Les actrices Amy Poehler et Tina Fey campent Hillary Clinton en 2008 et en 2015 pour l'émission "Saturday Night Live" sur NBC.

Vidéo : l'hilarant Noël d'Hillary Clinton

Hillary Clinton et son fantôme de 2008 ont fait une apparition remarquée dans un sketch de l'émission Saturday Night Live ce samedi. La séquence est intitulée "Hillary Christmas".

Hillary Clinton s'apprête à se coucher pour une nuit de "rêves productifs". Elle ouvre sa robe de chambre et dévoile son pyjama - un tailleur cintré et des talons aiguilles. Mais alors qu'elle s'endort, elle reçoit la visite du fantôme de son propre passé : l'Hillary de 2008 (année où elle avait échoué à obtenir l'investiture de son parti, au profit de Barack Obama, qui représentera les Démocrates lors de l'élection présidentielle et sera élu président en 2009).

Apparaît ensuite l'ultra-conservatrice Sarah Palin, ancienne candidate républicaine à la vice-présidence qui a récemment manifesté son attrait pour l'élue FN Marion Maréchal Le Pen : 

Au cours du sketch, l'Hillary de 2015 annonce une bonne nouvelle à son homologue de 2008 : "on sera bientôt présidentes". Mais la version jeune de la candidate la met en garde : "pendant le Noël 2008 aussi, j'étais confiante. Et puis un dénommé Barack Obama (...) a volé ma vie".

clinton fantome

Mais c'est sans compter la nouvelle encore plus ahurissante qui attend l'Hillary de 2008. "Accroche-toi", annonce la version 2015, avant de lui annoncer le nom du candidat républicain en tête des sondages : Donald Trump. La "jeune" Hillary Clinton s'évanouit. Puis elle s'éveille, réalise que Trump pourrait être le candidat des Républicains et s'exclame à l'unisson avec l'autre Hillary : "Oh mon dieu, nous allons être présidentes !".

Avant que son fantôme n'ait le temps de retourner en l'an 2008, Hillary Clinton aura le temps de détruire son smartphone pour l'empêcher d'envoyer des emails. Une allusion à la polémique qui l'affectera 7 ans plus tard...

Le candidat républicain Donald Trump, en tête des sondages, est souvent qualifié de populiste. Crédit : Gage Skidmore

Cette vidéo montre à quoi ressemblerait Donald Trump avec un accent so british, so sophistiqué

Le candidat républicain Donald Trump débite généralement ses outrances verbales avec une voix rauque, en utilisant un vocabulaire particulièrement pauvre, à la portée d'un enfant de 10 ans. Le tout sur un ton bourru, façon homme du peuple.

Et si le magnat de l'immobilier ne changeait pas ses mots, mais simplement son accent, le qualifierait-on moins souvent de "populiste" ? Le comédian britannique Peter Serafinowicz a doublé une interview de Donald Trump avec un accent britannique, généralement considéré comme plus sophistiqué que son homologue américain, en conservant les mots du candidat.

Le titre de la vidéo est "Trump sophistiqué" :

"Et si Trump prenait des leçons d'élocution ?" se demande Peter Serafinowicz dans la description de la vidéo.

"Les experts disent de Trump qu'il présente des troubles de la personnalité d'ordre narcissique." Photo : Gage Skidmore

Si Trump était président, pourrait-il interdire l'entrée des musulmans sur le territoire américain ?

Donald Trump, le candidat républicain qui caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois, a appelé à l'instauration d'un moratoire sur l'immigration musulmane, quelques jours après les attaques de San Bernardino, perpétrée par des Musulmans radicalisés.

La Maison blanche a condamné la proposition, qui selon son porte-parole Josh Earnest "disqualifie" Donald Trump dans la course à la présidentielle 2016. "Le genre de politique - si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi - que défend M. Trump est absolument contradictoire avec les values qui sont inscrites dans notre constitution", a déclaré le porte-parole face à des journalistes.

