La question de la peine de mort a été mise sur le tapis par une question posée lors d'un meeting d'Hillary Clinton. Crédit : Kai Mörk

Hillary Clinton ne veut pas abolir la peine de mort

Le thème de la peine de mort s'impose dans le débat entre candidat démocrates à la présidentielle 2016. C'est la question d'un électeur à Hillary Clinton, posée en public, qui a mis le sujet sur le tapis ce mercredi. La candidate s'exprimait au sujet de la banque américaine d'Import-Export dans une université du New Hampshire.

"Je ne suis pas en faveur de l'abolition", a affirmé la candidate en tête des sondages pour l'investiture du parti. "Parce que je pense qu'il y a certains cas monstrueux dans lesquelles la peine de mort doit être une option".

Elle plaide néanmoins pour limiter le recours à la peine capitale, qui doit être "très limité et rare, contrairement à ce qu'on a vu dans la plupart des états", rapporte le New York Times.

Sanders et O'Malley au créneau

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Bernie Sanders

Ses principaux concurrents démocrates dans la course à la Maison blanche n'ont pas manqué cette occasion de la critiquer. Bernie Sanders, le sénateur du Vermont, plus à gauche que Clinton, a demandé l'abolition au Sénat ce jeudi. Une tentative, selon le Times, de séduire les électeurs déçus par la position de la candidate.

"Je préfèrerais voir notre pays aux côtés des démocraties européennes, plutôt que de pays comme la Chine, l'Iran, l'Arabie Saoudite et d'autres qui maintiennent la peine capitale", a déclaré Sanders.

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Martin O'Malley

Son concurrent Martin O'Malley a de son côté qualifié Clinton d'"archaïque" face à une journaliste de CNN. "Je la respecte (...) mais elle n'est pas de ma génération", a-t-il ajouté.

La position de Clinton n'est pas une surprise

Hillary Clinton s'était déclarée en faveur de la peine de mort lors de sa campagne pour l'élection sénatoriale en 2000, rappelle le NYT, et l'ex-président et mari d'Hillary Clinton, Bill Clinton, avait étendu l'application de la peine de mort en 1994.

La majorité des Américains défend la peine de mort... mais pas les Démocrates

Selon le Pew Research Center, de moins en moins d'Américains sont en faveur de la peine capitale, mais ils représentent toujours une majorité. Dans le cas d'un meurtre, 56% des Américains soutiennent le châtiment suprême, quand 38% sont contre. Au contraire, la majorité des Démocrates est contre (56%).

Les minorités sont généralement les plus critiques vis-à-vis de la peine de mort, selon le Pew. Et pour cause : la moitié des Américains pense que les personnes de couleur ont plus de chance d'être condamnées à mort que les blancs, pour le même crime. Hillary Clinton partage elle-même ce point de vue : elle a affirmé que la peine de mort était appliquée de manière discriminatoire. Visiblement, ce n'est pas une raison suffisante pour l'interdire.

Les candidats républicains utilisent les attentats de Paris pour critiquer la politique d'Obama en matière d'accueil des migrants syriens. Crédit : CNBC

Les meilleurs moments du débat entre candidats républicains sur CNBC

Ce mercredi à 20h sur la côte est (1h du matin en France), 10 candidats républicains se sont affrontés pendant 2 heures au cours d'un débat diffusé en direct de l'Université du Colorado à Boulder, sur CNBC.ben_carson

Globalement, le débat a été chaotique et bruyant. On attendait beaucoup des deux hommes qui caracolent en tête des sondages, Donald Trump et Ben Carson, connus pour leurs déclarations-choc (sur les immigrés mexicains pour le premier, et sur l'avortement et la religion pour le second).

WINNERS

Mais Trump et Carson se sont fait voler la vedette par deux juniors de 45 ans, Marco Rubio, le sénateur de la Floride, fils d'immigrés cubain né à Miami, et Ted Cruz, sénateur du Texas ultra-conservateur. Les deux candidats se sont distingués pour leur assurance sur scène et leurs talents d'orateurs.

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Trump s'est avéré moins flamboyant qu'à l’accoutumée. Quant à l'ex-neurochirurgien Carson, il est resté calme et impassible, presque effacé.

LOOSERS

Celui qui a passé la plus mauvaise soirée ? Jeb Bush. Le fils et frère de deux ex-présidents Bush et ancien gouverneur de Floride a échangé une passe d'armes avec son ancien poulain Marco Rubio, qui a largement maîtrisé son ex-mentor.

Marco Rubio et Jeb Bush

Marco Rubio versus Jeb Bush : le clash de la soirée

Certains candidats se sont différenciés par leur opinion sur la sécurité sociale - défendue notamment par Marco Rubio, en contradiction avec Chris Christie qui a affirmé : "Le gouvernement vous a menti et a volé votre argent. Il vous a dit que votre sécurité sociale était un fonds. Mais ce fonds est un tas d'obligations pour des sommes qu'ils ont dépensées à d'autres fins, il y a déjà longtemps de cela".

Pour le reste, Kasich a crié très fort, Christie a fait quelques bonnes blagues, Fiorina était égale à elle-même, Rand Paul invisible et Huckabee a utilisé son temps de parole pour annoncer qu'il portait une cravate de marque "Trump".

Voici 3 moments forts du débat :

1Jeb Bush accuse Marco Rubio de travailler "à la française", "3 jours dans la semaine"... et Rubio le lui rend bien

Jeb Bush était à l'offensive. Il a reproché à Marco Rubio son absentéisme lors des sessions du Sénat. "Enfin, je veux dire, littéralement, le Sénat - c'est quoi, une semaine de travail à la française ? Tu as quoi, 3 jours dans la semaine où tu dois venir travailler ?". Il lui suggère ensuite de démissionner de son poste de sénateur pour se consacrer entièrement à la campagne présidentielle.

