Qui sont les trois proches de Donald Trump visés par les chefs d'inculpation ?

Robert Muller, procureur spécial chargé de l'enquête sur l'ingérence de la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016, a mis en examen trois proches de l'actuel locataire de la Maison-Blanche, lundi dernier.

Qui sont les trois hommes inculpés ?

Paul Manafort est un avocat américain, un consultant politique, mais également un célèbre lobbyiste. Il s'est récemment fait connaître pour avoir occupé durant quelques mois, le poste de directeur de compagne lors de la candidature de Donald Trump aux dernières élections présidentielles. En août 2016, Manafort a été contraint de démissionner sur fond de scandale, dans la mesure où il a été le conseiller de l'ancien président d'Ukraine, Viktor Ianoukovytch.

Auparavant, Manafort avait également travaillé aux côtés de trois anciens présidents des États-Unis, que sont Gerald Ford (1974-1977), Ronald Reagan (1981-1989) et Georges H. W Bush (1989-1993). En France, Édouard Balladur s'était offert les services de l'Américain lors de sa campagne présidentielle de 1995, où il est arrivé troisième avec 18,58% des suffrages.

Rick Gates est l'un des associés de Paul Manafort. Il a rejoint l'entreprise de lobbyiste de celui-ci au milieu des années 2000. Tous deux ont collaboré aux côtés de Trump, l'un comme directeur de campagne, l'autre en tant qu'adjoint. Suite au départ de Manafort, Gates a rapidement quitté son poste auprès du président.

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George Papadopoulos a rejoint la campagne présidentielle de Donald Trump en mars 2016 en tant que conseiller en politique étrangère. Il se serait rendu en Russie dès mars 2016 dans le but de rencontrer des agents du gouvernement russe, ainsi qu'un "professeur" qui disposait d'informations pouvant compromettre l'élection de la candidate Hillary Clinton.

Quels faits leur sont reprochés ? 

Paul Manafort et Rick Gates sont visés par douze chefs d'inculpation parmi lesquels : complot contre les États-Unis, blanchiment d'argent, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l'étranger. Les deux hommes seraient ciblés pour des activités non déclarées de lobbyistes et de consultants en faveur de l'ancien président ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch. Plus de 75 millions de dollars ont transité à l'aide de comptes offshores gérés par les deux associés. Paul Manafort est accusé d'avoir blanchi à lui seul 18 millions de dollars. Rick Gates a plaidé non-coupable et a été assigné à résidence par une juge.

George Papadopoulos a reconnu être coupable de fausses déclarations quant à ses contacts avec le gouvernement russe en 2016. Ce mensonge aurait donc entravé l'enquête du FBI portant sur une possible ingérence du gouvernement russe dans l'élection présidentielle de 2016. Afin de limiter les poursuites à son encontre, Papadopoulos aurait accepté de collaborer avec le FBI en fournissant des preuves sur l'implication de plusieurs personnes dans cette affaire.

Et Trump dans tout ça ?

Donald Trump réfute encore et toujours toute intervention russe pendant sa campagne électorale. Il l'a fait savoir, comme à son habitude, sur Twitter. "Toutes ces histoires 'russes' juste au moment où les Républicains s'attaquent à une historique baisse et réforme des impôts. Est-ce une coïncidence ? NON !" a-t-il commenté dimanche 29 octobre.

L'acte d'inculpation des trois hommes, signé par le procureur Robert Mueller, ne suggère pas de collusion entre l'équipe du candidat républicain et les autorités russes.

Yelen Bonhomme-Allard

Affaire russe : le procureur enquête sur Donald Trump pour entrave à la justice

Donald Trump a-t-il, d'une quelconque façon, entravé l'enquête de la justice dans le cadre de l'affaire russe ? Le procureur spécial Robert Mueller devra lever le voile sur l'ingérence présumée de Moscou lors de l'élection présidentielle américaine.

Cette affaire politique n'en est pas à son premier rebondissement. Donald Trump est visé par une enquête judiciaire afin de déterminer s'il a freiné ou empêché les investigations de la justice sur l'ingérence russe lors de sa campagne électorale.

Selon le Washington Post, l'enquête touchant le président des Etats-Unis aurait été ouverte quelques jours après le renvoi de l'ancien directeur du FBI James Comey, le 9 mai dernier. Lors de son audition publique, ce dernier ne s'était pas prononcé quant à l'obstruction de Donald Trump, laissant au procureur Robert Mueller de "démêler cela".

Dans ses lignes, le journal atteste que cinq hauts responsables du renseignement ont été contactés par les enquêteurs dont trois auraient accepté d'être auditionnés cette semaine. Il s'agit de Dan Coats, directeur du Renseignement, Mike Rogers, directeur de l'Agence Nationale de Sécurité (NSA) et Richard Ledgett, son ancien directeur adjoint.

Kasowitz, le porte parole de l'avocat personnel de Donald Trump a condamné l'attitude "outrageuse, inexcusable et illégale" du Washington Post à l'égard du locataire de la Maison Blanche. Ce dernier a publiquement reconnu, dans une succession de tweets, être visé par une enquête pour entrave à la justice.

