Il n’y a pas que les éoliennes à être offshore dans notre région, le nouvel album du groupe angevin The Blind Suns, dans les bacs le 20 avril, nous entraîne vers des rivages lointains pour un déferlement de rock’n’surf revigorant. Interview…
Pour faire branchés dans vos prochaines soirées, ne dites plus « j’adore les Scarlet » mais dites « I love The Blind Suns« . De ces deux projets lancés par le duo de choc Dorota Kuszewska / Romain Lejeune, le deuxième a définitivement pris l’ascendant. On y trouve le même esprit rock, garage pour Scartlet, surf et psyché pour The Blind Suns, mais surtout une identique puissance créatrice qui ne s’arrête pas à la musique. Photos, clips, pochette d’albums… rien n’est laissé au hasard. Le signe d’un grand groupe.
Avant que son actualité ne prenne un sérieux coup d’accélérateur avec la sortie du magnifique album offshore le 20 avril et le début d’une tournée française, nous avions quelques petites questions à poser au groupe. C’est la chanteuse d’origine polonaise Dorota qui s’y est collée… un peu jetlaguée.
Bonjour Dorota, vous revenez des Etats-Unis, notamment d’Austin où se tenait le festival SXSW. Comment se sont déroulés ces quelques jours et notamment les concerts que vous avez pu y donner ?
Dorota. Austin est devenue notre nouvelle ville d’adoption, c’est déjà la quatrième fois qu’on s’y produit dont la troisième fois de suite au festival SXSW. Il y a un public national et international qui s’y déplace mais on commence surtout à avoir une belle reconnaissance locale, autant côté public que musiciens et médias/pro locaux, c’est vraiment top. On sent beaucoup de bienveillance à l’égard de notre projet là-bas. On a hâte d’y retourner encore et encore.
La revue Hot Press vous a qualifié de groupe le plus sexy du SXSW 2018. Ça doit faire plaisir non ?
Dorota. Clairement. L’année dernière, on avait déjà eu de supers papiers, comme dans le magazine revue.ca par exemple. Cette année on aura, je l’espère, beaucoup de chroniques suite au festival car on a eu de supers retours après les concerts.
Avez-vous eu le temps de découvrir d’autres groupes ? De faire des rencontres ?
Dorota. Pas beaucoup non, on s’était laissé des jours off cette année pour aller voir des concerts et profiter. Mais dès le premier jour, on a eu de chouettes propositions de dates sur les jours laissés libres qu’on a bien sûr acceptées 🙂
Comment revient-on de là-bas ? Gonflés à bloc j’imagine ?
Dorota. Physiquement, c’est très éprouvant, entre le jetlag, la logistique pas toujours évidente et le rythme concerts + fêtes assez effréné. Mais bizarrement, à chaque fois, on revient plus en forme que quand on part. Gonflés à bloc, c’est clair, et avec une cure de soleil et un beau bronzage en prime, ça joue sur le moral !
Que représentent les États-Unis pour vous ? Vos influences majeures ne viennent-elles pas de là ?
Dorota. J’ai grandi dans une Pologne post-communiste, tout dans mon enfance et la musique en particulier regardait vers les USA, la grande majorité de nos influences vient de là-bas c’est vrai. Depuis 10 ans, on évolue en France, mais qui sait à l’avenir, des green cards peut-être ?
https://youtu.be/H5S3unl7N8MDes influences musicales mais aussi cinématographiques, on le sent dans votre musique, on le sent aussi dans vos clips…
Dorota. Oui c’est clair qu’on aime penser notre musique avec des images en tête dès la composition. Et là-dessus, notre collaboration avec Benoit Aubert, notre vidéaste presque attitré, joue beaucoup, il est très influencé par les films de sci-fi des années 80 comme Spielberg ou Carpenter. On a déjà réalisé « Rockerfeller », « Personal Way Of Love » avec lui et récemment « Ride » qui est sorti le mois dernier. On a juste tourné notre nouveau single « Brand New Start » avec lui à Austin la semaine dernière, ça promet des images à couper le souffle ! On a aussi eu la chance d’avoir nos titres sur des campagnes de pub comme Kost ou au cinéma pour le film l’embarras du choix avec Alexandra Lamy l’an dernier. Notre objectif ? Signer la bande son d’un Tarantino ! Quoi ? On a pas le droit de rêver ?
Quel album et quel film tournent en boucle sur vos platines en ce moment?
Dorota. L’album Oceansoft de nos copains Wonderbitch, ça n’a rien à voir avec ce qu’on fait, ça peut faire un peu kitsch à la limite du mauvais goût mais ça fait du bien, on assume et on vous encourage à découvrir. Un film ? Sailor et Lula ! Cette idée de fuite sauvage avec la carte postale USA, c’est trop beau. Et puis Lynch c’est notre numéro 2 après Tarantino.
Une tournée américaine, une tournée française dans la foulée et donc un nouvel album, Offshore. Pourquoi ce titre ?
Dorota. Le vent Offshore c’est le vent parfait pour former une vague, c’est déjà un clin d’œil à notre côté « surf music » mais la traduction c’est surtout « au large » et ça accompagne le thème commun de tous les titres de l’album : cette idée de partir, s’échapper mais pas fuir, en voyage ou tout simplement changer de vie, prendre des risques, vivre ses rêves, ne pas se laisser aliéner par quoi que ce soit, un quotidien ou des attaches qui nous tirent vers le bas. C’est ce qu’on a toujours essayé de faire au sein de nos projets musicaux et en dehors, et on a envie de le faire partager. Rien que les titres des morceaux en sont la traduction : Brand New Start, Ride, Boundaries, Texas Sly, Astral Flight etc.
Que ce soit avec Scarlet, ou aujourd’hui avec The Blind Suns, on est à chaque fois surpris par la qualité de vos créations. Quelle est votre recette magique ?
Dorota. D’abord merci, c’est touchant d’entendre ça. Pas de recette magique, on met du cœur et de la sincérité, on adore tous les albums qu’on a réalisés jusqu’à aujourd’hui, Offshore en tête, on est fiers si c’est partagé !
The Blind Suns, c’est pour la vie ?
Dorota. Qui sait ? Mais en tout cas longue vie à The Blind Suns !