Toit d'une construction de Gaudi au parc Guëll à Barcelone.

L'architecte de Barcelone > l'architecte de l'univers

La fille "- C'est quoi, croire en dieu ?
Moi - Ben c'est quand tu penses qu'un grand magicien a créé la Terre et les hommes. Quand tu crois pas en dieu, tu ne sais pas toujours comment a été créée la vie mais tu ne crois pas que le grand magicien existe.
Ma fille - N'importe quoi, ce n'est pas un grand magicien qui a fait la Terre. Mais je connais quelqu'un qui fait des beaux immeubles : Gaudi."
<3 ma fille

Passion kermesse

Enfin ! Il fait un peu plus chaud, la végétation est de retour et c'est bientôt la fin de l'école. La période pourrait vous exciter parce qu'elle vous rapproche des vacances, que les fraises vont enfin devenir abordables et que quelques bonnes soirées en terrasses entre potes devraient se préparer. Moi, elle me panique.

Kermesse, spectacle et chorale devraient composer le summum de l'excitation de la semaine prochaine. Mardi, spectacle de la petite à la maternelle à 18h30, mercredi rebelotte au centre de loisirs mais une heure plus tôt, jeudi chorale du grand et vendredi grande fête de l'école primaire. L'école ne laisse aucune chance aux parents actifs.

Et comment font ceux qui ont plus de deux enfants ? Surtout, quelle sale excuse on trouve pour ne pas aller écouter chanter son fils ?

Parce qu'au début, j'étais contente. Je me suis même dit que j'allais participer à la fête de l'école en ramenant un gâteau vendredi (et hop j'enterre ma soirée de la veille) et en m'occupant d'un stand pendant quarante-cinq minutes. C'était avant de savoir que je devrais porter un chapeau à paillettes et que le code vestimentaire était "couleurs fluo" (et hop, j'enterre ma dignité).

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Il me faudrait donc une semaine de congés avant même les vacances pour assurer avec mes enfants. Ou alors je m'évade discretos du boulot vers 16h30. Quatre jours d'affilée, ça risque de se voir. Surtout quand le boulot repose sur le travail d'équipe.

La déprime, c'est qu'en plus, je présume que ce n'est pas tout à fait le genre de fête où on sirote un mojito en commandant une galette-saucisse.

Des conseils ?

Une pomme et un yaourt pour le goûter, c'est cela oui. (BunnyHollywood / Getty)

Toi aussi, troque ton goûter

Savane, speculoos, tartelettes... Ces gâteaux qui étaient inexistants l'année dernière à la maison pullulent désormais dans mes placards. Non, je ne fomente pas une version kids de SuperSize Me mais, depuis la rentrée, je dois préparer le goûter de mon petit CP. Grosse angoisse. Moi qui suis incapable de rendre un cahier de correspondance en temps et en heure, il allait falloir que je concocte une goûter-box tous les jours de la semaine. J'ai donc troqué les tartines pour les premiers gâteaux à l'huile de palme venus, avec l'impression de concourir au prix de la meilleure maman de Wisteria Lane.

Mais c'est plus compliqué que ça. Les enfants comptent. Et j'ai bientôt su que Jasper avait "trois choses" et mon fils que deux. Que les Savane de Charlie s'avéraient bien plus cool que mes palets bretons. Que la compote pomme-abricot, c'était "tellement pas bon" que ça ne s'échangeait même pas dans la cour de récré. Car la récré de quatre heures et demie, c'est un peu la station de métro Jean-Jaurès au début des années 2000 : un vaste terrain de deal.

Deal de came

Mais ici, les prix du marché ne fluctuent pas selon la qualité des ingrédients ou leur goût, mais selon une logique gardée bien à distance des parents et visiblement basée sur un rapport au gras et au sucré. J'ai fini par comprendre que je ne percerai jamais les secrets de leurs échanges de came. Ce qui se passe à la récré du goûter doit visiblement rester à la récré du goûter.

Pour autant, j'ai excellé à la préparation du quatre-heures, jusqu'à la mi-avril où ça m'est totalement sorti de la tête. De quoi crucifier une Bree Van de Kamp aux grilles de l'école élémentaire. Dans l'échelle de la mauvaise-mère attitude, c'est juste en dessous d'arriver en retard à l'école et de récupérer son gamin dans le bureau de la directrice. Mais ça ne m'a pas déprimée, j'étais même tellement fière. Je n'aurais jamais pensé faire un sans-faute aussi longtemps. Le lendemain, j'ai mis un savane de plus, pour le petit copain qui l'avait dépanné. C'est pas aussi dur que je le pensais.