Marco Rubio lui répond du tac au tac, sans le laisser placer un mot : "J'ai écouté Jeb ces dernières semaines, alors qu'il voyageait dans tout le pays et disait qu'il avait pour modèle John McCain, qu'il allait faire un come-back retentissant comme lui en se battant dans le New Hampshire et dans d'autres états (...) Vous savez combien de votes [au Sénat] John McCain a ratés alors qu'il travaillait à ce come-back retentissant que vous prenez comme modèle ? (...) Je n'ai pas le souvenir de vous avoir jamais entendu vous plaindre [de l'absentéisme] de John McCain [au Sénat]. La seule raison pour laquelle vous le faites maintenant est parce que nous sommes tous deux candidats au même poste, et que quelqu'un vous a convaincu qu'il est dans votre intérêt de m'attaquer".

2Ted Cruz s'en prend aux médias

Les médias en ont pris pour leur grade mercredi soir. De la part de Rubio tout d'abord, mais surtout de Ted Cruz. "Les questions qui ont été posées au cours de ce débat illustrent la raison pour laquelle les Américains ne font pas confiance aux médias", a-t-il déclaré, suscitant les applaudissements du public. "Ce n'est pas un match de catch. Et quand on regarde les questions - Donald Trump, êtes-vous un méchant tiré d'une BD ? Ben Carson, vous savez faire des maths? John Kasich, allez-vous insulter deux personnes ? Marco Rubio, pourquoi ne démissionnez-vous pas ? Jeb Bush, pourquoi vos chiffres ont-ils baissé ? - Et si on parlait des problèmes réels qui préoccupent les gens ?".

Le sénateur du Texas sous-entend ensuite que les présentateurs de l'émission qui posent les questions sont de couleur démocrate et accuse les médias "mainstream" d'être à la solde du parti adverse.

3Donald Trump annonce qu'il porte une arme

Le troll milliardaire est interrogé sur un tweet qu'il a publié après la tuerie de masse qui a eu lieu dans un campus sur l'Oregon le 1er octobre. Celui-ci disait : "Au fait, c'était une zone où les armes à feu étaient prohibées. S'ils avaient eu quelques professeurs armés de pistolets, les choses se seraient passées beaucoup mieux".

Le journaliste de CNBC demande à Trump s'il serait rassuré de savoir que ses employés viennent au travail équipés d'une arme à feu. "Oui", répond-il, avant d'ajouter qu'il porte lui-même une arme à l'occasion.

"Les zones sans armes", ajoute-t-il, "c'est un stand de tir pour les tarés et les malades mentaux. C'est une cible. Ils sont à la recherche de zones sans armes".

A revoir : Les meilleurs moments du dernier débat entre Républicains sur CNN en septembre

Le républicain Paul Ryan a accepté de présenter sa candidature au poste de Speaker, mais sous conditions. (Crédit : Gage Skidmore)

Pourquoi les Républicains ont-ils tant de difficultés à se trouver un Speaker ?

Une bataille au sommet se joue pour décider qui sera le prochain Speaker du parlement américain. En septembre, John Boehner annonçait sa démission du poste. Quelques jours plus tard, le favori Kevin McCarthy se retirait de la course. Alors que les Républicains lui cherchaient un remplaçant, Paul Ryan, ex-partenaire du candidat Mitt Romney pendant la présidentielle 2012 a affirmé cette semaine qu'il était prêt à se présenter. Mais à une (lourde) condition : le parti tout entier doit s'unir derrière lui. Sous-entendu : il veut obtenir le soutien de la frange conservatrice des Républicains, responsable de la démission de John Boehner.

Pourquoi les Républicains ont-ils tant de difficultés à trouver un Speaker, position pourtant si convoitée ? 5 questions pour comprendre.

1A quoi sert le Speaker ?

Le Speaker (littéralement, "orateur") est le président de la Chambre des Représentants, l'équivalent du parlement américain. Dans les faits, il est le chef des Républicains (le chef des députés issus du parti majoritaire de la chambre - actuellement, les Républicains).

Il est également le troisième personnage dans la ligne de succession du gouvernement américain (si le président venait à se retirer et que le vice-président ne pouvait le remplacer, la présidence incomberait au Speaker).

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Elu par les députés, il est tout d'abord sélectionné au sein de son propre parti.

2Pourquoi John Boehner a-t-il démissionné ?

Le républicain John Boehner, député de l'Ohio, occupe le poste de Speaker depuis 2011 (il est notamment connu pour ses tendances à pleurer sur scène, y compris pendant la visite du pape aux Etats-Unis).

Boehner a annoncé sa démission fin septembre. En cause : son opposition au Freedom Caucus, un groupe républicain conservateur. Les élus de ce mouvement lui reprochent d'exercer un contrôle trop fort sur le vote républicain. Boehner est également sous le feu des critiques des ultra-conservateurs pour ses réticences à bloquer le budget fédéral. La droite de la droite a en effet menacé de provoquer un nouveau "shutdown" afin de mettre fin au financement public du Planning familial, une association qui permet notamment aux femmes d'avorter. Le Speaker ne soutenait pas cette initiative.

John Boehner, Speaker démissionnaire

John Boehner, Speaker démissionnaire

L'un des représentants du mouvement conservateur Tea Party et également du Freedom Caucus, Mark Meadows, a même tenté de renverser Boehner par un vote de défiance.

Malgré sa démission, John Boehner restera à son poste jusqu'au 29 octobre, date de l'élection du nouveau Speaker.

3Quel est le problème ?

Le successeur "naturel" de John Boehner aurait dû être le chef de la majorité républicaine à la chambre, Kevin McCarthy. Pourtant, quelques jours après l'annonce de la démission du Speaker, McCarthy s'est retiré de la course. "Nous avons besoin d'un nouveau visage [pour unir les Républicains]", a-t-il déclaré.