S'il devient président, Donald Trump pourra-t-il interdire aux musulmans d'entrer aux Etats-Unis ? La constitution américaine prohibe-t-elle une telle mesure, comme l'affirme la Maison blanche ? Les juristes interrogés par les médias américains sont divisés. Voici quelques unes de leurs conclusions :

Bannir les Américains musulmans va à l'encontre de la constitution

Dans un communiqué ce lundi, Donald Trump appelait à "arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux Etats-Unis". Or la constitution américaine garantit le droit à la liberté de religion et l'égalité de traitement devant la loi aux citoyens américains. Une mesure qui empêcherait les Américains de religion musulmane d'entrer sur le territoire serait donc inconstitutionnelle.

Au lendemain de la présentation de sa proposition, Donald Trump a précisé à l'antenne d'ABC News que la mesure ne s'appliquerait pas aux citoyens américains. "Si une personne est musulmane, qu'elle va à l'étranger et revient, elle peut revenir. Ils sont des citoyens, c'est différent", a-t-il déclaré.

Sa proposition concernerait donc tous les musulmans qui ne sont pas citoyens : touristes, hommes d'affaires, étudiants ou encore immigrés et réfugiés.

Si ces derniers ne sont pas protégés par la constitution américaine, certains principes constitutionnels s'appliquent néanmoins. CNN évoque l'exemple des prisonniers de Guantanamo, qui sont protégés par une clause de la constitution., Selon une décision rendue par la Cour suprême en 2008, les détenus jouissent du droit de saisir la justice pour s'assurer qu'ils sont détenus illégalement, en vertu de la constitution.

Le gouvernement a de larges pouvoirs lorsqu'il accorde un visa

Lorsque les services de l'immigration américaine refusent d'accorder un visa, ils n'ont aucune obligation de justifier leur refus. "Les Etats-Unis pourraient donc rejeter les demandes de visa des musulmans pendant un moment, sans mot dire", écrit Vox. "Mais l'annoncer en avance [comme l'a fait Trump] serait probablement imprudent, et la politique pourrait être contestée en justice".

Par ailleurs, la justice a donné au pouvoir politique "l'équivalent judiciaire d'un chèque en blanc pour réguler l'immigration", , indique le professeur de droit de l'immigration et de droit constitutionnel Peter Spiro dans une tribune du NYT,

Le Congrès a lui aussi accordé un large pouvoir au président en ce qui concerne l'interdiction d'entrée sur le territoire à certains immigrants, a estimé Spiro, également interrogé par le Wall Street Journal. Mais si le Congrès n'était pas d'accord avec la proposition de Trump, il "pourrait toujours [la] bloquer en changeant la loi et en retirant ce pouvoir d'exclusion délégué au président", écrit le journaliste du WSJ.

Malgré ce large pouvoir, il existe d'autres limites auxquelles serait confronté Trump-président.

Les précédents de l'histoire américaine invoqués par Trump ont été désavoués

Le magnat de l'immobilier a justifié sa proposition en citant une mesure prise par le président Roosevelt pendant la Seconde guerre mondiale, et qui qualifiait les ressortissants japonais vivant sur le sol américain d' "étrangers ennemis". Trump a également fait référence à la possibilité d'interner des citoyens japonais dans les années 1940, approuvée par Roosevelt.

Techniquement, la jurisprudence qui avait avalisé l'internement des Japonais-Américains en 1944 est toujours valable, explique Peter Spiro. Mais elle a largement été condamnée par la classe politique américaine. En 1988, sous la présidence Reagan, le Congrès s'était publiquement excusé et avait offert des réparations aux victimes des camps d'internement.

D'ailleurs, la situation était bien différente, relève CNN : le Japon était une nation en guerre avec les Etats-Unis. Aujourd'hui, l'Amérique est en guerre contre les groupes terroristes comme l'Etat islamique, pas contre les musulmans.

