03 Nov

Quelques jours avant la sortie de son premier album, HDW partage le bouleversant clip Lulu sur la toile

Il y a des chansons qui vous collent le frisson pour l’éternité ou presque dès la première écoute. Lulu est de celles-ci. Ecrite par le slameur sarthois Alexandre Sepré aka HDW, Lulu rend hommage à sa meilleure amie disparue il y a quelques années, le clip signé Jack Flaag vient de sortir. Juste de quoi nous laisser sans voix…

© Jonas Missaye

© Jonas Missaye

Dans le paysage artistique ligérien, HDW affiche d’emblée sa singularité en croisant trois univers que l’on pourrait croire parallèles, voire opposés, le slam et le hip hop d’un côté avec Alexandre Sepré, le piano classique de l’autre avec Louise Gravez. Le résultat? Un bain de poésie urbaine !

« Lulu, me reconnais-tu ? Je suis le chercheur d’or qui jamais ne dort… » : Cette rime, c’est Lulu qui l’avait soufflée à son ami Alexandre, à charge pour lui de la placer un jour dans un de ses textes slamés. C’est chose faite ici, dans cette bouleversante chanson, aujourd’hui mise en images par le rappeur Jack Flaag avec des montgolfières dans le décor histoire de prendre un peu de hauteur et peut-être de se rapprocher une dernière fois de Lulu. Alexandre nous raconte l’histoire de cette chanson et de ce clip…

Hommage à Lulu

« J’évolue dans la presse et la musique. Mes activités professionnelles m’amènent donc à faire de nombreuses rencontres. Mais je suis quelqu’un d’assez solitaire. J’ai peu de « vrais » amis. C’est pourquoi le décès de Lucie en décembre 2012 a laissé un grand vide dans ma vie. C’est la première personne avec qui je m’étais lié au lycée, elle avait rencontré ma famille, j’avais rencontré la sienne, on a passé beaucoup de temps à traîner ensemble même après avoir pris des chemins différents pour nos études ».

Je suis le chercheur d’or qui jamais ne dort

« Lucie jouait du piano et alors qu’on improvisait un soir chez elle dans son studio, elle a sorti cette rime. « Je suis le chercheur d’or qui jamais ne dort ». J’avais trouvé ça bidon à l’époque. Cependant, j’avais lancé un crowdfunding pour financer un premier disque et elle m’avait dit : « Je suis fauchée mais je veux bien participer si tu cales ma rime dans un de tes textes ». Piqué au jeu, j’avais tenté mais rien de probant n’était sorti ».

« Alors quand sa mère m’a demandé d’écrire quelque chose pour la cérémonie d’enterrement, je me suis dit que non seulement j’allais utiliser cette rime mais qu’en plus je la tatouerai sur mon bras et que j’en ferai un poème dédié à ma meilleure amie ».

Je voulais que les gens connaissent un peu Lucie

« Cela n’avait absolument pas vocation à finir sur un disque mais j’en ai senti le besoin en commençant à bosser sur mon second projet. Je voulais que les gens connaissent un peu Lucie, qu’ils sachent quelle personne drôle et intelligente elle était, à mille lieues des clichés qu’on a parfois sur les jeunes. Elle aurait pu faire de grandes choses. C’était aussi une façon d’achever mon deuil et de lui rendre hommage. Je n’en parle pas dans le morceau mais elle m’a avoué son homosexualité la dernière fois que l’on s’est vu. Cela a été un moment très beau et je me suis senti fier qu’elle m’estime au point de me confier son secret ».

© Charlie Hervier / Tournage du clip

© Charlie Hervier / Tournage du clip

Un clip entre ciel et terre

« J’ai mis un peu de temps à savoir ce que je voulais car je savais que j’allais m’exposer à tous les gens qui avaient connu Lucie. Comme le morceau est déjà très intense à lui tout seul, il fallait ramener un peu de légèreté. Exit donc le tournage dans un cimetière ou autres séquences en larmes. Je crois avoir pensé à la montgolfière en visionnant une vidéo embarquée sur internet. Le compromis était juste et la symbolique intéressante. Une sorte d’envol pour se rapprocher de l’être perdu et lui délivrer un dernier message. Je tenais à ce qu’on filme la préparation du ballon tôt le matin. On a eu la chance d’avoir un grand soleil, ce qui permet de finir sur cette touche lumineuse ».

« Le réalisateur de la vidéo, Ruben Binda plus connu sous le nom de Jack Flaag, a insisté pour que l’on fasse des playbacks face caméra comme si je m’adressais à mon amie et par la même occasion au spectateur. Mon demi-frère Charlie Hervier assurait les prises dans la nacelle tandis que ma collaboratrice Louise Gravez s’occupait de la gestion du matériel : une fois le ballon décollé, il fallait vite ranger pour le suivre de loin en voiture. Ce fut une chouette aventure ».

Un album bientôt dans les bacs

Après quatre ans de travail, Louise et moi sortons un nouvel album piano-voix le 20 novembre intitulé Le Voleur de Couleurs. Il sera disponible en version numérique sur toutes les plateformes de téléchargement habituelles et en version physique ici 

Plus d’infos sur HDW ici

Propos recueillis par Eric Guillaud le 1er novembre 2017

Pour voir et écouter HDW ? Rien de plus simple, la formation sera en concert le 24 novembre pour le festival Bebop au Mans aux côtés de Bigflo & Oli et Nâaman ainsi que le 24 février 2018 dans la même ville pour un concert exceptionnel au cours duquel six autres musiciens les rejoindront sur scène.

Pochette album LVDC