Kevin McCarthy. Crédit : Congrès

Kevin McCarthy. Crédit : Congrès

Ce retrait a lancé des tractations au sein du parti républicain pour trouver ce nouveau visage rassembleur. Les Républicains en ont bien besoin : ni Boehner ni McCarthy n'ont réussi à conquérir le soutien du Freedom Caucus.

Or, pour s'assurer qu'il remportera l'élection au poste de Speaker, le candidat à la succession de John Boehner doit remporter les suffrages du Caucus. En effet, tous les députés de la Chambre participeront au choix du Speaker - y compris les Démocrates, qui voteront pour leur propre candidat.

Le candidat devra donc remporter une majorité à la Chambre. Difficile, sans le soutien du Freedom Caucus, qui réunit une quarantaine de membres et représente 1/6 des députés républicains.

Dans certains cas (si les démocrates votent différemment), ces derniers peuvent même empêcher une loi d'être votée, comme l'explique le Wall Street Journal. Il est donc indispensable de récolter leurs suffrages.

4Qui est Paul Ryan et que veut-il ?

Paul Ryan. Crédit : Tony Alter

Paul Ryan. Crédit : Tony Alter

Peu après que McCarthy ait jeté l'éponge, le nom de ce député du Wisconsin a émergé dans les débats républicains. Paul Ryan est le chef d'un comité puissant au sein de la chambre, le House Ways and Means Committee, qui traite notamment des impôts et des prestations sociales. Parmi ses soutiens, il compte des Républicains modérés, mais aussi des conservateurs.

Après la décision de McCarthy, Paul Ryan avait fait savoir qu'il n'était pas intéressé par le job. Sa décision de se présenter cette semaine est donc un revirement. Pour autant, Ryan a posé ses conditions : il ne se présentera que s'il obtient le soutien de tout le parti, y compris le Freedom Caucus, rapporte le New York Times.

Il exige également que soit limitée la possibilité pour les élus de renverser le Speaker.

5Qui sera l'élu ?

On ne sait pas. Pour Paul Ryan, le défi est désormais de convaincre le Freedom Caucus. Le groupe déjà choisi son représentant. Ryan ne sera élu que si le Caucus change de fusil d'épaule et lui apporte son soutien (en tout cas, celui de 80% de ses membres). Dans le cas contraire, il faudra trouver un autre candidat.

MISE A JOUR 22 octobre 2015, 16h50 (heure française) :

Le Freedom Caucus a approuvé la candidature de Paul Ryan à une majorité de... 70%. Cependant, les statuts internes du groupes exigent un vote de 80% des membres pour un accord officiel. Il appartient donc à Paul Ryan de décider si ces 70% sont suffisants.

Crédit : France 2 Washington

Les meetings de Donald Trump, entre foules en délire et militants anti-Trump

Donald Trump est certainement le candidat à la Maison blanche qui polarise le plus le public américain. Le Républicain caracole en tête des sondages à droite, côté Républicains. Dans le même temps, il suscite les moqueries d'une partie de l'électorat, qui selon un sondage décrit le personnage comme "idiot", "stupide" ou "fou".

Les meetings de Donald Trump sont la preuve incontestable de la popularité du magnat de l'immobilier. France 2 a assisté à l'un d'entre eux à Dallas :

Un reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Régis Massini, Arielle Monange et Sabrina Buckwalter

Malgré les hordes de fans, le magnat de l'immobilier est loin de faire l'unanimité. Il est particulièrement impopulaire parmi les hispaniques, qui représentent 17% de la population des Etats-Unis. En cause : des déclarations jugées offensantes envers les immigrants mexicains.

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Les foules en délire à Dallas

En juin dernier, alors que Donald Trump annonce sa candidature à la Maison blanche, il dit des ces derniers qu'ils apportent aux Etats-Unis "la drogue" et "la criminalité". "Ce sont des violeurs . Certains, je pense, sont de braves gens. Mais les Etats-Unis sont devenus le dépotoir de tous ceux qui ont des problèmes", affirme-t-il alors. Depuis, les médias hispanophones présents aux Etats-Unis ont pris le candidat en grippe.

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"La majorité silencieuse soutient Trump" dit cette pancarte, brandie à Dallas

Pas étonnant, donc, que des manifestants, apparemment d'origine hispaniques, aient interrompu un meeting de Donald Trump cette semaine, selon la chaîne locale américaine WUSA9. La scène se passe à Richmond, en Virginie. Une dizaine d'étudiant de la Virginia Commonwealth University scandent "nous ne partions pas" et "virez Trump"

"C'est pour cela qu'existe la liberté d'expression", lâche Donald Trump, bon joueur. Les partisans du Républicain bousculent les étudiants, et leur arrachent leurs pancartes, pendant que le candidat républicain poursuit son discours.

Lorsqu'il aborde l'immigration illégale, Trump martèle : "Nous allons construire le mur. Ok, croyez-moi, on va construire ce mur !" . Comme toujours, ses fans acquiescent à grands cris.

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En septembre 2015, Trump a rempli un stade à Dallas

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Côté démocrates, Hillary Clinton et Bernie Sanders sont aux coudes à coudes pour le Caucus de l'Iowa qui aura lieu lundi, selon un sérieux sondage du The Des Moines Register.

Débat démocrate sur CNN : Bernie Sanders vainqueur des sondages en ligne

Le premier débat entre candidats démocrates cette semaine, diffusé sur CNN, était résolument dominé par le duel Hillary Clinton/Bernie Sanders, les deux favoris des sondages.

Leurs concurrents Martin O’Malley, Jim Webb et Lincoln Chafee ont tenté de s'affirmer avec moins de succès. Alors, qui a remporté la joute oratoire, l'ancienne Secrétaire d'Etat ou le sénateur socialiste ?

