de montagnes russes. Mais, il y a beaucoup de bonté et d’intelligence chez les gens et on a la capacité d’améliorer les choses. Et puis, la musique est là, et c’est une des choses principales auxquelles je m’accroche. Je suis attirée par l’idée que de la destruction surgit la transformation, la nouveauté. Je suis convaincu qu’il y aura plein d’opportunités à l’avenir. Il faut être prêt à les accueillir et à prendre des risques !
Kiss Doom Fate, c’est qui c’est quoi au juste ?
Yves-Pol. Ce sont deux voisins qui sont devenus amis puis partenaires de musique ! On avait des projets solo mais on a rapidement accroché et commencé à partager des idées. On a d’ailleurs fait notre tout premier concert dans l’appartement de Mathilda, avec des amis. Parfois on repense à tous les hasards qui nous ont mené jusqu’ici et on se dit qu’on aurait jamais pu prévoir ce qui allait nous arriver !
Mathilda. La scène qui me vient en tête quand je pense à nos séances de création : le son de liquides qui bouillent, des tubes aux formes étranges et de la fumée couleur néon vert et rose ! Pour moi, quand une chanson naît de notre collaboration, c’est comme une potion magique. On pourrait pourtant imaginer que travailler ensemble serait impossible. À première vue, tout nous oppose. Yves-Pol, lui, c’est les musiques électroniques, tout ce qui est gear & technique, maximaliste, frénétique. Il est très au courant des nouveautés. Je tends vers la musique folk et classique, plutôt mélodieuse, une esthétique naturelle, et un penchant pour tout ce qui est lié au Slow Movement et Deep Time (processus géologiques, par exemple). Finalement, on se complète bien !
Pourquoi ce nom ?
Mathilda. Ça vient d’une phrase d’une de nos premières chansons “spin the bottle / kiss doomed fate / send our messages over the waves”
Vous dites être un duo de fever dream pop, c’est quoi au juste la fever dream pop ?
Yves-Pol. C’est une association de mots qui nous plait : la dream-pop est un style dans lequel on nous catégorisait souvent à nos débuts. Ça ne correspondait pas trop au niveau de l’esthétique, mais on aimait beaucoup la partie “rêve”. Du coup on se l’est réapproprié en ajoutant fever dream, le rêve fiévreux.
Mathilda. La fièvre c’est inquiétant, ça cristallise les sensations, ça nous fait peur car ça indique un autre problème… on aime explorer ça.
Question incontournable, quelles sont vos influences ?
Yves-Pol.Je suis très influencé par la mouvance cyberpunk, de BladeRunner à Ghost In The Shell en passant par des œuvres moins connues comme Serial Experiment Lain. Si je dois citer des noms de musiciens qui nous inspirent, ça peut aller de Doja Cat à Grimes, Nicky Minaj, Travis Scott et bien sur des classiques du type Massive Attack, Radiohead ou MIA.
Mathilda. À l’origine de mon approche des paroles, on trouve les traditions de storytelling et de poésie de la folk traditionnelle et des années 60’s. J’aime l’écriture flux de conscience, un concept qui est aussi lié à mes intérêts pour le bouddhisme et la psychologie. Par rapport à la voix, je suis inspirée par les artistes qui explorent les multiples facettes de leur timbre et identité vocale, tout en gardant un fil conducteur, je pense notamment à Bob Dylan et Doja Cat.
Innocence est votre nouveau single à sortir le 5 juin. Fébriles ?
Yves-Pol. Toujours un peu ! C’est bizarre de sortir un single car avec tous les délais liés à la sortie, il y a un décalage entre qui on était au moment de l’écriture du morceau et qui on est maintenant. On se retrouve à promouvoir un projet qu’on aime, mais on a déjà la tête dans de nouvelles idées… C’est particulièrement vrai pour nous car, bien qu’on travaille de plus en plus en équipe avec des pros, on a fondamentalement une approche DIY, que ça soit sur la création, la production et aussi la promotion.
Mathilda. J’aime ce que nous avons concocté et j’ai hâte de le partager. De manière générale, je préfère le processus de création au produit final. C’est un long chemin qui est exaltant et parfois pénible. Ce tourbillon m’apporte beaucoup. Je garde d’ailleurs des vieilles versions de nos chansons et de nos conversations, car pour moi c’est là où je me rappelle des moments de vie les plus croustillants !
