Malgré la crise sanitaire, le quatuor MATCH a décidé de maintenir la sortie de son nouvel EP Superficial please au 30 avril. Cinq titres à déménager les meubles et faire de votre salon le dernier dancefloor à la mode. Interview…
On connaît le dicton, en avril ne te découvre pas d’un fil. Mais à quelques heures du mois de mai, fais ce qu’il te plaît. Alors, allégez-vous, remisez vos pyjamas d’hiver, vos pulls à col roulé, vos collants en laine car la fin du printemps sera chaud et dansant, à l’image de ce deuxième EP du groupe MATCH, Superficial please, un cocktail electro funk rock explosif, cinq titres et un fil conducteur bienvenu en ces temps de distanciation sociale : l’hyper-connexion.
MATCH, c’est aujourd’hui trois garçons et une fille, deux EP au compteur, une centaine de concerts à droite et à gauche, des festivals, les premières parties de Nina Attal, Les hurlements de Leo, Manu Digital, Zenzile… et une poignée de clips de toute beauté.
Le confinement ? Doris a chaussé ses bottes de Barbie pour nous raconter comment ça se passe. Visiblement, pas trop mal…
MATCH, c’est qui c’est quoi ?
Doris. Tom (guitare), Lucas (batterie), Doris (chant) et Antonin (basse). MATCH c’est le projet qui nous a rassemblé il y a trois ans, c’est notre identité commune.
Vous vous définissez comme un groupe pop-rock-électro transgenre et indépendant. On peut en savoir un peu plus ?
Doris. On a simplement une vision très open du rock. On pioche dans plein de styles différents, des tendances actuelles aux classiques indémodables… Curieux, on aime sortir des carcans pour chercher de nouveaux sons et innover. On ne se fixe aucune limite.
Quelles sont vos influences évidentes ? Et celles qui le sont peut-être moins ?
Doris. On a souvent comparé notre musique à celle de Muse à nos débuts (ce qui en soit, est un beau compliment). Notre musique évolue avec nous, parce qu’on se connaît musicalement de mieux en mieux. Pour Superficial Please on avait cette envie commune de casser l’étiquette « classic rock » très présente depuis la sortie de notre premier EP « Legacy », en 2018. Même si on restera à jamais des rockers dans l’âme, haha. Pour ce qui est des influences moins évidentes, notre collaboration avec le producteur François Michaud (ancien élève et ami de Philippe Zdar), et son rôle de coproducteur dans l’EP, a participé à apporter cette touche rock indé à la Phoenix.
EP, concerts, festivals… l’année 2020 promettait d’être belle. C’était sans compter sur le coronavirus. Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui?
Doris. Plus soudé que jamais. La situation actuelle est inédite, alors on s’adapte. Et quelle expérience de groupe ! C’est une chance de vivre ça ensemble et en parfaite santé. On est confiné en pleine campagne avec un home-studio et une salle de répèt’ à portée de main. Quoi rêver de mieux !
Superficial Please est votre deuxième EP en quatre ans. Heureux et heureuse ?
Doris. Très ! On compose beaucoup, mais on aime prendre le temps de sélectionner les morceaux après les avoir pré-produits, puis testés en live. On essaie, on ajuste… C’est notre petit côté perfectionniste. Il nous est arrivé parfois de changer complétement la structure d’un morceau. On a également enregistré des titres que l’on n’a jamais sorti, on l’a fait pour nous parce qu’on voulait garder une trace de notre évolution dans le temps. Peut-être les réutilisera-t-on plus tard avec l’inspiration du moment…
Sortir un EP en plein confinement, est-ce tout de même bien raisonnable?
Doris. Peut-on choisir meilleur moment pour parler d’hyper connexion ?
C’est quoi votre vie au quotidien en ce moment ? Vous êtes de ceux qui parviennent à rester créatifs malgré tout ?
Doris. On travaille déjà sur un prochain opus. Prêts à rebondir. Outre la musique, on profite de notre temps libre pour jardiner, lire, cuisiner… Des plaisirs simples de la vie.
Salvation Journey est le titre phare de cet EP. Que raconte-t-il ?
Doris. Salvation Journey, c’est comme une grande bouffée d’air frais dans un état d’asphyxie. C’est un message très « salvateur » sur la liberté d’agir, agir pour ce que l’on est et non pour correspondre aux mœurs de la société. Au-delà du texte, Salvation Journey c’est le rock tel qu’on le perçoit : Ouvert, catchy, et tellement efficace.
Le communiqué de presse évoque à propos de l’EP une « immersion dans un univers tortueux où des anti-héros cherchent à renouer avec les valeurs humaines ». Pouvez-vous nous éclairer. Qui sont ces anti-héros ?
Doris. Cela pourrait être n’importe qui : Une connaissance, un voisin, ou même quelqu’un de votre famille. On est tous concernés par l’hyper-connexion, toutes génération confondue. Elle est présente dans nos vies à chaque instant, et même dans notre intimité.
Les clips de Dark Shade et Salvation Journey ont été réalisés par le talentueux Nantais Sébastien Marqué. Incontournable ?
Doris. Oui. On est tombé amoureux de son coup de patte, qui correspond parfaitement à ce que l’on recherchait. On est très satisfait de l’esthétique des deux clips.
Et demain, quelle est la première chose que vous ferez avec le retour des beaux jours ?
Doris. Boire une bière en terrasse, remonter sur scène, aller voir les potes en live et kiffer.
Merci Doris, merci MATCH. Propos recueillis par Eric Guillaud le 24 avril 2020