Selon de nombreux analystes politiques américains (même s'ils ne sont pas tous d'accord), la victoire va à Clinton. Le New York Times souligne la virulence de ses attaques sur le sujet du contrôle des armes, accusant Bernie Sanders d'être du côté des lobbys de l'armement. Elle a également moqué la référence au Danemark du sénateur du Vermont, qui a cité le pays d'Europe du Nord comme un modèle, aux côtés de la Suède et de la Norvège. "Nous ne sommes pas le Danemark", a affirmé l'ex-secrétaire d'Etat, "nous sommes les Etats-Unis d'Amérique".

Si l'on regarde le temps de parole, c'est également Clinton qui remporte la palme, avec 31 minutes, contre 28 minutes pour Sanders selon le NYT (et moins de 20 minutes pour les autres candidats).

Pourtant, selon les quelques sondages sur internet qui ont fleuri depuis hier, c'est Bernie Sanders qui remporte la joute. Les votants lui accordent jusqu'à 80% des suffrages :

Sondage du Time

Sondage du Time

Sondage sur Slate

Sondage sur Slate

Sondage Facebook par CNN

Sondage Facebook par CNN

Sondage le soir du débat par US News

Sondage le soir du débat par US News

Dans les recherches Google, Sanders se démarque également : les internautes ont recherché plus d'informations sur Sanders que sur Clinton pendant le débat.

Source : Google Trends

Source : Google Trends

Bernie Sanders a par ailleurs dominé les "trending topics" (thèmes les plus populaires) de Facebook et Twitter pendant le débat, notamment avec le hashtag #DebateWithBernie, omniprésent sur les réseaux sociaux américains. Selon la société Engagement Labs, Sanders a gagné plus de fans sur Twitter après le débat (mais Clinton a gagné plus de followers sur sa page Facebook), comme le relève le Wall Street Journal.

Pour autant, ces résultats ont une portée limitée. Les divers sondages en ligne réalisés pendant ou après le débat n'ont rien de scientifique : tout le monde peut y voter (contrairement aux sondages qui se interrogent un échantillon représentatif de la population), et plusieurs fois.

Etre le plus populaire sur Facebook, Google ou Twitter ne signifie pas non plus qu'on est le plus apprécié des électeurs, ou que l'on récoltera leurs votes.

Rendez-vous donc au prochain sondage "scientifique" pour avoir une estimation de la popularité des deux candidats... sans oublier qu'avec ses biais et sa marge d'erreur, le sondage n'est jamais une science exacte.

Source : CNN

Les meilleurs moments du débat entre candidats Républicains sur CNN

Ce mercredi, CNN accueillait les 11 candidats républicains les plus populaires selon les derniers sondages pour 3 heures de débats en direct.

Les téléspectateurs attendaient avec impatience les sorties du troll milliardaire Donald Trump, qui font les beaux jours des chaînes de télévision : à chacune de ses apparitions, les audiences gonflent. Conscient de son succès cathodique, Donald Trump avait écrit une lettre au président de CNN avant le débat, dans laquelle il estimait être à l'origine des revenus publicitaires récoltés par la chaîne. "Je ne veux pas me vanter, mais comme vous le savez cet incroyable regain d'intérêt de la part des téléspectateurs et l'augmentation des revenus publicitaires est à 100% l'oeuvre de Donald J. Trump", écrivait-il. Il est vrai que le premier débat des Républicains, diffusé sur la chaîne de droite Fox, avait battu tous les records avec 24 millions de téléspectateurs.

L'un des enjeux du débat sur CNN était donc de se démarquer de Donald Trump, champion des sondages parmi les candidats conservateurs.

Résultat : Trump a monopolisé le temps de parole, comme on s'y attendait. Mais d'autres candidats se sont démarqués, dont Jeb Bush, le frère de l'ancien président George W. Bush, ou Carly Fiorina, seule femme en lice et ex-PDG de la multinationale de l'informatique Hewlett-Packard, qui ont attaqué Trump de front.

France 2 a compilé pour vous les meilleurs moments de la soirée et les meilleures citations :

  • Ted Cruz

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"La menace la plus importante à laquelle fait face l'Amérique est celle d'un Iran qui détient la bombe nucléaire. Cela fait 6 ans et demi que le président Barack Obama n'exerce pas son leadership. La faiblesse est une provocation. Cet accord sur le nucléaire iranien est une catastrophe."

  • Chris Christie

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S'adressant à Carly Fiorina et à Donald Trump : "On ne veut pas vous entendre parler de vos carrières, vous disputer pour savoir qui a eu le plus de succès. Vous avez tous deux réussi votre vie, bravo. Vous savez qui n'a pas eu autant de succès ? La classe moyenne de ce pays, qui est écrasée par Barack Obama et Hillary Clinton."

  • Ben Carson

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"J'étais un démocrate radical avant de commencer à écouter [l'ancien président républicain] Ronald Reagan."

"Nous ne devrions pas détruire notre économie en vertu d'une idée de gauche selon laquelle on pourrait résoudre le changement climatique par nous même. On pourrait contribuer [à la lutte contre le réchauffement] d'une manière économiquement viable."

  • Marco Rubio

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"On a un fou en Corée du Nord avec des dizaines d'armes nucléaires et un missile à longue portée qui pourraient nous frapper ici et maintenant."

"Nous sommes entrain de laminer notre armée, et on a un président qui fait preuve de plus de respect envers l'Ayatollah iranien qu'envers le premier ministre israélien."

"Durant mon passage au Sénat, je me suis rendu compte bien rapidement que l'establishment politique, dans les deux partis, était complètement déconnecté de la vie des gens."

  • Rand Paul

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"Devrions-nous annuler l'accord sur le nucléaire iranien immédiatement ? C'est absurde. Vous ne voudriez-pas d'abord vérifier si [les Iraniens] ont respecté [leurs engagements] ?"