Que raconte Innocence, que racontent vos textes en général ?
Mathilda. Souvent, je tourne vite la tête quand il y a une introduction dans un livre, ou un teaser pour un film car je ne veux pas être influencée. C’est pour cela que je préfère ne pas expliquer mes paroles pour laisser la place à l’interprétation.
Un mot tout de même sur l’innocence ? Que représente-t-elle pour vous ?
Mathilda. L’innocence c’est une qualité en nous qui est sauvage et souvent secrète – un mélange de légèreté, d’énergie, et de malice. Quand elle surgit, ça donne des frissons, on perçoit le temps différemment. J’ai l’impression que peu de personnes voient nos moments d’innocence car ces derniers exigent chaleur, vulnérabilité et confiance. Notre société ne favorise pas d’être à vif comme ça. C’est à oublier, à refouler. Je commence à comprendre que c’est une qualité qui peut se cultiver, tout en sachant qu’elle restera fugace.
Yves-Pol. Pour moi, l’innocence c’est presque une forme d’ignorance nécessaire. C’est quelque chose qui est fait pour être perdu à un moment du voyage, l’innocence est brève. Mais c’est dans l’ordre des choses, pas besoin de se sentir coupable : au contraire il faut l’accepter.
KDF fait pour la scène ou le studio ?
Yves-Pol. On produit tout depuis nos home studio respectifs, et j’ai un amour particulier du travail en studio. Le fait de pouvoir expérimenter, d’apprendre toujours de nouvelles choses, d’enregistrer un son puis d’en faire quelque chose qui n’a rien à voir… On a construit notre set live autour de notre album studio avec un objectif : s’éclater sur scène.
Mathilda. Les deux ! On travaille minutieusement le soundscape, les paroles et l’atmosphère de nos chansons. C’est pour ça que je recommande de les écouter dans le noir avec un bon casque afin de pouvoir s’immerger – notamment avec Old Wing, qui, pour moi, est une chanson à écouter en toute intimité. Ce que je trouve intéressant sur scène, c’est le mélange d’énergie et d’adrénaline entre le public et nous. Descendre dans la foule : c’est une sensation complètement unique.
Quel album tourne en boucle actuellement sur votre platine ?
Yves-Pol. “Nothing is true & Everything is Possible” du groupe Enter Shikari, qui mélange métal, pop et musique électronique. Ils arrivent a faire une musique unique et raffinée à partir d’une recette franchement dangereuse !
Mathilda. Je me laisse emporter par une playlist d’artistes variés. Par exemple, “L.O.V.E” de Kendrick Lamar (feat. Zacari), une des meilleures chansons que j’ai entendues depuis longtemps, grâce à l’émotion exprimée, le flow, et la production. J’écoute aussi “Apocalypse” de Cigarettes After Sex, une chanson avec un grain agréable et une atmosphère intime, et “One Step Ahead of Heartache” une chanson parfaite par la diva éternelle, Aretha Franklin.
Un single et demain, à quoi risque de ressembler votre futur proche ?
Yves-Pol. On veut continuer à explorer de nouvelles sonorités, textures, grains, à travailler ensemble et à proposer des sons avec le plus d’intensité possible. Je m’intéresse à la synthèse granulaire en ce moment qui me permet de transformer des sons banals en hurlements d’un autre monde : ça fait un cocktail redoutable avec le chant de Mathilda. Vraiment y aller à fond et faire une musique qu’on ne peut ignorer.
Mathilda. Pendant ces prochains mois, on va se focaliser sur le prochain single et pousser toujours plus loin notre esthétique en vidéo-collage. Et justement cette prochaine sortie est une composition pleine d’espoir qu’on a hâte de partager.
Merci Mathilda et Yves-Pol, merci Kiss Doom Fate. Propos recueillis le 29 mai 2020 par Eric Guillaud
Avec ces temps bizarres, on aurait tous besoin d’un supplément de poésie. Ça tombe bien, la poésie, c’est leur affaire. Ils viennent de sortir un premier album taillé au burin et à l’amour comme ils disent, rencontre avec des CORBO qui ont plutôt bonne réputation…
Pas facile de les catégoriser mais est-ce vraiment nécessaire ? Depuis 2016, les CORBO font dans la « poésie électrochoc », une formule qui a finit par s’imposer et qui leur colle finalement plutôt bien aux plumes.
