04 Jan

Le groupe nantais Orange Blossom fait un carton en Turquie grâce à la série télévisée Çukur

Il en avait mis du temps à le sortir cet album. Neuf ans. Neuf longues années. Une torture pour les nombreux fans du groupe nantais. Mais depuis, Orange Blossom n’arrête plus de courir le monde avec les onze titres qui composent le très intense « Under the Shade of violet » sorti en 2014. Ce troisième album sans frontières rebondit aujourd’hui du côté de la Turquie où le titre « Ya Sidi » fait un carton depuis son passage dans la série télévisée populaire Çukur…

© Ernest Sarino Mandap

© Ernest Sarino Mandap

Plus de trois millions de vues pour un audio posté sur YouTube en novembre 2017 par la production de la série télévisée turque Çukur. C’est énorme mais tellement mérité pour le groupe qui affiche son bonheur sur les réseaux sociaux.

Depuis plus de 20 ans maintenant, Orange Blossom nous invite au voyage avec sa musique du monde ou plus justement son électro rock oriental. Dans une interview que nous avions réalisée en 2014 au moment de la sortie du troisième album, Carlos Robles Arenas, grand fan de Joy Division et Led Zeppelin, nous expliquait ses influences, ce mélange de rock, de post punk et de musique traditionnelle, ethnique, qui est la marque d’Orange Blossom :

« J’ai très tôt été baigné dans la musique, depuis le mambo jusqu’au rock en passant par la musique mexicaine d’où je suis originaire, l’electro ou encore la salsa que j’ai découvert à Cuba quand j’étais à l’école de musique. De fait, le mélange est normal pour moi, évident (…)

Pour moi la musique, c’est quelque chose qui n’a pas besoin de longue formation, d’acquis. Tu écoutes, tu aimes ou tu n’aimes pas. Chez certains groupes, le mélange peut faire collage ou trop conceptuel. Je pense que ce n’est pas évident dans leur tête. Dans la mienne ça l’est. Lorsque je compose, je fais en sorte que ce soit sincère, le plus sincère possible ».

« Under the Shade of violet » est le nom du troisième album, onze titres aux sonorités orientales, mais pas que, et surtout une nouvelle voix, exceptionnelle, envoûtante, celle d’une jeune égyptienne de 28 ans totalement inconnue en France il y a trois ans, Hend Ahmed.

Parmi les onze titres de l’album, « Ya Sidi », un pur chef-d’oeuvre du genre à vous coller le frisson pour l’éternité. La preuve avec ce commentaire laissé par un Nantais sur le compte Facebook de Carlos Robles Arenas.

« Quand vous répétiez cette chanson au hangar Cassin, tous ceux qui travaillaient là s’arrêtaient pour tendre l’oreille. Les meuleuses, les musiques, les micros, les ordis… Tout s’arrêtait. Une chape de gravité cérémonieuse imprégnait tout le bâtiment, sans que l’on sache si c’était à cause du profond respect qu’inspire cette musique profonde et habitée, ou si c’était parce que la Grâce était arrivée là par miracle, à la porte à côté de la nôtre. Je n’en connais pas le sens des mots, mais elle fait du bien ! »

Avant Çukur, le titre « Ya Sindi » avait également été choisi comme générique de la série Marseille produite par Netflix avec Benoît Magimel et Gérard Depardieu.

Plus d’infos sur le groupe Orange Blossom ici

19 Déc

One More (Christmas) Song : Quand le groupe angevin The Blind Suns nous fait cadeau d’une chanson de Noël

Angevins jusqu’au bout des ongles, américains jusqu’au bout des médiators, les Blind Suns se font le relais de ce qui est une tradition, voire une institution, outre-Atlantique et outre-Manche, la chanson de Noël. One More (Christmas) Song a le goût du rock mais une forte odeur de sapin…

Noël 2017 sera moderne et rock ou ne sera pas. On remise le 78 tours de Tino Rossi, direction la plate-forme de streaming musical la plus proche pour écouter la nouvelle chanson des Blind Suns, One more (Christmas) song, spécialement écrite pour Noël.

Et si le son ne vous suffit pas, le groupe vous a concocté un clip de derrière les sapins avec des images de leur dernier passage à Austin, Texas, où ils ont visiblement pris leurs habitudes. Romain Lejeune, le guitariste-leader du groupe nous explique tout…

Captureblind

« Depuis quelques années, on avait envie de faire une Christmas Song, plus beaucoup de groupes de Rock n’en font, alors que dans les 60’s et 70’s c’était assez courant, genre les Beatles, Les Kinks pour ne citer qu’eux. Plus récemment, The Raveonettes, un groupe dont on s’inspire beaucoup a fait une Christmas Song magnifique.

