07 Oct

Clip, EP et concert au Chabada à Angers : la folle semaine de THEOPHILE

Nous vous l’avions fait découvrir il y a quelques mois à l’occasion de la sortie du single et du clip Andy, l’Angevin THEOPHILE est de retour avec une très belle actualité, un clip, un album, un concert pour fêter tout ça et toujours cet univers singulier aux portes de la pop moderne et de la chanson française. De quoi frissonner de plaisir…

© Morgan Roudaut

Dominique A, Woodkid, Hubert Felix Thiéfaine, Noir Désir ou encore Bashung sont pour lui des références. De belles références ! Mais il ne serait pas étonnant qu’il en devienne une lui-même dans un futur proche, tant son univers musical est singulier, riche en mélodie et poésie.

Repéré par le Chabada, scène de musiques actuelles d’Angers, qui l’a intégré dans son équipe espoir 2018 en compagnie de Rezinsky, The Mirrors ou encore Després, THEOPHILE nous parle dans son premier EP de la vie, parfois de sa vie, avec des mots soigneusement choisis. 

« Harmonie de bac à sable s’agrippant au rebord de l’espoir / Facile de récréationner l’amour… / Mais comment feras-tu le jour de tes 40 ans ? / Gouffre de plaisir / Potence d’ivresse / Énigme odieuse / Guérison acariâtre / Tournons la tête de ces évasions périmées / Il est temps de compter ses proches non pas par l’ivresse / Mais par la tendresse… Sinon Pars ! / Pars et ne reviens jamais ! »

Clip, EP, concert, THEOPHILE nous parle de son actu…

Le Clip

« Le clip du titre Pars a été tourné dans le désert de Bardenas dans la province de Bilbao en Espagne. L’histoire de cette chanson remonte à une période difficile de vie qui touche, je pense, une majorité de personnes dans l’âge de la découverte du monde vers la vingtaine. Une envie d’évasion de son propre univers a défaut de ne pas avoir les clés pour le construire soi même. Les questions qui taraudent l’esprit d’un jeune de vingt ans sur tout ce qui l’entoure ; l’amour, l’avenir, l’amitié, les décisions à prendre, l’évolution de soi. Tout ce concentré de réflexion qui, parfois pour l’oublier entraînent des comportements déraisonnés par l’ivresse par exemple.

« Il est temps de compter ses proches non pas par l’ivresse mais par la tendresse. »

« Pars et ne reviens jamais » personnifie tous ces problèmes intraveineux auxquels on fait face.

Dans ce clip, Éloïse Valli incarne cette personne qui cherche à s’évader de son monde. Nous avons voulu tisser un lien entre plusieurs histoires possible et défendre des causes que l’équipe de tournage soutient pour que chacun s’y reconnaisse.

L’émigration, l’évasion de soi, la solitude, le voyage sont des possibles scénarios en fonctions du spectateur et de son ressenti.

Nous avons tourné en Espagne ; une première pour moi à l’étranger avec une équipe de tournage soudée et compétente, Andy Maistre étant le réalisateur. La chaleur était intense (avec une température oscillant autour des 40°), le tout sur quatre jours de tournage à grande amplitude horaire afin de pouvoir tourner sous des lieux et lumières différentes pour l’impression de voyage et de chronologie. Une expérience inoubliable pour moi qui a créé de nouveaux liens entre toute l’équipe.

Le mini album 

L’EP qui est sorti vendredi dernier est très important pour moi puisqu’il est le premier pas réel vers mon univers que j’avais tant hâte de faire découvrir. 6 titres significatifs de mon projet, qui je l’espère permettront à une majorité qui l’écoute de vraiment apprendre a connaître ce que je fais et ce que je veux montrer.

L’enregistrement du disque s’est fait avec Nino Vella, un très bon ami qui a de l’or dans les mains. Je compose, j’écris, j’interprète, et ensuite je vais le voir pour qu’on embellisse les sonorités, l’arrangement et la composition. Chaque titre a été fait en un jour, toujours avec un naturel certain et un duo parfait entre lui et moi qui apporte au CD une sincérité profonde dans la composition autant que dans les textes ».

Le concert

Ce CD, je vais le défendre sur scène pour la première fois le mercredi 9 octobre dans la salle mythique du Chabada à Angers. L’accompagnement dont je fais partie depuis 3 ans (équipe espoir du Chabada) m’a amené à ce lieu pour le concert de sortie. Ils ont écouté mes chansons et m’ont sélectionné parmi d’autres groupes pour m’aider au développement de mon projet. Ils m’apportent un accompagnement complet, à 360°. Ça va de l’aide au développement de mon projet à l’échelle locale mais également nationale en passant par la mise en relation avec des professionnels de la musique (tourneurs, labels, salles de concerts…) et l’accompagnement dans le cadre de la sortie de mon disque, avec la mise à disposition d’un lieu de répétition, du coaching scénique et l’organisation d’une release party. Une énorme chance et un honneur pour moi !

Cette fameuse soirée du 9 octobre va être inédite, vu que je vais y jouer des morceaux jamais joués encore, il y aura également un invité surprise et un échange après le concert autour d’un verre pour rencontrer et remercier les gens qui viennent me soutenir. J’aurais bien évidemment mes CD sur place pour qui veut s’en procurer ! ».