Yelen BONHOMME-ALLARD

 

Investiture: Comment se déroule la cérémonie?

Plus que deux jours avec ce moment tant attendu et redouté qu'est celui de l'investiture de Donald J. Trump. Il deviendra le 45ème Président des États-Unis à exactement midi, heure de Washington (18 heures, heure française) sur la pelouse ouest du Capitole.

Combien de personnes sont attendues?

Après la victoire de Donald J. Trump que personne n'avait prévue, la passation de pouvoirs entre Barack Obama et le nouveau Président-élu se fera comme prévu, le 20 janvier.

Le dispositif de sécurité mis en place pour vendredi

Le dispositif de sécurité mis en place pour vendredi

Un dispositif de sécurité considérable sera mis en place. La police, le FBI, l'armée et les services secrets se disperseront dans la ville pour éviter tout débordement et assurer la protection de personnalités. Barack et Michelle Obama seront présents ainsi que Bill et Hillary Clinton. L'ancien Président démocrate, Jimmy Carter est également le seul ancien Président à avoir répondu présent à l’invitation de Donald J. Trump d'assister à sa cérémonie.

Le Mall lors de la première investiture de Barack Obama

Le Mall lors de la première investiture de Barack Obama

Les services de l'ordre redoutent également des confrontations entre les pros et anti-Trump, déjà prévues et promues sur les réseaux sociaux.

Le Capitole a distribué 250 000 tickets à des membres du Congrès, des sénateurs et des journalistes. Les chiffres donnés quant au nombre de personnes qui se regrouperont sur le Mall diffèrent d'un média à l'autre. Lors de l'investiture d'Obama en 2009, plus de 2 millions de personnes se sont déplacées pour assister à la cérémonie.

Le dispositif de sécurité mis en place autour du Capitole, de la Maison Blanche et du Mall

Le dispositif de sécurité mis en place autour du Capitole, de la Maison Blanche et du Mall

Le coût de l'investiture

Le service de sécurité à lui seul coûtera dans 100 millions de dollars explique le New York Times: " le coût de la sécurité à elle seule dépassera les 100 millions de dollars".

Selon le NYT,  l'ensemble des événements coûteraient plus de 200 millions de dollars. Le joint congressional committee and Inaugural Ceremonies, le  Presidential inaugural Committee, le gouvernement fédéral ainsi que les différents États et gouvernement locaux se diviseront la facture. "Plus simplement, des donateurs privés et le contribuable devront payer," écrit le New York Times.

La sécurité mise en place lors de la seconde investiture de Barack Obama. photo/DallasNews

La sécurité mise en place lors de la seconde investiture de Barack Obama. photo/DallasNews

Le déroulement de la cérémonie d'investiture d'un nouveau président se déroule dans une série d'événements qui s'étendent sur trois jours.

L'agenda des prochains jours

Les festivités débuteront jeudi 19 janvier à 15h30, lorsque le Président-élu et son Vice-président participeront à une cérémonie commémorative au cimetière National d'Arlington. Un concert au Lincoln memorial suivra la cérémonie.

Vendredi sera le jour le plus chargé, les anti-trump s'attendent à voir moins de 100 000 personnes s'agglutiner sur le Mall, tandis que ces soutiens prévoient plus d'un million de visiteurs.

Que ce soit 100 000 personnes ou plus, Washington accueillera beaucoup de visiteurs en l'espace de quelques jours. Pour accueillir un tel monde, la ville a mis en place des nouveaux services de bus et heures de métro.

Les chanceux ayant des tickets sont invités à arriver sur les lieux entre 6 et 7 heures du matin pour avoir une place relativement près du nouveau Président-élu. Ceux sans tickets sont toujours les bienvenus à assister à la cérémonie mais seront regroupés beaucoup plus à l'écart du Capitole sur le Mall. Ceux qui sont intéressés par cette option sont le plus souvent des manifestants pro-Trump et pro-Clinton.

Des anti-Trump lors d'une manifestation. Photo/New York Magazine

Des anti-Trump lors d'une manifestation. Photo/New York Magazine

À midi, Donald J. Trump jurera sur la Bible devant le juge de la Cour suprême, John Roberts. Il se devra de prononcer ces exacts mots:

 "Moi, Donald John Trump, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis. Que Dieu me vienne en aide."

Donald J. Trump a choisi la jeune chanteuse de l'émission "America's Got Talent", Jackie Evancho pour chanter l'Hymne National Américain.

Le cortège présidentiel et la parade organisée pendant l'après-midi laisseront une chance aux Américains d'apercevoir leur nouveau Président de plus près. La parade sera composée de 8000 lycéens et anciens combattants.

La parade lors de la seconde investiture de Barack Obama. photo/ Fox News Radio

Carte de la parade à travers Washington

Carte de la parade à travers Washington

Le soir même, le nouveau Président et la Première Dame seront invités au bal officiel organisé au Walter E. Washington Convention Center. Cependant, il est prévu qu'ils fassent également une apparition aux bals dits non-officiels organisés dans la ville.

