27 Juil

Tournée d’été #3. Festival de Trélazé, Couvre Feu, Tartine Festival… le groupe angevin Zenzile sur la route pour l’amour du dub

S’il ne s’est jamais rien interdit en matière de création, flirtant ici avec le rock, là avec l’électro, c’est bien le dub qui constitue l’ADN de Zenzile. Et le groupe nous le prouve à chaque étape de sa tournée, en attendant la sortie d’un nouvel album « gavé de dub » à la rentrée. Interview…

© Sébastien Perron

Bonjour les Zenzile, comment allez-vous ?

Vincent Erdeven . Salut. Nous allons très bien. Nous sommes super heureux de préparer les dates de notre tournée Dub Unlimited et tout autant impatients de sortir le prochain album 5+1 Zenzile meets Jayree.

Une tournée ça ne s’improvise pas, comment vous y êtes-vous préparés ?

Vincent. Nous passons beaucoup de temps à jouer de la musique donc à enregistrer des idées, des dubs, des chansons… Après avoir bouclé les enregistrements et les mixes du 5+1 à venir, nous avons donc préparé notre nouvelle liste thématique dub mêlant des standards Zenzile, Jamika et Jayree, ainsi que des nouveaux morceaux.

Qu’est -ce que vous appréciez le plus dans une tournée ?

Vincent. La chance de partager notre musique avec notre public et la joie de jouer ensemble, ainsi que tous les moments de convivialité avec tous ceux qui nous accueillent et nous suivent.

Quel est votre dernier concert ?

Vincent. Trélazé Estival. Un chouette festival en plein air gratuit dans notre région. Un super site et des Angevins super motivés.

Comment s’est-il passé ?

Vincent. Très bien. La joie d’être tous les 7 et de proposer notre nouveau set à la maison.

Et le prochain sur la liste ?

Vincent. Le prochain est à Couvre Feu en ouverture de NTM, groupe légendaire: surmotivation.

Pouvez-vous nous raconter votre date la plus folle de ce début d’été ?

Vincent. Peut être la Maroquinerie. Bien que date du printemps, ce fut notre première date avec le retour de Jamika et Jayree. Une Maroquinerie bondée, un gig de 2 heures, un moment parfait pimenté par la joie de tous.

Comment s’occupe-t-on entre deux dates et dans le van ?

Vincent. Chacun de nous s’occupe comme il l’entend (ordi, séries, travail, guitare). Beaucoup de discussions endiablées, de partages et de nombreuses rigolades. Evidemment sur fond de musique dans l’autoradio.

Les tournées, c’est aussi l’occasion de rencontres et de découvertes. En avez-vous une en tête ?

Vincent. En 2012, nous arrivons en festival et découvrons Jayree avec Sax Machine, son groupe de l’époque. Bouleversés par son style, nous lui proposons de nous rejoindre pour Electric soul et la tournée qui s’en suivit. Grand bonheur  !

Quel est le programme pour le groupe après la tournée des festivals ?

Vincent. Tournée d’automne pour défendre notre nouveau disque gavé de dub et bien sur plaisir de reprendre la route pour en découdre.

Merci Vincent, merci Zenzile

Propos recueillis par Eric Guillaud le 27/07/18. Plus d’infos sur le groupe ici

Zenzile sera en concert au festival Couvre Feu à Frossay le 26/08, à Salon de Provence le 27/09, à Forcalquier le 28/09, à Guillestre le 29/09, à Cholet le 6/10, à Saint-Etienne le 11/10, à Ivry-sur-Seine le 12/10, à Saint-Martin-d’Hères le 13./10…

20 Juil

Tournée d’été #2. Art Sonic, Poupet, Les Nocturnes… KO KO MO fait monter la température sur les festivals

Ils n’arrêtent pas les KO KO MO, toujours sur la route, parfois dans les airs et sur les mers, pour rejoindre une scène ici ou ailleurs et livrer un set énergique, du rock à l’état pur, le sourire en plus. Ils sont comme ça les KO KO MO, simples et généreux, intègres et proches des gens. Leur deuxième album est en préparation mais c’est sur une scène qu’il faut avant tout les découvrir. Interview…

© Jean-Marie Jagu

Bonjour les KO KO MO, comment allez-vous?
K20. Bonjour… Et bien tout va pour le mieux dirons nous. Tout va bien pour nous.

Une tournée ça ne s’improvise pas, comment vous y êtes-vous préparés?
K20. Tu sais, nous pouvons dire que nous sommes toute l’année en tournée et ça nous va bien, nous n’avons pas trop de pauses, surtout en ce moment car nous sommes en même temps en train de fabriquer notre deuxième album.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans une tournée?
K20. Etre ensemble surtout, car parfois pour un show d’une heure, nous faisons 1000 heures de route, mais on adore ça et ça nous laisse le temps de se raconter nos vies et de dire des conneries. Mais il y a aussi les superbes rencontres que nous faisons, des artistes, des techniciens, les découvertes et le public qui est différents à chaque fois.

Quel est votre dernier concert ?
K20. Notre dernier concert c’était Une nuit en Muscadet pas très loin de chez nous à Mouzillon, avec Massilia et Les Wampas.

Comment ça s’est passé ?
K20. Tout s’est bien passé, bel accueil « comme d’habitude », nous étions aussi heureux de jouer à quelques kilomètres de chez nous, ce qui a permis à beaucoup de Nantais de venir nous voir sur scène. Et on adore.

Et le prochain sur la liste ?
K20. Le prochain concert c’est ART SONIC avec Damso – The Blaze Pleymo… Un super festival, puis Le Grand Festival avec Gauvain Sers – Hyphen Hyphen… et le festival de Poupet avec Shaka Ponk, une belle mini tournée pour cette semaine.

Pouvez-vous nous raconter votre date la plus folle de ce début d’été ?
K20. Nous ne voulons pas faire les chauvins, mais comme nous ne jouons pas souvent chez nous, cette fameuse date du 30 Juin dernier à Nantes pour « La Nuit du Van » à été vraiment folle et inoubliable pour nous, c’était juste dingue.

Comment s’occupe-t-on entre deux dates ? Et l’ambiance dans le van ?
K20. L’ambiance dans le van est toujours parfaite, nous ne sommes que trois sur la route et toujours de bonne humeur, donc tout va bien. Et en ce moment entre chaque date, c’est des sessions pre prods car nous sommes sur notre deuxième album et ça prend du temps.