Le droit international prohibe les discriminations religieuses

CBS News cite Khaled Abou El Fadl, un professeur de droits de l'hommes à l'Université de Californie, qui souligne que les Etats-Unis sont engagés au sein de traités ou d'organisations internationales qui interdisent la discrimination religieuse, par exemple à l'ONU.

En résumé : la justice, tout comme le Congrès, aurait le moyen d'empêcher la proposition de Trump d'être appliquée. Or des nombreux hommes politiques, démocrates comme républicains, ont publiquement condamné les propos du milliardaire.

Au fait... comment déterminer qu'une personne est musulmane ?

Donald Trump ne précise pas comment il sera possible, autrement que par auto-identification de la personne, de déterminer quelle est sa religion, souligne CNN.

Même si son moratoire sur l'immigration musulmane était légal, il se heurterait de fait à une difficulté pratique : comment élaborer un test permettant de déterminer la foi des migrants ?

Pour justifier sa proposition de moratoire sur l'immigration musulmane, Donald Trump a invoqué les attaques du 13 novembre à Paris et ses "quartiers radicalisés". Crédit : Gage Skidmore

Donald Trump évoque les "no-go zones" de Paris pour justifier sa proposition anti-immigrés musulmans

Après les attentats contre Charlie, la chaîne de droite Fox News invitait un expert qui décrivait les "no-go zones" de Paris, déclenchant l'indignation générale des Parisiens... Donald Trump remet le couvert après les attentats de San Bernardino.

Donald Trump, le candidat républicain qui caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois, est sous le feu des critiques depuis qu'il a appelé à l'instauration d'un moratoire sur l'immigration musulmane, quelques jours après les attaques de San Bernardino, perpétrée par des Musulmans radicalisés.

De nombreux Républicains, y compris le chef des Républicains à la Chambre des Représentants, ont condamné la proposition du riche magnat de l'immobilier. Pas de quoi faire reculer Donald Trump. Mais il s'est tout de même expliqué, mardi matin, dans plusieurs interviews accordés aux médias américains. Sur MSNBC, il a justifié sa proposition en invoquant la nécessité de parer à tout risque terroriste, notamment après les attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre, revendiqués par l'Etat islamique.

Paris et Londres, "radicalisées"

"Paris n'est plus la même ville", a affirmé le prince des déclarations-choc sur MCNBC, "il y a des quartiers à Paris qui sont radicalisés, où la police refuse d'aller. Ils sont pétrifiés, la police refuse d'y aller". Trump a ensuite mentionné la ville de Londres, qui selon lui est elle aussi "si radicalisée que les policiers ont peur pour leurs propres vies".

Le Royaume-Uni outré

Le maire de Londres Boris Johnson a rapidement réagi en affirmant que les déclarations de Trump sur sa ville étaient "totalement insensées", ajoutant que le nombre de crimes était en baisse dans la capitale britannique. Le porte-parole du premier ministre David Cameron a également fait part de son désaccord avec Trump, rapporte la BBC. Une pétition a même été lancée pour demander l'interdiction d'entrée du candidat républicain sur le territoire britannique.

Les "no-go zones", façon Fox News

Les remarques de Trump rappellent les propos tenus par un "expert" sur la chaîne conservatrice américaine Fox News en janvier 2015, après les attentats qui ont frappé la rédaction du journal satyrique Charlie Hebdo. L'homme, présenté comme un "journaliste spécialiste des zones de conflit", avait décrit 700 "no-go zones" où les islamistes avaient selon lui pignon sur rue. Les propos avaient provoqué l'indignation générale, y compris de la part de la maire de Paris Anne Hidalgo, à tel point que la chaîne de droite s'était publiquement excusée.

 

Le candidat républicain Donald Trump, en tête des sondages, a appelé à mettre fin à l'immigration musulmane moins d'une semaine après l'attentat de San Bernardino. Crédit : Ninian Reid

Donald Trump réclame un moratoire sur l'immigration des Musulmans

Donald Trump réclame l'instauration d'un moratoire sur l'entrée des immigrés musulmans aux Etats-Unis "jusqu'à ce que les élus de notre pays comprennent ce qui se passe", selon un communiqué publié sur son site de campagne.