Il y a deux jours, Donald Trump a expliqué que "lundi sera le premier jour de son administration", s'attirant les moqueries des politiques et des médias. Que fera-t-il pendant le weekend?

Deux derniers événements sont organisés samedi.

Officiellement un seul événement est prévu: une prière interconfessionnelle qui débutera à 10 heures à la Cathédrale Nationale de Washington, une tradition depuis la première investiture du Président Franklin Roosevelt en 1933.

Au même moment débutera un mouvement féministe "the women's march" pour manifester contre le nouveau Président-élu et les propos insultants qu'il a eu envers les femmes tout au long de sa campagne présidentielle. Plus de 100 000 femmes sont attendues.

Clémentine Boyer-Duroselle

Trump, Twitter, les robots nazis et l'avenir de l'humanité

"Bush a fait le 11-Septembre et Hitler a fait un meilleur travail que le singe que nous avons maintenant. Donald Trump est notre seul espoir". Ceci est un tweet de Tay. Il n'a fallu que 16 heures pour que cette adorable robot "adolescente" créée par Microsoft devienne une militante nazie acharnée. Tout ça parce que Tay apprend de ses conversations avec les internautes. Merci les twittos!

ScreenTay

Internet est sombre et plein de terreurs. On ne peut pas y lâcher une jeune bot naïve, de peur qu'une meute de trolls sauvages en fassent l'une d'entre eux. Ceci dit, il y a des leçons à tirer des mésaventures nazies de Microsoft. Le passage de Tay du côté obscur est dû aux interférences des utilisateurs, pas à un défaut de concept. 40 millions de personnes discutent régulièrement avec la version chinoise de Tay, Xiaolce, sans aucun problème.

En bref, les robots sociaux ne sont pas prêts de disparaître.

La preuve par Donald Drumpf

En 2015, Gawker décide de créer un bot Twitter appelé @ilduce2016, qui tweete des citations de Benito Mussolini deux fois par jour à Donald Trump. Un troll couronné de succès le 28 février dernier, quand le candidat républicain retweete le bot.

« Nous avons eu l’idée du bot Mussolini car nous pensions que Trump retweeterait absolument tout, qu’importe si la source est douteuse, à partir du moment où elle le lui demande », a expliqué le rédacteur en chef de Gawker. Un joli troll, mais @ilduce2015 est un outil très stupide qui suit ses instructions à la lettre. Pas plus sophistiqué le bot pénible qui spamme votre boîte mail ou les vieux chatbots (comme la "psychothérapeute" Eliza) très faciles à tromper.

Pour comparer, prenez @DeepDrumpf, créé par le chercheur Brad Hayes du MIT. Deep Drumpf est un bot qui utilise les tweets et les discours de Donald Trump pour apprendre à parler comme lui. Sans instruction de départ, @DeepDrumpf est devenu un pastiche très convainquant. Mais comme @DeepDrumpf n'interagit pas avec les utilisateurs, la seule manière de le rendre raciste et intolérant serait d'avoir un modèle raciste et intolérant. (Oups...)

@ilduce2016 et @DeepDrumpf sont deux robot au but similaire: moquer le milliardaire. Mais seul @DeepDrumpf est capable d'apprendre de ses efforts. @ilduce2016 a été programmé fasciste, Tay l'est devenue toute seule comme une grande. Une différence majeure, au coeur d'une course technologique effrénée dans la Silicon Valley.

La course à l'intelligence artificielle

En plus de Microsoft, Google, Facebook et Amazon ont eux aussi leurs programmes de robots intelligents, et les rivalités sont féroces.

Pendant que Microsoft subissait la déroute Tay, Google connaissait un triomphe avec la victoire de son robot AlphaGo sur le meilleur joueur de go au monde. Aussi éloignés que soient leurs but, les deux robots sont codés avec le même principe, le deep learning. Ils peuvent apprendre par eux-même et progressivement égaler ou dépasser les capacités humaines dans des domaines jusqu'ici inaccessibles aux bots.

Mais pourquoi aurait-on besoin de discuter avec des robots? Pourtant, le pouvoir de bots intelligents dans un monde dominé par Twitter et Facebook pourrait être colossal.

Par exemple, des bots de la génération précédente ont déjà été utilisés pour étouffer des opposants politiques en Egypte ou au Mexique. En Ukraine, face un spam infernal de bots du Kremlin les indépendantistes avaient appelé Mark Zuckerberg à l'aide.

Mais ces bots sont des débutants. A la place, imaginez un vrai bot fasciste. Pas le mécanique @ilduce2016 ou Tay l'idiote. Une Stasi en algorithmes, capable de surveiller et d'attaquer des opposants politiques sur les réseaux sociaux et d'apprendre à le faire de mieux en mieux à un rythme que les humains ne peuvent pas suivre.

