Il y a du Massive Attack dans l’air mais pas que ! En huit ans d’existence et trois albums, le groupe manceau NAKED (in a sphere) à affiné son style, trouvé sa voie et sa voix dans un trip hop à la fois mélodique et puissant. Il sera en concert vendredi 7 septembre à la Citadelle des Anges à Téloché dans la Sarthe, l’occasion de les découvrir un peu plus. Interview…
Pourquoi ce nom, NAKED (in a sphere) ? C’est un peu étrange non ?
Mag (chant lead). NAKED (in a sphere), littéralement « nu dans une bulle », c’est se retrouver sans filet, sur une scène, à défendre notre musique, nos chansons, tout en partageant notre univers avec le public, comme dans un cocon.
On sent bien sûr l’influence de Massive Attack dans votre univers musical. Mais qu’est-ce qui vous différencie selon vous du groupe britannique ?
Mag. Massive Attack est une référence que nous apprécions énormément. La différence est nécessairement par nos personnalités respectives, nos influences et nos parcours ; et le mélange de tout ça. NAKED (in a sphere) est une trip-hop mélodique par le chant et par la guitare, avec un mélange de downtempo, de dream pop, de rock, par l’association forte basse / batterie, et planante par les claviers et les machines.
La différence est dans la « recette » et « les ingrédients » pour un univers commun avec Massive Attack, puisque vous les citez, qui incite le corps à marquer le tempo et l’esprit à s’évader. La différence est dans la voix ; dans les voix ; en alternance de douceur et de puissance.
Quelles sont vos autres influences peut-être moins perceptibles ?
Mag. Nous aimons beaucoup Archive, Ez3kiel, Bonobo, Pink Floyd, London Grammar, Portishead, Hooverphonic, Unkle, et bien d’autres artistes et groupes qui évoluent dans ces styles « groove » et parfois « transcendants ».
Quel groupe, quel album ou quel titre vous a récemment scotché ?
Mag. Nous sommes 5 ; donc 5 réponses : l’album « The road part 1 » de Unkle pour moi, l’album « Shake Shook Shaken » de The Do pour La Djag, l’album « The much much how how and I » de Cosmo Sheldrake pour Stef, le titre « Dig » de Black Honey pour Romain et le titre « Habibi » de Tamino pour Etienne.
Reborn, votre troisième album, a quelques mois déjà. Comment le jugez-vous avec le recul ?
Mag. Nous en sommes très fiers. Il est la continuité logique des deux albums précédents et il marque en même temps la puissance que nous souhaitions y mettre. Nous l’avons réalisé tous les 5 et nous le portons avec beaucoup d’enthousiasme. La présence de la batterie et de la basse dégage l’intensité que nous voulions, là où les albums précédents étaient plus « doux » en terme d’arrangements.
Vous annoncez un concert inédit vendredi à Téloché. Qu’aura-t-il d’inédit ?
Mag. Ce concert marque pour nous une nouvelle étape dans notre esthétique de scène : l’intégration de la vidéo. Nous avions déjà fait en sorte de développer la cohérence des lumières avec notre musique, notamment lors d’une résidence dans la salle des Saulnières au Mans, dans le cadre des accompagnements SUPERFORMA (SMAC de la Sarthe) et à la veille de notre release party pour l’album REBORN. Nous avons conçu nos tableaux et travaillé le tout pour en faire un univers que nous pouvons emmener partout, même dans de tous petits lieux. L’inédit pour la Citadelle des Anges, est de présenter notre travail pour créer une cohérence entre la musique, les lumières et les images. La Citadelle des Anges à Téloché est l’écrin qui nous a incité à franchir le pas et à travailler pendant plusieurs mois sur ce beau projet.
Vous avez été élu Artiste de l’année en 2017 dans le cadre des Talents de la Sarthe. Qu’est ce que ça vous a apporté ?
Mag. Nous sommes heureux de cette distinction dans le sens ou c’est un journal local (Le Maine Libre) et le département de la Sarthe qui nous ont nominés sans que nous le sachions… donc une reconnaissance de notre existence sur la scène sarthoise ; et dans le sens où c’est par vote du public : c’est la meilleure chose qui soit. Cela a participé au rayonnement du groupe dans le département cependant l’impact réel est difficilement palpable.
Vous avez fait pas mal de concerts depuis la sortie du troisième album il y a un an. Lequel vous a plus particulièrement marqué et pourquoi ?
Mag. Il y a notre « release party » aux Saulnières qui était un aboutissement après une année de travail, de l’écriture à la sortie physique de l’album REBORN. Il y a aussi eu notre concert en première partie d’Archimède à l’Oasis au Mans et en plus atypique, notre concert dans la bibliothèque nationale de Belgique. Et puis notre concert dans une salle de cinéma, dans un Château, … tous ces concerts, ces lieux, ces publics, nous marquent et nous touchent. A chaque fois, il se passe quelque chose. Il n’y a pas de comparaison possible pour en choisir un parmi les autres.
A quoi pourraient bien ressembler les prochaines semaines pour le groupe ?
Mag. Les prochaines semaines seront consacrées à plusieurs choses : sortir des extraits vidéos de notre live à la Citadelle, sur notre chaine YouTube, finaliser l’écriture et la composition du prochain album pour se consacrer ensuite aux arrangements, préparer les prochains concerts en intégrant les nouveautés présentées à la Citadelle des Anges.
Vos ambitions ?
Mag. Aller toujours plus loin dans les idées pour faire voyager notre bulle et prendre toujours autant de plaisir à partager notre musique avec le public. Etre programmés partout, tout au long de l’année, pour ne vivre que de notre musique.
Un mot pour finir ?
Mag. Nous sommes en autoproduction. Nous gérons nous-mêmes tous les aspects du développement de notre carrière d’artiste pour porter notre musique le plus loin possible. En plus d’être musiciens, nous sommes à tour de rôle attachés de presse, tourneurs, managers, techniciens, producteurs, commerciaux, chauffeurs, vidéastes, etc. Notre ambition est de confier ces rôles à des partenaires, de déléguer certaines activités et de nous consacrer ensemble au développement de NAKED (in a sphere).
Propos recueillis par Eric Guillaud le 4 setpembre 2018