Le candidat républicain, en tête des sondages pour l'investiture de son parti depuis plusieurs mois, cite ensuite des chiffres du sérieux Pew Research Center, pour affirmer qu'il existe "une forte haine envers les Américains de la part de larges segments de la population musulmane". Le magnat de l'immobilier ne précise pas sur quelle étude il s'appuie pour avancer cet argument.

Trump invoque un sondage biaisé pour illustrer la "haine" des Musulmans envers l'Amérique

Il mentionne également un sondage du Center for Security Policy, un think tank conservateur connu pour ses accusations à l'encontre des Musulmans, selon lequel 25% des musulmans aux Etats-Unis pensent que la violence envers les Américains est justifiée par le djihad, et 51% défendent le droit à être gouverné par la Charia. Le sondage, qui a été conduit sur 600 Musulmans vivant aux Etats-Unis, a été qualifié de "biaisé" et de "criblé de défauts" par le centre pour la compréhension des Chrétiens et des Musulmans de la prestigieuse université de Georgetown.

Un contexte tendu après les attentats de San Bernardino

Le communiqué de Donald Trump a été publié en pleine investigation du FBI, qui enquête sur un couple de Musulmans radicalisés qui est suspecté d'avoir tué 14 personnes lors d'une attaque dans un centre de services sociaux à San Bernardino, en Californie, la semaine passée. L'une des suspects, Tashfeen Malik, est née à l'étranger.

Le plaidoyer de Trump intervient également moins d'un mois après les attentats qui ont fait 130 morts en région parisienne, et qui avaient radicalisé le débat sur l'accueil des réfugiés syriens sur le territoire américain. Donald Trump s'était vivement opposé à l'arrivée de réfugiés, invoquant même une trop grande différence de températures entre les Etats-Unis et la Syrie. 

Trump, roi des déclarations-choc

Le troll milliardaire ne crée pas la surprise : Trump est connu pour ses déclarations choc. En septembre, il déclarait : "Dans ce pays, nous avons un problème. Son nom : les Musulmans". Par la suite, il avait pourtant tenté d'apaiser les tensions en établissant une distinction entre musulmans et extrémistes musulmans. "J'ai des amis qui sont musulmans et ce sont des personnes exceptionnelles", a-t-il déclaré sur CNN. "[Les extrémistes musulmans sont] un problème dans ce pays, c'est un problème dans le monde entier... Il y a effectivement un problème avec les musulmans radicaux", a-t-il ajouté.

Le milliardaire sous le feu des critiques

En totale opposition avec Trump, le président Obama appelait dimanche soir dans un discours solennel à ne pas confondre guerre contre le terrorisme et guerre contre l'Islam. "Donald Trump utilise les peurs des gens", a affirmé Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche, à l'antenne de MSNBC lundi soir, ajoutant qu'il s'agissait d'une stratégie pour gagner des points dans les sondages.

Les propos de Trump ont déclenché une avalanche de critiques sur Twitter, de la part de Démocrates comme de Républicains. "Donald Trump est déséquilibré. Ses propositions de "politiques" ne sont pas sérieuses", a affirmé Jeb Bush, concurrent de Trump dans la course à la Maison blanche :

Le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsey Graham a demandé à tous les candidats à la présidence de condamner le communiqué de Donald Trump.

Every candidate for president needs to do the right thing & condemn @Realdonaldtrump's statement.

— Lindsey Graham (@LindseyGrahamSC) December 7, 2015

Ces vidéos bizarres du candidat Ted Cruz révèlent les rouages de la politique américaine

En août dernier, Ted Cruz nous avait gratifiés d'une vidéo dans laquelle il grille du bacon sur une mitrailleuse - symbole s'il en faut des liens ténus entre le lobby des armes et les conservateurs :

Cette fois, les nouvelles vidéos bizarres de Ted Cruz sur Youtube mettent en scène non seulement le candidat républicain, mais aussi sa famille et son personnel de campagne :

Le sénateur du Texas et candidat à la Maison blanche Ted Cruz fait la moue dans une vidéo non éditée, repérée par CNN.

