Un jouet, une entrée, le principe est maintenant connu de tous, rendez-vous est donné le 14 décembre à Stereolux à Nantes pour cette 32e édition des Rockeurs ont du coeur dont l’objectif est aussi simple que beau : offrir un vrai Noël à des enfants défavorisés de la région…
Elmer Food Beat, Keep Cooking Mama, les Schtauss, Squealer, EV ont écrit l’histoire de cet événement en participant à la première édition jouée en 1988.
Depuis, nombre d’artistes, 200 me souffle-t-on dans l’oreillette, plus ou moins locaux, ont rejoint ces rockeurs au grand coeur. Parmi eux : The Little Rabbits, Katerine, Les Caméléons, Little Searchers, Dominique A, Archimède, Dolly, Manu, Jeanne Cherhal, Eiffel, Dominic Sonic, Yodelice, C2C, Cabadzi, Deportivo… avec toujours la même volonté de fête, de partage et de solidarité.
Ça, c’est côté scène. Côté fosse, plusieurs dizaines de milliers de spectateurs ont répondu présents toutes éditions confondues, c’est autant de jouets récoltés, de quoi réchauffer un peu l’hiver des enfants défavorisés.
En 2019, on garde l’esprit de de la soirée avec une affiche franco-anglaise réunissant The Sassy Swingers, The Slow Sliders…
Mais aussi Les 3 Fromages, Hocus Pocus que certains d’entre-vous ont peut-être vu récemment au festival Hip Obsession Reboot, Radio Elvis…
Ou encore Yeggmen, La Jam, Dj Diindaar, et les anglais The Opposition qui se sont récemment reformés…
En pratique…
Rien de bien compliqué, vous courrez au magasin de jouets le plus proche de chez vous. Poupée, boîte de playmobil, ours en peluche, voiture électrique ou bande dessinée, à vous de choisir (10 euros mini) et rendez-vous le 14 décembre dès 19h15 à Stereolux. En échange du jouet, vous aurez tout gagné, une place pour la soirée et un gamin heureux, quelque part… Pas belle la vie ?
On n’efface rien mais on recommence tout ! Le festival Hip Opsession remet les compteurs à zéro ce week-end sur le site madmaxien de Transfert à Rezé avant d’opérer une mue plus ample. Deux nuits de concerts avec des poids lourds du hip hop et des découvertes…
Quinze ans au service du hip hop dans toute sa diversité, une édition 2019 qui a rassemblé plus de 30 000 passionnés et une envie d’aller plus loin, encore plus loin, avec une nouvelle formule. Ce sera pour 2020 !
Mais avant ça, les organisateurs nous invitent à remettre les compteurs à zéro au cours d’une édition exceptionnelle baptisée Reboot. C’est ce week-end sur le site de Transfert à Rezé dans l’agglomération nantaise avec au programme pas moins de 25 crews ou artistes, trois chapiteaux, trois scènes et un site exceptionnel…
Dans le détail Hip Opsession Reboot proposera des poids lourds du hip hop comme The Herbaliser, Georgio, 13 Block, Neg Marrons, Lefa ou encore et bien sûr Hocus Pocus. Les Nantais font ici leur come-back sur scène en compagnie de AllttA, C2C et Parrad…
Des poids lourds mais aussi des artistes à découvrir comme le Belge Moka Boka, Zed Yun Pavarotti, J-ZEN, Skow ou encore l’Angevin As Tec…
Concert mais aussi danse avec la finale nationale du End of the Weak, concept destiné aux MC’s, à mi-chemin entre le tremplin, le jeu télévisé et le battle. Dans les faits, ça donne ça…
Nous vous l’avions fait découvrir il y a quelques mois à l’occasion de la sortie du single et du clip Andy, l’Angevin THEOPHILE est de retour avec une très belle actualité, un clip, un album, un concert pour fêter tout ça et toujours cet univers singulier aux portes de la pop moderne et de la chanson française. De quoi frissonner de plaisir…
Dominique A, Woodkid, Hubert Felix Thiéfaine, Noir Désir ou encore Bashung sont pour lui des références. De belles références ! Mais il ne serait pas étonnant qu’il en devienne une lui-même dans un futur proche, tant son univers musical est singulier, riche en mélodie et poésie.
Repéré par le Chabada, scène de musiques actuelles d’Angers, qui l’a intégré dans son équipe espoir 2018 en compagnie de Rezinsky, The Mirrors ou encore Després, THEOPHILE nous parle dans son premier EP de la vie, parfois de sa vie, avec des mots soigneusement choisis.
« Harmonie de bac à sable s’agrippant au rebord de l’espoir / Facile de récréationner l’amour… / Mais comment feras-tu le jour de tes 40 ans ? / Gouffre de plaisir / Potence d’ivresse / Énigme odieuse / Guérison acariâtre / Tournons la tête de ces évasions périmées / Il est temps de compter ses proches non pas par l’ivresse / Mais par la tendresse… Sinon Pars ! / Pars et ne reviens jamais ! »
Clip, EP, concert, THEOPHILE nous parle de son actu…
Le Clip
« Le clip du titre Pars a été tourné dans le désert de Bardenas dans la province de Bilbao en Espagne. L’histoire de cette chanson remonte à une période difficile de vie qui touche, je pense, une majorité de personnes dans l’âge de la découverte du monde vers la vingtaine. Une envie d’évasion de son propre univers a défaut de ne pas avoir les clés pour le construire soi même. Les questions qui taraudent l’esprit d’un jeune de vingt ans sur tout ce qui l’entoure ; l’amour, l’avenir, l’amitié, les décisions à prendre, l’évolution de soi. Tout ce concentré de réflexion qui, parfois pour l’oublier entraînent des comportements déraisonnés par l’ivresse par exemple.
