Voici à quoi ressemble une mauvaise mère

Mais si, regardez bien. Il ne s'agit pas uniquement de ces petits yeux perçants et de ce rictus méchant. Cette femme est une mauvaise mère, comme l'indique la forme de son crâne. "Cette illustration est frappante. Ça permet à tous le monde de se souvenir de la formation de la tête et spécialement aux hommes qui chercheraient à sélectionner des épouses qui feraient de bonnes mères", souligne la légende. En cause : sa faculté d'idéalité, d'ordre, d'estime de soit et d'approbation sont faiblesses.

Une collègue bien intentionnée m'a transmis cet excellent traité en phrénologie datant de 1902, qui prétendait, il n'y a pas si longtemps, dire ce que vous étiez en fonction de ce à quoi vous ressembliez. Les bosses du crane d'un être humain reflétaient notamment ses traits de caractère. Si, comme moi, vous vous êtes tâté l'arrière de la tête pour savoir si votre "mauvaise mère attitude" était inscrite dans vos gènes, vous avez le droit de sourire.

Ce qui me console un peu, c'est que la bêtise n'a pas été misogyne sur ce coup-là, puisque les pères ne sont pas épargnés dans cette œuvre.

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Il apparaît, en définitive, que l'amour parental se loge à l'arrière du crane et que, si votre caboche n'est pas bien ronde à cet endroit-là, vous n'êtes pas apte. Je sais bien que vous êtes de nouveau en train de vous tâter la caboche.

 

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Ces jumeaux main dans la main après leur naissance

La vidéo a fait le tour du web hispanophone et vous l'avez peut être déjà vue en France aussi. Daniel et Maria sont jumeaux et, à peine sortis du ventre de leur mère, ils se sont agrippés l'un à l'autre en se tenant par la main. L'image a ému le personnel de la maternité qui a filmé les enfants avec l'autorisation du père. Quatre mois plus tard, leur mère parle encore d'une connexion spéciale entre les deux petits êtres. Eh bien je souhaite aussi une connexion très spéciale aux parents s'ils doivent s'occuper de deux marmots aussi complices.

Pourquoi lire un livre à un enfant, c'est relou

Lire des histoires, c'est cool. Le goût des livres, la transmission, les émotions, tout ça... C'est une idée qui me plaisait bien avant d'avoir des enfants.

Aujourd'hui, lire des histoires, c'est chaque parent son jour et ça suffit bien comme ça. Pourquoi ?

Parce que j'ai lu mille fois "Petit Ours Brun a une babysitter"

Vous me direz, ça l'a plutôt bien préparé à son quotidien. Mais mille fois, c'est trop. A peu près 975 fois de trop. J'ai mis le ton, j'ai vibré, mais non. Quand mon 2e enfant a été assez âgée pour ce livre, j'ai éliminé Petit Ours Brun. Je sais, je n'ai pas de cœur, mais il vallait mieux que je m'en prenne à l'ours qu'à l'enfant.

Parce que les enfants coupent toujours la parole pour poser des questions débiles

Pas la peine de penser aller au-delà de la première phrase. "Pourquoi il dit 'caca boudin' le lapin ?" "Ben, c'est l'histoire, mon chéri, il n'arrête pas de dire ce gros mot. Tu en connais aussi des enfants qui disent des gros mots. Allez, je continue." "Mais c'est pas bien, il ne faut pas dire caca boudin." "C'est vrai... Je continue ?" "Oui." "C'est l'heure du repas et..." "Mais quand même, pourquoi, il dit caca boudin ?"

Parce qu'ils scotchent sur des détails débiles

Une mauvaise coloration du dessin ? Un détail que les enfants ne comprennent pas ? Impossible de continuer à lire avant de débriefer. Exemples. Dans notre livre de Tarzan, le pouce de Tarzan est un peu plus jaune que le reste de sa peau sur cette image. Ma fille doit systématiquement le mentionner. Et je dois lui dire qu'il a dû y avoir un problème quand le livre a été imprimé. Des fois, je lui réponds : "Ben, je ne sais pas, qu'est-ce que tu en penses?" Une fois sur deux, elle ne sait pas, l'autre fois, elle répond : "il a dû y avoir un problème quand le livre a été imprimé."

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Sur cette deuxième image, elle me dit : "Il a six doigts." "Non, c'est juste qu'il a une main devant l'autre." Et je dois lui montrer avec mes mains comment sont positionnées les doigts du garçon.

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Idem sur cette troisième image, elle ne comprend pas la partie gris clair. "Mais qu'est-ce que c'est, ça ?" "C'est le ventre du singe." Et je tourne les pages pour lui montrer que le ventre est aussi dessiné en plus clair sur les autres singes. Mais, dernière petite perversion, un petit autocollant carré a longtemps été collé sur ce ventre. Avant elle me faisait remarquer : "Il y a une gommette là." Un jour, l'autocollant s'est détaché. Mais à chaque fois, quand je m'apprête à tourner la page, elle me rappelle : "Il y avait une gommette là."

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Autant vous dire que j'aurais zigouillé Tarzan sans aucun scrupule si j'avais eu un troisième enfant et subit la menace de me taper ce bouquin avec un autre morveux.

Parce que ma fille a une forte capacité d'identification

"Là, c'est moi." "Là, c'est moi, et là, c'est toi, et là, c'est mon frère." "Là, c'est moi parce que j'ai les cheveux longs, mais ils sont marrons sur le dessin." Ma fille ressent le besoin urgent de me dire qu'elle vit l'histoire de l'intérieur. A toutes les pages, dès qu'il y a une robe rose, ou juste une robe, ou même juste une fillette, j'ai le droit à : "Là, c'est moi."

Parce que les enfants ne comprennent pas les chutes

Quand vous avez mis 25 minutes à lire un livre de dix pages à cause des questions, vous arrivez à la fin de l'aventure où le lapin décide de dire "Prout". "Pourquoi il dit prout maintenant le lapin?" "Ben, on pensait qu'il était guéri des gros mots, mais en fait non, dès le lendemain, il trouve un nouveau gros mot qu'il va sans doute répéter. C'est censé être drôle." "Pourquoi c'est drôle ?" "Parce que finalement, il ne s'arrête pas de dire des gros mots. Et c'est un peu drôle de dire des gros mots." "Pourquoi, c'est drôle ?"

Les prochaines fois, vous allez avoir besoin d'expliquer ça à la fin de l'histoire. Puis l'enfant se met à rire à la dernière page du livre. Mais parfois, il continue de demander : "Pourquoi c'est drôle ?"

 

 

Et puis, ce matin, mon grand a pris un nouveau livre et l'a lu entièrement à sa petite sœur. Miracle du CP. Et tout à coup, j'ai fondu et je me suis mise à espérer qu'ils allaient encore longtemps se coller contre moi (et me défoncer les côtes à coups de coude) pour m'écouter lire des histoires.