Car oui, Corbo, c’est d’abord des plumes, une écriture musicale ciselée aux confins du hip hop, du rock et de la chanson française, et des textes slamés qui racontent le temps qui passe, l’amour, la vie. Le poids des mots, le choc des rimes ! Mais le mieux pour parler de tout ça, c’est encore eux. Interview…
Bonjour les Corbo. Comment allez-vous en ces temps étranges ?
Simon. Bonjour, ça va plutôt bien ! On essaie d’optimiser ce qui nous manque d’habitude et qu’on a en excès en ce moment : du temps pour créer, pour réfléchir. On en profite pour enregistrer des choses, explorer de nouvelles pistes avec notre nouveau synthé-man Jérémie Frémont, mais à distance (on vit plutôt éloignés : Nantes/Le Mans/Tours).
Nous avons également commencé une collaboration avec une manageuse bookeuse : Judith Vergnaud, rencontrée à Nantes en début d’année. On prépare le futur tranquillement avec elle, on s’organise en croisant les doigts pour pouvoir refaire des concerts au plus vite, et sortir cet Ep dans les meilleures conditions.
Enfin, coincés chez nous, on a eu l’idée d’un clip réalisé à partir d’un film de zombies (La Nuit des Morts Vivants, de Romero), qu’on a entièrement démonté/remonté et destructuré pour en fabriquer un objet surréaliste. On a tout fait à distance, ça nous a pris beaucoup de temps, mais on a adoré faire ça et on espère qu’il plaira aux gens autant qu’à nous.
Rien n’arrête la musique, pas même un mauvais virus, vous sortez votre premier EP le 22 mai. La route a été belle jusqu’ici ?
Simon. Oui, Corbo est un projet encore neuf qui a eu l’occasion de faire de belles scènes depuis le début en 2017. On avait besoin de marquer le coup et d’enregistrer cet Ep pour pouvoir avancer, comme une photo des 2/3 premières années. Il sort dans un contexte peu favorable, mais on n’y peut pas grand chose, il vivra sur scène dès que possible, et on lui fera des petits frères rapidement 😉
On l’a réalisé de manière assez artisanale, chez nous, avec l’aide de notre sondier Anthony Deneufve. On est allé chercher un peu plus loin que sur le live du côté des synthétiseurs, et on a ré-arrangé certains morceaux pour avoir un objet vraiment fini. Nous avons demandé à un graphiste nantais qui travaille souvent avec le réseau Beatbox France (Tenseï) d’établir un visuel en cohérence avec le contenu de l’Ep. On adore son travail, il vient vraiment mettre le nôtre en valeur.
Il s’appelle Héros sur mesure, « taillé au burin et à l’amour » dites-vous, un peu brutal et un peu doux en même temps ?
Simon. C’est un peu le principe… on aime beaucoup explorer cette dualité dans la musique avec Corbo, ces deux énergies opposées sont les limites, et l’oscillation de l’une à l’autre permet de rendre la musique vivante.
Cet Ep, on l’a fabriqué avec nos petites mains et nos petites oreilles, c’est aussi un peu ça le burin et l’amour ; la démarche du DIY parce qu’on n’a pas le choix, et aussi et surtout parce qu’on aime ça.
Corbo, c’est un savant mélange de rock, de hip hop, de chanson française avec des textes slamés, du beatbox, des synthés et une guitare ténor. Quelles ont pu être vos inspirations pour un tel mélange des styles ? Et de quoi nous parlent vos textes globalement ?
Simon. C’est toujours compliqué de mettre un ou des noms de styles sur ce qu’on produit, surtout quand on ne l’a pas pensé avec une étiquette, récemment on a trouvé la formule Poésie Électrochoc pour définir la musique de Corbo, ça fait une nouvelle case qui nous va bien.
On aime beaucoup la couleur d’Odezenne, l’énergie de Feu! Chatterton, un groupe de Namur qui s’appelle Glauque, Radiohead, James Blake, Ratatat, Foals, de la littérature avec Prévert, Kerouac, Bukowski, Queneau…
Les textes de l’Ep ont été écrits à partir de rêves, de souvenirs (Mets Les Watts, Jungle) ; de questionnements sur le sens de la vie, sur l’amour propre, le temps qui passe (Miroir, Les Géants) ; il y a aussi le poème de Gaston Couté qui résonne incroyablement vrai aujourd’hui à propos de la place des gens dans la société (Gueux).