« Il est temps de compter ses proches non pas par l’ivresse mais par la tendresse. »
« Pars et ne reviens jamais » personnifie tous ces problèmes intraveineux auxquels on fait face.
Dans ce clip, Éloïse Valli incarne cette personne qui cherche à s’évader de son monde. Nous avons voulu tisser un lien entre plusieurs histoires possible et défendre des causes que l’équipe de tournage soutient pour que chacun s’y reconnaisse.
L’émigration, l’évasion de soi, la solitude, le voyage sont des possibles scénarios en fonctions du spectateur et de son ressenti.
Nous avons tourné en Espagne ; une première pour moi à l’étranger avec une équipe de tournage soudée et compétente, Andy Maistre étant le réalisateur. La chaleur était intense (avec une température oscillant autour des 40°), le tout sur quatre jours de tournage à grande amplitude horaire afin de pouvoir tourner sous des lieux et lumières différentes pour l’impression de voyage et de chronologie. Une expérience inoubliable pour moi qui a créé de nouveaux liens entre toute l’équipe.
Le mini album
L’EP qui est sorti vendredi dernier est très important pour moi puisqu’il est le premier pas réel vers mon univers que j’avais tant hâte de faire découvrir. 6 titres significatifs de mon projet, qui je l’espère permettront à une majorité qui l’écoute de vraiment apprendre a connaître ce que je fais et ce que je veux montrer.
L’enregistrement du disque s’est fait avec Nino Vella, un très bon ami qui a de l’or dans les mains. Je compose, j’écris, j’interprète, et ensuite je vais le voir pour qu’on embellisse les sonorités, l’arrangement et la composition. Chaque titre a été fait en un jour, toujours avec un naturel certain et un duo parfait entre lui et moi qui apporte au CD une sincérité profonde dans la composition autant que dans les textes ».
Le concert
Ce CD, je vais le défendre sur scène pour la première fois le mercredi 9 octobre dans la salle mythique du Chabada à Angers. L’accompagnement dont je fais partie depuis 3 ans (équipe espoir du Chabada) m’a amené à ce lieu pour le concert de sortie. Ils ont écouté mes chansons et m’ont sélectionné parmi d’autres groupes pour m’aider au développement de mon projet. Ils m’apportent un accompagnement complet, à 360°. Ça va de l’aide au développement de mon projet à l’échelle locale mais également nationale en passant par la mise en relation avec des professionnels de la musique (tourneurs, labels, salles de concerts…) et l’accompagnement dans le cadre de la sortie de mon disque, avec la mise à disposition d’un lieu de répétition, du coaching scénique et l’organisation d’une release party. Une énorme chance et un honneur pour moi !
Cette fameuse soirée du 9 octobre va être inédite, vu que je vais y jouer des morceaux jamais joués encore, il y aura également un invité surprise et un échange après le concert autour d’un verre pour rencontrer et remercier les gens qui viennent me soutenir. J’aurais bien évidemment mes CD sur place pour qui veut s’en procurer ! ».
Propos recueillis par Eric Guillaud le 3 octobre 2019
C’est un peu la nouvelle coqueluche du rock hexagonal, celui par qui on jure le renouveau du genre même si pour sa part il assure plutôt jouer dans la cour de la pop. Le groupe MNNQNS sera sur la scène de la Barakason à Rezé le 10 octobre. Mais avant ça, il répond à nos questions ici et maintenant. Branchez les guitares…
Six lettres, pas de voyelles, de quoi en perdre son alphabet latin. Mais ne les croyez pas fâchés avec les voyelles, les MNNQNS sont du genre malins. Dans une interview il y a maintenant trois ans, toujours disponible ici, le chanteur Adrian nous confiait qu’ils avaient choisi ce nom parce que « c’était un peu la seule manière de ne pas tomber dans les abysses d’internet. Avec le nom complet (Mannequins), impossible d’être trouvé sur aucun moteur de recherche, ça n’est donc pas un choix trendy douteux mais bel et bien un truc nécessaire pour la survie du groupe ».
Et de fait, le groupe n’a ni sombré dans les abysses d’internet, ni sombré dans celles du rock made in France. Trois ans après son premier passage à Nantes, MNNQNS est de retour avec une longue expérience de la scène en poche mais aussi l’apprentissage du premier album. Ça vous change un groupe ! Rencontre avec le leader du groupe Adrian plus vieux de trois ans…
Salut les MNNQNS, je vous avais interviewé en octobre 2016 à l’occasion de votre passage au Café du Cinéma à Nantes. C’était il y a trois ans pour nous… un siècle pour vous ?
Adrian. En effet ! Je me souviens de ce concert, on avait fait pas mal n’importe quoi, non ? On avait une grande passion pour s’auto-saboter à l’époque.
si on ne fait pas un nouveau morceau tous les trois jours on a des attaques de tremblements
Deux EP, un album, plusieurs clips, une tournée des festivals, des concerts à n’en plus finir, une presse nationale dithyrambique… Tout a changé autour de vous. Et vous, vous avez changé ?
Adrian. Mon foie a changé de couleur, c’est certain.
Depuis deux ans, vous travaillez sur votre premier album. Il est sorti, il est beau, il est chaud. Comment vivez-vous cette nouvelle étape ?
Adrian. Je devrais sûrement te dire qu’on est émus, blabla, mais la vérité c’est qu’on bosse sur le deuxième depuis quelques mois déjà et qu’on veut passer à la suite le plus vite possible. On travaille de manière industrielle, si on ne fait pas un nouveau morceau tous les trois jours on a des attaques de tremblements.
Vous parlez de votre album comme d’une « créature étrange » dans un post Facebook. Comment le voyez-vous véritablement, en cohérence avec la musique que vous faites depuis le début ?