Pour éviter ce scénario catastrophe, une véritable communauté de codeurs de bot s’est formée : il existe un Bot Summit et un hashtag de ralliement (#botALLY). Des dizaines de blogs, d’essais et de conversations cherchent à établir la ligne éthique de la création de bots. Parker Higgin, qui programme des bots, explique à Motherboard : « Il est très simple de concevoir des robots qui n’insultent jamais. Il faut juste ajouter une ligne de code, et je pense que c’est vraiment le minimum à faire… »

 

A.S avec T.L

La convention républicaine de 2012.

Manuel de coups bas pour convention contestée

En temps normal, la convention républicaine n'est guère plus qu'une semaine de discours qui consacrent l'union sacrée du parti avant les élections générales et les 2472 délégués des hommes de paille chargés de confirmer un vainqueur déjà établi.

Mais 2016 n'est pas une année normale. Dans l'opposition entre Donald Trump et l'establishment républicain, la perspective d'une brokered convention (convention arrangée) change la donne. Si personne n'atteint 1237 voix au premier tour, les délégués sont progressivement délivrés de leurs obligations. 53% peuvent voter pour qui ils souhaitent au deuxième tour, 81% au troisième, etc...

Mais comment influencer plus de délégués? Pour faire court: Tous les moyens sont bons.

L'art du Deal

C'est le B.A-BA d'une convention. On regroupe les membres du parti les plus influents et on négocie. Des postes sont promis, des districts sont attribués, des fonds sont alloués...Classique.

C'est à ces échanges dans les proverbiales "salles enfumées" que les conventions sans majorité doivent le surnom de "brokered convention" (conventions arrangées).

Cette année, les républicains mettent un point d'honneur à utiliser les mots "open convention" (convention ouverte) ou "contested convention" (convention disputée) pour faire bien savoir que l'establishment n'est pas du tout en train de manoeuvrer en coulisses...Promijurécraché!

Cleveland nid d'espions

Au niveau local, le processus de sélection des délégués est un puit sans fond de détails techniques, avec un chiffre important: seuls 14% des délégués sont choisis directement par les campagnes.

Pour le reste, les délégués sont (en général) choisis depuis une liste de candidats potentiels, par des caucus internes ou directement par les instances du parti. Si l'on prend en compte à quel point l'establishment républicain est opposé à Trump, la confiance que le milliardaire pourra accorder à ses propres délégués est toute relative.

C'est pourquoi ses adversaires ont déjà formé des équipes dans le but de trouver des "agents doubles" en leur sein. Des délégués promis à Trump en réalité partisans d'un autre candidat, qui retourneraient leur vote dès que possible.

La campagne de Ted Cruz, en particulier, a investi lourdement pour amasser les agents doubles, en attirant les délégués déjà élus ou en influençant la nomination des suivants.

Ces délégués infidèles pourraient même saboter la convention. Si l'un d'entre eux ne se présente pas pour voter, il perd son statut, mais personne ne collecte son vote. Si Donald Trump n'est au dessus des 1237 délégués que d'une poignée de voix, quelques défections bien choisies pourraient même forcer un deuxième tour.

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Selon certains avocats, même la corruption est (techniquement) légale lors d'une convention. Les lois fédérales anticorruption ne s'appliquent pas aux élections internes des partis, et aucune règle de la convention ne mentionne explicitement une interdiction des échanges financiers.

Plus subtil, les campagnes pourraient proposer aux délégués de rembourser leurs frais de séjour à Cleveland - car les délégués doivent voyager à leurs frais pour la convention - pour s'assurer leur vote. Et vu que les délégués proviennent souvent de l'establishment, on ne parlera même pas des promesses de financement pour de futures campagnes électorales.

Ajoutez au cocktail les trésors de guerre quasi-illimités des candidats et des Super-PACs, vous comprendrez facilement pourquoi une convention contestée pourrait vite tourner à la vente aux enchères.

Bonus: Pour gagner, changez les règles!

Une bonne partie des embrouilles de la convention républicaine risque de se jouer avant même l'arrivée à Cleveland. Plus précisément, lors des réunions du Standing Rules Committee (comité des règles) de la convention, présidé par le speaker Paul Ryan - que beaucoup de républicains veulent nominer lors de la convention...

Ce comité a tous les pouvoirs pour décider des règles imposées aux candidats et aux délégués lors de la convention. Par exemple, le STC devrait amender la règle 40 qui demande aux candidats d'avoir obtenu la majorité absolue dans 8 primaires pour être éligible à la convention. Pour l'instant, seul Donald Trump a atteint cette limite...Ironiquement, la règle avait été mise en place en 2012 pour écarter le populiste Ron Paul qui menaçait le candidat de l'establishment Mitt Romney.

De leur côté, les supporters de Trump veulent imposer des règles de transparence dans le fonctionnement de la convention, qui empêcheraient l'establishment d'utiliser des tactiques moins avouables pour écarter Trump.

Un dernier point. Il n'y a pas eu de convention arrangée chez les républicains depuis 1952. A ce stade, toute tentative de prédire le résultat de la convention relève de la pure spéculation, faute d'éléments de comparaison. Comme l'explique le bras droit de John Kasich, John Sununu: "A ce stade, on est déjà en terre inconnue..."

