Ils courent ils courent les Tagada Jones. De ville en ville, de festival en festival, de concert en concert, ici ou ailleurs, en France, aux States ou en Angleterre, toujours aussi enragés et engagés…
Après le mémorable concert donné au Hellfest en juin, les Rennais reprennent le camion et débarquent cette fois à Frossay le 25 août dans le cadre du festival Couvre Feu. Ont-ils pu profiter de l’été pour faire des châteaux de sable à la plage ? Sont-ils heureux de venir à Frossay ? Sont-ils prêts pour la rentrée ? Autant de questions essentielles qui nous hantent depuis des semaines et que nous avons pu enfin poser au leader du groupe, Niko himself…
La dernière fois – et la première d’ailleurs – que nous nous sommes croisés, c’était au Hellfest, un concert absolument dantesque devant une Warzone surchauffée. Tu t’en es remis ?
Niko. Oui, ce concert à vraiment été incroyable, un super souvenir. Depuis nous avons beaucoup joué et chacune des dates que l’on a fait nous a laissé de superbes souvenirs mais bien évidemment on n’a pas oublié ce HF et les 15-20.000 personnes en délire qui chantaient nos morceaux à tue-tête… Un souvenir gravé à tout jamais.
J’ai l’impression que toi et ton groupe avez depuis enchaîné les dates pour une tournée d’enfer qui court jusqu’en février 2018 je crois ? C’est de la folie…
Niko. Comme pour chaque sortie d’album, on joue énormément. Il y a déjà plus de 100 dates programmées depuis la sortie de « La peste et le choléra » en mars dernier, et ça continue… On tournera jusqu’au début 2019 et on atteindra sans doute les 200 concerts sur cette tournée. On adore la scène, c’est notre leitmotiv !
Pas de vacances ? Pas de châteaux de sable sur la plage cette année ? Boulot boulot boulot…
Niko. Mais est-ce qu’on peut considérer réellement que faire des concerts c’est du boulot? Bon disons boulot peut-être mais certainement pas boulot, boulot, boulot. On vie de notre passion et je sais que ça n’est pas forcement donné à tout le monde. Alors tant pis, les châteaux de sable attendront.
Tu me disais dans une interview il y a quelques mois que Tagada Jones, c’était « toujours à fond ». Comment fait-on pour tenir le coup et donner le meilleur de soi à chaque concert dans ces conditions ?
Niko. Alors chacun sa recette, mais pour ma part c’est tout de même une bonne hygiène de vie et du sport. Une bonne alimentation est déjà une sacrée source d’énergie….et puis on essaye de ne pas trop boire 😉
Qu’est-ce qui te fait te lever le matin et bondir sur scène le soir ? La rage ?
Niko. Sans doute, ça n’est pas pour rien que nous avons appelé notre boite de tournée Rage Tour. Lorsque tu te lèves pour aller à l’usine tu n’as forcément pas la même motivation que lorsque tu te lèves pour aller sur scène. Bref, les jours où l’on est un peu crevé, le public nous redonne largement assez d’énergie pour aller jusqu’au concert suivant… Et ça dure depuis 23 ans.
La rage… et l’amour de la musique je suppose. Quel album a tourné sur ta platine à en user la pointe diamant cet été ?
Niko. Alors cet été, c’est l’album de Frank Carter qui a tourné le plus. En plus, on a eu la chance de jouer deux fois avec lui cet été : au Hellfest et au mythique festival punk anglais Rebellion.
Le dernier album en date de Tagada, La Peste et Le Choléra, parle de la guerre en Syrie, des migrants, de la haine et des attentats, notamment ceux du 13 novembre à Paris. Comment as-tu vécu ceux de Barcelone ? Crois-tu qu’on puisse, qu’on doit, s’habituer à l’horreur ?
Niko. Nous avons l’habitude de nous nourrir de l’actualité pour faire nos morceaux, mais franchement on aimerait bien s’en passer !!! J’ai bien peur que pour les années à venir on paye un lourd tribut.
Il ne faut pas oublier que la quasi-totalité des auteurs d’attentats sont nos concitoyens. Nous avions fait en 2006 un morceau nommé « le feu aux poudres » sur l’abandon des jeunes dans les quartiers les plus difficiles. Aujourd’hui, les plus faibles d’entre eux se laissent attirer dans les filets des terroristes. Il aurait fallu traiter le sujet en amont, aujourd’hui le mal est fait et ça risque de durer encore longtemps, trop longtemps.
On a le sentiment que cet album, le neuvième, est une étape importante, qu’il a propulsé le groupe dans une autre dimension…
Niko. Je crois que c’est sans doute l’intégralité de la carrière de Tagada qui propulse le groupe. Nous avons un parcours atypique puisque nous avons toujours tout fait en DIY (Do It Yourself, ndlr). Il n’y a donc jamais eu de gros moyens ou de grosses promos, juste le travail de petites fourmis du rock, indépendantes et alternatives. Aujourd’hui pas mal de jeunes s’intéressent à ce parcours différent, loin des succès, de la mode et des hits radios.
Direction le festival Couvre Feu vendredi 25 août, une étape comme les autres ?
Niko. Oui et non, ce sera la troisième fois que nous nous produirons sur le festival, alors on a toujours une émotion supplémentaire quand on joue pour des gens qui nous soutiennent depuis le début. Et puis la Loire-Atlantique c’est une région où Tagada à toujours eu de très bons retours, on s’attend donc à une belle ambiance.
Comment s’annonce la rentrée pour les Tagada Jones ? Vous avez bien toutes vos petites fournitures ?
Niko. On prépare de petits changements dans le set, car comme on joue énormément et que pas mal de gens viennent nous voir plusieurs fois dans l’année on ne veut pas les lasser. Donc, au programme de la rentrée : remplacer quelques anciens crayons par des crayons neufs !!!
Merci Niko
Plus d’infos sur Tagada Jones ici et sur le festival Couvre feu là