Avec notre planning toujours assez chargé, l’occasion ne s’était jamais présentée mais cet hiver, en attendant de lancer la promo de notre prochain album (sortie prévue pour avril 2018), on a pris le temps de composer ce titre spontanément. Honnêtement ça a du nous prendre une journée ou deux pour l’enregistrer. On a tout de suite été très contents du résultat ».

« On voulait ensuite habiller le titre avec des images, on a d’abord pensé se filmer en studio de répétition ou autre, quelque chose de simple, mais en fouillant sur un disque dur on a retrouvé des images filmées à Austin lors de notre tournée en mars dernier pour le festival SXSW à Austin entre autres. On aperçoit deux lieux dans le clip, un pub qui s’appelle Lala’s little nugget qui est vraiment iconique à Austin, on peut l’apercevoir dans un tas de films américains. Dans ce bar, il y a des décos de Noël toute l’année, la légende est assez tragique et dit que le fils de la famille qui tenait le bar est décédé avant Noël, et que depuis ils n’ont jamais enlevé les décorations. 

Le deuxième lieu c’est le Austin Roller Rink, une piste de patin à roulette typique des années 70 aux US, on avait jamais vu pareil endroit en France, c’était super fun.

On a tout tourné tout seuls avec une petite caméra stabilisée, et les personnes qui apparaissent dans le clip sont nos amis américains, qui nous permettent de tourner et nous développer actuellement aux US, plus qu’un clip c’est un peu une photographie de notre aventure américaine du moment. Ça restera un beau souvenir à re-regarder nostalgiquement dans quelques années ».

Plus d’infos sur The Blind Suns ici

Gamble My Love Away : le nouveau clip du Nantais Gaume tourné au cinéma Saint-Joseph de Pornic

C’est l’une des plus belles voix de la Côte ouest, une voix mais aussi un sens inné de l’écriture, de la mélodie, de l’émotion. Avec son nouveau clip Gamble My Love Away, Gaume nous embarque dans l’univers feutré d’un cinéma pour une douceur folk qui convoque autant l’intime que l’universel…

Certains d’entre-vous ont peut-être découvert son visage dans l’émission The Voice en 2014 et son prénom avec son projet initial Roman Electric Band, trois albums studio, des centaines de concerts au compteur. Mais l’auteur-compositeur et guitariste, grand fan d’Elliott Smith, s’est depuis fait un nom, Gaume, avec lequel il parcourt désormais la planète rock-folk. Gamble My Love Away est son quatrième clip, le deuxième avec Ronan Lagadec à la réalisation.

De retour d’une tournée en solo en première partie de Matmatah, Gaume a posé sa guitare quelques jours à Nantes, juste le temps de nous dire quelques mots sur ce titre et ce clip.

 

© Jean-Marie Jagu

© Jean-Marie Jagu

« Ce morceau n’est autre qu’une petite ballade acoustique que j’ai composée il y’a quelques mois. Au début, je ne pensais jamais le sortir mais plutôt le garder dans mes tiroirs à chansons, voir en recycler les idées dans d’autres titres pour plus tard…

Mais au mois de septembre, nous étions en train de maquetter des titres avec le groupe et j’avais une journée de libre en plus au studio… c’est là que je me suis décidé assez spontanément à l’enregistrer.

S’en est suivi une tournée en solo en première partie de Matmatah à travers la France en novembre et l’envie est venue de sortir ce titre de façon un peu exclusive, sans album, sans Ep, juste un titre acoustique de manière spontanée à l’image de cette chanson qui reflète un peu l’esprit solo folk de cette tournée.

Et puis j’avais ces images… ces belles images que mon grand-père a filmée en super 8 tout au long des années et des réunions familiales depuis ma naissance ! À la mort de ma grand-mère, il a offert à moi et mon frère une dizaine de DVD remplis des images qui nous concernaient, une véritable mine d’or de souvenirs !

Je m’étais toujours dit, qu’il faudrait un jour en faire un clip, que ça serait un hommage à ma grand-mère, et que ça serait vraiment cool d’appeler un jour mon grand-père pour lui dire qu’il est le réalisateur de mon prochain clip ! 

Alors on a fait un montage d’images bien choisies et on y a ajouté une petite fiction, tournée dans le cinéma Saint-Joseph de Pornic, avec le réalisateur Ronan Lagadec à la baguette magique qui s’est chargé du montage final.

