Accoucher et jouir : combien de femmes ont un orgasme pendant la naissance ?

"Childbirth climax: The revealing of obstetrical orgasm." Cet article de la revue Sexologies commence à faire parler de lui. Des scientifiques un peu sérieux se sont penchés sur une vieille marotte : l'orgasme pendant l'accouchement. Un psychologue français a interrogé plus d'un centaine de sages-femmes sur leurs expériences et arrive à la conclusion que dans 668 cas sur 206000 accouchements recensés, les femmes ont ressenti du plaisir, soit un pourcentage de 0.3%, selon le DailyMail (j'ai eu la flemme de refaire le calcul). Suit cette hilarante citation :  "Quand le bébé descend, souvenez-vous, il passe par le même endroit que quand quelque chose entre (un pénis dans le vagin donne souvent un orgasme)", assure le docteur Christiane Northrup. Gros fou rire. Personnellement, je connais davantage d'accouchées qui se sont dit à ce moment-là qu'aucun pénis ne parcourait plus jamais ce chemin que de femmes qui ont trouvé que ça leur rappelait le coït.

Mais le sujet m'avait interpellé la première fois que j'en avais entendu parlé en 2009. C'était avant mon deuxième accouchement, et je m'étais dit que j'essayerais bien. Voila ce que j'écrivais à l'époque.

Il y a une chose dont on ne parle pas dans Mauvaises Mères, le livre. C’est l’accouchement. Pour une raison assez simple: on ne pouvait pas en dire de mal. Toutes les trois, on fait partie de ces "chanceuses" qui ont accouché par voies naturelles (c’est plus joli que voie "basse" qui fait, au choix, route de moyenne montagne ou évacuation des eaux usées) en souffrant un peu comme il se doit – oui, même avec la péridurale, et en s’en remettant, évidemment.

Pour quelqu’un qui aime le sport et le défi, on peut même trouver ça pas mal, l’accouchement. Dans le genre dépassement de soi, expérience limite et montée d’adrénaline. Un beau marathon de six heures, avec une arrivée complètement dingue où seuls deux supporters s’agitent, le papa et la sage-femme, et l'un des deux est fou de joie de votre exploit, plus que vos parents quand vous avez gagné la médaille départementale de gymnastique, c’est dire.

accouchement3_1963Je ne parlerai pas du trophée. N’empêche que, mauvaise mère ou pas, le moment où on réalise qu’on a vraiment CREE l’être vivant, même s'il est tout cramoisi et qu'il rampe sur votre ventre en laissant une trace d'escargot, c'est inoubliable.

Bref, accoucher, ce n’est vraiment pas ce qu’il y a de pire dans la maternité. Et pour certaines, ça peut même être visiblement très très bon. La preuve dans cet article du très sérieux Independant, dont un extrait est traduit de l’anglais ici. La journaliste britannique y donne la parole à des sages-femmes et des mamans qui racontent qu’elles ont atteint l’orgasme en donnant naissance à leur enfant. "Il a fallu que j’accouche de mon fils pour découvrir mon point G", déclare l’une d’entre elles. "Toutes mes zones érogènes étaient stimulées. Je poussais des cris très proches de ceux de l’orgasme", dit l’autre.

Ouais. Moi, c’était quand même plus proche des cris de guerre que de ceux de l’orgasme. Mais normal, j’avais une péridurale, ce que ne recommandent pas les sages-femmes adeptes  de l’"orgasmic birth" et j’étais blindée d’adrénaline – effet speedy - alors que j’aurais dû au contraire me laisser emporter par des vagues d’ocytocine, cette merveilleuse hormone du plaisir, mais aussi des contractions.

Damned! Comment faire la prochaine fois pour ne pas passer à côté d’un orgasme aussi unique ? Le plus simple est quand même de faire l’amour avant. La méthode "italienne", dit-on en France: la contraction de l’utérus pendant l’orgasme peut provoquer le début de travail. Mais alors, va-t-on être capable d’avoir un deuxième orgasme dans la foulée ? Les professionnelles du secteur recommandent de se relaxer et de faire des massages des tétons et du clitoris. Bien sûr, tout cela dans une ambiance détendue, si possible à la maison, en installant des bougies un peu partout (si, si, c’est écrit dans l’article) et sûrement de la musique aussi.