Adrian. Oui, pour moi on a toujours été un groupe pop qui pioche dans les outils du rock et de ses sous-genres plus underground. Là, le format fait qu’on a eu le temps de s’attacher à cet album, puis de le détester, l’aimer à nouveau. Malgré tout ça, j’ai quand même la sensation que c’est la première sortie dont on est vraiment fiers.
le classic rock, celui qui met des vestes en cuir, mange des gros steaks et fait de la moto. C’est pas forcément nul, mais c’est de la musique de musée maintenant
Il s’appelle Body negative. Pourquoi ce titre ?
Adrian. Pendant un trajet en van, on est tombés sur le hashtag « Body Positive » sur les réseaux, qui est censé t’encourager à aller vers l’acceptation de soi et apprendre à aimer son propre corps. Un truc très bien sur le papier mais qui a ses failles si tu creuses, bref, on s’en foutait d’en faire la critique, on s’est surtout dit qu’au vu des sévices que tu infliges à ton corps sur la route, l’inverse correspondait super bien à notre mode de vie.
Douze morceaux qu’on peut ranger dans la catégorie rock. Vous dites pourtant fuir le « rock à papa » dans une interview aux Inrocks. Mais c’est quoi pour vous le « rock à papa » ?
Adrian. C’est le classic rock, celui qui met des vestes en cuir, mange des gros steaks et fait de la moto. C’est pas forcément nul, mais c’est de la musique de musée maintenant.
Certains disent effectivement le rock mort et enterré. Pourtant, vous-même, Last Train, Pogo Car Crash Control, The Liminanas… et tant d’autres ne sont-ils pas la preuve du contraire et qui plus-est la preuve d’une grande diversité ?
Adrian. Oui, il y a clairement un truc qui arrive. Qu’on appelle ça du rock ou quoi que ce soit d’autre, beaucoup de groupes français cool émergent en ce moment, on peut aussi citer T/O, Servo, Rendez Vous, The Psychotic Monks, Unschooling…
Des morceaux rock mais des touches très pop aussi… Quelles ont pu être les influences récentes du groupe ?
Adrian. Nine Inch Nails, Einstürzende Neubauten, Throbbing Gristle, Machine Girl…des choses plus axées sur l’experimentation ou l’électronique. Et puis Oasis aussi, on ne va pas se mentir.
Vous avez beaucoup tourné ces dernières années, c’est comment la vie des MNNQNS sur la route ? Rock’n’roll ?
Adrian. On est encore en vie pour le moment, je croise les doigts. La teuf est une passion, c’est indéniable, mais il va falloir qu’on fasse des efforts pour assurer maintenant que nous sommes des professionnels de la musique rock (merci l’Etat Français si tu lis ces lignes).
Le concert du 3 octobre à La Maroquinerie à Paris est une date très importante pour vous, elle est d’ailleurs marquée en rouge sur votre agenda. Et celui de Rezé qui se jouera dans la foulée le 10, comment le voyez-vous ?
Adrian. Ça fait longtemps qu’on n’est pas venus dans le coin donc on a tout aussi hâte !
Merci Adrian. Propos recueillis par Eric Guillaud le 25 septembre 2019
On le savait incollable sur le rock nantais, on le découvre fin connaisseur et ultra-passionné du rock d’outre-Manche, Laurent Charliot débarque à l’Escall à Saint-Sébastien-sur-Loire avec le spectacle musical Radio UK On The Rocks, un superbe voyage dans l’histoire du rock britannique, des Kinks à Oasis, de Led Zeppelin à Muse. Interview…
Tout ceux qui ont navigué dans le rock nantais ou s’y sont intéressés un tant soit peu connaissent Laurent Charliot. Un temps musicien, auteur de plusieurs livres sur le sujet, conférencier, commissaire d’exposition (l’expo Rock! Une histoire nantaise c’est lui !), Laurent Charliot est un véritable expert en la matière. Depuis des années, pas un riff, pas un album, pas une anecdote n’échappent à sa vigilance.
Cette fois, Laurent Charliot est sur la scène en compagnie de huit musiciens, un spectacle unique en son genre dont la troisième saison a déjà été jouée devant plus de 60 000 personnes.
Nous l’avons rencontré dans un bistrot nantais, en compagnie d’Arnaud Gourvez, guitariste et chanteur du groupe. Ensemble, ils nous présentent le spectacle qui sera joué le 27 septembre à Saint-Sébastien-sur-Loire…
Bonjour Laurent, bonjour Arnaud, alors ce projet s’appelle… ?
Laurent Charliot. Radio UK On The Rocks
Et il existe depuis… ?
Arnaud Gourvez. Depuis 2015, avec une première au Ferrailleur sous un format simple. Au tout début, c’était un projet purement musical, on voulait créer une sorte d’anthologie du rock britannique. Puis, par le biais de connaissances, nous avons rencontré Laurent et l’idée d’en faire autre chose qu’un simple concert est né. C’est devenu un spectacle parce qu’il y a une trame derrière qui est un peu la trame Radio Caroline, une trame un peu plus narrative qui explique les origines des chansons, les arcanes de tout ça et les liens qui peuvent exister entre les influences des uns et des autres, entre un Oasis et un Bowie. Ce fond fait que ce n’est plus simplement une succession de hits.
Laurent Charliot. Le public comprend très rapidement qu’on va l’emmener dans une émission de radio. J’ai mon set radio, mes platines, j’ai mes disques, j’ai mon micro, j’ai mon « on air » qui s’allume lorsque je prends la parole. Au départ j’avais des scrupules à monopoliser, à faire des textes longs entre chaque morceau, j’avais un peu peur de casser l’ambiance mais on s’est vite aperçus que ça fonctionnait très bien, à tel point que j’ai finalement rallongé mes textes en finissant à chaque fois par : « On l’écoute, c’est maintenant et c’est sur Radio UK on the rocks… »
Et là c’est le groupe qui joue?