Je suis très content du résultat. Ce clip reflète à la fois quelque chose de très personnel mais qui peut aussi toucher chacun de nous dans son rapport à sa propre enfance ».

Propos recueillis par Eric Guillaud

Plus d’infos sur Gaume ici

24 Nov

Wicked Love : les Nantais Das Kinø balayent d’un clip la suprématie masculine

Attention, avant d’aller plus loin, il est de notre devoir de vous avertir que certaines images du clip peuvent heurter la susceptibilité des mâles dominants. Pour les autres, tous les autres et bien sûr toutes les autres, le groupe nantais Das Kinø offre une très belle mise en image de son titre Wicked love, extrait de son album The Call of a Vision…

extrait clip Wicked Love

extrait clip Wicked Love

En avril 2017, nous vous parlions ici de The Call of a Vision comme d’un album à l’atmosphère sensuelle, romantique et parfois mélancolique. Il aurait été bon de rajouter un dernier adjectif : anticonformiste.

La mise en images de son titre Wicked Love vient nous le rappeler aujourd’hui. Plus qu’un clip, David Darricarrère et Léa Colombet nous offrent un véritable court métrage sur cette foutue domination masculine ancrée dans notre inconscient depuis des siècles pour ne pas dire des millénaires. 

Regardez, écoutez et lisez… David et Léa nous racontent la genèse de ce titre et du clip pour lequel ils sont passés avec bonheur à la réalisation…

« Ce titre a été composé il y a quelques années et nous l’avons retravaillé pour l’inclure dans l’album de Das Kinø. Au départ, l’idée est de pointer du doigt l’instinct primitif et irrespectueux de l’Homme vis-à-vis de la Femme. Il s’agit de dénoncer sa volonté éternelle de prendre le pouvoir sur elle, de la considérer parfois comme un objet, d’utiliser son image de manière dégradante ou parfois comme une « conquête démonstrative » gage de réussite. Il suffit d’allumer sa TV, de regarder certains clips, de se balader dans les rues, de passer des soirées dans les bars pour être régulièrement le témoin de ce genre d’abus… Bien entendu, à la fois, ce thème est très bateau et ne concerne, heureusement, qu’une minorité d’hommes mais nous assumons complètement l’idée de juste mettre une petite pierre supplémentaire, avec cette chanson, à l’édifice de ce combat presque éternel ».

Une mélodie légère pour un sujet grave

« C’est ce qui était intéressant de notre point de vue. La naïveté des arrangements et des mélodies symbolise la « légèreté » avec laquelle beaucoup de gens considèrent encore ce sujet. Les paroles très crues et le côté « punk » du clip viennent contraster pour marquer le paradoxe de l’époque que nous vivons. Nous n’avons, d’ailleurs, pas hésité une seconde à malmener la structure originale du morceau pour servir, au mieux, l’histoire que nous voulions raconter ».

Marre de l’électro-pop guimauve

« Nous ne voulons pas être assimilés au schéma de l’électro pop telle qu’il est beaucoup véhiculé en ce moment. C’est un style de musique qui est devenu très lisse et très sage. Dès lors que l’on met du synthé et une boite à rythmes on devient un groupe « électro-pop », c’est affligeant… Pourtant, nous avons été catalogués ainsi puisqu’il est nécessaire de mettre des étiquettes. Nous avons, sans regret, fait réalisé deux précédents clips que nous aimons beaucoup, mais en prenant les commandes de notre propre réalisation, nous avons aussi voulu porter des messages plus personnels à l’écran. Nous nous sommes mis en scène pour ne pas tricher et se cacher derrière des artifices inutiles. Nous pensons qu’un artiste doit incarner l’histoire qu’il raconte, sinon ça ne sert à rien… C’est fade. Nous nous sommes débrouillés pour, pratiquement, tout faire nous mêmes ».

Une approche cinématographique et un message engagé

« Nous avons déjà validé l’envie de continuer la réalisation. Nous avons adoré cette expérience. Et puis, nous nous sommes autorisés à incarner le nom de notre groupe (Das Kinø signifiant le cinéma en Allemand) en proposant une sorte de court-métrage. Nous avons aussi la volonté de véhiculer des messages plus engagés. Les retours, nous le savons, ne seront pas forcément unanimes, mais cela nous est égal. Notre principale préoccupation est de simplement faire les choses qui nous plaisent, sans retenue.  Des nouveaux morceaux arrivent car nous avons commencé la production de notre second album et ils seront prétextes à aller encore plus loin dans nos envies cinématiques ».

