Dire que nous ne sommes que fin août, que beaucoup d’entre nous se la coulent douce quelque part au soleil. Beaucoup, oui, mais pas tous, les amoureux du rock, du vrai, celui qui sonne gras, eux, sont déjà rentrés au bercail prêts à harceler leur disquaire préféré pour obtenir l’objet tant convoité de la rentrée : le nouvel album de Queens of the Stone Age.
Et ils ont raison. Sacrément raison. D’abord parce que ça fait tout de même un long moment, quatre ans, qu’on avait plus rien d’eux à se mettre sous la dent et dans le coin de l’oreille, depuis …Like Clockwork sorti en 2013, ensuite parce que la nouvelle galette s’annonce plutôt diabolique. Et le diable, dans le rock’n’roll, on aime ça !
Alors bien sûr, on pouvait s’inquiéter, comme l’ont souligné Libé ou Rock’n’Folk, de l’arrivée de Mark Ronson à la production. Mais qui est Mark Ronson ? Le diable en personne ? Peut-être. Mark Ronson est avant tout un artiste, chanteur, guitariste ET producteur ayant notamment produit des albums ou titres de Robbie Williams, Amy Winehouse, Adele, Christina Aguilera, Lady gaga ou encore Duran Duran. Oui, de la pop, oh mon dieu, ça peut faire peur à certains !
On sait que le groupe est à un tournant de son histoire, qu’il ambitionne aujourd’hui de se produire dans les plus grandes salles de la planète rock (AccorHotels Arena – Bercy à Paris le 7 novembre) mais de là à vendre son âme au diable, encore lui, il y a un pas et pas mal de riffs qu’il n’a pas voulu franchir. Queens of the Stone Age est et reste un groupe de rock, il gagne simplement ici en visibilité et conserve son instinct, sa rage, sa puissance, intactes.
Alors cet album ? Un bijou ? Oui, un collier de perles, neuf perles exactement qui nous bombardent de riffs ravageurs, de guitares saturées, de ruptures de rythmes incessantes, de quelques nappes de synthé étourdissantes, oui oui, le tout emmené par la voix du géant roux Josh Homme, des intonations à la Bowie en bonus, un régal. Montez le son, je vous l’autorise, les voisins ne pourront qu’en redemander !
Villains est disponible en numérique, digital et bien évidement vinyle, un double album, trois faces, une quatrième pour le diable, un travail graphique toujours très soigné et signé Boneface.
Eric Guillaud
Villains (Matador Records)