C’est l’histoire de quatre jeunes gens qui se lancent en 1998 dans l’organisation d’un festival. C’est l’histoire de centaines d’artistes qui y ont cru, de milliers de festivaliers, bénévoles et techniciens qui l’attendaient chaque année. C’est l’histoire d’un rendez-vous au cœur de l’été qui aura connu 16 éditions. Couvre Feu s’arrête…
Fallait-il voir dans cette affiche de l’édition 2018 l’annonce de la mort du festival ? Peut-être. Après 20 ans de dur labeur, de sueurs froides et chaudes, d’aléas divers et variés, de course au financement, de grands bonheurs aussi, les organisateurs ont décidé aujourd’hui de jeter l’éponge dans un communiqué sombre et amer publié sur le site et les réseaux sociaux du festival.
« N’ayant plus les moyens de donner vie à nos utopies, c’est avec une profonde tristesse que nous avons dû nous résoudre à mettre fin à notre association et qu’une procédure de liquidation judiciaire a été mise en place ».
Couvre Feu a réuni en seize éditions 400 000 spectateurs, plus de 500 artistes, parmi lesquels Les Ogres de Barback, Tagada Jones, Matmatah, Thomas Fersen ou The Offspring, mais aussi des centaines de bénévoles, des techniciens venus de toute la France, des moments d’exception comme le concert de Manu Chao dans le parc du Pointeau à Saint-Brévin ou encore l’expérience de l’itinérance en 2016…
Et de s’expliquer : « Bien que nous soyons conscients que les embouteillages de 2017, la présence démesurée des forces de l’ordre aux abords du festival, l’incompréhension du projet itinérant en 2016, les polémiques malveillantes et mal informées suite au départ de Corsept, ont eu un réel impact sur le Festival Couvre Feu, l’heure n’est plus à l’analyse des raisons de la situation. Quand on est organisateurs de festival culturel, on ne peut supporter d’être injuriés ou menacés parce que l’État décide de mobiliser 200 gendarmes pour contrôler des personnes venant faire la fête ou parce qu’on déplace un événement de 15 km… »
Eric Guillaud