Plus d’infos sur Das Kinø ici

23 Nov

Cabadzi à la fête foraine pour le troisième extrait en images de l’album Cabadzi X Blier

Avec leur nouveau clip « Oui » posté sur les réseaux sociaux ces derniers jours, les Cabadzi nous embarquent dans l’ambiance festive d’une fête foraine pour nous parler de la grande roue de la vie qui tourne parfois un peu trop vite. Roulez jeunesse…

© extrait du clip

© extrait du clip

Ils ont attrapé le pompon les Cabadzi ! Depuis la sortie de leur album dédié à l’univers de Bertrand Blier, on ne parle plus que d’eux. Télérama, Les Inrocks, ou encore Rock’n’Folk qui s’est invité ce mois-ci chez Bertrand Blier pour parler musique, disques et vinyles, tous font l’éloge de Cabadzi X BLier paru le 22 septembre dernier. Et ils ont raison tant le concept imaginé par Lulu et Vikto est vraiment singulier. Après Undeuxtrois et Polaroïd que nous vous présentions ici-même il y a quelques semaines, le duo nantais nous emmène à la fête foraine cette fois pour leur nouveau clip « Oui ». On n’est pas bien là ?

Chichis, barbes à papa, autos-tamponneuses… Lulu nous parle de ce superbe clip réalisé par Marian Landrieve

« Ce titre est celui où on reconnaît le plus aisément la filiation avec l’oeuvre de Blier. Dans beaucoup de ses films, et en particulier dans Les Valseuses, on y suit un duo masculin, souvent mêlé au monde de la nuit, de la fête. C’est ce qu’on avait envie de recréer. 

On a donc cherché un « décor » un peu désuet, le plus 70/80’s possible et c’est juste à côté de notre studio qu’on l’a trouvé, dans une petite fête foraine qui se déroulait pas très loin de Clisson.

Nous avons tout filmé en une soirée avec le moins d’équipement possible pour se fondre plus facilement dans la foule, sans que les gens nous remarquent trop. 

Pour donner au clip une sensation particulière, nous avons joué et chanté le texte 2 fois plus lentement qu’il fallait pour pouvoir, au montage final, donner la sensation que nous, nous étions dans le bon tempo mais que tout autour de nous allait trop vite. C’est un peu ce que le texte raconte et c’est aussi une caractéristique très présente dans les films de Blier. »

Propos recueillis par Eric Guillaud le 23 novembre 2017

Plus d’infos sur Cabadzi ici

03 Nov

Quelques jours avant la sortie de son premier album, HDW partage le bouleversant clip Lulu sur la toile

Il y a des chansons qui vous collent le frisson pour l’éternité ou presque dès la première écoute. Lulu est de celles-ci. Ecrite par le slameur sarthois Alexandre Sepré aka HDW, Lulu rend hommage à sa meilleure amie disparue il y a quelques années, le clip signé Jack Flaag vient de sortir. Juste de quoi nous laisser sans voix…

© Jonas Missaye

© Jonas Missaye

Dans le paysage artistique ligérien, HDW affiche d’emblée sa singularité en croisant trois univers que l’on pourrait croire parallèles, voire opposés, le slam et le hip hop d’un côté avec Alexandre Sepré, le piano classique de l’autre avec Louise Gravez. Le résultat? Un bain de poésie urbaine !

« Lulu, me reconnais-tu ? Je suis le chercheur d’or qui jamais ne dort… » : Cette rime, c’est Lulu qui l’avait soufflée à son ami Alexandre, à charge pour lui de la placer un jour dans un de ses textes slamés. C’est chose faite ici, dans cette bouleversante chanson, aujourd’hui mise en images par le rappeur Jack Flaag avec des montgolfières dans le décor histoire de prendre un peu de hauteur et peut-être de se rapprocher une dernière fois de Lulu. Alexandre nous raconte l’histoire de cette chanson et de ce clip…

Hommage à Lulu

« J’évolue dans la presse et la musique. Mes activités professionnelles m’amènent donc à faire de nombreuses rencontres. Mais je suis quelqu’un d’assez solitaire. J’ai peu de « vrais » amis. C’est pourquoi le décès de Lucie en décembre 2012 a laissé un grand vide dans ma vie. C’est la première personne avec qui je m’étais lié au lycée, elle avait rencontré ma famille, j’avais rencontré la sienne, on a passé beaucoup de temps à traîner ensemble même après avoir pris des chemins différents pour nos études ».

Je suis le chercheur d’or qui jamais ne dort

« Lucie jouait du piano et alors qu’on improvisait un soir chez elle dans son studio, elle a sorti cette rime. « Je suis le chercheur d’or qui jamais ne dort ». J’avais trouvé ça bidon à l’époque. Cependant, j’avais lancé un crowdfunding pour financer un premier disque et elle m’avait dit : « Je suis fauchée mais je veux bien participer si tu cales ma rime dans un de tes textes ». Piqué au jeu, j’avais tenté mais rien de probant n’était sorti ».

