La légendaire douceur angevine serait-elle propice à l’émergence des groupes rock les plus enfiévrés ? On vous parle régulièrement sur ce blog de The Blind Suns, voici aujourd’hui The Mirrors et son clip Secrets Seeker à découvrir en urgence et en exclu ici et maintenant. C’est parti…
À bien regarder cette photographie de Fred Lombard, le boss de l’excellent site d’info rock indiemusic, on pourrait les imaginer doux comme des agneaux. Et ils le sont. Mais donnez leur des instruments, une guitare pour Sarah Nadifi, une batterie pour Corentin Bossard, et nos deux agneaux se métamorphosent aussi sec en fauves assoiffés de rythmes sauvages et de riffs sanguins, un condensé d’énergie, de brutalité et de mélodies imparables qui vous imprègnent le corps et l’esprit pour l’éternité ou presque.
Formé en 2011 du côté de Cholet, où Sarah et Corentin fréquentent un temps le conservatoire, The Mirrors rejoint Angers, le projet y trouve sa forme définitive, un duo guitare/batterie à la White Stripes mais inversé, elle à la guitare et au chant, lui à la batterie. Je m’arrête là avec les comparaisons, The Mirrors a trouvé son style propre, il fait aujourd’hui partie de l’équipe Espoir du Chabada, une référence !
À leur actif, pas mal de concerts notamment en première partie de The Limiñanas, et trois EP dont le dernier What’s my brain’s brain? a tout juste un an. Secrets Seeker est l’un de ses cinq titres, « c’est un peu notre morceau préféré autant sur disque que sur scène… », nous confient Sarah et Corentin, « et c’est un morceau que les gens retiennent ».
Il était donc essentiel pour nos deux musiciens de mettre des images sur cette chanson. Le clip réalisé par SpireProd nous convie à une petite balade nocturne en forêt. On admire et on se retrouve après avec Sarah et Corentin pour faire la lumière sur leurs intentions…
« Le titre Secrets Seeker dégage un univers très nocturne et une partie du texte réfère à des souvenirs précis qui se sont déroulés la nuit. C’était donc naturel de chercher ce monde assez sombre et mystérieux dans les images du clip.
On ne voulait pas établir un scénario de A à Z, on voulait plutôt axer les images sur les sensations et les effets, créer une atmosphère générale sans définir un fil conducteur ou une histoire précise. On s’est pas mal inspirés de clips de rap, c’est ce qui nous a donné des idées pour le montage. SpireProd, l’Angevin qui a réalisé le clip a directement été sur la même longueur d’ondes et on s’est très bien compris sur cette volonté et sur ce que l’on imaginait du résultat final.
L’idée de rajouter des sous-titres nous est venue dès le début, elle fait partie de ce concept de ne pas créer de synopsis mais plutôt de viser un résultat visuel et esthétique. Les sous-titres n’ont pas de phrases en commun avec les paroles, mais ils sont bien entendus liés au thème du morceau : la folie, la frustration qui découlent de la naissance du désir et de l’attachement immédiat. Cela nous a permis de pousser l’émotion encore plus loin et depuis un angle particulier. Comme les paroles expriment concrètement les émotions à la première personne, on voulait illustrer ces ressentis par la réalité scientifique de ce qui se passe en nous lorsque ces émotions surgissent. On a d’ailleurs appris des choses en rédigeant tout ça ! Seule la toute fin des sous-titres est issue du souvenir qui a inspiré les paroles du refrain de ce morceau…
Le tournage s’est déroulé dans une forêt à 20 minutes d’Angers, de 21H à 4H une nuit d’avril. On a eu de la chance : très peu de pluie et une température qui aurait clairement pu être pire. SpireProd a beaucoup joué sur l’utilisation des lumières, les effets de mouvements. La forêt était assez riche et il y avait plein d’endroits différents à exploiter, depuis les bois avec des troncs assez resserrés jusqu’à des espaces beaucoup plus sauvages en passant par une petite mare et une cabane qui nous a pas mal servis (et la rencontre de plusieurs salamandres magnifiques).
C’est en quelque sorte un clip à double lecture. Il y a la lecture de l’image en elle-même et la lecture des sous-titres ; les deux lectures se rejoignent évidemment, mais doivent s’apprivoiser une par une ».
Propos recueillis par Eric Guillaud le 10 mai 2018
Plus d’infos sur The Mirrors ici et là. Le groupe sera en concert le 17 mai à Osnabrück (Allemagne), le 18 mai à Dour (Belgique), le 19 mai à Compiègne, le 8 juin à Nantes, le 13 juin à Toulouse, le 14 juin à Marseille, le 15 juin à Imperia (Italie), le 17 juin à Lise (Italie), le 23 juin à Mayenne, le 20 juillet à Saint Julien en Genevois, le 28 juillet à La Chapelle Saint Florent…