Propos recueillis par Eric Guillaud le 3 octobre 2019

Plus d’infos sur THEOPHILE ici

03 Oct

Rencontre avec les MNNQNS avant leur concert à la Barakason à Rezé le 10 octobre

C’est un peu la nouvelle coqueluche du rock hexagonal, celui par qui on jure le renouveau du genre même si pour sa part il assure plutôt jouer dans la cour de la pop. Le groupe MNNQNS sera sur la scène de la Barakason à Rezé le 10 octobre. Mais avant ça, il répond à nos questions ici et maintenant. Branchez les guitares…

© Sarah Bastin

Six lettres, pas de voyelles, de quoi en perdre son alphabet latin. Mais ne les croyez pas fâchés avec les voyelles, les MNNQNS sont du genre malins. Dans une interview il y a maintenant trois ans, toujours disponible ici, le chanteur Adrian nous confiait qu’ils avaient choisi ce nom parce que « c’était un peu la seule manière de ne pas tomber dans les abysses d’internet. Avec le nom complet (Mannequins), impossible d’être trouvé sur aucun moteur de recherche, ça n’est donc pas un choix trendy douteux mais bel et bien un truc nécessaire pour la survie du groupe ».

Et de fait, le groupe n’a ni sombré dans les abysses d’internet, ni sombré dans celles du rock made in France. Trois ans après son premier passage à Nantes, MNNQNS est de retour avec une longue expérience de la scène en poche mais aussi l’apprentissage du premier album. Ça vous change un groupe ! Rencontre avec le leader du groupe Adrian plus vieux de trois ans…

Salut les MNNQNS, je vous avais interviewé en octobre 2016 à l’occasion de votre passage au Café du Cinéma à Nantes. C’était il y a trois ans pour nous… un siècle pour vous ?

Adrian. En effet ! Je me souviens de ce concert, on avait fait pas mal n’importe quoi, non ? On avait une grande passion pour s’auto-saboter à l’époque.

si on ne fait pas un nouveau morceau tous les trois jours on a des attaques de tremblements

Deux EP, un album, plusieurs clips, une tournée des festivals, des concerts à n’en plus finir, une presse nationale dithyrambique… Tout a changé autour de vous. Et vous, vous avez changé ?

Adrian. Mon foie a changé de couleur, c’est certain.

Depuis deux ans, vous travaillez sur votre premier album. Il est sorti, il est beau, il est chaud. Comment vivez-vous cette nouvelle étape ?

Adrian. Je devrais sûrement te dire qu’on est émus, blabla, mais la vérité c’est qu’on bosse sur le deuxième depuis quelques mois déjà et qu’on veut passer à la suite le plus vite possible. On travaille de manière industrielle, si on ne fait pas un nouveau morceau tous les trois jours on a des attaques de tremblements.

Vous parlez de votre album comme d’une « créature étrange » dans un post Facebook. Comment le voyez-vous véritablement, en cohérence avec la musique que vous faites depuis le début ?

Adrian. Oui, pour moi on a toujours été un groupe pop qui pioche dans les outils du rock et de ses sous-genres plus underground. Là, le format fait qu’on a eu le temps de s’attacher à cet album, puis de le détester, l’aimer à nouveau. Malgré tout ça, j’ai quand même la sensation que c’est la première sortie dont on est vraiment fiers.

le classic rock, celui qui met des vestes en cuir, mange des gros steaks et fait de la moto. C’est pas forcément nul, mais c’est de la musique de musée maintenant

Il s’appelle Body negative. Pourquoi ce titre ?

Adrian. Pendant un trajet en van, on est tombés sur le hashtag « Body Positive » sur les réseaux, qui est censé t’encourager à aller vers l’acceptation de soi et apprendre à aimer son propre corps. Un truc très bien sur le papier mais qui a ses failles si tu creuses, bref, on s’en foutait d’en faire la critique, on s’est surtout dit qu’au vu des sévices que tu infliges à ton corps sur la route, l’inverse correspondait super bien à notre mode de vie.

Douze morceaux qu’on peut ranger dans la catégorie rock. Vous dites pourtant fuir le « rock à papa » dans une interview aux Inrocks. Mais c’est quoi pour vous le « rock à papa » ?

Adrian. C’est le classic rock, celui qui met des vestes en cuir, mange des gros steaks et fait de la moto. C’est pas forcément nul, mais c’est de la musique de musée maintenant.

Certains disent effectivement le rock mort et enterré. Pourtant, vous-même, Last Train, Pogo Car Crash Control, The Liminanas… et tant d’autres ne sont-ils pas la preuve du contraire et qui plus-est la preuve d’une grande diversité ?

Adrian. Oui, il y a clairement un truc qui arrive. Qu’on appelle ça du rock ou quoi que ce soit d’autre, beaucoup de groupes français cool émergent en ce moment, on peut aussi citer T/O, Servo, Rendez Vous, The Psychotic Monks, Unschooling…

Des morceaux rock mais des touches très pop aussi… Quelles ont pu être les influences récentes du groupe ?

Adrian. Nine Inch Nails, Einstürzende Neubauten, Throbbing Gristle, Machine Girl…des choses plus axées sur l’experimentation ou l’électronique. Et puis Oasis aussi, on ne va pas se mentir.

Vous avez beaucoup tourné ces dernières années, c’est comment la vie des MNNQNS sur la route ? Rock’n’roll ?

Adrian. On est encore en vie pour le moment, je croise les doigts. La teuf est une passion, c’est indéniable, mais il va falloir qu’on fasse des efforts pour assurer maintenant que nous sommes des professionnels de la musique rock (merci l’Etat Français si tu lis ces lignes).

Le concert du 3 octobre à La Maroquinerie à Paris est une date très importante pour vous, elle est d’ailleurs marquée en rouge sur votre agenda. Et celui de Rezé qui se jouera dans la foulée le 10, comment le voyez-vous ?

Adrian. Ça fait longtemps qu’on n’est pas venus dans le coin donc on a tout aussi hâte !

Merci Adrian. Propos recueillis par Eric Guillaud le 25 septembre 2019

Plus d’infos sur MNNQNS ici, sur le concert là