« Alors quand sa mère m’a demandé d’écrire quelque chose pour la cérémonie d’enterrement, je me suis dit que non seulement j’allais utiliser cette rime mais qu’en plus je la tatouerai sur mon bras et que j’en ferai un poème dédié à ma meilleure amie ».

Je voulais que les gens connaissent un peu Lucie

« Cela n’avait absolument pas vocation à finir sur un disque mais j’en ai senti le besoin en commençant à bosser sur mon second projet. Je voulais que les gens connaissent un peu Lucie, qu’ils sachent quelle personne drôle et intelligente elle était, à mille lieues des clichés qu’on a parfois sur les jeunes. Elle aurait pu faire de grandes choses. C’était aussi une façon d’achever mon deuil et de lui rendre hommage. Je n’en parle pas dans le morceau mais elle m’a avoué son homosexualité la dernière fois que l’on s’est vu. Cela a été un moment très beau et je me suis senti fier qu’elle m’estime au point de me confier son secret ».

© Charlie Hervier / Tournage du clip

© Charlie Hervier / Tournage du clip

Un clip entre ciel et terre

« J’ai mis un peu de temps à savoir ce que je voulais car je savais que j’allais m’exposer à tous les gens qui avaient connu Lucie. Comme le morceau est déjà très intense à lui tout seul, il fallait ramener un peu de légèreté. Exit donc le tournage dans un cimetière ou autres séquences en larmes. Je crois avoir pensé à la montgolfière en visionnant une vidéo embarquée sur internet. Le compromis était juste et la symbolique intéressante. Une sorte d’envol pour se rapprocher de l’être perdu et lui délivrer un dernier message. Je tenais à ce qu’on filme la préparation du ballon tôt le matin. On a eu la chance d’avoir un grand soleil, ce qui permet de finir sur cette touche lumineuse ».

« Le réalisateur de la vidéo, Ruben Binda plus connu sous le nom de Jack Flaag, a insisté pour que l’on fasse des playbacks face caméra comme si je m’adressais à mon amie et par la même occasion au spectateur. Mon demi-frère Charlie Hervier assurait les prises dans la nacelle tandis que ma collaboratrice Louise Gravez s’occupait de la gestion du matériel : une fois le ballon décollé, il fallait vite ranger pour le suivre de loin en voiture. Ce fut une chouette aventure ».

Un album bientôt dans les bacs

Après quatre ans de travail, Louise et moi sortons un nouvel album piano-voix le 20 novembre intitulé Le Voleur de Couleurs. Il sera disponible en version numérique sur toutes les plateformes de téléchargement habituelles et en version physique ici 

Plus d’infos sur HDW ici

Propos recueillis par Eric Guillaud le 1er novembre 2017

Pour voir et écouter HDW ? Rien de plus simple, la formation sera en concert le 24 novembre pour le festival Bebop au Mans aux côtés de Bigflo & Oli et Nâaman ainsi que le 24 février 2018 dans la même ville pour un concert exceptionnel au cours duquel six autres musiciens les rejoindront sur scène.

Pochette album LVDC

 

30 Oct

La Taille de sa jupe : le nouveau clip de la Ligérienne Manon Tanguy traite du harcèlement de rue

Ce n’est pas en 140 signes accompagnés du désormais fameux hashtag balancetonporc que Manon Tanguy a décidé de contribuer à la libération de la parole des femmes harcelées ou agressées. Non, c’est en chanson qu’elle le fait, une chanson écrite en 2015, inspirée par un fait réel et aujourd’hui mise en images par la la réalisatrice-peintre Gabrielle Vigneault-Gendron…

© Anna Delachaume

© Anna Delachaume

Parmi ses influences, Manon Tanguy, aujourd’hui trio, cite volontiers Camille, Bertrand Belin, Katerine ou encore Mansfield Tya avec qui elle partage assurément un amour des mots et une écriture contemporaine qui raconte la vie, l’amour, la confusion des sentiments…

Plus de 200 concerts à son actif, de nombreuses distinctions et premières parties, notamment de Laurent Voulzy, Dominique A, Sansévérino, Romain Humeau ou encore Rover, deux albums dont le dernier, Parmi les Crocodiles, est sorti en février 2017… Manon Tanguy a développé au fil du temps et des rencontres un univers bien à elle, poétique et sensuel.