La vie reprend doucement, les concerts pas vraiment, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Simon. On va espérer très fort que 2021 ressemble le moins possible à 2020 ; et comme on est plutôt optimistes, tout ira bien.
On va répéter beaucoup, et créer de nouveaux morceaux pour refaire un disque avec une couleur probablement plus électro ; travailler en résidence pour proposer un show foufou
sans distanciation sociale avec du gros son et des queues leu leu spontanées.
Merci Corbo, merci Simon. Propos recueillis par Eric Guillaud le 24 mai 2020
Il avait pratiquement disparu des écrans radar depuis plusieurs mois MAIS le duo le plus sexy de la planète électro pop nantaise fait un retour remarqué en cette période de confinement avec un nouveau single et un enregistrement live. De quoi patienter jusqu’au retour des beaux jours…
Une belle aventure. Ce sont les mots qui viennent immédiatement à l’esprit en regardant le parcours de Léa et David, transfuges du combo rock DTwice, aujourd’hui réunis sous le nom de Das Kinø choisi en référence à la scène électronique allemande qui a influencé en son temps des artistes aussi majeurs que David Bowie ou Depeche Mode, choisi aussi en référence au cinéma. Oui, la musique de Das Kinø est une musique de film, capable de nous embarquer dans des histoires en cinemascope…
Ce soir, c’est plateau repas devant la TV sur France 2 avec les Victoires de la musique. Cette année, le Vendéen Philippe Katerine devrait animer le show, nommé dans 3 catégories. En 2013 : les Victoires de la musique avaient couronné des artistes nantais : Dominique A et surtout, le groupe C2C avec 4 trophées remportés ! Une consécration…
Oui, ce fut bien une consécration pour ces 4 copains du lycée, issus de la culture hip-hop, qui faisaient de la musique ensemble depuis le début des années 90. Aujourd’hui, le collectif n’existe plus en tant que tel mais tous poursuivent leurs propres projets musicaux. 7 ans après cette soirée parisienne mémorable rencontre avec l’un des membres : 20syl.
Et où trouver un musicien sinon dans son studio de musique ? Sylvain Richard, alias 20syl, nous reçoit tranquille en chaussons dans son antre jouxtant sa maison près de Nantes. C’est précisément dans ce studio qu’ont été enregistrées à partir de 2010 les 14 compos de Tetr4 (ou Tetra), l’album phénomène écoulé à plus de 200 000 exemplaires.
Dans l’interview qui suit, l’artiste nous raconte la genèse du projet C2C connu d’abord comme un collectif plusieurs fois récompensé sur des compétitions internationales de DJ. Il nous détaille la manière de travailler ensemble aussi bien les morceaux, les clips que les concerts, de véritables shows faisant la part belle aux interactions entre les platines et les platines. L’épopée les fera voyager à travers le monde, de leur tournée marathon dans tous les Zénith remplis à ras bord, en passant par les plus grands festivals français jusqu’à celui de Coachella dans le désert californien. Pas loin de 200 dates en tout. C2C aura tout donné jusqu’à sa mise en sommeil programmée en 2015. L’idée d’une reformation est toujours dans l’air mais pas avant 2022 au moins, pour les 10 ans de l’album pourquoi pas.
Interview Denis Leroy
Mais que sont devenus les C2C ?
Rassurez-vous, les quasi-quarantenaires n’ont pas pris leur retraite et vont sortir différents EPs et albums en 2020 :
20syl a toujours autant de casquettes ou de bonnets, cela dépend des jours. Après avoir relancé Hocus Pocus le groupe de rap de ses débuts à travers une grande tournée des festivals en 2019, il garde un œil sur son autre formation : le duo de rap franco-américain AllttA. En ce début d’année, le voici qui peaufine en studio la partie sonore d’une création d’art visuel. Nom de code (provisoire) : 36, un projet concocté avec les motion designers nantais de Nope autour des lettres de l’alphabet. A surveiller sur les plateformes musicales et les réseaux sociaux à sa sortie au printemps prochain. Par ailleurs, il sortira un album solo en fin d’année.