Quel est le programme pour le groupe après la tournée des festivals ?
K20. Et bien une petite surprise à la rentrée et les enregistrements et finitions du deuxième album… Le reste c’est secret;)

Merci K20, merci KO KO MO. Propos recueillis par Eric Guillaud le 20 juillet 2018

Plus d’infos sur le groupe ici

KO KO MO sera en concert au Festival Art Sonic à Briouze le 20/07, à Saint-Pierre-de-Chartreuse le 22/07, à Poupet à Saint-Malo-du-Bois le 24/07, à Trebur le 27/07, à L’Île-aux-Pies le 28/07, aux Nocturnes à Saint-Brieuc le 3/08…

19 Juil

Tournée d’été #1. Poupet, Paléo Festival, Les Vieilles Charrues, Les Escales… Inüit sur tous les fronts

Ils n’ont pas attendu de sortir un album pour faire parler d’eux. Leur ADN, c’est la scène et ils vont l’arpenter tout l’été, depuis Poupet jusqu’aux Vieilles Charrues, en passant par le Paléo Festival ou Beauregard. De quoi se mettre en condition pour la rentrée qui s’annonce mouvementée pour les Inüit. Interview…

Inüit à Poupet 2018 © MaxPPP – Marc Ollivier

Bonjour les Inüit, comment allez-vous ?

Simon. Salut! En pleine forme! Nous sommes sur la route en ce moment direction la Suisse pour le Paléo Festival.

Une tournée ça ne s’improvise pas, comment vous y êtes-vous préparés ?

Simon. Nous sommes un groupe vraiment basé sur le live au départ. Nous avons toujours voulu être sur scène ensemble. Nous composons tous dans Inüit et formons une sorte de famille. Le moment de la scène, c’est vraiment une invitation pour les gens à nous rejoindre. La tournée, d’une certaine manière, nous la « préparons » depuis la formation même du projet.

Qu’est -ce que vous appréciez le plus dans une tournée ?

Simon. Cette réponse sera certainement différente pour chacun d’entre nous. Certains préféreront le moment où nous jouons sur la scène, d’autres les moments plus calmes où nous pouvons nous retrouver un peu seul, ou à l’inverse les moments de déconne globale.

Je ne pense pas me tromper en disant qu’aucun de nous préfère le fait d’être dans le camion pendant des heures et des heures et des heures … Mais c’est ce qui fait aussi le charme du truc. 🙂

Quel est votre dernier concert ?

Simon. Nous étions au Festival de Poupet en Vendée la semaine dernière et, juste avant, au Festival Beauregard en Normandie.

Comment ça s’est passé ?

Simon. Très bien, l’ambiance était très cool. A Beauregard, nous avons joué en après-midi, pourtant il y a eu des milliers de personnes devant la scène. C’était vraiment plaisant!

Et le prochain sur la liste ?

Simon. Paléo Festival en Suisse demain, le Grand Son à Saint Pierre de Chartreuse samedi et les Vieilles Charrues dimanche ! Nous serons aussi aux Escales à St Nazaire le 28/07 ;).

Pouvez-vous nous raconter votre date la plus folle de ce début d’été ?

Simon. Certainement Beauregard. C’était vraiment une date cool. Nous n’avons jamais eu autant de personnes devant nous! C’était grisant de dingue.

Comment s’occupe-t-on entre deux dates ? Et l’ambiance dans le van ?

Simon. Ça dépend de chacun. Lorsque nous pouvons rentrer un peu à la maison, certains produisent des morceaux pour d’autres projets, d’autres sont plus vacances, d’autres composent pour eux ou pour le groupe …

L’ambiance dans le van est assez tranquille, on commence à être vraiment habitués à être ensemble dans cet espace clos.

Les tournées, c’est aussi l’occasion de rencontres et de découvertes. En avez-vous une en tête ?

Simon. Complètement! On rencontre pas mal de monde, on croise beaucoup de groupes et on voit des paysages de dingue.

Mmmh, certainement la rencontre avec Arold. C’est le nouveau directeur de l’Alliance Française à Porto-Viejo en Equateur. Nous y étions il y a quelques semaines, c’est un gars de ouf! Il s’était mis en tête d’organiser un festival tout seul à l’autre bout du monde. Il a 23 ans, a déjà parcouru le monde et fait des trucs de malade. C’était bien cool d’écouter son histoire.

Quel est le programme pour le groupe après la tournée des festivals ?

Simon. Nous sortons notre premier album le 12 Octobre prochain sur le label Cinq 7. Pas de vacances de prévues, simplement des semaines de résidence pour préparer le prochain show et la prochaine tournée. Nous serons d’ailleurs dans la région pour la release de cet album le 24 Novembre à Stereolux à Nantes, et les places sont déjà en vente !

Merci Simon, merci Inüit

Plus d’infos sur le groupe ici

Inüit sera en concert au Paléo Festival le 20/07, au Grand Son à Saint-Pierre-de-Chartreuse le 21/07, aux Vieilles Charrues le 22/07, aux Escales à Saint-Nazaire le 28/07, à Niort le 16/08, à Muzillac le 18/08, à Grenoble le 8/09, à Saint-Herblain le 14/09, à Paris La Maroquinerie la 15/10, à Rodez le 2/11, à Villefranche-sur-Saone le 17/11, à Nantes le 24/11 pour la release party, à Dijon le 30/11..

19 Juin

Cancer : le nouveau clip de San Carol

On n’avait plus entendu parler de lui depuis fin 2016, même son compte Facebook était resté bloqué au 22 novembre de cette année-là après une série de concerts à Austin Texas, mais c’était pour la bonne cause. San Carol était en studio pour l’enregistrement de son nouvel album Houdini. Le groupe angevin nous en donne un avant-goût aujourd’hui avec le titre Cancer mis en images par Nathan Houée…

San Carol © Fred Lombard

Nous avions rencontré Maxime Dobosz, aka San Carol, en mars 2016, une interview à retrouver ici. Le projet angevin venait d’être sélectionné iNOUïS du Printemps de Bourges après deux albums qui avaient imposé dans le style krautrock, La Main Invisible (Ego Twister Records) et Humain Trop Humain (Gonzaï Records). Depuis, il y a eu ce fameux concert à Bourges puis une mini tournée au Texas et puis… plus rien. Silence radio.

« On a eu l’occasion de faire pas mal de trucs cools comme de faire partie de la sélection des Inouis du Printemps de Bourges en 2016, jouer au festival Europavox en 2015, faire des premières parties hypers importantes pour moi (The Soft Moon, Turzi et Blackstrobe, le projet rock electro d’Arnaud Rebotini) notamment) et de jouer à Austin, Texas fin 2016, une expérience exceptionnelle qui nous a fait beaucoup apprendre et relativiser, en plus de faire des rencontres essentielles. Nous sommes silencieux depuis fin 2016 et notre retour d’Austin car nous sommes rentrés en studio et je souhaitais ne me concentrer que sur ce prochain disque, me détendre et calmer mes angoisses inhérentes à la musique. »