Laurent Charliot. Oui, exactement, c’est le groupe qui joue. Moi je reste sur scène mais je ne suis plus dans la lumière. Je suis le sélecteur, l’ambianceur, j’écoute les disques suivants, je bouge comme un gars qui vit pleinement son émission. Et derrière, il y a un quatuor rock, Arnaud Gourvez à la guitare et au chant, Franck le Ray à la basse et au chant, Tof Rossini à la batterie, Fred Hervieu aux claviers et choeurs, donc une formule classique de rock à laquelle on a ajouté depuis un an maintenant un quatuor à cordes dont les quatre membres sont issus de l’Orchestre National des Pays de la Loire.
Arnaud Gourvez. On est sur un répertoire qui va des années 60 à aujourd’hui, qui va des Beatles à Muse, Et sans quatuor à cordes, il était difficile de reprendre certains morceaux comme Live and Let Die par exemple. Ce quatuor nous permet de faire la différence au sein des tès nombreux cover band (groupes de reprises, ndlr).
C’est une belle formation…
Arnaud Gourvez. On est neuf sur scène et 4 en coulisse parce qu’on a un régisseur…
Laurent Charliot. oui, un régisseur qui a été le régisseur de pas mal de groupes, il l’a été de M, il l’est actuellement d’Elmer Food Beat, on a un ingénieur son aussi, Jeff Morreau, qui a été le premier producteur de Christine and the Queens, on a Fabienne aux lumières qui a tourné avec énormément de groupes et actuellement avec Merzhin… On a une vraie dream team, une dream team de Nantais…
Arnaud Gourvez. Tout à fait, c’est un spectacle de Nantais. On est tous du coin, on se voit, on travaille ensemble, on répète ensemble, on boit des coups ensemble parfois, l’idée était de faire un spectacle généreux avec une belle complicité sur scène. Que ce ne soit pas uniquement un spectacle mécanique, que les spectateurs sentent qu’il y a de l’humain derrière tout ça.
Que reprenez vous exactement ?
Arnaud Gourvez. Le rock britannique. Avec dans l’ordre, les Beatles, les Stones, les Who, les Kinks, Clash, Deep Purple Led Zepellin, U2, Supertramp, Cure, Pink Floyd, The Verve, Oasis, Blur, Depeche Mode, Cold Play, Muse… que des grands noms, que des morceaux que tout le monde connaît.
Laurent Charliot. Avec une particularité pour cette troisième saison, les morceaux sont liés entre eux, un par la présence de cordes, deux par des histoires de plagiat, de scandales, de procès. Je pense à The Verve notamment et à cette petite partie de morceau emprunté aux Stones pour le titre « Bitter Sweet Symphony ». Les musiciens de The Verve avaient demandé l’autorisation aux Stones et avaient même signé un contrat…
Arnaud Gourvez. Ils se sont mis d’accord sur 50/50 mais le morceau a tellement bien marché que la maison des Stones les a rappelé en les sommant de retirer les disques des bacs ou de leur donner 100% des bénefs. Résultat, pendant 22 ans, The Verve n’a rien touché sur ce morceau…
Toutes ces histoires rendent le rock passionnant. Comment les déniche-t-on ?
Laurent Charliot. On est passionné de rock britannique, on connaît beaucoup de ces anecdotes. Et puis on compulse, on cherche, on fait des recoupements…
Votre prochain spectacle aura lieu à Saint-Sébastien-sur-Loire le 27 septembre…
Laurent Charliot. Oui à l’Escall.
Arnaud Gourvez. Une salle qui a une histoire elle-aussi. Elle a notamment accueilli Oasis et Blur. On va profiter du spectacle pour rappeler que cette salle a vécu les grandes heures de la britpop.
Il reste des places ?
Laurent Charliot. Oui mais plus pour très longtemps. 800 des 1100 places que compte la salle ont déjà été réservées à ce jour. Nous sommes ravis!
Rugueux et magnétique, fiévreux et diabolique, le premier album de L’Épée sorti ces jours-ci pourrait bien faire chavirer les têtes à défaut d’en couper. L’Épée est l’une des têtes d’affiche du festival Levitation France qui se joue à Angers les 20 et 21 septembre. Interview…
« On ne fond pas une bonne épée avec du mauvais fer », écrivait l’écrivain Alexandre Pouchkine. Inutile de vous dire que cette épée-là réunit toutes les qualités à la fois du made in France et du made in America. Les Perpignanais Marie et Lionel des Limiñanas, Emmanuelle Seigner, actrice mais aussi chanteuse (notamment avec le groupe Ultra Orange), et l’Américain aujourd’hui installé à Berlin Anton Newcombe, leader du Brian Jonestown Massacre forment L’Épée, quatre amoureux de sons distordus et de rythmes hypnotiques, unis pour le meilleur, une sorte d’internationale d’un rock aiguisé et tranchant qui ne pouvait se retrouver sur disque que sous un nom venu de l’enfer, Diabolique.
Avant de retrouver le groupe pour un premier concert sur la scène du festival Levitation à Angers, le 21 septembre, nous n’avons pas résisté à la tentation de poser quelques questions à Lionel Liminana qui forme avec Marie The Limiñanas, groupe phare du rock français.
Bonjour Lionel, rassurez nous tout de suite, The Limiñanas ne va pas disparaître d’un coup d’épée ?
Lionel. Non pas du tout ! On travaille sur le prochain album des Limiñanas en ce moment. La moitié du disque est déjà maquetté. On va continuer de bosser dessus dans le tour bus. On sort aussi une B.O en novembre, celle du film de Pierre Creton «le bel été». Un des thèmes est chanté par Étienne Daho. La chanson s’appelle «one blood circle». On a aussi réalisé le nouveau disque des Wampas l’hiver dernier à ICP/Bruxelles.