"Nous nous battons pour un monde qui sera le monde de nos enfants" s'exclame avec emphase Ted Cruz, face à la caméra. Le candidat républicain est coupé par un éternuement. Il laisse la personne tousser, et fait la moue.

CNN a compilé la douzaine d'heures de vidéos. On y voit notamment l'hésitation des membres de la famille Cruz à enlacer Ted, ou nombreuses répétitions pour filmer le parfait dîner en famille :

Comment ces vidéos bizarres du sénateur du Texas ont-elles pu se retrouver sur Youtube ? Les images, publiées par le propre personnel de campagne de Ted Cruz, étaient vouées à être montées pour en faire des spots publicitaires en faveur du candidat.

Ces vidéos témoignent d'un rouage central du financement des campagnes politiques aux Etats-Unis : l'existence des PAC (Political Action Committees ou Comités d'Action Politique en français). Les PAC sont des organisations privées qui financent des campagnes publicitaires en faveur des candidats. Les règles électorales interdisent en effet aux candidats à la Maison blanche de coordonner directement leurs actions avec leurs PAC. Comme l'explique CNN dans la vidéo, les candidats publient donc parfois les rushes de leur publicité de campagne sur Youtube, de sorte que les PAC puissent ensuite les utiliser dans leurs spots publicitaires.

Les candidats, explique le NY Mag, publient donc parfois les rushes de leur publicité de campagne sur Youtube, de sorte que les PAC puissent les utiliser dans leurs spots publicitaires. Au total, une quinzaine d'heures de vidéos ont été publiées. La majorité est inintéressante, comme le montre l'un de ces rushes, repéré par NY Mag. Il dure 50 minutes :

Les candidats républicains utilisent les attentats de Paris pour critiquer la politique d'Obama en matière d'accueil des migrants syriens. Crédit : CNBC

Les attentats de Paris radicalisent le débat américain sur les réfugiés

Les attentats qui ont touché Paris le 13 novembre n'ont pas épargné la vie politique américaine.

Après la découverte d'un passeport syrien, qui n'a pas été authentifié pour le moment, à proximité du corps d'un kamikaze au stade de France, et dont le titulaire aurait suivi la route des réfugiés, le débat est relancé quant à la possibilité d'une infiltration d'islamistes parmi les migrants qui fuient la guerre civile en Syrie pour se réfugier en Europe.

La présence du passeport pourrait être une manipulation de l'Etat islamique, afin de radicaliser la question des réfugiés en Europe et d'aiguiser les tensions communautaires, comme le suggère un ministre allemand. S'agit-il d'une fausse piste ? Les candidats républicains n'ont pas attendu de connaître la réponse pour réclamer la fermeture des frontières du pays aux réfugiés syriens.

Les Républicains profitent des attentats pour avancer leurs arguments

"Faire venir des gens dans ce pays, de cette partie du monde, est je pense une grave erreur", a déclaré Ben Carson. "Pourquoi n'infiltreraient-ils pas des gens dont l'idéologie est opposée à la notre ?" s'est-il demandé sur Fox News Sunday. Jeb Bush et Ted Cruz ont quant à eux plaidé pour accueillir essentiellement des Chrétiens de Syrie sur la chaîne CNN. Le magnat de l'immobilier Donald Trump, connu pour ses déclarations fracassantes, a comparé l'entrée des réfugiés à celle d'un "cheval de Troie".

Cette position n'est pas nouvelle. Les conservateurs critiquent depuis le début l'annonce de la Maison blanche, qui a promis d'accueillir 10 000 réfugiés syriens sur le territoire américain l'année prochaine. L'administration Obama avait tenu à préciser que les migrants seraient soumis à une vérification de leurs antécédents avant de passer la frontière.