Avec La Taille de sa jupe, extrait du deuxième album, Manon Tanguy aborde les violences faites aux femmes et notamment le harcèlement de rue dont on parle beaucoup en ce moment. Le clip, lui, vient de sortir. Elle nous en parle, elle revient aussi sur l’origine de cette chanson, son écriture, sa rencontre avec la réalisatrice Gabrielle Vigneault-Gendron…

« J’ai écrit le texte de cette chanson en 2015, suite à l’agression d’un homme sur la poitrine d’une amie. La scène était assez violente. Un copain est resté blême, elle a baissé les yeux et moi j’ai interpellé ce type comme si j’attendais des réponses ou moins qu’il ressente de la honte. Le tableau était tristement classique… Je suis rentrée chez moi et j’ai écrit ce texte. Je l’ai fait lire à une autre amie qui m’a guidée vers sa forme finale ».

« La taille de sa jupe t’invite pourtant à la danse, toutes des salopes qui te font perdre la tête (refrain de La Taille de sa jupe) »

« C’est un refrain cynique qui vient pointer du doigt la désinvolture et l’insolence de ces hommes qui n’y voient qu’une danse dont il ne se sentent pas même à l’initiative. Harcèlements, coups, viols, la femme est toujours remise face à un statut ambiguë de victime-coupable. Moi même, je m’aperçois que j’ai pu dire des choses déplacées, qu’aujourd’hui je n’imaginerais pas pouvoir sortir de ma bouche ! Il faut du temps pour déconstruire tout ça, mais puisque la parole semble se libérer, je suis persuadée qu’il y a de l’espoir pour aller vers plus de liberté, d’égalité et de fraternité! Tiens ça me rappelle quelque chose… haha ».

« Bref, en décembre 2015, j’ai rencontré la réalisatrice-peintre Gabrielle Vigneault-Gendron à Montréal. Elles réalisait déjà des courts-métrages très beaux et très sensibles sur les rapports hommes-femmes ou encore sur les troubles féminins. En France, une fois la chanson enregistrée, je l’ai recontactée pour savoir si ça la branchait de mettre cette chanson en image. C’est donc en bravant les tempêtes de l’atlantique grâce à l’ADSL que ce clip est né. Enfin, surtout grâce à l’oeil très fin et la créativité débordante de cette nana incroyable ! ».

Propos recueillis par Eric Guillaud le 29 octobre 2017

Plus d’infos sur Manon Tanguy ici et

26 Oct

Un bout de terre entre les doigts : le nouveau clip engagé de Gabriel Saglio & les Vieilles Pies

Tous ceux qui connaissent Gabriel Saglio savent combien les histoires d’hommes sont importantes pour lui et toujours présentes dans sa musique, dans ses textes. À l’image aujourd’hui de ce clip fraîchement partagé sur les réseaux sociaux, « Un bout de terre entre les doigts » ou l’histoire d’un migrant arrivant à Nantes. Poignant !

Éducateur spécialisé de formation, Gabriel Saglio a grandi dans un milieu familial très militant, ce qui explique peut-être sa sensibilité extrême à la cause des personnes en difficultés sociales et son engagement en tant qu’artiste notamment aux côtés de la CIMADE de Nantes. Dans ce clip au titre déjà très évocateur, « Un bout de terre entre les doigts », il s’empare ici d’un sujet qui lui tient à cœur : le parcours d’un migrant.

« Il a la rage de vivre à bout de bras, la peur au ventre à chaque instant, un bout de terre entre ses doigts, sa terre qu’il quitte sans ses enfants… ». Pour ce titre qui prend aux tripes et serre le cœur, Gabriel Saglio a fait appel à une deuxième voix, africaine, celle de Mamani Keita. Nous lui avons demandé de nous parler de cette très bellle collaboration, de la chanson, du clip et de son prochain album…

© Benjamin Guillement

© Benjamin Guillement

Une nouvelle histoire d’hommes

« Le sort des migrants en France ces dernières années est un sujet qui me touche particulièrement. J’ai notamment été bénévole aux permanences de La Cimade de Nantes. C’est donc naturellement que j’ai souhaité intégré ce morceau écrit par mon frère (Camille Saglio) à mon prochain album. J’ai entièrement remodelé ce morceau et cherché à contacter une grande voix féminine d’Afrique de l’Ouest afin de l’inviter à porter ce duo. Le contact avec Mamani Keïta s’est fait en toute simplicité et après l’avoir enregistré, j’ai souhaité inviter mon frère aîné, Matthieu Saglio, afin qu’il glisse son violoncelle si caractéristique entre les phrases de Mamani. Malgré des enregistrements à deux mois d’intervalle, ces deux là, semblent dialoguer en direct autour de ma voix ! »

Un tournage à Nantes

« J’ai souhaité tourner ce clip à Nantes car c’est ma nouvelle cité d’adoption. Le clip met en valeur quelques endroits caractéristiques de cette ville (les escaliers de Chantenay, les Hangars repeints pour le Voyage à Nantes, le passage Pommeraye, etc…). Cette ville proche de l’embouchure de la Loire correspondait bien à l’appel au voyage qui est véhiculé dans ce morceau. Nantes représente ici le nouveau port d’attache éphémère de cet homme venu de loin ».