Nous sommes rassurés. À lire les nombreux papiers parus à droite et à gauche, on ne sait plus très bien qui est à l’origine du projet. Vous, Emmanuelle ou Anton ?
Lionel. C’est Emmanuelle qui est a l’origine de ce disque. Au départ, elle est venue nous voir pour qu’on travaille sur son album solo. J’ai enregistré les maquettes dans mon garage et on est allé mixer à Berlin chez Anton, qui a eu l’idée de continuer cette chouette histoire en tant que groupe.
L’Epée, c’est aussi un peu Bertrand Belin qui a écrit trois titres et chante sur l’un d’eux. Faut-il voir L’épée comme un super-groupe ?
Lionel. J’ai jamais aimé le concept de super groupe. Dans l’histoire de la pop, ce genre de projet aurait tendance à me faire fuir. Il s’agit souvent d’étalage de technique, de montage des maisons de disque… Là pas du tout. Anton s’était tellement investi dans la production que le fait de continuer à quatre était juste et naturel. La participation de Bertrand était évidente, on s’entend comme larron en foire et son travail est unique. On va essayer de travailler avec Bertrand sur les 20 prochains disques. J’espère qu’il sera d’accord.
D’où vient ce nom d’ailleurs, tout de même assez improbable pour un groupe de rock ?
Lionel. J’aimerai bien le savoir!! Quand Emmanuelle nous a appelés pour nous parler de l’idée de monter un groupe, j’ai trouvé ça très chouette, vraiment excitant. Ensuite, elle nous a parlé du nom qu’Anton avait proposé et j’ai d’abord cru que ce serait en anglais. «The Sword». The Sword a un côté bien Manowar/Heavy metal. Mais en français c’était surréaliste. Au bout de deux heures, en faisant la cuisine, en écoutant la radio… on s’est habitués et on a dit ok.
Il y a de la pop 60’s dans l’air, du yéyé mais pas que, il y a aussi du rock garage, du psyché et quelques petites touches venues d’ailleurs, des petites tonalités orientales, notamment sur La Brigade des maléfices ou sur On dansait avec elle, et comme toujours des clins d’œil au cinéma… Quelles ont pu être les influences majeures et communes à tous les membres de L’Epée pour l’écriture de cet album ? Le Velvet ? Mais encore ?
Lionel. Des choses classiques, comme les Stones jusqu’à «Let it Bleed», la musique primitive des Sixties, qu’elle soit française, américaine ou anglaise, Alan Vega, les Stooges, Jesus and Mary Chain, Nick Cave…Et puis le cinéma évidemment. L’idée de monter le disque comme un film a sketch, une suite de petits feuilletons… On fait ça systématiquement. C’est devenu compliqué de produire un disque sans imaginer que ce soit la B.O d’un film qui n’existe pas. Ça ouvre des tas de possibilités.
Explorer de nouveaux territoires sonores et rythmiques, expérimenter, élargir votre horizon musical… j’imagine que c’est ce que vous recherchez avec L’Epée comme avec l’ensemble de vos collaborations (Pascal Comelade, Peter Hook…)…
Lionel. Oui. Les duos sont très ennuyeux quand ils ne s’ouvrent pas aux autres. En travaillant avec Pascal Comelade, on a compris toutes les possibilités que le renoncement au groupe offrait. Inviter des musiciens à intervenir, des auteurs, arrangeurs, te permet de faire évoluer le disque comme autant de films par le casting, le choix des histoires, de la production…tout en gardant le contrôle. C’est sans fin.
Qu’est-ce qui tourne en ce moment sur votre platine lorsque vous avez besoin de vous changer les idées ?
Lionel. Le dernier disque de Pascal Comelade, les 45t de Los Bravos, l’album de Bertrand Belin, Tago mago de Can, la B.O de «la route de Salinas».
Un mot sur le somptueux artwork de l’album et particulièrement du vinyle. Vous avez participé à son élaboration ?
Lionel. Il s’agit d’un artiste chinois qui s’appelle Wen. C’est une connaissance d’Anton et je suis d’accord avec toi, son travail est incroyable. C est aussi lui qui s est occupé de l’artwork du maxi de «Dreams».
Vous jouez au festival Levitation France à Angers le 21 septembre. Simplement un tour de chauffe avant la tournée ou une date importante ? Que représente pour vous ce festival ?
Lionel. Ou là! Levitation c’est important! On y a déjà joué avec les Limiñanas et c’était très impressionnant. La programmation est démente, il y a beaucoup de monde et c’est un public de connaisseurs. On prend ça très au sérieux.
Un album, une tournée. Et après ?
Lionel. Je pense qu’on va travailler sur un deuxième album. Même si on ne se l’ai pas encore dit clairement ! Je crois qu’on en a tous les quatre très envie!
Merci Lionel, merci The Limiñanas, merci L’Épée
Plus d’infos sur le groupe ici, sur le festival Levitation France là
Manu la Nantaise, ex-Dolly, sort aujourd’hui son septième album solo, L’Horizon, vingt morceaux qui raviront les fans de la première heure tout en explorant de nouvelles voies. Un album aux univers très variés pour regarder encore plus loin. Interview…
SI l’horizon est dans les yeux et non dans la réalité, comme l’écrit l’écrivain ivoirien Gauz, alors il est assurément dans les yeux d’Emmanuelle Monet, Manu pour les intimes, ex-membre du fameux groupe de rock Dolly qui connut le succès dans les années 1990/2000 jusqu’à la mort accidentelle de son bassiste Michaël Chamberlin en mai 2005.