Sur le sujet d'une intervention militaire en Syrie pour mettre fin à la guerre civile : "Parfois les deux forces qui s'affrontent pendant une guerre civile sont mauvaises. Et parfois le fait d'intervenir est risqué. C'est ce débat que nous devons avoir au Moyen Orient. Chaque fois que nous avons renversé un dictateur, on a fini avec le chaos, la progression d'un Islam radical et nous nous sommes mis en danger."

Sur le droit du sol (le droit d'obtenir la nationalité américaine lorsqu'on est né sur le sol américain, dénoncé par Donald Trump) : "Ca m'embête de l'admettre, mais Donald Trump a un bon argument sur ce point."

  • Jeb Bush

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"En ce qui concerne mon frère, j'ai une certitude : il a fait en sorte que nous soyons en sécurité."

"Il y a 40 j'ai fumé du cannabis, je l'admets." Sur Twitter : "désolé maman"

  • Carly Fiorina

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"J'ai rencontré Vladimir Poutine et je ne lui parlerai pas du tout [si j'étais élue présidente]. On a passé trop de temps à discuter avec lui."

"Mon mari Frank et moi avons enterré une enfant à cause de son addiction à la drogue. Nous devons donc investir plus largement dans le traitement des addictions."

Sur les commentaires de Trump, qui s'est moqué de son visage : "Je pense que toutes les femmes de ce pays ont clairement compris ce que M. Trump a dit."

La réponse de Trump : "[Carly Fiorina] est une belle femme."

  • Donald Trump

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"J'ai un tempérament très bon, très calme"

Le présentateur de l'émission a évoqué les commentaires de M. Trump quant à la femme de Jeb Bush, d'origine mexicaine. Trump a en effet suggéré que la politique migratoire de M. Bush était influencée par son épouse.

Pendant le débat, M. Bush a demandé à M. Trump de présenter ses excuses auprès de sa femme Columba, qui assistait au débat. Trump a refusé : "Je ne le ferai pas, parce que je n'ai rien dit de mal".

"Dans ce pays, on parle anglais, pas espagnol" (Donald Trump a vivement critiqué M. Bush pour son usage de l'espagnol pendant la campagne.)

Réponse de Jeb Bush : "Je parle anglais ce soir. Mais si un lycéen me pose une question en espagnol (...) je fais preuve de respect et je réponds en espagnol"

Le candidat républicain Donald Trump, en tête des sondages, est souvent qualifié de populiste.

Découvrez la nouvelle pub anti-Trump, le troll milliardaire candidat à la Maison blanche

Nouvel épisode dans la guerre entre la télévision hispanophone et Donald Trump, candidat républicain à l'élection présidentielle américaine de 2016.

Voici la dernière publicité de la chaîne de télévision hispanophone TV Azteca, diffusée aux Etats-Unis et au Mexique, pour le match de foot qui opposera Etats-Unis et Mexique ce jeudi. Elle se moque largement de M. Trump :

 

Ex-star de télé réalité dans The Apprentice, émission dans laquelle M. Trump  faisait passer des entretiens d'embauche, le candidat républicain milliardaire se dit "en guerre" contre l'immigration illégale. Il défraie régulièrement la chronique lorsqu'il aborde la question.

Ici, TV Azteca se moque des propos prononcés par le candidat en juin dernier, jugés offensants pour les hispaniques. Alors qu'il annonçait sa candidature à la Maison blanche, le magnat de l'immobilier a dit des immigrants mexicains qu'ils apportaient aux Etats-Unis "la drogue" et "la criminalité". "Ce sont des violeurs et certains, je pense, sont de braves gens. Mais les Etats-Unis sont devenus le dépotoir de tous ceux qui ont des problèmes", a-t-il affirmé.Depuis, la guerre est déclarée avec la chaîne hispanophone Univision. Celle-ci a boycotté le concours de beauté Miss USA, dont l'un des organisateurs est Donald Trump.

Plus récemment, le milliardaire a fait évacuer l'un des présentateurs d'Univision, Jorge Ramos, pendant une conférence de presse. Le journaliste entendait poser une question alors que M. Trump ne lui avait pas donné la parole. "Asseyez-vous. On ne vous a pas appelé. Asseyez-vous", demande alors le milliardaire républicain.

"Retournez à Univision" finit par demander M. Trump, avant que le journaliste ne soit escorté vers la sortie. Il reviendra plus tard dans la salle et posera ses questions, qui portaient sur l'immigration. Les sorties du milliardaire républicains pourraient lui coûter les votes de l'électorat d'origine hispanique. Selon un sondage publié par Gallup le mois dernier, 65% des votants "latino" ont une opinion défavorable du milliardaire.

Les Républicains prendront-ils le risque de désigner un candidat à la Maison blanche impopulaire auprès de cet électorat ? Rendez-vous au printemps 2016 pour les primaires du parti.

Et retrouvez notre portrait : Donald Trump, le troll milliardaire.

Bernie Sanders, le socialiste à l'air de savant fou, peut-il vraiment renverser le colosse Hillary?

Candidats #7: Bernie Sanders, un socialiste contre Clinton

Séisme dans la campagne démocrate! Depuis quelques jours, le règne annoncé d'Hillary Clinton se voit remis en question par le candidat le moins plausible qui soit, un ancien hippie, activiste de gauche et sénateur du Vermont depuis des temps immémoriaux: Bernie Sanders.

1Qui est Bernie Sanders?

Bernard « Bernie » Sanders est né en 1941 dans une famille juive de Brooklyn. Depuis ses années étudiantes à l'Université de Brooklyn, puis celle de Chicago, il est impliqué dans le mouvement des droits civiques et entre en politique en 1968, à l'époque des hippies et de la contestation contre la guerre du Vietnam. Politico consacre un long article sur ses jeunes années de hippie, aux sources de ses idées politique aujourd'hui.