« Nous avons enregistré Houdini fin 2016 et début 2017 avec Raphaël d’Hervez du groupe Pégase et auparavant de Minitel Rose. Nous avons composé en groupe à base de simples guitare/voix et piano/voix avant d’arranger tout cela ensemble, en assez peu de temps pour conserver une urgence et les émotions des premiers essais. Je suis resté fidèle à ma ligne de conduite de San Carol, celle de faire une pop que j’estime différente, à la fois classiciste et expérimentale, surtout sans barrière et compromis. Mon influence principale est Bowie, je ne vaux pas même son plus petit orteil mais j’essaie de reproduire sa démarche musicale (celle par exemple de sa trilogie berlinoise ou le krautrock inconnu d’Allemagne prenait une dimension populaire à travers la voix de Bowie). »
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Le clip
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« Ce clip du morceau Cancer issu de ce nouvel album a été réalisé par notre ami Nathan Houée, monté par Clémentine Bartaud (des groupes Tiger Lion et La Houle) et avec notre ami Shaun Shawnerson comme acteur. C’est un des premiers morceaux composés pour l’album et l’un des plus compliqués à finir ».
Cancer, un morceau qui parle des angoisses

« Cancer parle de mes angoisses existentielles. Je suis une personne hyper anxieuse même si je suis le premier à faire le con quitte à soûler tout le monde, mais intimement je suis assez névrosé. Comme beaucoup de musiciens ayant des aspirations à être écouté je pense. On vit constamment en trébuchant sur une scie à dent émotionnelle dont les pics sont très hauts, mais les creux au moins aussi bas. D’autant que je ne me vois pas faire autre chose que de la musique, je me sens profondément inadapté ailleurs malgré le fait que j’ai toujours travaillé dans bien des métiers différents. Je reste connecté au « monde réel » comme ça et j’évite de partir en vrille je crois. Cancer raconte tout cela, la peur de l’échec voir le constat d’échec tout en ne pouvant pas arrêter, de la nécessité de se renouveler malgré ces angoisses dont on ne peut se débarrasser, qu’il y ait des hauts ou des bas. »

« Mais étonnement, même si tout cela n’est pas bien gai, je ne vois pas ce morceau et ce qu’il raconte comme quelque chose de déprimant ou complaisant, j’en retiens surtout le fait d’en parler à cœur ouvert et de continuer à avancer, faire des choses nouvelles car finalement ces angoisses, elles font découvrir et essayer de nouvelles choses. Essayer, trébucher, essayer de nouveau en somme. Globalement cet album m’est hyper intime. »

San Carol, projet solo ou véritable groupe ?

« Même si San Carol reste mon projet, pour Houdini, le groupe a eu une place primordiale en termes d’arrangement, de composition, d’ambiance. Je compose les mélodies, les suites d’accords, je m’occupe de la direction artistique (Raphaël d’Hervez qui a produit l’album a eu un rôle hyper important là dessus), je fais le chef d’orchestre. Les gars ont composé des parties, gimmicks qui font vraiment l’identité des morceaux et leur couleur. C’est un projet solo par essence, mais ça reste un vrai groupe d’amis qui fument, boivent ensemble et accouchent ensemble au studio. Ce n’est pas une dictature. »

Le groupe est aujourd’hui constitué de Stw, Nerlov et Simon qu’on a pu apercevoir dans VedeTT, Eagles Gift, Lemon Queen et Sheraf…

Propos recueillis par Eric Guillaud le 6 juin 2018

Plus d’infos sur San Carol ici et . Le groupe sera en concert à…

06 Juin

INTERVIEW. Degree : l’électro folk dans le sang

Quand un artiste que vous entendez et voyez pour la première fois parvient à vous coller des frissons et vous emmener loin, c’est que de toute évidence il se passe quelque chose. Quelque chose de l’ordre du talent. Le Nantais Degree n’a que 19 ans et quatre ou cinq concerts au compteur mais déjà une maturité musicale qui devrait lui assurer un bel avenir. Il revient du festival de Bourges où il a fait salle comble et croule depuis sous les propositions et les projets. On fait le tri avec lui. Interview…

À seulement 19 ans, Grégoire Dugast, alias Degree, aurait de quoi perdre contact avec la réalité tant tout se bouscule autour de lui depuis quelques semaines. Mais ce jeune étudiant en Design, inscrit en première année à Nantes, compte bien garder les pieds sur Terre et simplement profiter de ce qui lui arrive.

Sélectionné iNOUïS du Printemps de Bourges pour les Pays de la Loire en 2018, lauréat du prix Nouvelles Scènes Music Machines 2018 avec Les Inrocks… en seulement trois ans de travail seul dans sa chambre et cinq concerts à l’heure où sont écrites ces quelques lignes, Degree a su s’imposer avec une musique qui mélange le folk et l’électro, les sonorités digitales et organiques, la mélancolie et l’optimisme. Rencontre…

Peu de gens vous connaissent pour le moment. Comment vous présenteriez-vous en quelques mots ?

Degree. Degree est un projet folk et électro qui s’appuie sur des sons à la fois synthétiques et organiques, un son assez sombre avec des batteries qui poussent à la danse, et toujours une touche de mélancolie.

Cette mélancolie qui semble vous coller à la peau et à la voix, d’où vient-elle ? 

Degree. C’est vraiment très naturel. J’ai commencé la musique en apprenant la guitare il y a six ans. J’ai composé sur cette guitare dont je me servais comme un fourre-tout sentimental, avec plus souvent des sentiments de tristesse. Voilà mes fondements, ce qui fait qu’aujourd’hui je suis plus à l’aise sur une composition mélancolique.

Côté voix, vous avez un timbre vraiment particulier. Comment l’avez-vous travaillé ?

Degree. Je n’ai jamais travaillé ma voix, c’est venu comme ça. C’est peut-être fonction de ce que j’écoute, des artistes comme James Blake ou Ben Howard. Tous les deux ont des voix qui tendent à la fausse note et apportent un aspect mélancolique.

Comment vous est venue cette idée de mélanger le folk et l’électro, d’unir une guitare sèche à des synthés et des machines ?

Degree. Comme je le disais précédemment, j’ai commencé à composer avec une guitare, ensuite je me suis tourné vers le piano, ça restait très acoustique. Mais j’écoutais aussi beaucoup d’électro et quand j’ai pu acquérir un ordinateur, là directement je me suis mis à faire des structures qui allaient marier mes compositions très sèches avec cette basse très électro. Et le mariage des deux s’est fait de fil en aiguille.  je ne me suis pas dit que j’allais faire de l’électro avec de la folk ou de la folk avec de l’électro, ce sont des sonorités qui me correspondent et que je veux garder.

Quelles sont vos principales influences ?

Degree. Mes influences majeures sont Leonard Cohen ou David Bowie mais aussi des artistes plus jeunes, de ma génération, des gens comme Jack Garratt ou Woodkid qui ont les mêmes références que moi mais aussi leur propre univers.

Vous êtes encore dans la période de tous les premiers. Premier concert, premier festival, premières interviews… Comment vivez-vous tout ça ?

Degree. Je le vis bien. Certes je ne suis pas encore très à l’aise, je découvre le milieu mais ça fait vraiment plaisir de se dire qu’il y a de l’intérêt pour le projet et que ce que je faisais hier tout seul dans ma chambre, à parfois agacer mes parents, peut aujourd’hui intéresser les gens.