Et l’horizon pour Emmanuelle, c’est aujourd’hui 20 chansons et un album, le septième de sa carrière solo, album qu’elle a réalisé quasiment seule. L’Horizon est dans les bacs depuis ce matin mais aussi sur toutes les plateformes musicales habituelles. Nous l’avons écouté et mieux encore, nous l’avons aimé. De quoi nous donner envie de lui poser quelques petites questions avant de la retrouver sur la scène de Stereolux le 11 octobre prochain.
Bonjour Manu. Dernières répétitions en juillet, premiers concerts et promo en septembre. Tu es prête ?
Manu. Oui, je suis prête. On a fait notre premier concert samedi dernier près de Toulouse lors d’un festival. Du coup, on a pu se rendre compte qu’on était bien dans notre adaptation live de cet album et qu’il avait un bon accueil du public. Ça nous a rassuré. Et puis la promo se passe elle-aussi bien, pour l’instant, il y a un bon accueil des médias. Je croise les doigts…
Combien de temps a-t-il fallu pour concrétiser ce nouvel album ?
Manu. Deux ans mais avec des petites coupures. J’ai commencé seule à essayer des choses et puis je me suis rendue compte qu’à force de rentrer dans la production, la réalisation, le mixage, je pouvais faire l’album toute seule. J’étais enfin prête!
Seule ? C’est à dire ?
Manu. C’est à dire que j’étais le capitaine du bateau. Je l’ai réalisé, enregistré, produit, mixé, à part deux ou trois morceaux qui l’ont été par Fred, mon ingé son. C’était important pour moi d’aller au bout…
Il s’appelle L’Horizon. Pourquoi ? Un besoin d’aller plus loin, d’ouvrir ton champ de vision ?
Manu. Oui, déjà cette expérience élargit mon horizon et puis j’avais envie d’amener une note un peu optimiste par rapport à ce qui se passe autour de nous, au climat ambiant et à ce qu’on va laisser à nos enfants. Parce que ce n’est pas très réjouissant ce qui se profile…
Tu penses à quoi exactement ?
Manu. À plein de choses. Le titre Entre deux eaux par exemple parle d’une façon un peu imagée du jour du dépassement, ce qu’on va laisser économiquement, sociologiquement, écologiquement, aux générations futures n’est pas très beau pour l’instant et j’espère qu’il y aura un jour un plus bel horizon…
Mais il ne s’agit pas ici d’un album engagé ?
Manu. Non, mon objectif est de glisser des petites phrases qui peuvent interpeller, qui peuvent parler. J’ai toujours mes thèmes de prédilection. L’écologie m’obsède depuis longtemps. Déjà à l’époque de Dolly, j’avais des titres comme Il était une fois qui abordaient ce thème. L’engagement n’est pas direct mais il est là quand même…
En ouverture de l’album, tu dis : Son avancée est un passage, seul mouvement, autour de rien », tu peux nous éclairer sur cette phrase pour le moins énigmatique ?
Manu. C’est toujours difficile de faire une analyse de texte. À l’école, je n’étais pas très bonne pour ça. Je pense qu’une fois que c’est dit, les gens doivent se l’approprier comme ils le veulent, comme ils le sentent. J’ai bien sûr une explication à cette phrase mais je ne veux pas la donner parce qu’elle est issue d’un rêve. Et cette phrase est un peu le fil conducteur de l’album. Elle revient assez souvent, on la retrouve même en espéranto…
Chacun y trouvera ce qu’il a envie d’y trouver en somme ?
Manu. Oui, ceux sont des mots assez forts, aussi optimistes que pessimistes. Il y a avancée, passage, mouvement et puis rien. Je ne veux pas limiter l’imagination des auditeurs potentiels de l’album…
Encore une toute dernière explication de texte, dans Regarde, le premier morceau, tu parles de trouver des réponses, de chercher un sens à tout ça. À tout ça quoi ?
Manu. C’est pareil, c’est à prendre au sens global de la vie. On est toujours en train de se poser des questions. On passe plus de temps à se les poser qu’à trouver les réponses.
Vingt morceaux composent l’album, c’est beaucoup pour une seule femme non ?
Manu. Vingt morceaux avec les virgules. En fait, ça fait réellement 13 morceaux. J’aurais pu en avoir plus mais je me suis limitée. En même temps, ça fait déjà un peu plus d’une heure et je voulais que l’ensemble soit cohérent.
Vingt morceaux dont, tu viens de le dire, plusieurs instrumentaux très courts comme des interludes. Une façon d’expérimenter de nouveaux sons, de nouvelles voies sans – trop – désorienter les fans de la Manu ex Dolly ?
Manu. Au départ, ce sont des morceaux en chantier que je n’avais pas forcément envie de finir parce que je les aimais comme ça, courts, ou parce que je comptais les exploiter d’avantage dans le futur. Mais, c’était aussi pour faire une liaison entre les morceaux, des respirations, pour que le voyage se déroule en douceur, parce que les chansons sont différentes les unes des autres même si elles restent dans la même veine.
Effectivement, il y a sur l’album des morceaux rock, très rock, mais il y a aussi de l’électro…
Manu. Oui, enfin, de l’électro gentillet, à ma manière, c’est le logiciel que j’utilise, Reason, qui me permet ça, il est même dédié à l’électro d’habitude. J’ai aimé torturer les sons avec ce logiciel et les incorporer dans ce que je sais faire. Et puis, chez notre bassiste, il y avait pas mal de claviers vintage qu’on a utilisés à bon escient sur certains titres. C’était important pour moi de continuer à explorer cette voie-là et d’expérimenter des choses…
30 ans de musique cette année. C’est quand même pas mal. Quel regard portes-tu sur toutes ces années ?