Il entre en politique en 1971, au sein du Liberty Union Party, un parti socialiste et pacifiste. Après plusieurs candidatures malheureuses au poste de sénateur et de gouverneur du Vermont, il quitte le parti. En 1981, il entre en indépendant dans la course à la mairie de Burlington, la plus grande ville de l'état. Il restera maire jusqu'en 1989, fidèle à un programme de travaux publics et refusant de larges privatisations. Lors d'une course pour la réélection, Sanders parvient même à battre un candidat soutenu à la fois par les démocrates et les républicains.

En 1991, Sanders est élu à la chambre des représentants.C'est l'indépendant à avoir siégé le plus longtemps au Congrès américain, conservant sa ligne socialiste en faveur des dépenses publiques et des programmes d'aide sociale.

Il a annoncé sa candidature à la primaire démocrate dans un parc de Burlington qu'il avait protégé des plans d'un promoteur lorsqu'il était maire, renforçant encore son statut de candidat « du peuple » de l'élection américaine.

2Quel est son programme?

Sanders n'est pas techniquement démocrate, il se présente à la nomination démocrate en tant qu'indépendant. Pire encore, c'est un socialiste affirmé - le mot « socialiste » est toujours une insulte pour une bonne partie des américains. Sanders est un peu au parti démocrate ce que le Tea Party est aux républicains. Sincère, mais extrême.

Economie: Là ou la plupart des candidats, même du côté démocrate, promettent une certaine prudence budgétaire et un contrôle de la dette, Bernie Sanders voudrait profiter des faibles taux d'intérêt pour emprunter plus et mener des programmes de financement public massifs. Construction d'infrastructures, dépenses publiques accrues pour générer de l'emploi, toute la gamme socialiste y passe.

Du côté du secteur privé, Sanders veut augmenter le salaire minimum au niveau fédéral de 7,25$ à 10,10$ de l'heure. Plus polémique encore, il veut diviser les 6 plus grandes banques du pays pour limiter leur influence sur l'économie américaine. Même aux standards européens, ceci est bien un programme de gauche radicale.

Social: Obamacare c'est bien, mais ce n'est pas assez. Bernie Sanders veut créer aux Etats-Unis un programme de couverture universelle à l'européenne. Grand admirateur du socialisme scandinave, Sanders préfère un système qui permet aux assurés de souscrire facilement une assurance privée plutôt à la Sécurité Sociale universelle à la française.

Du côté des droits civiques, Sanders est un défenseur ardent du mariage gay, du droit à l'avortement, il est anti-peine de mort...etc...

Immigration: Sanders est plutôt discret sur ce sujet, se contentant de soutenir l'ordre exécutif de Barack Obama empêchant l'expulsions de millions d'illégaux sur le territoire américains. Il est en faveur d'un chemin vers la citoyenneté américaine pour les illégaux présents dans le pays.

En revanche, il s'est prononcé pour le démantèlement des programmes d'immigration « contrôlée » qui fournissent une main d'oeuvre à très bas coût aux entreprises du sud du pays.

International: Sanders n'est pas un expert des questions internationales, mais face à Hillary Clinton, il a pour lui la constance.

Il s'est toujours opposé aux guerres en Irak et en Afghanistan - Clinton s'était elle prononcée en faveur des deux avant de faire volte-face. Il est favorable à un effort diplomatique renforcé plutôt qu'aux opérations militaires. Il soutient notamment le programme de sanctions économiques contre la Russie et les négociations sur le nucléaire iranien.

En revanche, c'est un opposant farouche au traité Trans-Pacifique négocié par l'administration Obama.

Environnement: Environnementaliste de la première heure, Sanders soutient tout un ensemble de mesures de réduction des gaz à effet de serre, notamment des limites d'émissions imposées à la fois sur les véhicules et l'industrie.

Il est en faveur de financements publics des énergies renouvelables, mais aussi de pistes plus excentriques, comme l'exploration des techniques de piégeage du CO2 pour limiter et retarder les effets du réchauffement climatique.

3Quelles sont ses chances?

En à peine un mois, l'avance d'Hillary Clinton dans les sondages est passée de 30 points à seulement 10. Enc conséquence, le sentiment chez les électeurs démocrates envers Sanders est passé d'un timide « je l'aime bien, mais il ne peut pas gagner » à un incrédule « et si il pouvait vraiment gagner? »

Avec sa sincérité désarmante et ses prises de position intransigeantes, Sanders est diamétralement opposé à Hillary Clinton, que les américains perçoivent comme compétente mais manipulatrice et peu fiable.

Un discours féroce de Sanders au Congrès, en 2012. « Il y a une guerre dans notre pays entre les plus riches et ceux qui travaillent. [...] 1% des américains possèdent 23% de la richesse du pays, plus que les 50% les plus pauvres. Et apparemment, ce n'est pas assez pour eux! »

Lors d'un discours dans le Wisconsin, Sanders a attiré près de 10 000 spectateurs, plus que n'importe quel autre candidat à ce stade. Chez les démocrates, il bénéficie d'un soutien croissant chez les militants les plus engagés. Face à la machine financière et le contrôle de l'establishment d'Hillary Clinton, Sanders joue sur une campagne proche des militants. De quoi en faire un candidat solide dans les états très engagés comme le New Hampshire ou l'Iowa, les premiers à voter pendant les primaires.

Si Sanders parvient à renverser, ou même seulement à faire trembler Clinton au début de la campagne, c'est toute la physionomie de l'élection qui pourrait changer. A minima, il devrait forcer Hillary à s'engager plus tôt qu'elle ne le souhaite et à prendre des positions fermes sur des questions de gauche.