Vous avez été sélectionné Inouïs du printemps de Bourges. Vous y avez joué le 26 avril, il y a environ un mois. Comment s’est déroulé le concert ? Pas trop de pression?

Degree. Super, beaucoup de stress avant parce que c’était une salle pleine de professionnels, c’est le genre de concert qui marque une carrière ou du moins qui peut lancer une carrière. C’était le quatrième set de ma vie, alors forcément il est encore améliorable et je l’améliore à chaque fois. Bourges n’était pas forcément le meilleur mais les retours ont été bons. Ce qui veut dire que les erreurs que je pensais majeures ne sont pas aussi importantes que ça.

Qu’en attendiez-vous et quelles ont été finalement les retombées ?

Degree. En tant que fan de festival, j’étais super content de pouvoir écouter et rencontrer des artistes que j’admire depuis très jeunes, c’était comme passer de l’autre coté de la barrière. Ça, c’était déjà dingue ! Ensuite, j’y allais pour défendre mon projet et rencontrer des pros qui pourraient être intéressés et désireux de construire une équipe autour. J’ai eu beaucoup de contacts, j’ai enchaîné plusieurs rendez-vous, j’ai rencontré beaucoup de personnes, des majors, des labels indépendants, des tourneurs… J’ai même tendance à m’y perdre mais je suis bien accompagné par Trempolino. Ils sont à mon écoute, ils me disent vers où me diriger, les chemins à éviter. Pendant un an, ils vont ainsi m’accompagner.

tu vois en face de toi des nuages de rêves et tu te dis que si tu sautes, soit tu voles en plein dans le rêve, soit tu tombes

On sent que gérer l’après Bourges n’est pas forcément facile…

Degree. Oui, c’est un peu en bord de falaise, tu vois en face de toi des nuages de rêves et tu te dis que si tu sautes, soit tu voles en plein dans le rêve, soit tu tombes. Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui m’arrive, c’est incroyable. J’ai une chance énorme et en même temps ça fait un peu peur, c’est le moment de faire des choix décisifs qui vont m’engager sur plusieurs années.

Comment fait-on pour garder les pieds sur Terre. la famille ?

Degree. Oui. La famille, les amis beaucoup. Après, je ne suis pas quelqu’un qui part en vrille dès qu’on lui dit des choses assez folles. Souvent, je ne les capte même pas. Et tous les soirs, je retourne dans ma petite chambre avec mon ordi. Rien ne change au final…

Vous connaissez du monde dans le milieu de la musique ?

Degree. J’ai surtout la chance d’avoir un musicien célèbre dans ma famille, c’est 20syl, mon oncle. Quand j’ai commencé à faire de la musique, il m’a passé un vieil ordi à lui. J’ai commencé à lui envoyer des sons, il m’a fait des retours, m’a donné des conseils.

ll en pense quoi de tout ça 20syl ?

Degree. il est très content mais me dit de prendre mon temps, il me calme, il me réconforte. on est en contact assez régulièrement.

Et demain ?

Degree. Demain, j’adorerais sortir un premier EP bien réalisé. Sans trop me projeter, je dois prendre les choses comme elles viennent. j’ai des concerts à venir et notamment une énorme date, le festival Fnac Live du 5 au 7 juillet où je jouerai devant 15000 personnes. Ça va être complètement dingue!

Merci Degree. Propos recueillis par Eric Guillaud le 31 mai. Plus d’infos sur l’artiste ici

15 Mai

EXCLU. Secrets Seeker, le nouveau clip du groupe angevin The Mirrors

La légendaire douceur angevine serait-elle propice à l’émergence des groupes rock les plus enfiévrés ? On vous parle régulièrement sur ce blog de The Blind Suns, voici aujourd’hui The Mirrors et son clip Secrets Seeker à découvrir en urgence et en exclu ici et maintenant. C’est parti…

© Fred Lombard

À bien regarder cette photographie de Fred Lombard, le boss de l’excellent site d’info rock indiemusic, on pourrait les imaginer doux comme des agneaux. Et ils le sont. Mais donnez leur des instruments, une guitare pour Sarah Nadifi, une batterie pour Corentin Bossard, et nos deux agneaux se métamorphosent aussi sec en fauves assoiffés de rythmes sauvages et de riffs sanguins, un condensé d’énergie, de brutalité et de mélodies imparables qui vous imprègnent le corps et l’esprit pour l’éternité ou presque. 

Formé en 2011 du côté de Cholet, où Sarah et Corentin fréquentent un temps le conservatoire, The Mirrors rejoint Angers, le projet y trouve sa forme définitive, un duo guitare/batterie à la White Stripes mais inversé, elle à la guitare et au chant, lui à la batterie. Je m’arrête là avec les comparaisons, The Mirrors a trouvé son style propre, il fait aujourd’hui partie de l’équipe Espoir du Chabada, une référence !

À leur actif, pas mal de concerts notamment en première partie de The Limiñanas, et trois EP dont le dernier What’s my brain’s brain? a tout juste un an. Secrets Seeker est l’un de ses cinq titres, « c’est un peu notre morceau préféré autant sur disque que sur scène… », nous confient Sarah et Corentin, « et c’est un morceau que les gens retiennent ».

Il était donc essentiel pour nos deux musiciens de mettre des images sur cette chanson. Le clip réalisé par SpireProd nous convie à une petite balade nocturne en forêt. On admire et on se retrouve après avec Sarah et Corentin pour faire la lumière sur leurs intentions…

« Le titre Secrets Seeker dégage un univers très nocturne et une partie du texte réfère à des souvenirs précis qui se sont déroulés la nuit. C’était donc naturel de chercher ce monde assez sombre et mystérieux dans les images du clip.

On ne voulait pas établir un scénario de A à Z, on voulait plutôt axer les images sur les sensations et les effets, créer une atmosphère générale sans définir un fil conducteur ou une histoire précise. On s’est pas mal inspirés de clips de rap, c’est ce qui nous a donné des idées pour le montage. SpireProd, l’Angevin qui a réalisé le clip a directement été sur la même longueur d’ondes et on s’est très bien compris sur cette volonté et sur ce que l’on imaginait du résultat final.

L’idée de rajouter des sous-titres nous est venue dès le début, elle fait partie de ce concept de ne pas créer de synopsis mais plutôt de viser un résultat visuel et esthétique. Les sous-titres n’ont pas de phrases en commun avec les paroles, mais ils sont bien entendus liés au thème du morceau : la folie, la frustration qui découlent de la naissance du désir et de l’attachement immédiat. Cela nous a permis de pousser l’émotion encore plus loin et depuis un angle particulier. Comme les paroles expriment concrètement les émotions à la première personne, on voulait illustrer ces ressentis par la réalité scientifique de ce qui se passe en nous lorsque ces émotions surgissent. On a d’ailleurs appris des choses en rédigeant tout ça ! Seule la toute fin des sous-titres est issue du souvenir qui a inspiré les paroles du refrain de ce morceau…

Le tournage s’est déroulé dans une forêt à 20 minutes d’Angers, de 21H à 4H une nuit d’avril. On a eu de la chance : très peu de pluie et une température qui aurait clairement pu être pire. SpireProd a beaucoup joué sur l’utilisation des lumières, les effets de mouvements. La forêt était assez riche et il y avait plein d’endroits différents à exploiter, depuis les bois avec des troncs assez resserrés jusqu’à des espaces beaucoup plus sauvages en passant par une petite mare et une cabane qui nous a pas mal servis (et la rencontre de plusieurs salamandres magnifiques).