Manu. C’est épanouissant, c’est enrichissant c’est ma vie en fait. Je ne saurais pas quoi faire d’autre même si je ne vie plus de ma musique.
Tu ne vis plus de ta musique ?
Manu. Non, la musique ne se vend plus, les concerts sont de plus en plus difficiles à trouver… mais je continue à en faire parce que c’est vital. Et puis les 30 ans sont passés à une vitesse folle.
Si tu devais garder un souvenir de ces 30 ans ? Un souvenir, un album ou un morceau ?
Manu. Moi, c’est au jour le jour maintenant. Avant, je me projetais dans l’avenir, je n’étais déjà pas trop dans le passé. Mais maintenant, pour ma santé mentale, je vis au jour le jour. Là, je vais faire une entorse, je vais penser à demain, à la sortie de l’album. C’est l’événement le plus important pour moi à l’heure actuelle, c’est la concrétisation de tout ce dont on vient de parler. J’ai envie de le partager, j’ai hâte qu’il aille dans les oreilles des gens, que les gens m’en parlent et puis surtout qu’il soit écouté. C’est ça mon but, c’est d’être écouté par le grand nombre quand même. De nouveau. Parce qu’il y a encore beaucoup de gens qui connaissaient Dolly et qui ne savent pas que j’en suis à mon septième album. Le public n’a pas été retrouvé encore, c’est aujourd’hui très difficile de sortir son épingle du jeu en tant qu’indépendant…
Tu seras en concert à Stereolux le 11 octobre. Une date importante pour toi ? Qu’est ce que ça te fait de revenir dans cette ville qui t’a vu naître et qui a vu Dolly grandir ?
Manu. Aujourd’hui je vis entre Paris et la Vendée mais j’ai encore à Nantes ma famille, mes amis. J’aime beaucoup ma ville. Je trouve que c’est une ville qui compte culturellement en France. Dans le top du classement. Cette date du 11 octobre est très importante et, en même temps c’est ce qui fait le plus peur les dates à domicile. J’ai le trac déjà…
Le trac ? De jouer devant les gens que tu connais ?
Manu. Oui, c’est le public le plus difficile, la famille et les amis. La peur du jugement ou je ne sais quoi. Et la date parisienne, le 27 septembre, est importante aussi. Ces deux dates-là font en fait partie du concept de la Manu Party. J’y fait ma propre première partie en revisitant mon répertoire et quelques titres de Dolly avec harpe et violoncelle. Et puis en deuxième partie, on présente l’album en électrique. C’est un petit marathon, deux heures et demie à trois heures sur scène.
L’album que tu écoutes en ce moment ?
Manu. J’ai écouté l’album de Las Aves, ex-Dodoz, parce que je suis fan de ce qu’ils font. Autrement… Melody’s Echo Chamber, une musique très libre qui me parle beaucoup. Et quand je suis sur la route, qu’on écoute la radio, je shazame. C’est ainsi que j’ai découvert le groupe Quantic et son titre September blues. Un vrai coup de coeur…
Un mot sur ton tout dernier clip mis en ligne il y a quelques jours…
Manu.Nico Hitori de a fait les dessins, Nicolas Robin l’a monté, c’est un travail magnifique fait un peu dans l’urgence en attendant que les clips « officiels » arrivent. J’en suis très fière…
Merci Manu
Propos recueillis par Eric Guillaud le 12 septembre 2019. Manu sera en concert le 27 septembre à la Maroquinerie à Paris, le 11 octobre à Stereolux à Nantes
Entre la ville d’Angers et la culture psyché, c’est une histoire d’amour qui n’en finit plus. 7 ans de vie commune et une nouvelle édition les 20 et 21 septembre qui réunira la crème de la crème, notamment le super groupe franco-américain L’Epée et les Londoniens les plus déjantés du moment, Fat White Family…
C’est LE rendez-vous de la musique et plus largement de la culture psyché en Pays de la Loire et au-delà. Levitation France, pour la petite histoire, 7 ans quand même, trouve ses origines de l’autre côté de l’Atlantique à Austin, Texas, pour être précis, là ou se tient chaque année depuis 2008 le Psych Fest aujourd’hui rebaptisé Levitation, dont la 12e édition se déroulera cette année du 7 au 10 novembre.
La déclinaison angevine se jouera pour sa part les 20 et 21 septembre avec une affiche pour le moins alléchante. Une bonne vingtaine de groupes originaires de France, d’Angleterre, du Danemark, d’Italie, de Belgique et bien sûr des États-Unis, la crème du rock psyché mais pas seulement, Levitation s’offre une petite incursion au pays du punk, avec notamment deux têtes d’affiche, les déjantés Fat White Family et l’un des grands noms du label Born Bad Records, Frustration. Le premier a sorti un nouvel album, Serfs Up!, il y a quelques mois. Le second s’apprête à le faire…
https://www.youtube.com/watch?v=cMG0l-VG89I
Mais la grosse sensation du festival en ce qui concerne les têtes d’affiche sera certainement L’Épée, le super-groupe formé par les Français de The Limiñanas, l’Américain Anton Newcombe, fondateur du groupe The Brian Jonestown Massacre, et la comédienne et chanteuse Emmanuelle Seigner qui connut avec Ultra Orange une première expérience de groupe. Après un EP sorti il y a quelques mois, L’Épée vient de sortir son premier album, Diabolique, tout simplement… diabolique.
Parmi les autres groupes à l’affiche, des pointures et des découvertes, des émergents et des vétérans. En vrac et notamment : Iceage, King Khan’s Louder Than Death, The Warlocks, Night Beats, Black Midi, Le Villejuif Underground,The Psychotic Monks, TVAM, It It Anita… et Mattiel, une révélation de la scène d’Atlanta, un savant mélange de blues, de soul, de folk, de psyché, du rock au goût vintage qui sent bon l’usine…
Enfin, côté locaux, deux groupes ligériens sont programmés cette année, les Angevins JUMAï et la Nantaise Suzy le Void qui navigue en solo avec son one-woman band Miët.