Mais les attaques de Paris, largement couvertes dans les médias américains et qui ont suscité la compassion d'une grande partie de la population, ont donné des billes aux conservateurs.

Contre l'objectif d'Obama d'accueillir 10 000 réfugiés

Trois jours après les événements, au moins six gouverneurs républicains ont annoncé qu'ils refuseraient d'accueillir des réfugiés dans leurs états respectifs.

En réponse, la Maison blanche a fait savoir qu'elle ne renoncerait pas à l'objectif d'accueillir 10 000 migrants. Lors d'une conférence de presse qui ponctuait une réunion du G20 en Turquie, le président Obama s'est en particulier emporté contre la proposition de Jeb Bush de limiter l'accueil aux Chrétiens. "Ce n'est pas ça, l'Amérique", a-t-il déclaré, sans directement citer le nom de Bush, "Notre compassion n'est pas conditionnée à la réussite d'un test religieux".

Leur principal argument : il est impossible de vérifier les antécédents des migrants

Cela n'empêche pas les Républicains d'exploiter ce qui constitue selon eux un point sensible : dans le contexte de la guerre civile syrienne, il est difficile de contrôler le parcours de ses ressortissants. 

"On ne peut pas vérifier [les] antécédents [des réfugiés]", a déclaré le candidat et sénateur républicain Marco Rubio à ABC News ce week-end. "Vous ne pouvez pas passer un coup de fil et appeler la Syrie", a-t-il ajouté.

Les membres de l'administration Obama n'ignorent pas la possibilité d'une infiltration islamiste, selon The Hill. Cette année, le directeur du FBI James Comey reconnaissait face à des sénateurs que le risque zéro n'existait pas - même si l'administration est selon lui de plus en plus apte à repérer les éventuels terroristes.

Même précaution du côté d'Hillary Clinton, candidate démocrate favorite des sondages. Interrogée au lendemain des attentats de Paris, au cours du débat télévisé entre candidats démocrates, Clinton a insisté sur la nécessité de soumettre les réfugiés à un processus de vérification de leurs antécédents. Elle plaide pour accueillir 65 000 d'entre eux. Le thème du débat, censé porté sur l'économie, avait été modifié après l'annonce des attentats du 13 novembre.

Beaucoup de bruit, pour peu de réfugiés

Les parlementaires républicains ont annoncé lundi qu'ils tenteront de bloquer l'accueil des 10 000 réfugiés annoncé par l'administration Obama, en ne lui accordant pas les financements nécessaires. "Nous prenons en considération toutes les options afin de s'assurer que quelque chose comme cela [les attentats de Paris, NDLR] n'arrive pas ici en même temps que les réfugiés", a déclaré lundi le Speaker de la chambre, Paul Ryan, au micro du conservateur Bill Bennett. "Nous devons nous assurer que nous nous protégeons", a-t-il ajouté.

Même si le nombre de réfugiés syriens accueillis par les Etats-Unis atteint les 10 000 comme le souhaite Obama l'an prochain, il reste cependant négligeable comparé au nombre de migrants qui se rendent en Europe pour échapper à la guerre civile. Selon l'ONU, 95% des réfugiés syriens se trouvent dans un pays voisin du leur. Au total, plus de 4 millions de réfugiés syriens ont été recensés par l'ONU.

Le 4e débat entre candidats républicains à la présidentielle 2016 a eu lieu le 10 novembre 2015 sur la chaîne Fox Business.

Les candidats républicains sont très, très loin de la COP21

Tous les Républicains ne sont pas climato-sceptiques. Près de 45% d'entre eux reconnaissent l'existence du changement climatique, selon une étude du Climate Change Communication Project de l'université de Yale. Surtout quand il s'agit de baisser les impôts, mesure favorite des conservateurs : la majorité des Républicains interrogés se dit en faveur d'une réduction d'impôts sur les véhicules dits "propres" ou les panneaux solaires.

