11 Sep

Interview. La pop planante et élégante du groupe angevin VedeTT en ouverture du festival Levitation France à Angers

On partage avec VedeTT la bonne idée de la double consonne à la fin de notre nom, une astuce qui permet de donner à deux mots ordinaires de la langue française un petit côté hipster et surtout  d’apparaître en tête de gondole lors d’une recherche sur Google. Essayez, vous verrez ! Mais avant ça, on partage bien évidemment l’amour de la – bonne – musique.

VedeTT est le projet de Nerlov, un Angevin aperçu sur scène avec d’autres formations, notamment Sheraf et San Carol. Quelques années d’existence, un changement de line-up quasi-perpétuel et un album, Tuer les Gens, qui n’a rien de meurtrier. Bien au contraire, les onze morceaux qui le composent ont un effet bénéfique immédiat. Une pop planante, mélancolique et raffinée qui ouvrira la 5e édition du festival de rock psyché Levitation France à Angers. Concert vendredi 15 septembre à 18h30, interview tout de suite et maintenant…

© Paul Liaigre

© Paul Liaigre

VedeTT, c’est qui c’est quoi ?

Nerlov. VedeTT est un projet créé il y a quelques années et qui a pas mal changé de line up, à tel point que c’est devenu un projet solo, mais là, on sort de studio et les mecs avec qui je bosse actuellement, et depuis la sortie de l’album, Simon, Stw et François, ont participé à la composition, aux arrangements et à la production du prochain EP qu’on a enregistré fin août au studio Love Island avec Stephane Lefevre.

C’est de la musique globalement rock… Ça passe par pas mal de choses différentes et ça évolue à chaque fois. Le premier (et unique) album « Tuer les gens » est un peu new wave, un peu 80’s, un peu mélancolique…

Jouer au festival Levitation France, ça représente quoi pour vous ?

Nerlov. C’est un festival qu’on suit depuis le début, d’abord en tant que bénévole, puis on y a joué l’année dernière avec un autre de mes groupes « SHERAF » où je suis à la batterie. Ça représente l’ouverture vers des univers que je n’avais pas approfondis avant la première édition. Voir les « Dead Skeletons » restera un de mes meilleurs concerts.

Qu’en attendez-vous concrètement ?

Nerlov. Concrètement, rien à part faire un bon concert et voir sur scène plusieurs groupes qu’on aime.

Vous avez été invités l’an passé au festival Levitation version US cette fois à Austin. Quel souvenir en gardez-vous ?

Nerlov. C’était hyper cool, le lieu ou se passait le festival, « Hôtel Hegas » est un endroit incroyable… Ça serait trop long à décrire, il faut y aller… comme beaucoup de clubs à Austin. Je me souviens qu’on était très heureux de partager l’affiche avec plein de groupes qu’on adore et plein d’autres qu’on a découvert. On a fait un bon concert, juste après nos potes angevins « The Blind Suns » qui étaient là-bas en même temps que nous. Les gens ont été réceptifs, on apportait autre chose, la programmation était très psyché – garage. Nous on à un côté un peu plus pop dans les structures de nos morceaux… !

Qu’est ce que ça vous a apporté ?

Nerlov. Plein de souvenirs, plein de super rencontres et l’envie d’y retourner et d’approfondir ce territoire.

On ne peut pas dire que vous soyez vraiment dans le rock psyché ou dans le psyché tout court. Comment vous êtes-vous retrouvés là ?

Nerlov. On est clairement pas psyché, mais on était pas les seuls, on a vu plein de groupes très différents.

C’est la connexion avec Angers et les divers acteurs autour de cette connexion qui ont fait qu’on y est déjà allé, et avec d’autres groupes, en novembre, notamment San Carol, le troisième (et dernier) groupe dans lequel je joue (dans lequel on joue tous d’ailleurs).

On a rencontré plein de gens d’Austin, et donc, au fur et à mesure, ils ont pris connaissance de nos projets, ils ont aimé, et ils nous ont programmé. Ils ont tendance à s’ouvrir aux différents styles de rock heureusement. En plus, sur un festival de deux jours, si tu programmes que des groupes purement psyché… déjà, tu ne fais pas une deuxième édition :), et en plus, ben c’est chiant.