« Arrêtez de me parler de lui, c'est un conte de fée! » s'énervait Bill Clinton en 2008 à propos de...Barack Obama. Hillary pourrait-elle perdre deux fois contre des outsiders improbables?

Une chose est sûre, on entendra parler de « Bernie ».

CHANCES DE DEVENIR PRESIDENT DES ETATS-UNIS: Il faudra passer sur le corps d'Hillary, puis convaincre les américains qu'un « socialiste » n'est pas une abomination. Difficile, et pourtant...

Chris Christie est l'actuel gouverneur du New Jersey, il était favori en 2012 mais a choisi de ne pas se présenter.

Candidats #6: Chris Christie, un favori déchu

Dernier en date à avoir annoncé sa candidature, le gouverneur du New Jersey a longtemps fait partie des républicains présidentiables. Mais à force d'attendre le moment idéal, Chris Christie a peut-être laissé passer sa chance. Son portrait par Jacques Cardoze:


BLOG - Les candidats republicains- Chris Christie by ftv-geopolis

1Qui est Chris Christie?

Né en 1962 à Newark. Chris Christie est gouverneur du New Jersey, une position qu'il occupe depuis 2010. Républicain de longue date, il est diplômé de droit et sciences politiques de l'Université du Delaware.

Depuis, sa carrière est rectiligne et pour ainsi dire parfaite. D'abord élu local, il attire l'attention des médias nationaux avec sa campagne énergique en faveur de George W. Bush en 2002. Le président saura le remercier en le nommant United States attorney (un procureur général, avec des pouvoirs bien plus étendus) du le New Jersey. Durant les 6 années de son mandat, Chris Christie continue à attirer l'attention des médias en remportant des procès difficiles contre des figures du crime organisé. Racket, trafic d'êtres humains, trafics d'armes...Tout y passe.

En 2010, il se présente aux élections gouvernatoriales, l'antichambre de la présidentielle. Avec une autoroute ouverte devant lui, il écrase le démocrate sortant Jon Corzine. En 2012, il est considéré comme un favori pour la course à la primaire républicaine, mais refuse de se présenter face à un Barack Obama donné gagnant.

Une erreur, sans doute, car les ennuis commencent réellement en 2013. Quelques mois après sa réélection triomphale, l'affaire dite du « Bridgegate » explose. Le bureau du gouverneur est accusé d'avoir intentionnellement fait fermer un pont pour créer des embouteillages dans la municipalité de Fort Lee. Une forme de vengeance mesquine contre le maire démocrate de la ville, qui avait refusé de soutenir Christie lors des élections gouvernatoriales.

L'enquête qui a suivi n'a pas permis de démontrer le rôle de Chris Christie dans cette décision, et le gouverneur s'en est tiré sans ennuis judiciaires. Néanmoins, cette affaire, cumulée à des doutes sur sa gestion financière, a considérablement terni son image. Contrairement à 2012, Chris Christie se présente à cette élection dans la peau d'un outsider, sous-financé et sous-représenté dans l'appareil républicain.

2Quel est son programme?

Chris Christie est un républicain très « Côte Est », qui gouverne un état qui votera quoi qu'il arrive démocrate à la présidentielle. Ses positions s'en ressentent, c'est un des républicains les plus modérés avec Jeb Bush.

Immigration: Chris Christie est sans doute le républicain à l'approche la plus originale sur l'immigration. La plupart des autres candidats proposent un renforcement plus ou moins fort de la sécurité des frontières. Christie considère lui que les immigrants réussiront de toute façon à franchir les frontières et qu'un renforcement est un gâchis.
Pour lui, « les immigrants viennent ici pour travailler. Pour lutter contre l'immigration, nous devons lutter contre le système qui propose aux migrants de travailler au noir. » On retrouve le procureur du New Jersey attaquant le marché noir dans son état.

Société: Christie a longtemps déclaré son opposition au mariage gay, mais il semble avoir abandonné la lutte sur ce front. En 2012, il posait son veto de gouverneur contre un texte l'autorisant dans le New Jersey. Pourtant, dès 2013, il baisse les bras face à une décision judiciaire faisant de même. « C'est un combat inutile » déclare-t-il. Peu de chances, donc, de le voir contester la décision de la Cour Suprême s'il devenait président.

Côté éducation, il a effectué ces derniers mois une magnifique volte-face. Autrefois pionnier du Common Core - un programme fédéral visant à mettre l'accent sur l'anglais et les mathématiques dans les collèges et lycées -, Christie est devenu un opposant féroce. Une stratégie purement électorale, car les électeurs républicains voient le Common Core comme un modèle de l'interventionnisme fédéral dans les décisions locales.

International: Fidèle à son image d'homme au franc-parler, au côté tough guy hérité de son passé de procureur, Christie est un faucon parmi les faucons. Il envisage d'envoyer des hommes au sol combattre l'état islamique et s'est vanté dans un discours: « si j'avais été à la tête du pays à la place de Barack Obama, Vladimir Poutine ne se serait pas comporté de la même manière en Ukraine. »

Environnement: Voici un candidat républicain qui n'est pas climato-sceptique! Christie a de nombreuses fois déclaré qu'il croyait au changement climatique, et croyait qu'il était bien causé par l'homme. En revanche, il reste partisan d'une ligne « l'économie d'abord ». Il a suspendu des restrictions d'émissions dans le New Jersey en 2013, au prétexte que « les chinois font bien pire que nous à l'environnement. »

3Quelles sont ses chances?

Il y a quatre ans, Christie était un favori lors des primaires face à Mitt Romney. Mais le Bridgegate est passé par là. Dans une campagne républicaine ou il est difficile de se faire entendre, les chances du gouverneur paraissent bien mince. En stratège rôdé, Christie a établie une tactique à long terme pour tenter de remporter l'élection. Il tâchera de se distinguer lors de ses exercices favoris, les rencontres avec les électeurs et les débats télévisés, ou son charisme de procureur excelle.