C’est en quelque sorte un clip à double lecture. Il y a la lecture de l’image en elle-même et la lecture des sous-titres ; les deux lectures se rejoignent évidemment, mais doivent s’apprivoiser une par une ».

Propos recueillis par Eric Guillaud le 10 mai 2018

Plus d’infos sur The Mirrors ici et . Le groupe sera en concert le 17 mai à Osnabrück (Allemagne), le 18 mai à Dour (Belgique), le 19 mai à Compiègne, le 8 juin à Nantes, le 13 juin à Toulouse, le 14 juin à Marseille, le 15 juin à Imperia (Italie), le 17 juin à Lise (Italie), le 23 juin à Mayenne, le 20 juillet à Saint Julien en Genevois, le 28 juillet à La Chapelle Saint Florent…

19 Avr

INTERVIEW. Cachemire, le rock’n’roll made in Nantes

Ces quatre-là ont une obsession dans la vie : le rock’n’roll ! Et de fait, Freddy, Seb, Sven et Farid n’ont pas formé Cachemire en 2012 pour nous jouer des sérénades, des cantiques ou de la musique péruvienne. Leur truc à eux, c’est l’énergie, les décibels, les riffs endiablés, les basses qui bombardent, le rock quoi, le vrai. Ils sortent leur deuxième album Qui est la punk? début mai. Signe particulier :  ils chantent en français…

© François Crampon

Ils font du rock’n’roll et chantent en français ? Oui et ça ne risque pas de changer de si tôt. C’est leur marque de fabrique. Ça tombe bien parce qu’ils ont des choses à raconter. Ils vous le prouveront dès samedi 21 avril à la Barakason à Rezé où ils donneront un concert avec Archimède, concert malheureusement complet. Mais pas d’affolement, d’autres dates se profilent notamment dans la région.

En attendant de les retrouver tous sur scène, Freddy, guitariste et chanteur, nous a accordé quelques minutes pour nous parler du groupe, de l’album, de l’actu, de la bière et même des brebis égarées…

Six ans d’existence, bientôt deux albums, pas mal de concerts, des clips survoltés, une participation exceptionnelle de Dick Rivers et Didier Wampas à l’un d’entre eux. Tout va bien pour Cachemire ?

Freddy. Tout va bien, oui… et non ! On en veut toujours plus, encore et encore mais il faut avouer que cette aventure est extrêmement riche sur tous les plans ! Cachemire est une famille et c’est le pied d’avancer avec cette équipe. Ce projet est toujours en évolution, qu’est-ce que c’est bon ! Surtout que le meilleur reste à venir avec ce nouvel album.

Justement, comment vous sentez-vous à quelques jours de la sortie de ce deuxième album ? Plutôt calme et tranquille ou complètement nervous breakdown?

Freddy. Excités, surexcités ! Nous sommes très fiers de cet album qui nous ressemble à 200%. On a mis 2 ans à l’écrire, 2 ans comme des loups en cage qui ne demandent qu’à exprimer tout ça sur scène. Si Cachemire existe, c’est surtout pour le live… repartir sur la route à la rencontre du public, on attend que ça !

Qui est la punk ? est le titre de ce deuxième album. Mais qui est la personne en photo sur la pochette ? Une punk tardivement convertie ?

Freddy. Ce n’est pas une personne mais un personnage, une icône qui symbolise une génération. Mamy Germaine est le fil conducteur de cet album : protectrice, drôle, choquante, prévenante, etc… elle regarde le monde et nous le conte. C’est notre mamy à tous !

 

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, ils sont très peu nombreux certes, vous faîte du rock’n’roll en français. Ce n’est pas un peu dépassé tout ça ?

Freddy. On fait ce que l’on aime et qui nous aiment nous suivent. Je ne pense pas qu’un style (musical, vestimentaire ou autre) soit dépassé s’il est fait avec sincérité et passion.

Quelles sont vos influences directes ?

Freddy. L’actualité… On bouffe de l’info et la musique se compose toute seule. Cela dit raisonnent dans nos têtes des titres de The Hives, des Stones, des Ramones, de Téléphone, Serges Gainsbourg, Richard Gotainer par exemple.

On dit de certaines personnes qu’il vaut mieux les avoir en photo qu’à table. Et vous ? Mieux vaut vous entendre en album qu’en concert ou l’inverse ?

Freddy. Les 2 ! Les textes en français vous imposent une bonne bière assis dans un fauteuil le livret à la main. Le son est fait pour le live ! Chaque concert est unique, j’adore l’interaction avec le public et introduire les morceaux en fonction de l’actu du moment.

On l’a entendu dans votre album précédent, on l’entend dans celui-ci, chanter en français vous permet d’aborder l’actu du monde, de dénoncer ou de réagir à certains événements. Quelle actu vous inspire, vous révolte ou vous fait marrer en ce moment ?

Freddy. La robotisation du monde liée à la politique et la religion… On (les médias) nous montre ce qui fait vendre, ça marche, ça devient presque crédible et ça fait peur ! Tous ces sujets m’inspirent, me révoltent ou me font marrer. Nous sommes plus dans le second degré que la révolution anarchique avec Cachemire mais l’humour permet de piquer des zones sensibles aussi.

On vous dit aussi brasseur, c’est quoi cette histoire ?

Freddy.  La bière se vend beaucoup plus que les CD aujourd’hui, on est d’accord ? Alors on s’est dit que ce breuvage pouvait diffuser notre musique d’une autre manière. Le streaming légal ou illégal (je ne fais pas trop de différence vu ce que les artistes gagnent financièrement) incite le public à n’écouter que LE single du groupe. C’est une culture du tube qui détruit la créativité. En achetant un pack de Fuck! Baby, 5 titres de Cachemire sont offerts. Ça permet d’en écouter plus ! On s’invite chez les gens… buveurs de bonne bière.

Cela dit , nous ne sommes pas brasseur. La brasserie Mélusine à Chambretaud le fait pour nous et le fait très bien ! Nous nous sommes liés d’amitié avec Laurent Boiteau (PDG de Mélusine) et on avance ensemble sur ce projet. Ça sera peut-être notre futur Eddy Barclay, qui sait ?

Si je vous laisse le choix entre jouer du rock’n’roll toute votre vie et tout abandonner pour élever des brebis à Notre Dame des Landes, vous choisissez quoi ?

Freddy. Elever (que dis-je ? Eduquer) des brebis et leur faire (re-faire) apprécier le rock’n’roll pour la vie.