Clairement, tout ça ne se serait pas fait sans les gens là-bas sur place (Samantha Carey, Shaun Shawerson, Susan Parras, et d’autres), sans les gens ici à Angers (Germain Kpakou, l’association Austin Angers Créative, le Chabada, etc…) et sans notre manager, Laure.

Vous évoquez sur votre compte Facebook les influences de groupes comme The Cure, Étienne Daho ou plus étrangement Q Lazzarus que tout le monde a du oublier. C’est vraiment ça la base de VedeTT ?

Nerlov. C’est bien plus large que ça… J’ai écouté et j’écoute beaucoup de choses très différentes, et franchement, Etienne Daho, je connais pas bien… Il parait qu’il faut que j’écoute les premiers albums pour comprendre la référence.

Pour faire simple, le groupe que j’ai le plus écouté et dont je m’inspire en grande partie pour ce projet, c’est Radiohead, mais ça y ressemble pas vraiment… Tant mieux. La base de VedeTT, c’est : « Le bad, la tension et le côté planant »… Ce qui m’inspire, c’est plutôt tout ce qui nous entoure que juste quelques groupes… Ça peut faire branleur/écorché/Raphaël de dire ça, mais c’est vraiment le cas 🙂 !

Mais oui, « Fade away » le premier morceau de l’album « Tuer les gens », est clairement un hommage au morceau « Goodbye horses » de Q Lazzarus.

Quel album a tourné en boucle cet été sur votre platine ?

Nerlov. Au hasard, le dernier Radiohead « A moon shaped pool » :)… Mais il y en a eu évidemment plein d’autres !


Quel(s) groupe(s) irez-vous écouter lors du festival Levitation ?

Nerlov. Au moins tous un peu j’espère ! J’aimerais ne pas louper trop du concert de Cosmaunots, ils jouent juste après nous, c’est pas l’idéal…

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Nerlov. Du temps et des thunes… Ça permettrait de faire plein de morceaux et d’aller en studio un maximum !! Et plein de concerts évidemment, on dort super bien après…

Merci Nerlov, merci VedeTT

VedeTT ouvrira le festival vendredi 15 septembre à 18h30.

Plus d’infos sur le groupe ici

07 Sep

Levitation France : Angers et Austin unis pour le meilleur du rock psychédélique

Les Beach Fossils seront sur la scène du Quai le 16 septembre

Les Beach Fossils seront sur la scène du Quai le 16 septembre

Depuis cinq ans, la capitale du Texas Austin et la capitale du Maine-et-Loire Angers partagent une passion commune pour le rock et plus largement la culture psyché. Cinq ans de bonheur qui seront dignement fêtés les 15 et 16 septembre sur la scène du Théâtre du Quai…

La suite ici

Mac DeMarco : un brin de folie ensoleillée

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Que faire d’un long dimanche de pluie, veille de rentrée scolaire? Déprimer sous sa couette ? Relire pour la dixième fois les douze dernières livraisons de Rock’n’Folk? Ou écouter le dernier opus de Mac DeMarco en boucle? Sans hésitation aucune, j’ai opté pour la dernière solution. Et finalement, ça m’a permis d’entrevoir quelques rayons de soleil…

Des rayons de soleil directement venus de Californie où notre trublion canadien a – après Brooklyn – élu domicile. Composé à la fois à New York et à Los Angeles, son nouvel album This Old Dog sorti en mai dernier offre un subtile mélange de sobriété et de folie douce, un album à la cool comme est régulièrement qualifié son géniteur.

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La pochette de l’album – j’ai opté pour le vinyle – en est l’illustration parfaite avec ce capharnaüm graphique comme on pourrait en gribouiller pendant un cours de maths soporifique ou une réunion de travail interminable et inutile, un capharnaüm signé Mac DeMarco où l’on peut en vrac distinguer les titres de l’album, des symboles du Yin et du Yang, un vieux chien, une niche, une guitare, quelques références à son déménagement, à ses amis, à son ampli, des symboles maçonniques… Pour le reste, la pochette de l’album est plutôt sobre, pas de paroles, pas de cahier photos, rien d’autre que l’essentiel.