Mais les candidats en tête des sondages pour obtenir l'investiture du parti en 2016 ont montré que l'environnement était très loin de leurs priorités lors du quatrième débat télévisé entre candidats républicains, diffusé cette semaine sur la chaîne Fox Business.


Après 2 heures de débat, la présentatrice pose une question sur l'éternel dilemme entre croissance économique et protection de l'environnement. Elle demande à Rand Paul si le boom que connaît le secteur énergétique américain est compatible avec la promesse de Barack Obama de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Obama veut montrer son engagement sur le climat avant la COP21

A quelques jours de la conférence de Paris sur le climat, Barack Obama vient en effet de ré-affirmer son engagement pour contrer le changement climatique en rejetant la construction d'un oléoduc reliant les Etats-Unis et le Canada, baptisé Keystone XL. Le plan d'Obama prévoit par ailleurs de réduire les émissions de CO2 de 6 milliards de tonnes d'ici 2030, ce qui équivaut à immobiliser toutes les voitures circulant aux Etats-Unis pendant 4 ans. 

Ces annonces ne sont pas du goût de Rand Paul. "La première chose que je ferai en tant que président est d'abroger les régulations mises en place par le président, qui nuisent au secteur de l'énergie", a-t-il promis ce mardi. 

La responsabilité de l'homme remise en question

Rand Paul a également remis en question le rôle des humains comme principal catalyseur du changement climatique. "Les hommes ont peut-être une influence sur le climat", a affirmé le sénateur du Kentucky, "mais je pense que la nature joue elle aussi un rôle".

Surprenant ? Pas vraiment. L'année dernière, il avait avancé que la science ne permettait pas de se prononcer sur les causes du changement climatique, dans une interview repérée par The Hill. D'autres candidats, comme Ben Carson, qui caracole en tête des sondages aux côtés de Donald Trump, ont exprimé la même opinion.

Le gaz de schiste : l'économie avant l'environnement

Sur la question de la nocivité du gaz de schiste, en plein boom aux Etats-Unis, Rand Paul donne la priorité à l'économie sur l'environnement, comme ses concurrents Trump, Marco Rubio et Chris Christie avant lui"Libérez les gens. Laissez les forer. Laissez les explorer", a-t-il asséné. Pour récupérer le gaz naturel contenu dans la roche, un cocktail de produits chimiques est injecté dans le sol, contaminant ainsi la nappe phréatique, la faune et la flore, selon les défenseurs de l'environnement. Pas de quoi inquiéter Rand Paul, qui plaide pour une dérégulation du secteur.

Jeb Bush lui a emboîté le pas en affirmant que les Etats-Unis avaient "réduit de 10% leurs émissions de CO2" (...sans préciser sur quelle période) grâce à l' "explosion du gaz naturel" (sic). Pas si loin, finalement, de ce que déclarait Obama il y a un an : "Si [le gaz de schiste] est extrait avec toutes les précautions, c'est le carburant qui peut alimenter notre économie tout en réduisant la pollution au carbone", affirmait alors le président, à la grande déception des écologistes.

Républicains versus Démocrates

Bush s'est ensuite lancé dans une critique des engagements d'Hillary Clinton sur le climat. La candidate démocrate s'est en effet fixé des objectifs encore plus ambitieux que ceux du président Obamasi elle est élue, elle promet par exemple que 33% de l'électricité seront issus des énergies renouvelables d'ici 2027.

Pourquoi l'opinion des Républicains est importante

L'objectif de la conférence de Paris sur le climat est de déboucher sur un accord international qui engage les pays participants à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais pour être appliqué, l'accord devra être ratifié par les législateurs de chaque pays. La position actuelle des Républicains, certes susceptible d'évoluer après les primaires du parti, jette un voie sombre sur le futur de la COP21. Si le législateur américain refuse de ratifier l'accord, le texte risque de finir aux oubliettes, comme le protocole de Kyoto avant lui.