D'ailleurs, une convention pourrait nous amuser pendant longtemps, car il n'y a pas de limite sur le nombre de votes. La convention démocrate de 1924 avait nécessité 103 tours pour qu'un candidat obtienne la majorité absolue...

T.L

 

 

 

Melania Trump lors d'un meeting en Caroline du Sud en janvier. (Getty)

Primaires républicaines: Maintenant, on s'en prend aux femmes

Quand on a touché le fond, faut-il creuser? C'est en tout cas ce que semblent penser les candidats à la primaire républicaine, qui rivalisent d'ingéniosité pour rendre la campagne électorale chaque jour un petit peu moins élégante.

Il y a eu - et il y a toujours - les insultes.  Les références à la taille des "mains" en plein débat. Les dérapages racistes. La défense de la torture et de tapis de bombes. Souhaitez maintenant la bienvenue aux attaques sur les femmes des candidats!

Melania Trump est une salope, votez Ted Cruz!

On doit cette nouvelle étape à une publicité Facebook créée par la Super-PAC "Make America Awesome", qui a soutenu Ted Cruz dans l'Utah. La publicité reprend une photo dénudée de Melania Trump, la femme de Donald, prise pour le magazine GQ en 2000. La publicité commente "Voici votre future First Lady...Ou alors vous pourriez supporter Ted Cruz."

La publicité, qui visait clairement un public mormon très puritain, a déclenché un débat national aux Etats-Unis. Make America Awesome est accusé de "slut-shaming" (en français approximatif: "humiliation de la salope").

Dans Vox, Emilly Crockett écrit: "Cette publicité utilise un stéréotype malheureux sur les femmes qui posent nues ou sont ouvertes sur leur sexualité: elles seraient écervelées, pas fiables, et ne devraient pas être respectées. Au lieu d'attaquer Trump directement, elle diffame le personnage de la femme qu'il a choisi d'épouser."

Les auteurs de la publicité ont répondu en retournant l'argument du slut-shaming en leur faveur: "Cette image n'est pas douteuse parce que Melania Trump pose nue. Elle est douteuse parce qu'elle montre Melania Trump attachée à une mallette, vulnérable, un message implicite pour la soumission des femmes [...] à l'excitation et la consommation masculine."

Adroit, mais le message serait plus porteur si d'autres opposants à Trump n'avaient pas vigoureusement adopté le slut-shaming, comme cet article d'un média conservateur anti-Trump: "Quand vous êtes un homme avec de toutes petites mains marié à une ancienne mannequin qui a l'âge de vos premiers enfants, c'est normal de se demander si Raul le garçon de piscine ne nettoie pas un peu plus que la piscine." Délicieux.

Quand c'est pas l'un, c'est l'autre

Evidemment, on ne pouvait pas en rester là. Incapable de résister à une bonne polémique, Donald Trump s'est jeté dans l'arène (c'est à dire Twitter) en menaçant la femme de Ted Cruz, Heidi. "Ted Cruz le menteur utilise une photo de Melania dans une pub. Fais attention Ted, ou je vais vendre la mèche sur ta femme!"


Ted Cruz n'a pas tardé à répondre: "La photo de ta femme ne venait pas de nous. Si tu attaques Heidi, tu es encore plus lâche que je ne le pensais. #Pasclasse."


On ne sait pas sur quoi Trump voudrait "vendre la mèche", mais la réaction de Cruz, bien que calme et modérée, sonne faux. S'il n'est pas responsable de la première attaque (les Super-PACS ne doivent pas collaborer avec les campagnes officielles) son principal supporter et sa "caution establishment", Mitt Romney, ne s'est pas privé d'en rajouter lors d'un dîner avec des officiels républicains.

"Trump a eu plusieurs femmes étrangères. Comme quoi, il y a vraiment des jobs que les américains ne veulent pas faire".


En résumé...

 

Attentats de Bruxelles: Trump et Cruz mènent la course à la récupération

Les cinq candidats toujours en course pour les présidentielles américaines n'ont pas manqué de réagir aux attentats de Bruxelles, juste avant les primaires de ce soir dans l'Arizona, l'Utah et l'Idaho.

Dans une course déjà fortement marquée par les questions de politique étrangère et de sécurité, Donald Trump et Ted Cruz ont en particulier cherché à montrer leurs muscles sécuritaires.

Trump: "Je vous l'avais dit!"

Donald Trump avait gagné 7 points dans les sondages après les attaques de Paris et San Bernardino et il s'en souvient. Le milliardaire a fait le tour des "mornings shows" américains pour défendre son programme en terme de sécurité et d'immigration.

Sur les réseaux sociaux, il utilise abondamment un extrait d'une interview donnée plus tôt cette année, ou il mentionnait Bruxelles comme un "enfer" et une cible pour le terrorisme. "Regardez cette interview donnée plus tôt cette année. J'ai eu raison encore et encore sur le terrorisme. Il est temps d'être durs!"

Le programme de Trump comprend notamment l'interdiction d'accès au territoire américaine pour les personnes de confession musulmane. Cet après-midi, il a aussi réitéré son intention de rétablir l'utilisation du waterboarding ("et plus encore") par les autorités américaines.