Greem qui a participé à la reformation d’Hocus Pocus a 2 projets à son actif, Alligatorz et Grand Turn…
Atom travaille depuis un moment en duo sur Parrad…
Il ne pèse pas lourd, ne pleure jamais, risque pourtant de faire du bruit, Eugenia est le nouveau bébé du groupe nantais Nursery. Il est attendu pour le 31 janvier et devrait combler de bonheur les amoureux du rock. En attendant le faire-part, on vous offre déjà l’interview des parents…
Un disque, finalement, c’est comme un enfant, il faut le porter pendant des mois, souffrir un peu pour lui donner vie, le nourrir et l’accompagner pendant des années. Celui-ci s’appelle Eugenia. C’est le deuxième de Nursery, groupe nantais formé en 2014 autour de Paul Gressien (batterie et chant), Julien Dumeige (guitare et chœurs) et Jean Duteil (basse et chœurs).
Eugenia, c’est onze titres qui secouent pas mal, de la musique toxic-pop comme notre trio aime la définir sur son compte Facebook, comprenez du rock parfois brutal et sombre, avec des guitares acérées, une basse qui tabasse, une batterie sous tension et des mélodies biberonées à la pop histoire de lier le tout. Pour en parler, rendez-vous était pris avec Paul, Julien et Jean dans un de leurs repaires favoris quelque-part dans le centre-ville de Nantes. Interview...
Nursery, c’est qui, c’est quoi ?
Paul. Nursery, c’est quand on est tous les trois ensemble et qu’on fait du bruit avec les instruments. On essaie de faire des chansons à notre sauce, ce n’est pas très très contrôlable, on essaie de rester sur un fil quelque part entre la pop et le plus bizarre qui secoue un peu.
Pourquoi ce nom ?
Paul. On voulait quelque chose à la fois d’enfantin et clinique. Nursery, c’est la chambre d’enfant et en même temps l’infirmerie…
Pourtant, vous ne faites clairement pas de la musique pour les crèches ?
Julien. On a malgré tout régulièrement un public d’enfants qui danse devant la scène.
Paul. Oui, et on fait ça un peu comme des gosses aussi.
Vous dites être un trio de toxic-pop. Ça fait peur, c’est quoi au juste la toxic-pop ?
Jean. C’est parti d’une blague. Comme il faut toujours mettre un style sur les affiches, on a essayé de trouver autre chose que le banal pop rock. Et comme on avait la volonté de faire quelque chose d’un peu dark et beau à la fois, toxic et pop collaient bien.
Une musique tendue et des mélodies très travaillées. C’est votre marque de fabrique ?
Paul. Oui, au chant, je tiens à une mélodie qui soit « chantable ». Côté musique, c’est effectivement un peu tendu parce qu’en concert on aime ça…
Eugenia est votre deuxième album. Il sort le 31 janvier. Fébriles ? Inquiets ? Tout simplement heureux ?
Jean. Soulagé. On a fait un premier album il y a maintenant trois ans, on a pas mal tourné avec, ça nous a donc demandé du temps pour composer et sortir celui-ci. Un peu soulagé, donc, et hâte de voir les retours.
Paul. Et c’est la première fois que France 3 nous interviewe, alors déjà on a réussi ça… (rires)
Porn Life en est le 1er extrait de l’album, que raconte-t-il ?
Paul. C’est l’histoire d’un type qui doit faire le sale boulot, qui doit se salir les mains. Ce n’est pas très précis, c’est même un peu flou…
Question incontournable, les influences ? Wire, Pixies mais encore ? Sonic Youth peut-être ?
Paul. Pixies, oui, on s’est accordé là-dessus, Wire beaucoup au début et ça reste toujours notre repaire. Sonic Youth, personnellement, je n’ai jamais écouté.
Julien. Oui, je vois le lien que tu peux faire mais non nous ne sommes pas très Sonic Youth. J’aime bien certains morceaux mais je n’ai jamais creusé plus que ça.
Paul. Les Beatles
Jean. On a tous des influences diverses mais, oui, on se retrouve sur les Beatles, Wire, Pixies… Après, chacun amène son grain de sel.
Un mot sur la pochette de votre album. Comment avez-vous choisi cette photo ?