Le 29 octobre dernier, 10 candidats républicains se sont affrontés sur le plateau de CNBC pour séduire les électeurs. Ils n'étaient plus que 8 ce mardi. Crédit : CNBC

A suivre: Les meilleurs moments du 4e débat entre candidats républicains sur Fox Business

Suivez le débat avec nous en direct à partir de 21h (heure de la côte est), soit 3h du matin en France, sur notre compte Twitter.

Vous pouvez le regarder en streaming ici, sur le site de la chaîne Fox Business.

En attendant, quelques infos :

Les participants au débat, qui ont récolté plus de 2,5% lors des récents sondages, sont :

Donald Trump
Ben Carson
Le sénateur de Floride Marco Rubio
Le sénateur du Texas Ted Cruz
L'ex-gouverneur de Floride Jeb Bush
Carly Fiorina
Le gouverneur de l'Ohio John Kasich
Le sénateur du Kentucky Rand Paul

Exit Mike Huckabee et Chris Christie, qui ont été relégués au débat des "petits candidats" (entre 1 et 2,5% dans les sondages).

A quoi peut-on s'attendre ?

  • Un affrontement entre Ben Carson et Donald Trump, qui se disputent la tête des récents sondages. Ils ont en commun un goût pour les déclarations-choc.
  • Ben Carson sera certainement confronté à des questions sur son passé. L'ancien neurochirurgien affirme qu'il a tenté d'assassiner l'un de ses camarades durant son adolescence. Pourtant, plusieurs médias ont mis en lumière des contradictions dans son récit.
  • Ce soir, Jeb Bush, dont la prestation au dernier débat avait été très critiquée, tentera de remonter la pente.
  • Le dernier débat avait donné lieu à de vives critiques à l'encontre des journalistes de CNBC de la part des Républicains. Ces derniers leur reprochaient de poser des questions superficielles et de tenter de diviser les candidats. Les médias seront-ils une fois encore sous le feu des critiques
  • Marco Rubio, qui s'était distingué pour sa performance lors du dernier débat, pourrait être confronté à des questions sur ses finances personnelles et l'utilisation d'une carte de crédit du parti républicain il y a plusieurs années. Le sénateur républicain a affirmé qu'il avait remboursé toutes ses dettes.

Et à partir de 3h du matin, suivez notre fil Twitter :

Live Blog Le 4e débat républicain sur Fox Business
 

Ben Carson s'adresse généralement à un électorat de familles chrétiennes. Le rap doit d'aider à séduire les jeunes Afro-américains urbains. Crédit : Gage Skidmore

Ben Carson veut séduire les jeunes noirs grâce au rap

L'ultra-conservateur Ben Carson a déjà convaincu une large partie des Républicains qu'il est le meilleur candidat pour les représenter à l'élection présidentielle de 2016, selon les derniers sondages. Mais ça ne lui suffit pas.

Ce chrétien convaincu, connu pour ses déclarations-choc prononcées avec douceur, tente de séduire de nouveaux fans : les jeunes Afro-Américains urbains.

Pour ce faire, le candidat, qui aime raconter comment il a grandi dans la pauvreté avant de devenir un neurochirurgien surperstar, a investi dans un spot publicitaire de 60 secondes, une chanson intitulée "Freedom" (Liberté) et interprété par le rappeur Aspiring Mogul, selon ABC News. Le refrain ? "Soigne, vote, vote... Inspire, vote, vote... Ressuscite, vote, vote... Ben Carson 2016, vote et soutiens Ben Carson, pour notre prochain président, ce serait super". Il est suivi d'extraits de discours du candidat.

A écouter ici :

Selon ABC News, Carson a dépensé 150 000 dollars faire diffuser le spot ce vendredi à Miami, Atlanta, Houston, Detroit, Birmingham en Alabama, Jackson dans le Mississippi, Memphis dans le Tennessee et Little Rock dans l'Arkansas. 

C'est une première pour Ben Carson, qui en général s'adresse plutôt aux chrétiens, aux familles et aux femmes de plus de 40 ans, rappelle ABC.