Merci Freddy, merci Cachemire

Propos recueillis par Eric Guillaud le 18 avril 2018. Plus d’infos sur le groupe ici. Cachemire sera en concert le 21 avril à Rezé (complet), le 19 mai à Gesvres, le 26 mai à Prinquiau, le 9 juin à Mont-de-Marsan, le 16 juin à Nantes, le 23 juin à Les Moutiers, le 7 juillet à Coux-et-Bigaroque, le 14 juillet à Guérande…

06 Avr

NOUVEL ALBUM. The Blind Suns prend le large !

Il n’y a pas que les éoliennes à être offshore dans notre région, le nouvel album du groupe angevin The Blind Suns, dans les bacs le 20 avril, nous entraîne vers des rivages lointains pour un déferlement de rock’n’surf revigorant. Interview…

Pour faire branchés dans vos prochaines soirées, ne dites plus « j’adore les Scarlet » mais dites « I love The Blind Suns« . De ces deux projets lancés par le duo de choc Dorota Kuszewska / Romain Lejeune, le deuxième a définitivement pris l’ascendant. On y trouve le même esprit rock, garage pour Scartlet, surf et psyché pour The Blind Suns, mais surtout une identique puissance créatrice qui ne s’arrête pas à la musique. Photos, clips, pochette d’albums… rien n’est laissé au hasard. Le signe d’un grand groupe.

Avant que son actualité ne prenne un sérieux coup d’accélérateur avec la sortie du magnifique album offshore le 20 avril et le début d’une tournée française, nous avions quelques petites questions à poser au groupe. C’est la chanteuse d’origine polonaise Dorota qui s’y est collée… un peu jetlaguée.

Bonjour Dorota, vous revenez des Etats-Unis, notamment d’Austin où se tenait le festival SXSW. Comment se sont déroulés ces quelques jours et notamment les concerts que vous avez pu y donner ?

Dorota. Austin est devenue notre nouvelle ville d’adoption, c’est déjà la quatrième fois qu’on s’y produit dont la troisième fois de suite au festival SXSW. Il y a un public national et international qui s’y déplace mais on commence surtout à avoir une belle reconnaissance locale, autant côté public que musiciens et médias/pro locaux, c’est vraiment top. On sent beaucoup de bienveillance à l’égard de notre projet là-bas. On a hâte d’y retourner encore et encore.

La revue Hot Press vous a qualifié de groupe le plus sexy du SXSW 2018. Ça doit faire plaisir non ?

Dorota. Clairement. L’année dernière, on avait déjà eu de supers papiers, comme dans le magazine revue.ca par exemple. Cette année on aura, je l’espère, beaucoup de chroniques suite au festival car on a eu de supers retours après les concerts.

Avez-vous eu le temps de découvrir d’autres groupes ? De faire des rencontres ?

Dorota. Pas beaucoup non, on s’était laissé des jours off cette année pour aller voir des concerts et profiter. Mais dès le premier jour, on a eu de chouettes propositions de dates sur les jours laissés libres qu’on a bien sûr acceptées 🙂

Comment revient-on de là-bas ? Gonflés à bloc j’imagine ?

Dorota. Physiquement, c’est très éprouvant, entre le jetlag, la logistique pas toujours évidente et le rythme concerts + fêtes assez effréné. Mais bizarrement, à chaque fois, on revient plus en forme que quand on part. Gonflés à bloc, c’est clair, et avec une cure de soleil et un beau bronzage en prime, ça joue sur le moral !

Que représentent les États-Unis pour vous ? Vos influences majeures ne viennent-elles pas de là ?

Dorota. J’ai grandi dans une Pologne post-communiste, tout dans mon enfance et la musique en particulier regardait vers les USA, la grande majorité de nos influences vient de là-bas c’est vrai. Depuis 10 ans, on évolue en France, mais qui sait à l’avenir, des green cards peut-être ?

https://youtu.be/H5S3unl7N8M
Des influences musicales mais aussi cinématographiques, on le sent dans votre musique, on le sent aussi dans vos clips…

Dorota. Oui c’est clair qu’on aime penser notre musique avec des images en tête dès la composition. Et là-dessus, notre collaboration avec Benoit Aubert, notre vidéaste presque attitré, joue beaucoup, il est très influencé par les films de sci-fi des années 80 comme Spielberg ou Carpenter. On a déjà réalisé « Rockerfeller », « Personal Way Of Love » avec lui et récemment « Ride » qui est sorti le mois dernier. On a juste tourné notre nouveau single « Brand New Start » avec lui à Austin la semaine dernière, ça promet des images à couper le souffle ! On a aussi eu la chance d’avoir nos titres sur des campagnes de pub comme Kost ou au cinéma pour le film l’embarras du choix avec Alexandra Lamy l’an dernier. Notre objectif ? Signer la bande son d’un Tarantino ! Quoi ? On a pas le droit de rêver ?

Quel album et quel film tournent en boucle sur vos platines en ce moment?

Dorota. L’album Oceansoft de nos copains Wonderbitch, ça n’a rien à voir avec ce qu’on fait, ça peut faire un peu kitsch à la limite du mauvais goût mais ça fait du bien, on assume et on vous encourage à découvrir. Un film ? Sailor et Lula ! Cette idée de fuite sauvage avec la carte postale USA, c’est trop beau. Et puis Lynch c’est notre numéro 2 après Tarantino.

Une tournée américaine, une tournée française dans la foulée et donc un nouvel album, Offshore. Pourquoi ce titre ?

Dorota. Le vent Offshore c’est le vent parfait pour former une vague, c’est déjà un clin d’œil à notre côté « surf music » mais la traduction c’est surtout « au large » et ça accompagne le thème commun de tous les titres de l’album : cette idée de partir, s’échapper mais pas fuir, en voyage ou tout simplement changer de vie, prendre des risques, vivre ses rêves, ne pas se laisser aliéner par quoi que ce soit, un quotidien ou des attaches qui nous tirent vers le bas. C’est ce qu’on a toujours essayé de faire au sein de nos projets musicaux et en dehors, et on a envie de le faire partager. Rien que les titres des morceaux en sont la traduction : Brand New Start, Ride, Boundaries, Texas Sly, Astral Flight etc.

Que ce soit avec Scarlet, ou aujourd’hui avec The Blind Suns, on est à chaque fois surpris par la qualité de vos créations. Quelle est votre recette magique ?

Dorota. D’abord merci, c’est touchant d’entendre ça. Pas de recette magique, on met du cœur et de la sincérité, on adore tous les albums qu’on a réalisés jusqu’à aujourd’hui, Offshore en tête, on est fiers si c’est partagé !

The Blind Suns, c’est pour la vie ?

Dorota. Qui sait ? Mais en tout cas longue vie à The Blind Suns !