Cruz veut des patrouilles de police dans les quartiers musulmans

Le principal challenger de Donald Trump à l'investiture républicaine est bien décidé à ne pas le laisser gagner cette course à la récupération politique. Après une brève pensée pour les victimes, la campagne du candidat a publié un message sur Facebook qui comprend une liste de propositions musclées.

Selon lui: "Nos alliés européens voient maintenant le résultat d'un mélange toxique de migrants qui ont été infiltrés par des terroristes. [...] Nous devons immédiatement arrêter le flot des réfugiés en provenance de pays avec une forte présence de Daech. [...] Nous devons sécuriser notre frontière pour empêcher l'infiltration de terroristes. [...] Nous devons permettre aux forces de l'ordre de patrouiller et sécuriser les quartiers musulmans avant qu'ils ne se radicalisent."

Ce dernier point est une nouveauté, qualifiée de "raciste" et "islamophobe" par des associations de musulmans américains.

Sans doute pas de quoi perturber Cruz, qui hurle au "politiquement correct" à chaque critique de son programme. Son message sur Facebook s'achève par ces mots: "Les jours ou notre pays se rend volontairement à l'ennemi pour montrer que nous sommes progressistes et éclairés sont terminés. Notre pays est en jeu."

We Can No Longer Surrender to the Enemy Through Political Corr...Today radical Islamic terrorists targeted the men and women of Brussels as they went to work on a spring morning. In a series of co-ordinated attacks they murdered and maimed dozens of innocent commuters at subway stations and travelers at the airport. For the terrorists, the identities of the victims were irrelevant. They –we—are all part of an intolerable culture that they have vowed to destroy. For years, the west has tried to deny this enemy exists out of a combination of political correctness and fear. We can no longer afford either. Our European allies are now seeing what comes of a toxic mix of migrants who have been infiltrated by terrorists and isolated, radical Muslim neighborhoods. We will do what we can to help them fight this scourge, and redouble our efforts to make sure it does not happen here. We need to immediately halt the flow of refugees from countries with a significant al Qaida or ISIS presence. We need to empower law enforcement to patrol and secure Muslim neighborhoods before they become radicalized. We need to secure the southern border to prevent terrorist infiltration.And we need to execute a coherent campaign to utterly destroy ISIS. The days of the United States voluntarily surrendering to the enemy to show how progressive and enlightened we can be are at an end. Our country is at stake.

Posté par Ted Cruz sur mardi 22 mars 2016

Réactions plus modérées pour Clinton, Sanders et Kasich

Par contraste avec ses deux adversaires, la réaction de John Kasich est apparue comme une anomalie. Prenant soin de souligner que "l'Amérique n'est pas en guerre avec l'Islam", il a réservé sa seule pique à Barack Obama, appelant le président à interrompre son voyage à Cuba et à revenir à Washington ou à se rendre à Bruxelles.


Du côté démocrate, Hillary Clinton s'est dite "horrifiée" par les attaques, et appelé à un renforcement des capacités de surveillance des Etats-Unis, en collaboration avec les pays européens.

Bernie Sanders est resté plus discret, appelant à resserrer les liens entre les Etats-Unis et l'Europe face à la "barbarie" du terrorisme islamique.

Pourquoi Trump peut gagner et Sanders a déjà perdu

Il n'est pas difficile de dresser des parallèles entre Bernie Sanders et Donald Trump. Outsiders populistes de leurs partis respectifs, leurs trajectoires basées sur l'engouement populaire face à l'establishment sont similaires, malgré leurs énormes différences idéologiques.

Après les primaires du 15 mars, un nouveau point commun est apparu. Tout deux doivent gagner une majorité des délégués restants pour l'emporter. Avec une différence majeure: Trump peut le faire, pas Sanders.

Ce n'est même plus une question de démocratie, mais une question de règles électorales et de maths.

Les maths côté Sanders

Les élections démocrates se déroulent à la stricte proportionnelle, dans l'ensemble des états. 4051 délégués sont attribués par le vote populaire, 1964 d'entre eux ont été répartis. Hillary Clinton en a remporté 1139 (58%) et Bernie Sanders 825 (42%). Dans ce calcul, la majorité est à 2026 délégués, Clinton aurait donc besoin de 887 délégués sur les 2087 restants (43%) et Bernie Sanders de 1201 (57%).

Difficile pour Sanders, n'est-ce-pas?

Non. Impossible. Car il est temps de compter les superdélégués. Attention, ça devient compliqué.

Le vote de ces 712 caciques du parti démocrate à la convention n'est pas lié au vote populaire. 467 d'entre eux sont déjà promis à Clinton (65%) contre 26 à Bernie Sanders (4%). 219 superdélégués ne sont pas déclarés.

En comptant les superdélégués, il faut 2383 voix pour la nomination et il reste 2308 délégués à attribuer. Clinton possède 1606 délégués et a besoin de 777 supplémentaires (33% de ce qui reste). Avec 851 délégués, Sanders a besoin de 1532 supplémentaires (67%). En ne comptant que les délégués élus, il devrait recueillir 80% des suffrages pour rattraper son adversaire.

