13 Nov

Les Amours impossibles : nouveau single et nouveau clip pour le groupe nantais DBStraße (INTERVIEW)

En ces temps de ralentissement global pour cause de pandémie, il est bon de constater que les artistes ne manquent pas malgré tout d’inspiration, de mots, de musique et d’images pour nous parler des choses de la vie. Ainsi en va-t-il pour le groupe nantais DBStraße et son nouveau clip à découvrir ici et maintenant. Attention, frissons!

DBStraße en résidence à Stereolux en juin dernier © Annabelle Durand

Nous les avions rencontrés en juin dernier, une interview à retrouver ici-même, à peine sortis du confinement, Doris Abéla, Benjamin Durand, Suzanne Fischer, Julien Vinçonneau et la vidéaste Annabelle Durand, les DBStraße au grand complet, rejoignaient Stereolux, l’espace de création et de diffusion dédié aux musiques actuelles bien connu des Nantais, pour une résidence autour de leur nouveau spectacle Amours fauves du nom de leur deuxième EP.

Nous les retrouvons aujourd’hui à l’occasion de la sortie de ce nouveau single clipé par Annabelle Durand, comme un hommage au cinéma à l’ombre de Romy Schneider et Michel Piccoli. Explications…

Les Amours impossibles est un clin d’oeil, plus encore une référence directe à La Chanson d’Hélène de Philippe Sarde. Ça ne va peut-être pas causer aux plus jeunes d’entre nous mais les plus anciens comme moi ont les poils qui se hérissent à son écoute. Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec cette chanson ?

Annabelle. Il faut bien garder à l’esprit que ce morceau fait partie d’une histoire plus globale. Le projet de DBStrasse c’est un concert-concept autour d’une histoire d’amour, avec ses bonheurs et ses frasques… Les Amours Impossibles, c’est un chapitre parmi d’autres, une scène du film…
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Benjamin. J’ai chanté cette chanson, il y a trois quatre ans avec un projet swing reprenant quelques airs français parmi les plus connus. J’ai ensuite vu le film (Les Choses de la vie, ndlr) et j’ai vraiment aimé cette idée fixe et obsessionnelle de l’accident de voiture. Une histoire d’amour qu’on découvre à mesure que sa fin approche Dans notre spectacle « Amours Fauves », c’est le moment des regrets : les amants se sont faits trop de mal pour pouvoir s’aimer encore, et pourtant… « Les amours impossibles » évoque ce sentiment mitigé. J’ai emprunté le début à La Chanson d’Hélène, « Ce soir nous sommes septembre… » et j’ai fait varier le thème jusqu’au mois de décembre.
Le cinéma fait partie de votre ADN, on l’entend avec cette chanson, on le voit aussi avec ce clip très cinématographique réalisé par Annabelle Durand. Comment se sont déroulés son écriture et son tournage ? Au final, répond-il à vos attentes ?

Annabelle. L’écriture s’est faite assez vite, comme à chaque fois. Les chansons de DBStrasse sont très évocatrices et les images arrivent rapidement. Le tournage a été dense et froid en février dans les ateliers Magellan. J’aime faire des temps de tournage longs pour que tout le monde soit bien immergé dans l’ambiance. C’est toujours très intense, et une expérience collective forte sur le plan humain aussi. 

Philippe Arbert nous a été d’une aide précieuse pour les lumières. C’était important pour chaque tableau. Le clip a sa propre histoire, sa propre narration illustrée avec le danseur, Sofian Jouini. Il n’est pas question de ce personnage dans la chanson, c’est pourtant le fil conducteur du clip. Car c’est aussi ça ce projet, plusieurs niveaux de lectures entre les textes, la musique et la vidéo.
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Benjamin & Doris.  Annabelle s’est chargée du script: un mécanicien (Sofian Jouini), repense, revit, cette histoire d’amour impossible… Est-ce la sienne, celle de Michel et Romy dans le film ? Celle de DBStrasse ? Tout se mélange dans la tête du personnage central. Le tournage s’est déroulé en une seule longue journée : installation, répétition in situ le jour, tournage la nuit dans ce décor froid et industriel. Nous avions une super équipe : Jauris Maignan à la post-prod, Abigaël Briand au cadre et Philippe Arbert à la lumière plateau. Et oui, nous sommes très heureux.ses du résultat !
Au casting, il y a vous, Doris et Benjamin, même si vous faites une courte apparition, il y a surtout Sofian Jouini, danseur chorégraphe. Pouvez-vous nous le présenter ?
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Annabelle. Un danseur sensible, enthousiaste et inspiré.
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Benjamin & Doris. Nous avons rencontré Sofian sur son spectacle solo « Natures ». On a énormément aimé sa démarche faite d’incarnations, de métamorphoses, une présence animale sur scène qui questionne notre environnement, notre rapport à la société. On a commencé par faire quelques répétitions avec lui, danser ensemble et travailler un autre axe de notre spectacle. Très vite est venue l’idée de faire un clip. Sofian a pris part à l’écriture en proposant sa vision des corps en mouvement, son approche chorégraphique.
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Vous étiez en juin dernier en résidence à Stereolux pour préparer votre nouveau spectacle. Vous auriez dû le jouer cet automne. Ce ne sera finalement pas le cas. Peut-être en 2021. Comment vivez-vous cette période ?
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Annabelle. Le premier confinement a été annoncé juste après la sortie du premier EP, ça coupe l’élan c’est certain. Beaucoup de frustration, surtout après une semaine à Stereolux en juin, où l’envie brûle de voir une salle comble….
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Benjamin & Doris. Effectivement, comme beaucoup d’artistes, l’élan a été un peu coupé mais pas l’envie. On travaille actuellement sur des contenus vidéos, une nouvelle identité instagram et plus généralement on tente de raconter l’histoire des Amours Fauves autrement. Les concerts reviendront en 2021 !
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
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Annabelle. La ré-ouverture des salles, c’est essentiel.
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Benjamin & Doris. Un dîner avec Michel et Romy ; ou alors que Godard veuille bien réaliser notre prochain clip 🙂

Merci Annabelle, Benjamin et Doris, merci DBStraße. Propos recueillis par Eric Guillaud le 10 novembre 2020. Plus d’infos sur le groupe ici