Des extraits du documentaire « Nulle part en France » de Yolande Moreau

« Je voulais montrer dans les images, un aspect plus sombre de ce déracinement et des conditions d’accueil en France. C’est alors très difficile de ne pas tomber dans quelque chose de misérabiliste. Je cherchais donc à réfléchir aux images à tourner sans tomber dans ce piège. Après avoir regardé ce documentaire magnifique, j’ai donc contacté Arte et Yolande Moreau sans trop y croire…mais ils ont rapidement répondu positivement… et sans aucune condition. Les images tournées dans les camps de migrants de Calais en janvier 2016 viennent donc montrer la projection plus difficile de ce qui attend certainement cet Homme sur la suite de son parcours ».

Bientôt l’album…

« Le Chant des Rameurs », dont la sortie nationale est prévue pour le 2 février 2018, est un album aux couleurs de l’Afrique. Après avoir cherché dans beaucoup de directions musicales, j’ai décidé cette fois d’assumer un virage africain. J’ai donc mis de côté ma clarinette klezmer pour uniquement chanter entouré de grands noms de ce continent magique : Mamani Keïta (Mali) , Sekouba Bambino (Guinée), Christine Salem (La Réunion), etc… »

Eric Guillaud

Plus d’infos sur Gabriel Saglio ici et . L’artiste sera en concert à la Salle Paul Fort de Nantes, avec Sekouba Bambino et Fanta Sayon Sissoko en invités exceptionnels, le mardi 7 novembre.

16 Oct

H.P.S. : le nouveau clip du duo nantais Des Roses tourné à l’Île-d’Yeu

Des Roses. Derrière ce nom se cache un jeune duo nantais formé par Louis et Suzanne Lemoine, frère et soeur pour la vie. Influencé par des groupes comme Tame Impala, Elliott Smith ou encore The Jesus & Mary Chain mais aussi par l’environnement insulaire de L’Île-d’Yeu, Des Roses délivre une pop rêveuse et mélancolique agrémentée d’une petite touche de psyché. 

Photo de couverture Facebook

Photo de couverture Facebook / © Carla Rondeau

À son actif, deux EP, l’éponyme Des Roses en 2014 et Sideways, Strange Ways en 2016, pas mal de concerts à gauche et à droite, et des clips, tous tournés au bord de la mer. H.P.S. est le troisième du lot. Louis et Suzanne nous en disent quelques mots…

« C’est un clip qu’on a tourné à l’Iphone à l’Île-d’Yeu début septembre. On était juste tous les deux, moi et Suzanne. Notre but était de mettre en images notre quotidien à l’Île-d’Yeu de manière très simple. Nous passons tous nos étés là-bas, on souhaitait donc simplement transmettre ça. On l’a tourné en septembre car on voulait mélanger le coté estival et en même temps automnal voir presque hivernal ».

Plus d’infos sur le groupe ici et Des Roses jouera à Stereolux à Nantes mardi 17 octobre en première partie du groupe Low Roar

Exclu. « Mascarade », le premier clip du jeune projet électro-pop nantais DBStraße

Berlin, une ville qui a toujours fait rêver les musiciens pour son ouverture aux cultures alternatives. C’est là que DBStraße est né, un duo électro-pop intimiste installé aujourd’hui à Nantes. Rencontre avec Doris Abéla et Benjamin Durand à l’occasion de la sortie de leur premier clip, « Mascarade »… 

Photo presse

Avec un nom comme ça, difficile de prétendre jouer de la musique brésilienne ou du rock celtique. Et ça tombe bien, DBStraße n’en a pas franchement l’intention. Son truc à lui, c’est plutôt l’électo-pop tendance minimaliste avec des textes intimistes chantés en français. Doris Abéla et Benjamin Durand ont lancé ce projet à Berlin quand ils s’y sont retrouvés en 2013 et 2014. Et comme les voyages forment la jeunesse et ouvrent l’horizon, ils en sont revenus avec de quoi enregistrer un premier EP, Initial, en écoute ici.