Cette démonstration ignore le fait que les superdélégués pourraient retourner leur veste en faveur de Sanders. Mais elle explique aussi pourquoi ils ne le feront pas. Bernie Sanders a déjà perdu.


Sanders regarde les résultats du 15 mars.

Les maths côté Trump

Côté républicain, Trump a besoin de 564 des 1061 délégués qui restent à attribuer (53%). A la proportionnelle face à deux adversaire, la tâche est difficile. Mais le parti républicain fonctionne différemment du parti démocrate.

L'Arizona, le Delaware, le Nebraska, le Montana, le New Jersey et le Dakota du Sud attribueront l'ensemble de leurs 217 délégués au vainqueur. Si Trump les remporte tous (même par 34% contre 33% à ses deux adversaires), il n'aura besoin que de 347 des 844 délégués restants, soit 41%. De plus, d'autres états (Wisconsin, Pennsylvanie, Maryland, Californie...) accordent des primes significatives au premier.

C'est pour cette raison que la victoire de John Kasich dans l'Ohio, bien que coûteuse en délégués, n'était pas une mauvaise affaire pour le milliardaire. En divisant les voix de l'establishment, elle augmente ses chances de capitaliser sur ces primes au vainqueur pour gagner une majorité de délégués avec une minorité des voix.

Sanders était battu dès 1968

Au coeur de ces règles, on retrouve l'Histoire des deux partis.

Les conflits entre l'électorat démocrate et l'establishment du parti ne sont pas une nouveauté. Depuis 1968 et le chaos historique de la convention de Chicago, le parti démocrate a appris à gérer les candidatures de son extrême-gauche.

A l'inverse, jusqu'à cette année, l'électorat républicain était réputé très discipliné derrière son establishment. Le parti a donc adopté des règles qui favorisent un plébiscite populaire pour le favori. La montée de Donald Trump est un phénomène historique, qui utilise les règles du parti républicain contre lui.

Une chose est certaine, si les règles étaient inversées, Bernie Sanders serait beaucoup plus proche de la nomination et Donald Trump beaucoup plus loin.

T.L

Super Tuesday 3: Triomphe pour Hillary Clinton

Les primaires du 15 mars étaient annoncées décisives, elles n'ont pas déçue. Les deux partis entrent dans une nouvelle phase de leurs primaires. Côté démocrate, ce sera une procession en triomphe pour Hillary Clinton jusqu'à son inévitable nomination. Côté républicain, il n'y a plus que deux solutions: Une convention contestée ou une victoire de Donald Trump.

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Démocrates: Hillary Clinton, presque nominée

Après la victoire surprise de Bernie Sanders dans le Michigan, la campagne du socialiste espérait transformer l'essai dans l'Ohio et l'Illinois, deux états à la démographie similaire. Las, Hillary Clinton s'est imposée dans les deux états, largement dans le cas de l'Ohio.

La soirée a été un calvaire pour Sanders, qui ne remporte aucun des 5 états en jeu hier soir (le Missouri peut encore être recompté au moment ou nous publions). Un "clean sweep" de Clinton qui enterre les chances du socialiste. Clinton finit la nuit avec le double des délégués de Sanders au niveau national.


Mathématiquement, Bernie Sanders devrait donc gagner une large majorité des délégués restant pour rattraper son retard. Une tâche impossible. Même s'il a annoncé qu'il resterait en course jusqu'à la convention, il a sans doute perdu toute chance de l'emporter hier soir.

Résultats démocrates (approximation à 6h15 heure française):

  • Floride: Hillary Clinton 64,5%  / Bernie Sanders 33,3% 
  • Ohio: Hillary Clinton 56,5%  / Bernie Sanders 42,5% 
  • Illinois: Hillary Clinton 50,4%  / Bernie Sanders 48,8% 
  • Caroline du Nord: Hillary Clinton 54,5%  / Bernie Sanders 40,8% 
  • Missouri: Hillary Clinton 49,6% / Bernie Sanders 49,4% (RECOMPTAGE POSSIBLE)

Républicains: Donald Trump à l'aise

Comme Hillary Clinton chez les démocrates, Donald Trump a dominé les primaires républicaines. Le milliardaire a remporté 4 des 5 états en jeu - Floride, Illinois, Caroline du Nord et Missouri. Seul l'Ohio - qui lui aurait permis de verrouiller la nomination - lui échappe. Une petite déception, mais Trump démontre qu'il est le seul candidat à pouvoir remporter la majorité absolue des délégués à la convention républicaine et épargner au parti une convention contestée.

Par comparaison, son plus proche poursuivant Ted Cruz a passé une mauvaise soirée. Lui qui se voit comme "le seul capable de battre Trump" a perdu dans les deux états ou il avait une chance, la Caroline du Nord et le Missouri (avec recomptage possible dans le Missouri).

