A entendre certains candidats républicains, on pourrait penser que le parti conservateur est le porte-voix des climato-sceptiques. "Je ne crois pas au changement climatique", déclarait le milliardaire Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, la semaine dernière sur CNN. En 2012, il a même affirmé que "le concept du réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de nuire à la compétitivité des entreprises américaines" :
The concept of global warming was created by and for the Chinese in order to make U.S. manufacturing non-competitive.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 Novembre 2012
Son concurrent Ben Carson a lui aussi estimé qu'il n'existait pas de preuve du rôle de l'homme dans le réchauffement climatique. Les Républicains sont d'autant plus enclins à affirmer leur opposition aux mesures qui limitent les émissions de gaz à effet de serre depuis que le président Obama, démocrate, en a fait l'une de ses priorités.
Pourtant, aux Etats-Unis, être de droite ne signifie pas être climato-sceptique. Selon un nouveau sondage, la majorité des Républicains - y compris parmi les plus conservateurs - admet que l'homme joue un rôle dans le réchauffement climatique.
Moins de 10% des Républicains interrogés pensent que le changement climatique n'existe pas, et moins d'un tiers renie le rôle de l'homme dans le réchauffement.
Le sondage a été financé par Jay Faison, un Républicain qui a lui-même créé une association qui fait la promotion des énergies "vertes", écrit le New York Times.
Oui à la lutte contre réchauffement climatique, mais non aux dépenses publiques
Certains candidats républicains ont une opinion nuancée : ils ne renient ni l'existence d'un changement climatique ni le rôle de l'homme. Pour autant, ils refusent de dépenser des deniers publics pour lutter contre le réchauffement. Au cours du dernier débat entre Républicains diffusé sur CNN, le sénateur de Floride Marco Rubio a prévenu : "nous n'allons pas détruire notre économie" pour des politiques "qui n'auront absolument aucun impact sur notre climat, sur les températures". Le gouverneur du New Jersey Chris Christie renchérit alors :"Je suis d'accord avec Marco. Nous ne devrions pas détruire notre économie pour poursuivre une idée de gauche selon laquelle nous pourrions changer le climat à nous seuls. Nous pouvons contribuer [à la lutte contre le changement climatique] sans compromettre notre économie".
"Nous n'avons pas besoin d'une intervention massive du gouvernement pour résoudre le problème", a-t-il affirmé, conformément à la ligne des conservateurs qui plaident pour limiter les interventions gouvernementales.
Le candidat républicain fera-t-il partie du camp des climato-sceptiques ? Rien n'est sûr."Pour le moment, ce débat est dominé par quelques-unes des voix les plus audibles du parti", a déclaré Jay Faison dans une interview accordée au New York Times. "Mais lorsque nous serons sortis de la phase spectacle de la campagne et que nous nous pencherons sur les propositions politiques, les Républicains pourront parler [du changement climatique] d'une manière apolitique".