OK. Je pense qu’il y a moyen de refiler le scénario à Marc Dorcel. Parce que moi, je me vois mal avec la poche des eaux qui fuit en train d’installer des bougies dans la salle de naissance avant de monter sur la table pour me toucher devant l’équipe médicale. J’accouche dans un mois, je vous tiens au courant. Ou pas.

 

La suite a été assez différente d'un orgasme. Mais je suis prête à recueillir tous les témoignages de parturientes qui ont joui.

Mon fils, la guitare, et la musique en général

Même avant d'apprendre qu'un homme portant une guitare chopait trois fois plus de numéros de téléphone de filles qu'un homme sans guitare, le père de mes enfants a voulu transmettre son goût pour la musique à mon fils. Peut-être à cause des yeux de merlan frit que j'ai posés sur lui la première fois qu'il a chanté une chanson.

Résultat, à Noël, Ulysse a eu sa première vraie guitare, une réplique miniature de celle de son papa. Six mois plus tard, il n'a toujours par retenu un seul accord malgré quelques séances avec son père, ce qui ne l'empêche pas de saisir sa gratte de temps en temps et de faire sortir de ses cordes des notes tout à fait dissonantes d'un air très inspiré. "Il est peut-être trop jeune", ai-je argué.

Mais quand je vois cette vidéo, je me dis que mon garçon qui a cinq ans de plus ne sait pas faire beaucoup mieux que ce petit de moins de 2 ans, sujet d'une vidéo virale ce week-end.

Ce n'est pas faute d'avoir tenté de l'initier aussi à la musique. Combien d'heures passées à se taper les cuisses pour reprendre en cœur We will rock you (rebaptisé "Oui Oui") avec les enfants ? Combien de séances de danses effrénées sur Bad Romance ou Gangnam style à le contempler en train de danser parfaitement à contretemps ?

Bah, ce n'est pas grave. Le pauvre a encore pris mon patrimoine génétique sur ce coup-là, au lieu de puiser dans celui de son père. Au fond, ce que je souhaiterais juste, c'est juste qu'il devienne un peu plus malin que ce joueur de cymbales.

Merci à ma collègue pour la 1re vidéo (et les rêves chelous)

Mise à jour du 4 juin

Ma copine Marianne a décidé de me déprimer et m'a envoyé cette vidéo :

L'enfant du milieu est-il malheureux ?

La photo rencontre un certain succès sur internet. Elle a été postée sur le site américain communautaire Reddit sous le nom "Le moment où il réalise qu'il est désormais l'enfant du milieu". Plus de 1000 commentaires reviennent sur cette difficile position familiale. Vraiment ? Difficile ?

Mes enfants ne sauront jamais ce que c'est que d'être l'enfant du milieu car je n'aurai jamais le courage (la folie) de faire un 3e enfant. Mais je suis moi-même une enfant du milieu et je trouve ça très cool. L'aîné débroussaille le chemin pour moi (télé, musique, crise d'ado) et en même temps, je ne me suis jamais retrouvée seule avec ma mère une fois les grands partis. A mon grand frère les crises d'autorité, à mon petit frère l'engueulade pour la pipe à eau cachée au milieu des tee-shirts.

Du coup, j'ai retrouvé la photo de la naissance de mon petit frère et j'ai dessus le même petit air d'ennui qui laisse penser que je fomente de l'abandonner au supermarché dès la prochaine sortie.

Mes frères et moi . © Emma Defaud

Mes frères et moi . © Emma Defaud

Pour autant, je ne me suis jamais sentie à la mauvaise position et je crois que j'ai été très heureuse d'avoir deux compagnons de jeux. Je me tourne donc vers les (mauvais) parents de trois enfants qui me lisent : pensez-vous que l'enfant du milieu est plus malheureux ? Et sur la photo que vous avez faite en rentrant de la maternité, est-ce que c'est celui qui fait la gueule ?

Depuis, en tout cas, les détournements pleuvent. Un peu dans ce genre-là.

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PS : 2e sujet d'étonnement : depuis quand on met les bébés dans un torchon ?