Paul. C’est une photo de Julien. On a voulu la faire nous-mêmes cette pochette, cette photo s’est imposée.
Julien. C’est une photo que j’ai prise il y a quelques années du côté du Mont-Saint-Michel. On s’est dit que ça collait plutôt bien avec l’esprit de l’album.
Avec une froideur clinique…
Julien. Oui, les poubelles donnent ce côté froid mais il y a aussi un coucher de soleil romantique…
L’album sort chez Kythibong, pourquoi ce choix ?
Paul. ça s’est fait naturellement. On a rencontré les gens du label au moment de la sortie du premier album qu’on avait fait seuls… Et on est très heureux.
Quel regard portez-vous sur la scène locale ?
Paul. Humainement, on aime un peu tout le monde, Musicalement, ça dépend de chacun de nous. Mais globalement, toute la scène locale est plutôt chouette, on a partagé l’affiche avec pas mal de groupes?
Jean. Ils ne sont pas de la région mais on aime beaucoup La Honte de Rennes, Les Potagers nature de Bordeaux, Chocolat Billy, Api Uiz…
Quel album tourne en boucle sur vos platines actuellement ?
Julien. Je n’ai pas été obsédé par un album dernièrement. C’est d’ailleurs assez angoissant de ne pas avoir une obsession pour la musique. J’écoute souvent Daniel Johnston qui est mort il n’y a pas très longtemps.
Jean. Moi, je n’écoute pas trop d’albums en entier. Je fonctionne par titres. En ce moment, je navigue entre le noise des années 90 genre Bästard ou Deity Guns et le hip hop un peu underground de Ghostmane, du rap très noir…
Paul. J’écoute beaucoup Koonda Holaa, un Tchèque qui écume l’Europe avec une bonne musique de voyage intelligente et sensible. J’écoute aussi beaucoup Taxi Girl. Je n’ai malheureusement pas l’album donc je l’écoute sur YouTube. Si quelqu’un en possède un exemplaire, je veux bien lui acheter…
On vous souhaite quoi pour 2020 ?
Jean. Une bonne santé, des concerts, des rencontres, que le disque plaise, que tout se passe bien…
Paul. Et de nouvelles chansons…
Merci Paul, Jean et Julien, merci Nursery
Propos recueillis le 14 janvier 2020. Plus d’infos sur Nursery ici. Le groupe sera en concert le 30 janvier à Angoulême, le 31 janvier au Pannonica pour sa release party, le 1er février au Zinor, le 13 février au Fury Bar à Rouen, le 14 février à La Malterie à Lille, le 15 février aux Instants chavirés à Montreuil, le 7 mars à Stereolux à Nantes en première partie de Vox Low, le 28 mars à Warsaw en Pologne, le 12 avril au Palma festival à Caen, le 25 avril au Jardin moderne à Rennes…
Ce sera à n’en pas douter l’un des moments forts du nouveau festival nantais baptisé BISE, le concert d’Octave Noire le 22 janvier nous permettra de découvrir l’une des révélations de la scène pop électro venue nous présenter son deuxième album, Monolithe. Interview…
« Los Angeles, entre promesse et doute », chante-t-il sur son dernier single sorti en novembre. Aucun doute en tout cas de ce côté-ci de l’Atlantique, Octave Noire est bien la promesse pop que l’on attendait tous et toutes en ce début d’année. Son premier album, Néon, sur lequel se trouvaient déjà deux petites pépites voyageuses, Un Nouveau monde et Belém Belém, nous laissait présager le meilleur. Il est là ce meilleur, avec Los Angeles, premier extrait d’un album à paraître le 14 février et baptisé Monolithe.
Octave Noire, c’est le projet de Patrick Moriceau. Un parcours atypique, depuis Bouaké en Côté d’Ivoire jusqu’à Paris, une initiation musicale passant par la flûte à bec, le djembé et le piano, une passion très tôt pour les synthés et les sons, quelques années en musicologie, deux albums d’indielectro sous un autre pseudo, pas mal de compositions pour d’autres artistes avant que lui-même s’accepte finalement en chanteur. En 2017, c’est l’écriture de son premier album, Néon, son premier succès avec Un Nouveau monde, pas mal de concerts ici ou là… et puis retour au studio pour Monolithe, un petit bijou d’électro-pop à la fois mélancolique et lumineuse. De quoi titiller notre curiosité. Octave Noire, qui est-il, d’où vient-il ? Réponse ici et maintenant…
Pourquoi Octave noire ?