Avec un nom pareil, on ne peut décemment pas s’attendre à quelque chose de lisse, les fondations musicales du duo Catfish sont de fait à chercher du côté des eaux troubles du Mississippi, entre blues et rock, un son rugueux, une guitare sous effet et une voix féline à vous envoûter une colonie de crocodiles. Interview…
Amandine Guinchard et Damien Félix ont longtemps formé un duo avant de se déplacer – depuis peu – en trio. Mais leur volonté est restée identique : jouer une musique un peu sauvage, un peu domptée, un rock aux racines blues évidentes, soumise à quelques explorations sonores.
Après une tournée des festivals cet été (L’Air du temps, Cognac Blues passions, 39 août…), les Catfish débarquent au Ferrailleur à Nantes avant de prendre la route pour l’île d’Ouessant, bien décidés à vous jouer les titres de leur dernier ep, Morning moon, cinq titres gorgés d’énergie, de fuzz et de claviers Farfisa. Et ça, ça donne sacrément la pêche…
Catfish aujourd’hui, c’est qui, c’est quoi ?
Damien Félix. Ça fait quelques années que nous tournons maintenant, nous avons fait beaucoup de choses à deux, des concerts, des voyages, des albums, vécus pas mal d’aventures. Cette année, nous avons intégré en live un troisième musicien, Mathis, aux claviers, et ça s’est fait vraiment facilement. Tout d’abord ça nous a permis de jouer les morceaux du dernier ep Morning room, qui étaient arrangés avec beaucoup de son de claviers (hammond, farfisa, ce genre de chose). Mais aussi ça étoffe notre son sur scène et les shows sont encore plus intenses, le son est puissant. Nous ne regrettons absolument pas ce choix (crucial pour un duo rodé et habitué à ça) et il faut dire que notre recrue en a sous la pédale !
En vous écoutant, on pense forcément aux Kills, aux Black Keys ou aux White Stripes, des duos comme vous avez pu l’être longtemps. Quelles pourraient être vos références communes ?
Damien. Effectivement The kills est une de nos références majeures. Les morceaux, le son, le jeu de guitare, l’attitude, tout nous plaît dans ce groupe. Les Blacks Keys et les Whites Stripes, ce sont des groupes qu’on aime mais qui sont peut être moins influents pour notre musique. Dans le camion, ce qui revient souvent et qui plaît à tout le monde c’est Alabama Shakes, Rover, Nick Cave, Balthazar…
Vous venez du blues. Selon vous, qu’en avez-vous gardé aujourd’hui ?
Damien. Ce qu’on a pioché dans le blues au départ (dans le delta blues pour être précis) c’est le dépouillement et l’émotion brute, le direct au coeur ou au foie, ça dépend. Cet aspect là, on l’a clairement gardé, même si on s’est éloigné de certains codes du blues pour aller dans un univers plus rock, voire punk sur scène.
Vous venez aussi du Jura où vous retournez régulièrement vous ressourcer. C’est nécessaire pour vous de retrouver le calme entre deux concerts, entre deux tempêtes ?
Damien. Complètement, nous y avons un cadre de vie de fou et qui nous correspond. C’est beau, vert, calme, avec des grands paysages mais ça peut être rude, accidenté, froid et méchant 🙂
Cet endroit c’est un bon équilibre entre la vie de tournée et le retour sur soi, et ça doit forcément influencer notre écriture.
Vous serez sur la scène du Ferrailleur à Nantes le 5 septembre. Il y a quelques jours, vous étiez sur la scène du festival 39 août à domicile devant des milliers de festivaliers. Vous êtes plutôt petite ou grande salle?
Damien. Les deux, forcément! Nous avons vécu des sensations de malade devant des milliers de spectateurs en France ou à l’étranger, mais une bonne petite salle pleine à craquer et chauffée à blanc c’est tellement bon. La proximité, c’est génial, il peut se passer pleins d’échanges avec le public.
Merci Amandine, merci Damien
Propos recueillis le 4 septembre 2019 par Eric Guillaud
Les vacances, c’est vraiment fini ? Pas tout à fait, il reste encore quelques jours, quelques heures avant de retourner à nos petites routines. Alors Paco Tyson, le festival techno nantais, propose d’en profiter jusqu’au bout de la nuit autour d’un rendez-vous exceptionnel, 17 heures de musique non stop avec une programmation alliant house, trance et techno…
S3A dasn la room 2 du Warehouse
Paco Tyson, tous les amoureux de la musique électro connaissent aujourd’hui ce nom. En trois ans, le festival nantais s’est fait une sacrée réputation dans le milieu en réunissant à chaque édition le meilleur de la scène house, trance, hardcore et techno.
Parc au Tyson, c’est nouveau ! Une petite lettre de différence pour une grande folie sonore, 17 heures de musique entre samedi 31 août 14h et dimanche 1er septembre 7h du matin réparties sur deux lieux, le bucolique parc de l’île Forget à Saint-Sébastien-sur-Loire de 14h à 1h du matin et le club Warehouse à Nantes de minuit à 7h du matin.
Côté programmation, on retrouve ce qui a fait la réputation du festival, un mix de sons house, trance et techno réunissant à la fois des pointures et de jeunes talents, notamment César & Jason, NoireRomance, Paco Tyson Sound System, Anastasia Kristensen, Rinkadink, SNTS, Piu Piu, Reiter ou encore S3A.
Et pour migrer d’un site à l’autre, un service de navettes sera à votre disposition de 23h30 à 2h. Que demander de plus ? Du soleil ? Les organisateurs l’auraient réservé…