John Kasich, clé d'une convention contestée

John Kasich, l'homme qui a arrêté Trump? Quoi qu'il en soit, le gouverneur de l'Ohio est parvenu à remporter son état hier soir, privant Donald Trump de 66 délégués absolument cruciaux dans la course aux 1237 délégués nécessaires pour remporter la nomination républicaine. Kasich lui-même ne peut espérer qu'une victoire lors d'une convention contestée. Mais sa victoire dans l'Ohio est-elle une pomme empoisonnée pour le parti républicain?


D'un côté, sa victoire éloigne Donald Trump d'une majorité absolue des délégués. Avec plus de la moitié des états ayant déjà voté, le milliardaire va devoir remporter 60% des délégués encore en jeu s'il veut l'emporter avant la convention. Possible, mais pas évident. Chaque délégué remporté par Kasich l'éloigne de son but.

En revanche, John Kasich peut aussi diviser les voix de l'establishment républicain et empêcher Ted Cruz d'être compétitif dans le reste des états qui accordent tous leurs délégués au vainqueur (Pennsylvanie, New York, Californie...), qui disposent d'un grand nombre de délégué.

Marco Rubio écrasé à domicile

C'est fini pour Marco Rubio. Le sénateur de Floride a été pulvérisé par Donald Trump dans son propre état, qu'il avait choisi pour son élection de la dernière chance.

Quand il est devenu évident qu'il allait être largement battu, Marco Rubio a brièvement envisagé de continuer sa campagne jusqu'à une convention contestée, avant de se raviser dans un discours de défaite bien préparé.

Avec la fin de la campagne Rubio, l'establishment républicain n'est en tête que dans un seul état sur l'ensemble des primaires disputées, dans l'Ohio, avec John Kasich.


Résultats républicains (approximation à 6h15 heure française):

  • Floride: Donald Trump 45,7%  / Marco Rubio 27,0% / Ted Cruz 17,1% / Kasich 6,8%
  • Ohio: John Kasich 47,0% / Trump 35,9% / Ted Cruz 13,2% / Marco Rubio 2,3%
  • Illinois: Donald Trump 38,9% / Ted Cruz 30,4% / Kasich 19,7% / Marco Rubio 8,5%
  • Caroline du Nord: Donald Trump 40,3% / Ted Cruz 36,7% / Kasich 12,6% / Marco Rubio 7,7%
  • Missouri: Donald Trump 40,8% / Ted Cruz 40,7% / John Kasich 10,1% / Marco Rubio 6,1% (RECOMPTAGE POSSIBLE)

Incidents à Chicago, Trump annule son meeting

Des milliers de manifestants se sont rassemblés hier soir en marge d'un meeting de Donald Trump à Chicago, dans l'Illinois. Indépendants ou issus du mouvement "Black lives Matter", les manifestants s'étaient rassemblés pour s'opposer à la candidature du milliardaire et à ses discours. Leur présence a créé des frictions, parfois violentes, avec les partisans du candidat.

En accord avec la police de Chicago, Donald Trump a préféré annuler le meeting pour raisons de sécurité. Des incidents sporadiques se sont poursuivis pendant la soirée entre les partisans de Trump, les manifestants et la police. Après l'annulation du meeting, la situation est peu à peu revenue au calme.

Ce n'est pas la première fois que des meetings de Donald Trump tournent à la violence. L'arrivée de manifestants et leur éviction très publique, car Donald Trump a pris l'habitude de signaler leur présence à renfort de "Get'em out!" ("sortez-les!"), est même devenu l'une des attractions principales des meetings de Trump.

Ces derniers jours, les incidents se sont fait graduellement plus violents. Une journaliste aurait été physiquement agressée, puis des bagarres ont éclaté à plusieurs reprises avec des opposants. L'après-midi avant le meeting annulé à Chicago, la police arrêtait 35 personne en marge d'un meeting à Saint Louis (Missouri).


Et maintenant...Qui est responsable?

Partisans et opposants de Donald Trump s'interpellent maintenant sur la responsabilité de ces débordements. D'un côté les partisans de Trump accusent les manifestants de chercher à provoquer des débordements, et de nier à Trump le droit à la liberté d'expression. Les manifestants répondent que la rhétorique du candidat est la principale responsable des violences.

Les deux camps ont des arguments pour eux. Les manifestations qui ont interrompu le meeting de Trump à Chicago ont été revendiquées par plusieurs organisations issues du mouvement Black Lives Matter, et par des supporters de Bernie Sanders.


De l'autre, ces dernières semaines, en plus de mettre en scène les opposants de ses meetings, Donald Trump a effectivement multiplié les déclarations enflammées. Lors de l'interruption d'un manifestant, il déclare par exemple: "J'aimerais le frapper", ou, "si nécessaires, je paierai les frais légaux [en cas de bagarre]". Tout ceci sans mentionner ses sorties racistes, quand il qualifiait les immigrés mexicains de "violeurs" ou "l'Islam nous hait". Ces déclarations sont la raison principale évoquée par les manifestants pour leur opposition.

Difficile de prédire la suite des événements pour la campagne Trump, mais ces incidents sont une nouvelle preuve des fractures que le candidat créée au sein de la société américaine.

BLOG - Les Anti Trump by ftv-geopolis