Je souhaitais que mon pseudo soit évocateur dès la première fois qu’on l’entend. Je voulais mélanger les sens. La vue avec la couleur, ou non couleur « noire », et l’ouïe, avec l’octave. J’aime le principe de la synesthésie, c’est à dire la communication entre les sens. Une couleur qui appelle un goût, un son qui évoque une matière.
Monolithe est votre deuxième album. Vous vous sentez comment à la veille de sa sortie ? Plus léger, plus confiant qu’au moment du premier ?
Heureux ! Je suis très serein à la veille de sa naissance. J’ai pris le temps nécessaire pour le composer, l’arranger. C’est une suite logique de Néon, il est son petit frère. Ils se ressemblent mais ont chacun leur personnalité propre. J’en suis fier. J’ai très envie de le partager sur scène. Donc oui, léger et confiant.
Si je classe Monolithe dans ma discothèque aux côtés des albums de Gainsbourg, Tellier et Chamfort, ça vous convient ?
Non seulement ça me convient, mais je dirais que je me sens très honoré. Ce sont de vraies références pour moi, depuis longtemps. Je remarque que les arrangements sont très importants dans leurs chansons. C’est là où je prends le plus de plaisir. L’utilisation des cordes notamment. Pour ces raisons, je me sens proche d’eux. Certainement le besoin de maîtriser au maximum la production.
Belém dans le premier album, Los Angeles dans le deuxième, c’est quoi au juste la musique pour vous, la quête d’un nouveau monde ?
C’est avant tout la liberté. C’est un jeu aussi. Un jeu dont j’invente les règles. C’est un champ de liberté énorme. Quand je compose, je crée un monde, ses personnages, son climat, sa temporalité etc… C’est aussi pour ça que j’apprécie les synthétiseurs. Ils permettent d’ouvrir le champ des possibles avec leurs sonorités futuristes. Donc, oui, peut être pas un nouveau monde, mais certainement un autre monde.
Premier single de ce nouvel album, le magnifique Los Angeles. Comment naît une chanson comme celle-ci ? Et que raconte-t-elle ?
L’album était presque fini, mais je sentais qu’il manquait un titre. C’est comme cela que je me suis remis au travail. J’avais le thème musical depuis quelques temps, mais je n’arrivais pas à le développer. Puis à force de chercher, je crée la musique et les arrangements. C’est à ce moment là que je fais appel à mon ami Frédéric Louis, auteur, avec qui je travaille depuis longtemps. Je le fais venir dans mon studio, branche le micro, et lui demande de faire une impro afin de trouver la mélodie du chant, et peut être une esquisse de paroles. Dès la première prise, il chante « Los Angeeeles » avec la mélodie que vous connaissez. Nous avions le thème de la chanson. Puis je me suis souvenu d’un voyage que j’avais fait dans cette ville. J’y avais rencontré un jeune français, barman, venu à Hollywood pour tenter sa chance en tant qu’acteur. C’est lui qui m’a donné l’idée de parler, à travers cette ville, de tous ces gens qui quittent leur pays, leur vie, pour un avenir meilleur.
C’est très universel. C’est une ville qui attire. Une ville lumineuse pour certains destins, mais sombre pour d’autres.
Trois clips à ce jour, trois clips réalisés par Gaëtan Châtaigner. Incontournable ?
Pour moi, oui. Gaëtan a tout de suite été sensible à ma musique. Il était présent à notre tout premier concert à Quimper. Je connaissais son travail notamment à travers les clips qu’il a fait pour son compère Philippe Katerine, ou Francis et ses peintres. Quand il m’a proposé de réaliser mon 1er clip pour nouveau monde, j’étais très fier.
Il a su comprendre ce que raconte ma musique, au delà des mots. Les ambiances, les atmosphères. Sur Los Angeles, il a su saisir mes envies, comprendre la musique, tout en ajoutant son grain de folie. C’était parfait.
Gaëtan Chataigner à la réalisation du clip, Eric Pifeteau en chef décorateur et acteur, Dominique A en invité sur le morceau J’ai Choisi, et Yotanka en label, c’est une histoire un peu nantaise tout ça, une histoire de famille ?