Et l’essentiel, justement, c’est sur la galette que vous le trouverez car This Old Dog est un album généreux pour nombre de raisons dont celle-ci…

One Another mais aussi My Old Man, Still Beating, For The First time, One More Love Song, On The Level ou encore Moonlight On The River… Mac DeMarco nous balance treize titres qui  pourraient passer de prime abord pour des chansonnettes à reprendre en coeur en sirotant un lait fraise sous le soleil exactement. De prime abord seulement car à bien écouter et réécouter cet album, Mac DeMarco signe treize petites pépites aux mélodies lumineuses, aux arrangements subtiles et au chant gentiment nonchalant. Le chouchou des hipsters est un petit génie qui fait tout lui-même dans sa cuisine et enregistre au Jizz Jazz Studios, ne cherchez pas sur internet c’est aussi chez lui. Il faut dire que Mac DeMarco, qui se méfie de l’industrie du disque, cultive dans son jardin et donc sa cuisine une musique simple et surtout proche des gens.

Mac DeMarco, chanteur normal ? Oui, la normalité, la simplicité, la proximité sont pour lui la base même de sa musique. Et peut-être de sa vie. Preuve en est en tout cas le détachement, certains diront la nonchalance ou la déconnade permanente et potache, qu’il affiche dans ses clips et sur scène. Son dernier passage à La Route du Rock le 20 août dernier à Saint-Malo n’a pas dérogé à la règle qu’il s’est fixée…

Il est passé par ici, il repassera par là, Après La Route du Rock en août, Mac DeMarco sera de retour en Europe pour une tournée qui passera par Stereolux à Nantes le 13 novembre. Qu’on se le dise !

Eric Guillaud

This Old Dog (Captured Treacks)

Circles and Squares : le nouveau clip du Nantais Teenage Bed

Introspectif et mélancolique à la Leonard Cohen, le folk du Nantais Nathan Leproust, aka Teenage Bed, aurait tendance dès la première écoute à se placer en position géostationnaire quelque part dans notre tête. Sensation identique mais oculaire pour ses clips, deux à ce jour, qui utilisent les images d’un passé révolu. Circles and Square est sur les réseaux sociaux depuis quelques heures. Que raconte-t-il ? D’où viennent les images ? Nous avons demandé à l’intéressé de nous en dire un peu plus…

Nathan Leproust. « Les images viennent de films libres de droit que je trouve sur internet. Je compte en faire d’autres comme ceux-là à l’avenir. En ce qui concerne Circles and Squares, la vidéo de base est un film de prévention qui date de 1974 et qui traite de l’alcoolisme juvénile et des problèmes de dépression qui en découlent. Après l’idée n’est pas de traiter directement de ça dans mon clip. Ce genre de documents vidéos m’amuse parce qu’ils traitent de thèmes toujours actuels mais d’une manière assez conservatrice et caricaturale. Enfin, c’est d’une autre époque quoi.

Je prends du temps à trouver ces petits films. C’est comme des petits trésors perdus. Et il y a une tonne de pépites que j’ai envie d’exploiter et d’autres tout aussi intéressantes mais qui ne sont pas vraiment adaptées à ma musique. J’ai choisi ce film-là pour ce que les images m’évoquaient et ce que je pensais pouvoir en retirer. Tout simplement. Un peu à l’intuition. Ça m’intéresse surtout quand les images ont beaucoup d’identité de base et un potentiel aussi dramatique que futile (voire même comique parfois).

Pour ce que le clip raconte exactement je ne tiens pas à être trop précis. Disons que j’ai mon interprétation perso mais j’aime l’idée que chacun en retire ce qu’il veut. Tout ce que je peux dire c’est que je fais confiance aux images et à mon instinct dans leur agencement. Une cohérence se créée souvent d’elle même selon mon humeur du moment ou simplement ma manière de ressentir la chose.

Au final je ne garde qu’une petite partie du tout. Certaines scènes ou certains personnages. Je pense que le clip de Circles and Squares évoque une déception amoureuse et toutes les implications que ça peut avoir sur l’ego. Cette tension entre l’envie d’aller bien et de se projeter activement vers autre chose et en même temps cette nostalgie et une solitude incontournable. Qu’on soit entouré ou pas. Mais je suppose qu’on peut y lire d’autres trucs ».