Mascarade est le premier clip du duo, extrait de l’EP Initial. Nous avons demandé à Doris Abéla et Benjamin Durand de nous en dire un peu plus sur sa réalisation, nous en avons également profité pour évoquer avec eux leur musique, leurs influences, Berlin, l’avenir du groupe…

Bonjour Doris et Benjamin, pouvez tout d’abord nous dire un mot de ce clip qu’on découvre aujourd’hui en exclu sur le blog Supersonikk de France 3 Pays de la Loire ?

Lors de notre installation à Berlin, Annabelle Durand (réalisatrice du clip, ndlr) a beaucoup filmé la ville, à travers balades, pérégrinations. Ces images, diffusées en live, sont la matière première du clip et représentent la déambulation d’un personnage. Mascarade décrit un moment d’incertitudes et de possible rupture. La fille doute de ses sentiments, s’interroge. Le garçon la supplie de rester. « Au diable les Parques », maîtresses de notre destin ! Les masques représentent ici les différentes facettes des protagonistes, le fait de jouer un rôle, de se voiler la face. Et puis à l’origine, une mascarade est une fête masquée. Pour le refrain, c’est la symbolique du fil de la vie, qui est utilisée. « Les Parques », ces divinités issues de la mythologie, contrôlent nos destinées: elles nouent, coupent, brûlent le fil. En sera-t-il ainsi une fois de plus ?

Comment est né DBStraße ?

DBStraße est né de notre installation à Berlin en 2013-2014. Le désir de faire un projet chanson au sein de l’univers berlinois. L’EP « Initial » sorti en 2016 a été composé et enregistré à Berlin et s’inspire fortement de cette ville, musicalement bien sûr mais également parce qu’elle sert de cadre à l’histoire racontée au fil des titres de l’EP.

Ce que nous avons pu constater à Berlin, c’est une culture club insatiable, vive, inspirante !

Berlin est encore aujourd’hui un passage obligé pour un groupe d’électro ?

Je ne sais pas s’il existe véritablement un « passage obligé » pour un groupe d’électro… Ce que nous avons pu constater à Berlin, c’est une culture club insatiable, vive, inspirante ! Des lieux variés, déliés de toute contrainte (temporelle notamment)! Des niches musicales aussi, comme le magasin de vinyles Hard Wax. Mais tout ça n’est plus aujourd’hui uniquement l’apanage de Berlin.

Vous y avez entendu quoi, rencontré qui, qu’est-ce qui a pu être déterminant dans votre musique ?

Beaucoup de rencontres: des musiciens de toutes nationalités (un contrebassiste japonais, un violoniste du Honduras, un beatmaker allemand…), des artistes très variés, des programmateurs et des structures. Berlin c’est un peu ça pour nous: un endroit de découvertes, où on a pu oser, tester les choses.

Vous parlez d’électro pop intimiste pour votre musique. En quoi est-elle intimiste ? Que racontent vos textes ?

C’est intimiste dans son propos et aussi dans certains arrangements très épurés. L’EP dévoile une rencontre amoureuse au cœur de la capitale allemande. En vrac, il y est question de nouveau départ (Road Trip), de désir charnel (Athanate), de l’ancien aéroport (Tempelhof), de possible séparation (Mascarade), de solitude (La nuit)…

Quel est l’album qui ne vous quitte jamais en ce moment ?

Silence Yourself de Savages.

Quelles sont vos influences premières ?

Alors, les toutes premières ! Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns et Pierre Bachelet.

Sinon en chanson: Bashung, Dominique A, Michel Cloup,…

Un autre duo nantais, électro-pop comme vous, un nom à consonance allemande comme vous, Das Kino. Vous connaissez ? 

Oui bien sûr qu’on connaît. J’ai rencontré Léa au Conservatoire, en parcours jazz (Doris) et on a suivi le développement de leurs groupes. La langue allemande fait des émules !

Vous avez sorti un premier EP, Initial, en 2016. Et l’album, c’est pour quand ?

L’album n’est pas pour tout de suite. Pour l’instant, on prépare de nouveaux titres, en vue d’un futur EP qui viendra compléter le premier!

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Un beau développement à 5 (4 musiciens et 1 vidéaste), des concerts, une tournée, de nouvelles créations, un public à l’écoute !

Propos recueillis par Eric Guillaud le 11 octobre 2017

Plus d’infos sur le groupe ici et . DBStraße en concert :  le 22 décembre à la Barakason (Rezé), le 30 janvier à La Bouche d’Air (Nantes)

a3852414336_10