Merci Dorota, merci The Blind Suns. Propos recueillis par Eric Guillaud le 29 mars. Plus d’infos sur le groupe ici. The Blind Suns sera en concert le 06/04 à Bordeaux, le 18/04 à Angers, le 02/05 à Paris, le 17/05/18 à Osnabruck (Allemagne), le 24/05 à Besançon, le 25/05 à Lyon, le 26/05 à Vichy, le 30/05 à Nantes, le 01/06 à Strasbourg, le 02/06 à Saint-Malo, le 22/06 à Vigneux-de-Bretagne, le 06/07 à Mercurol…

03 Avr

PREMIER ALBUM. Le groupe nantais The Rams fait son cinéma en musique

Pour faire du rock, il n’y a pas cent cinquante mille manières de s’y prendre, il faut jouer à l’instinct avec son cœur et ses tripes. De ce côté-là, les Rams ont toujours su faire, c’est même leur credo, leur religion, foncer comme des béliers. Ils l’ont prouvé en concert, ils le démontrent aujourd’hui en album avec Rebecca (The Girl from Haddonfield) tout juste déposé dans les bacs. Rebecca ou la bande son d’un road trip intimiste. On vous dit tout

© Marie Gruel

The Rams, c’est avant tout l’histoire d’une amitié entre quatre garçons. Alex, Tommy, Sim et Mitch auraient pu se contenter de jouer au bridge mais ils ont préféré monter un groupe de rock progressif. À l’ancienne. Avec des vrais instruments, des riffs hurlants, des rythmiques tonitruantes et des plages instrumentales magnétiques.

Rebecca (The Girl from Haddonfield) est leur premier album et tout porte à croire qu’il ne sera n’est pas le dernier. Tout est finement pensé, travaillé, à commencer par la maquette de la pochette, photographie centrale signée Jean-Marie Jagu, très belle couverture de Marie Gruel. Un bel écrin et un album qui demande à monter le son, un peu, histoire de libérer tout son potentiel.

Et il en a sous le capot cet album, onze titres au compteur, une heure et 3 minutes chrono de musique, des accélérations fulgurantes, une tenue de route exceptionnelle… de quoi partir loin, quelque part entre Haddonfleld aux États-Unis et Montréal au Canada. Pourquoi ici plus qu’ailleurs ? Parce que Rebecca (The Girl from Haddonfield) est plus qu’un album, c’est la bande son d’un road trip intimiste entre ces deux villes aux côtés d’une jeune femme, Rebecca. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Où va-t-elle ? Réponse à ces questions et à beaucoup d’autres ici et maintenant avec Alex, guitariste et chanteur, et Tommy, batteur…

Bonjour Alex, bonjour Tommy, première question, The Rams, c’est qui c’est quoi ?

Alex. The Rams, c’est quatre potes, fans de musique, qui ont décidé un jour de jouer ensemble très fort avec leurs bagages musicaux respectifs et de voir ce qui en ressortait.

Tommy. Sinon The Rams, c’est un groupe de rock que l’on pourrait qualifier de cinématographique. On aime bien cette étiquette car elle est représentative du son que l’on peut créer. Avec des bases résolument rock, on aime jouer avec les structures de chansons et passer d’un morceau dansant à une mélodie mélancolique pour avoir un bon mélange d’émotions.

Vos influences sont à chercher du côté des années 70/90. Des noms ?

Alex. En fait, on pioche un peu partout car on est avant tout fans de musique en général. Finalement, dans notre album, il y a beaucoup de samples et de sons à l’envers, ce qui pourrait nous situer dans une période très contemporaine musicalement. Et il y a aussi ce côté très 70’s. On adore les groupes comme Pink Floyd, Chicago Transit Authority, Paul Mc Cartney & The Wings, David Bowie, T Rex, Roxy Music, Iron Butterfly, The Moody Blues ou même Jethro Tull.

Tommy. Sans la flûte pour Jethro Tull!!!! [rire]. Concernant les années 90 – 2000, on a grandi avec des groupes comme Mogwai, Tahiti 80, Ty Segal, Placebo, Hex Ex, Bleech, Artic Monkeys, Radiohead, Kasabian et aussi Iron Maiden pour Mitch. Il est donc probable qu’inconsciemment notre son s’en approche énormément. C’est le mélange de plus de 50 ans de culture rock qui est vraiment intéressant. C’est juste énorme comme bagage musical. En tout cas, on ne se donne pas de limite ou de barrière lorsque l’on crée un morceau ou une ambiance musicale.

https://youtu.be/j8vY3vAbAdQ
Des influences musicales mais aussi cinématographiques donc ?

Alex : Oui tout à fait, pour ma part je suis un grand cinéphile. La musique de film à une grande place dans notre processus de création. Je suis très admiratif de compositeurs comme John Murphy (28 days later), Brian McOmber (It comes at night), John Barry (Out of Africa, James Bond), et également Hans Zimmer (Interstellar), Atticus Ross (The book of Eli) ou bien Warren Ellis (The road). Pour la création de notre album, il est évident que ces ambiances musicales nous ont indirectement inspiré. Toute la construction de l’album s’est faite comme si l’on visionnait un film en direct. Cela a été un vrai défi, parce qu’en terme de création, nous avons décidé d’enchaîner toute les chansons à l’enregistrement pour renforcer l’aspect cinématographique.

L’Anglais Steve Wilson cartonne, les Français Ange se reforment… Le rock progressif serait-il en plein renouveau ?

Alex : Selon moi, il y a deux raisons. La première étant que la mode est cyclique. La deuxième étant qu’avec le rock progressif, il y a une vraie liberté de création. Il n’est pas nécessaire de respecter une structure de chanson rock présente depuis 50 ans. On peut faire un morceau de 15 min comme un morceau de 50 secondes. Et puis je pense qu’aujourd’hui les gens ont besoin d’entendre de nouvelles choses, d’être surpris, de se confronter à l’inattendu.

Après un EP en 2014, voici donc votre premier album, Rebecca (The Girl from Haddonfield). Comment se vit le moment ?

Alex. On le vit super bien. On est soulagé car pour le moment, nous n’avons que des retours positifs et ça fait vraiment plaisir. Nous nous sommes investis dessus pendant 1 an et nous sommes très fiers de ce qui en ressort car jusqu’au bout, nous l’avons fait en suivant un processus de création qui nous correspond et le résultat est là.

Tommy. Ce qu’il faut surtout ne pas oublier de dire, c’est que, c’est grâce au soutien des « ulluleurs » et de notre entourage que cet album a pu voir le jour. Nous sommes donc fiers de leur faire découvrir presque un an plus tard le résultat de leur contribution.

https://youtu.be/trNBPAdPP5M
Plus qu’un album, c’est un concept album. Que raconte-t-il ? Qui est cette Rebecca ?

Alex. Cet album retrace le voyage d’un personnage quittant sa ville d’adoption (Haddonfield) pour aller au 1437 Stanley Street à Montréal au Canada. Rebecca est une jeune fille, enfant unique adoptée à sa naissance. Plusieurs années après, en 1984, Rebecca découvre l’existence de sa famille biologique et surtout de son frère jumeau, atteint de schizophrénie. Elle décide donc d’aller à la recherche de ses racines et de renouer avec cette famille qu’elle ne connait pas.