S'il ne parvient pas à acquérir des soutiens et des financements suffisamment tôt dans la campagne, Christie devrait vite disparaître, si possible avant d'avoir à démissionner de son poste de gouverneur. En revanche, de bonnes performances suffisamment tôt pourraient le voir revenir dans la course.

CHANCES DE DEVENIR PRESIDENT DES ETATS-UNIS: Assez faibles, mais...

Candidats #5: Marco Rubio, le favori latino

Cette semaine, nous nous intéressons à un autre des favoris de la primaire républicaine pour la présidentielle de 2016. Marco Rubio, un des deux candidats hispaniques de la primaire (avec l'ultraconservateur Ted Cruz) est dans le trio de tête des sondages, mais a t'il une vraie chance de l'emporter?

Son portrait, par Jacques Cardoze.


Candidats #5: Marco Rubio by ftv-geopolis

1Qui est Marco Rubio?

Rubio, âgé de seulement 44 ans, est une étoile montante du parti républicain. Membre de la chambre des représentants de Floride à partir de 2000, il est devenu sénateur de l'état en 2011. Sa présence au sommet des sondages est une progression météorique pour un politicien connu d'une seule poignée de spécialistes il y a encore quelques mois.

Rubio est un cubain-américain, fils d'un couple ayant émigré à Miami en 1956, avant l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro. Rubio a d'ailleurs été pris à embellir l'Histoire, faisant de ses parents des réfugiés politiques du communisme plutôt que des migrants économiques de l'ère Batista. Comme la plupart des hispaniques, Rubio est un catholique, le seul de la primaire républicaine.

Contrairement à des candidats comme Ben Carson, Carly Fiorina ou Rand Paul, Rubio est un politicien de carrière, membre des structures du parti républicain en Floride depuis ses années étudiantes. Assistant parlementaire, puis représentant d'état puis sénateur, il suit le parcours classique de l'establishment républicain. En revanche, Rubio n'a jamais été gouverneur, la voie royale vers la présidence.

2Quel est son programme?

Immigration: L'immigration est son sujet phare. En 2011, il faisait partie du « Clan des 8 » sénateurs, un groupe bipartisan proposant une réforme massive de la politique américaine d'immigration, centrée notamment autour de la possibilité d'un accès à la citoyenneté pour les immigrés présents sur le territoire américain. Sa position sur le sujet a changé à l'approche des primaires. Silencieux sur le « path to citizenship » par égard pour les électeurs, Rubio supporte à présent un renforcement de la sécurité des frontières.

International: Dans l'ensemble, Rubio est un républicain interventionniste plutôt qu'isolationniste. Il a reproché à Obama de ne pas avoir soutenu plus activement les rebelles modérés face à Bachar al-Assad et de ne pas s'être engagé aux côtés de l'Ukraine face aux rebelles séparatistes. Cela dit, il est favorable à l'aide internationale et aux organismes internationaux comme l'ONU.
Rubio est opposé au rapprochement avec Cuba. « Un rapprochement ne mettra pas fin à l'oppression là-bas » explique t'il.

Economie: Rubio est un conservateur fiscal traditionnel. Son programme comprend de larges réductions d'impôts, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Il entend aussi diminuer la régulation gouvernementale sur les marchés, notamment dans le domaine d'Internet et de l'énergie.
Contrairement à la plupart des républicains en revanche, Rubio veut donner à la présidence plus de pouvoir dans les négociations commerciales internationales. (Au moment ou le Congrès républicain se plaint d'avoir été exclu des négociations sur le pacte commercial trans-pacifique.)

Environnement: En tant que catholique, Marco Rubio est le seul candidat a être concerné par l'encyclique du pape sur le changement climatique. Ses positions restent toutefois inchangées, il ne croit pas que le changement climatique soit du à l'activité humaine ou qu'il représente un danger particulier. Interrogé sur ses questions, c'est un grand habitué de l'évasion habituelle des républicains: « Je ne suis pas un scientifique. »

3Quelles sont ses chances?

Plus qu'aucun autre candidat, les chances de Marco Rubio dépendent du soutien de l'establishment républicain. Il ne dispose ni d'une base militante solide comme le Tea Party, ni d'un fief électoral comme Scott Walker. En revanche, les stratèges républicains s'intéressent de près à son cas et pourraient lui apporter un soutien déterminant lors de la convention républicaine vers la fin de la primaire.

Pourquoi? En raison du système de collège électoral, les présidentielles américaines se jouent dans quelques états clés. Les côtes sont acquises aux démocrates, les états du Sud et le Texas aux républicains. Les campagnes se jouent donc principalement dans quelques « swing states » comme le Maine, le Colorado, l'Ohio, l'Iowa, et...La Floride et ses 29 grands électeurs, remportée en 2012 par Barack Obama avec 0,9% d'avance sur Mitt Romney.

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Les Etats où concentrent les visites de candidats (à gauche) et les attributions de fonds (à droite) lors des présidentielles. On note l'importance de la Floride en bas à droite.

Marco Rubio, cubain et enfant du pays, aurait de grandes chances de renverser l'état en faveur des républicains. Reste aux stratèges du parti à calculer si Rubio aurait de meilleures chances que Jeb Bush (qui fut gouverneur de Floride) dans le reste du pays. Rubio est un candidat plus à droite que Bush, et donc moins séduisant pour les indépendants. Mais son nom n'est pas « Bush » - c'est un avantage - et il pourrait piller l'électorat hispanique des démocrates.

Une fois les savants calculs effectués, on pourra voir vers qui penche l'establishment. Dans une primaire américaine, la décision ne revient pas seulement aux électeurs.

CHANCES DE DEVENIR PRESIDENT DES ETATS-UNIS: Bonnes.

T.L