Oui 🙂 Certainement un retour aux sources inconscient. En effet, il se trouve que mon nom de famille vient de la région nantaise, alors que je n’y ai plus de famille directe. C’était mon destin. On n’y échappe pas. Et je dois dire qu’on s’y sent très bien.
Dominique A mais aussi ARM, Mesparrow en invités sur ce deuxième album… Un besoin de vous entourer ?
De m’entourer de gens que j’apprécie. Avant d’être Octave Noire, je faisais de la musique sous d’autres pseudos. Je ne chantais pas du tout, mais je faisais appel à des chanteurs ou chanteuses pour mes compositions. C’est une démarche de producteur, que l’on trouve beaucoup dans les musiques électroniques. C’est un peu un retour à cette manière de travailler.
Ces invités amènent l’album vers d’autres univers. Ce sont des fenêtres qui s’ouvrent, d’autres couleurs. Par exemple, Avant d’envoyer la chanson J’ai choisi à Dominique A, je la chantais moi-même, en mode maquette. Je l’aimais bien comme ça. Quand Dominique A a enregistré la même chanson avec sa voix, elle avait d’un coup presque un autre sens, alors qu’il y avait les mêmes mots, les même notes. Son interprétation a donné une nouvelle dimension à la chanson, et ça, c’est précieux.
Quel est l’album qui tourne actuellement en boucle sur votre platine ?
Je n’écoute pas vraiment d’album en boucle, mais je me suis surpris hier à réécouter avec grand plaisir Stupéflip et Justice. Je dois être dans une période radicale lo-fi sale gosse 🙂
À quoi pourrait ressembler le proche avenir d’Octave noire ?
Des concerts, des voyages, du gros son, des synthés qui s’entassent dans mon studio, un superbe concert au café de la danse le 25 mars, et un 3e album à l’horizon.
Merci Patrick, merci Octave Noire
En concert à Nantes le 22 janvier, Tourcoing le 20 février, Quimper le 7 mars, Magny-le-Hongre le 13 mars, Angers le 20 mars, au Café de la danse à Paris le 25 mars…
Ils auraient pu chanter New York, Los Angeles, Paris ou même Toulouse, ô Toulouse, mais ils ont choisi Nantes parce qu’ils y sont nés et qu’ils y vivent encore aujourd’hui. Et ça tombe plutôt bien, entre le rock et Nantes, il y a comme une histoire d’amour qui rime avec toujours…
Il y a du Strokes dans l’air et on ne va pas s’en plaindre. Depuis 2017, Lame ratisse les scènes musicale des Pays de la Loire avec un rock énergique et mélodique qui rappelle les heures glorieuses du célèbre groupe new-yorkais. Après un EP en 2019, Lame prend de bonnes résolutions pour 2020, rejoint le dispositif d’accompagnement MAD (Musique A Découvrir) de Trempolino et partage sur les réseaux une chanson-hommage à Nantes, un véritable hymne à écouter en boucle. Étienne Sauvage, leader, chanteur et guitariste du groupe nous dit tout et même plus…
« Nantes est un hymne à notre ville, parce que c’est dans cette ville qu’on s’est rencontré tous les quatre et que Lame est né. J’ai pensé la chanson comme un hommage paradoxal, ironique, où je m’amuse par exemple de l’attractivité nouvelle de la ville et de ses conséquences : croissance, gentrification etc. Mais Nantes, c’est surtout une chanson taillée pour la scène, un refrain accrocheur qui invite à se réunir et que le public peut facilement reprendre en chœur. C’est un morceau qui permet une certaine communion avec notre public.
Étrangement, Nantes est née à New-York lors d’un voyage. La mélodie m’est venue d’un bloc, en arpentant les rues de la ville, la tête en l’air, les yeux rivés sur les gratte-ciels. Ce n’est qu’un an plus tard que l’air m’est revenu en mémoire et que j’ai attaqué l’écriture. Plutôt que d’écrire sur New-York, l’idée s’est vite imposée d’évoquer plutôt une ville que je connais bien mieux et qui a davantage de résonances personnelles. J’ai donc simplement intitulé la chanson Nantes. La référence à New-York, on l’a gardée avec le groupe en donnant une note un peu strokesienne à l’arrangement ».