Faire des couettes

Je fascine le père de mes enfants. J'aurais aimé que ce soit en raison de ma chute de rein, de la fulgurance de mon intelligence et de mon sens de l'humour incomparable. Mais, non. Je fascine le père de mes enfants parce que je sais faire des couettes. A chaque fois que je pars tôt pour aller travailler, je suis sure de récupérer ma fille au mieux avec deux barrettes, au pire avec des pâtés qui ressemblent à des dread locks, rapport aux mèches de cheveux qui ont trempé dans la soupe et le yaourt pendant le déjeuner.

Et là, des dizaines de souvenirs de petite fille de parents divorcés me reviennent à l'esprit. Ma mère qui me fait des tresses africaines au départ en vacances chez mon père pour que je sois bien coiffée. Les longues mèches de cheveux qui s'échappent un peu partout de mon crâne au bout de trois jours. Et le reste des vacances avec un queue basse, genre pauvresse du XIXe siècle, parce que mon père n'arrivait même pas à rassembler tous mes cheveux dans une seule de ses mains. Autant dire qu'après deux ans de divorce, je savais parfaitement me coiffer toute seule.

J'ai bien essayé d'apprendre au père de mes enfants, mais il me regarde avec désespoir, ayant la certitude qu'il a atteint la limite de son titre de "nouveau père". Je ne vous parle même pas de faire la raie à ma fille, non, juste de lui mettre des élastiques. Il a même fait une vidéo à l'iPhone pour tenter d'apprendre, mais rien n'y fait. Acheter une robe pour sa fille oui, garder les enfants pendant que je sors, pas de problème, mais pas les couettes, s'il vous plaît, pas les couettes...


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Single mom, zi end

Dix-huit mois que j'attends ce jour-là. Ma délivrance tombe aujourd'hui. Car aujourd'hui marque la fin de ma période single mom.

Je m'explique: single mom, c'est l'expression que j'utilise pour désigner les semaines où je me retrouve seule avec mes nains. Il y a deux ans, leur père a réussi un concours, et moi, j'ai gagné le droit de le voir partir à Strasbourg. A ceux à qui ça a échappé: on habite à Paris. Six mois à Strasbourg, donc, sur les dix-huit que dure la formation. Un vrai marché gagnant-gagnant. Toi tu gardes les mômes, tu fais tourner la maison et tu t'arranges pour qu'ils ne se noient pas dans leur bain, et lui, il se bourre la gueule avec ses potes de promo, apprend à danser la salsa, suit une formation sur l'opéra et, accessoirement, la journée, se pointe en cours, pour valider son cursus. Le partage des taches quoi.

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