Teenage Bed sera en concert le 28 septembre sur la scène Michelet à Nantes

Le premier EP I Believe I’m Seeing things est disponible ici
Plus d’infos sur Teenage Bed 

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04 Sep

KO KO MO fait sa rentrée dans le site exceptionnel de La Carrière à Fégréac (44) le 16 septembre

© Jean-Marie Jagu

© Jean-Marie Jagu

Vous aimez le rock’n’roll, le vrai, celui qui émoustille les écoutilles et anéantit les brushings ? KO KO MO aussi ! Le groupe nantais qui s’est aujourd’hui imposé sur scène et sur platine avec son ébouriffant « Technicolor Life » fait lui aussi sa rentrée avec deux concerts dans la région, vendredi 15 septembre au festival Les Petites Victoires à Saint-Mathurin-sur-Loire (49) et samedi 16 septembre dans le site extraordinaire de la Carrière du Bellion à Fégréac, un site que K20 et Waren connaissent bien puisqu’ils y ont tourné leur premier clip Cherokee GalEn première partie, le groupe breton The Bloyet Brothers & Lourychords.

Retrouvez K20 en interview ici

01 Sep

Sorties de secours : des idées de dernière minute pour un week-end pop en Pays de la Loire

Matmatah sera en concert au City Trucks Festival / © Bruno Green

Matmatah sera en concert au City Trucks Festival / © Bruno Green

Mais oui mais oui, c’est le week-end ! Et on fait quoi le week-end ? On sort. Histoire de vous éviter des soirées en mode pyjama-ronflonflon, voici sur un plateau une sélection de concerts essentiels. Rock, pop, électro, hip hop… C’est parti ? C’est par là.

The City Trucks Festival : une deuxième édition à guichets fermés

© Stéphane Moreau

© Stéphane Moreau

Carton plein pour le festival de La Pommeraye et sa formule magique alliant la passion des camions à celle du son. Malgré plusieurs centaines de pass remis en vente au milieu du mois d’août, le festival se jouera bel et bien à guichets fermés du vendredi 1er au dimanche 3 septembre. Pour les organisateurs, ce succès est dû au concept même du festival mais aussi à « une programmation musicale de premier plan » et à « l’insouciance et l’enthousiasme de l’organisation et de ses 650 bénévoles ».

Au menu, comme l’an passé, pas mal de rendez-vous et de nouveautés autour du camion et du transport routier comme un job dating, avec 100 emplois à pourvoir dans les métiers du transport et de la logistique, l’exposition d’une cinquantaine de camions décorés, « c’est la griffe du festival, une drôle d’exposition qui nécessitait autant d’espace que de passion pour voir le jour ! » , un village regroupant plus de 35 exposants professionnels, des ateliers et conférences sur le bien-être au travail, un village code de la route…

Quelques nouveautés aussi côté concerts avec notamment une nouvelle scène principale ainsi que des aménagements et structures supplémentaires pour le confort et l’immersion des festivaliers.

Mais si le son du camion peut être mélodique, c’est sur la scène que les décibels se disputeront vraiment avec cette année une petite vingtaine d’artistes et de groupes tels que Tryo, Superbus, Broken Back, Matmatah, LEJ, Epsylon ou encore Petit Biscuit, un « petit prince de l’électro » dixit les organisateurs, « la formule peut paraître éhontée, mais elle colle pourtant parfaitement au parcours et à la précocité de ce jeune de 17 ans, enfant du troisième millénaire, à la fois musicien, compositeur et producteur. Multi-instrumentiste depuis son plus jeune âge. Un son électro poétique et rêveur ! »

« Une programmation équilibrée… » précise le programmateur Anthony Jouet, « tout en étant cohérente, en mélangeant à la fois les fers de lance de la chanson française. Des artistes bien établis (Matmatah, Tryo, Superbus) tout en associant des nouvelles stars ( LEJ,  Claudio Capéo) et des artistes de la scène électro montante (Petit Biscuit, Broken Back ). Tout en apportant un soutien à la création musicale d’ordre régionale (Epsylon et La Vaguabonde). Afin de répondre à nos festivaliers (grand public) ».

Plus d’infos sur le festival ici

Eric Guillaud