Après les attentats contre Charlie, la chaîne de droite Fox News invitait un expert qui décrivait les "no-go zones" de Paris, déclenchant l'indignation générale des Parisiens... Donald Trump remet le couvert après les attentats de San Bernardino.
Donald Trump, le candidat républicain qui caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois, est sous le feu des critiques depuis qu'il a appelé à l'instauration d'un moratoire sur l'immigration musulmane, quelques jours après les attaques de San Bernardino, perpétrée par des Musulmans radicalisés.
De nombreux Républicains, y compris le chef des Républicains à la Chambre des Représentants, ont condamné la proposition du riche magnat de l'immobilier. Pas de quoi faire reculer Donald Trump. Mais il s'est tout de même expliqué, mardi matin, dans plusieurs interviews accordés aux médias américains. Sur MSNBC, il a justifié sa proposition en invoquant la nécessité de parer à tout risque terroriste, notamment après les attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre, revendiqués par l'Etat islamique.
Paris et Londres, "radicalisées"
"Paris n'est plus la même ville", a affirmé le prince des déclarations-choc sur MCNBC, "il y a des quartiers à Paris qui sont radicalisés, où la police refuse d'aller. Ils sont pétrifiés, la police refuse d'y aller". Trump a ensuite mentionné la ville de Londres, qui selon lui est elle aussi "si radicalisée que les policiers ont peur pour leurs propres vies".
Le Royaume-Uni outré
Le maire de Londres Boris Johnson a rapidement réagi en affirmant que les déclarations de Trump sur sa ville étaient "totalement insensées", ajoutant que le nombre de crimes était en baisse dans la capitale britannique. Le porte-parole du premier ministre David Cameron a également fait part de son désaccord avec Trump, rapporte la BBC. Une pétition a même été lancée pour demander l'interdiction d'entrée du candidat républicain sur le territoire britannique.
Les "no-go zones", façon Fox News
Les remarques de Trump rappellent les propos tenus par un "expert" sur la chaîne conservatrice américaine Fox News en janvier 2015, après les attentats qui ont frappé la rédaction du journal satyrique Charlie Hebdo. L'homme, présenté comme un "journaliste spécialiste des zones de conflit", avait décrit 700 "no-go zones" où les islamistes avaient selon lui pignon sur rue. Les propos avaient provoqué l'indignation générale, y compris de la part de la maire de Paris Anne Hidalgo, à tel point que la chaîne de droite s'était publiquement excusée.