Quelques invités de marque figurent au générique de l’album. Pouvez-vous nous les présenter et nous expliquer les raisons de leur présence ?

Alex. Il y a Nathalie San qui est une amie d’enfance vivant au Canada et avec qui j’avais déjà enregistré quelques morceaux. C’est une chanteuse extraordinaire d’Electro Jazz et pour moi il fallait absolument qu’elle chante avec nous même si son univers musical n’est pas forcément le nôtre. Il faut surtout savoir que le point de départ de l’album s’est fait là-bas dans son chalet en plein milieu de la forêt québécoise. Il y a Warren de KO KO MO et Roman Gaume qui sont deux musiciens adorables et bourrés de talents qui ont trouvé l’idée du multi guests sur notre album très intéressante. L’idée était d’apporter leurs univers sonores en terme de chants et guitares, et de les lier dans un ensemble finalement homogène. La présence de ces guests contribue aussi au mélange des émotions et à l’aspect concept de l’album.

On retrouve  le titre Perfect Slave qui tourne depuis pas mal de temps sur Youtube et sur lequel joue Warren des KO KO MO. Pourquoi ne pas l’avoir choisi comme premier single ?

Tommy. Nous ne voulions pas profiter de la notoriété de Warren et de son groupe tout comme celle de Roman pour mettre en avant notre album. Pour nous, leur présence est un plus considérable mais ça reste des compositions de The RAMS et ça reste notre univers. Nous ne voulions pas que la première découverte de notre album soit faite grâce à un de nos guest comme Warren. On préférait aussi mettre plus en avant She’s So Fine qui est un titre représentatif de l’album avec des grosses rythmiques, des solos de guitares et des passages instrumentaux planants.

https://youtu.be/6nh-nxaLniI
Vous vous dites adeptes du DIY. C’est-à-dire, concrètement ?

Tommy. Concrètement, ça part d’une situation assez simple : on souhaite faire des choses qualitatives et avec une exigence assez forte. Pour autant, nous avons un budget très limité donc nous essayons de faire un maximum de choses par nous-mêmes en piochant aussi dans les talents et qualités des personnes de notre entourage. L’avantage, c’est que cela nous permet d’avoir un contrôle total sur notre musique, sur les choix artistiques et même sur le côté communication.

Votre release party aura lieu le 27 avril au Ferrailleur à Nantes ? Vous nous préparez des surprises ?

Tommy. Pour fêter la sortie de l’album et remercier tous ceux qui y ont contribué, on veut faire un concert unique. L’avantage du Ferrailleur, c’est qu’on pourra retransmettre l’univers de l’album sur scène. Il y aura aussi quelques invités pour apporter encore plus cet aspect unique du moment. On a hâte d’y être et on espère que le public répondra présent pour cette belle soirée en perspective.

À quoi vont ressembler les jours et semaines à venir de The Rams ?

Tommy. Pour promouvoir la sortie de notre album et le faire découvrir au plus grand nombre, nous avons quelques opérations de promotions, des showcase, etc… Mais nous sommes surtout sur une petite période de répétitions pour préparer la release party et les concerts à venir. On a hâte d’aller défendre notre album sur scène et inviter les spectateurs à entrer dans l’univers des Rams.

Merci Alex et Tommy, merci The Rams
Propos recueillis le 28 mars par Eric Guillaud. Plus d’infos sur le groupe ici. The Rams sera en concerr le 6 avril à Cholet, le 27 avril au Ferrailleur à Nantes, le 25 mai au Baroque à Nantes, le 26 mai à Montigné, le 9 juin à Pornichet, le 3 août à Dinan…

30 Mar

EXCLU. Mobil Home Schuffle, le nouveau clip des Angevins Des Lions Pour Des Lions

ils ont beau porter un nom de gros matous, les Angevins Des Lions Pour Des Lions avancent à patte de velours depuis qu’ils ont décidé de faire de la musique ensemble il y a une dizaine d’années maintenant. Et le résultat est là, une musique singulière et sans aucune frontière. Leur premier album, Derviche Safari, sort aujourd’hui, Supersonikk vous permet de découvrir en exclu lulu le clip Mobil Home Schuffle avec les explications du percussionniste Cédric MomoJee Morel…

« ls jouent du jazz comme des punks, font du rock avec la liberté du jazz, et cherchent la transe comme des fans d’électro ». Cette présentation rapide du groupe sur son compte Facebook a le mérite d’être clair, Des Lions Pour Des Lions n’appartient à aucune chapelle, a toujours refusé d’être rangé dans telle ou telle catégorie, privilégiant à chaque instant, pour chaque morceau, une ouverture musicale à 360°.

Comme ses amis félins, le quatuor angevin ne supporte pas les barrières, les codes, situant son univers musical quelque part entre Luis Mariano et Tom Waits, un terrain sans limite, une savane, assez vaste pour qu’il expérimente à son aise, qu’il explore sans cesse de nouvelles voies.

Son premier album, Derviche Safari, sort aujourd’hui. Il s’agit d’un « album-voyage-tournant », dixit Babette (sax, trombone…) « 11 titres qui ont la transe comme moteur ».

Avant de retrouver Des Lions Pour Des Lions en concert, notamment au Chabada le 3 avril pour sa release party, Supersonikk vous propose de découvrir en exclu Mobil Hhome Schuffle, un premier clip tourné en un long plan séquence. Tout de suite, les explications de Cédric MomoJee Morel…

Le Clip

« Le clip Mobil Home Shuffle vient d’une envie de mixer un morceau dub de manière analogique, à l’ancienne (comme pouvaient le faire les pères du dub King Tubby ou Lee Scratch Perry). Comme le mix sub analogique est un « one shot », il y a eu l’idée de le filmer en travelling (one shot aussi). Et comme le morceau évoque la relation au mystique, nous y avons inclus une imagerie pseudo mystique, un peu décalée ».

L’album

« Derviche Safari est un album très organique. Tous les morceaux ont été faits live (tous les musiciens jouaient ensemble), avec quelques légers rajouts par la suite. C’est une nécessité pour les Lions d’être ensemble et de jouer ensemble pour faire de la musique. D’une part pour l’aspect organique de la chose, d’autre part pour les improvisations. Si une partie des choses sont écrites, il y a aussi une bonne part de liberté à l’intérieur des morceaux.

Il y a 11 titres, 8 compositions et 3 reprises. Une de W.A.Mozart, une de H.Purcell et une dernière des Rolling Stones, un hommage à Angela Davis, une militante des droits civiques et du féminisme américain qui nous touche beaucoup. Quant aux textes de nos morceaux, ils se laissent prendre par un côté dada, entre absurde et naïf ».

Propos recueillis par Eric Guillaud le 30 mars 2018. Plus d’infos sur le groupe ici. Leurs concerts

Derviche Safari (Maaula Records)