Au secours, ma fille a les jambes de Lucky Luke !

Quand j'ai donné naissance à ma petite fille, je lui ai trouvé une tête de bouledogue mais je me suis dit que ça allait s'arranger. Et puis le physique, ce n'est pas le plus important, avais-je envie de croire. J'étais sure qu'elle serait pleine d'appétit, vive, drôle et capricieuse. L'essentiel, quoi. Elle ne m'a pas déçue : à 9 mois, elle marchait déjà, à 2 ans, elle apprenait des nom d'animaux à sa nounou algérienne. Un motif de satisfaction ? Pas tout à fait.

Avec ses qualités, ma fille avait tout d'une héroïne, mais dans les faits, elle avait plus l'air de Lucky Luke que de Mérida. En commençant à marcher si jeune, ses petits os tendres avaient un peu fléchies sous son poids, lui donnant une silhouette de très jeune écuyère. Et comme ses cheveux ne poussaient pas, elle avait même une houppette  Je vous laisse vous faire une idée.

jambes arquées © Emma Defaud

 

Peu à peu, les coups de fil de la famille pour prendre des nouvelles de la petite avaient évolué. De la traditionnelle question : "Elle a gardé ses yeux bleus ?", nous étions passés à "Et ses jambes ? Toujours, euh...." Quand elle courait avec les guiboles qui dansaient le charleston toutes seules, ma belle-mère contenaient des petites grimaces à chaque pas en pensant à l'avenir. S'ajoutait à ça une autre qualité de ma pépète : j'avais vu juste sur l'appétit, une qualité qui l'avait affublée de petits seins au dessus de sa peau du ventre bien tendue. "Je me demande s'il ne faudrait pas consulter. Tu as vu ces reportages sur la puberté qui arrive de plus en plus jeune ?", m'a lancé sa grand-mère.

Bref, ça ne s'arrangeait pas tant que ça.

Le temps a continué de me donner raison. Ma fille est aujourd'hui une championne du caprice, pleine de vivacité et d'humour. Elle parle à un volume sonore qui provoque des Larsen sur les sonotones de son grand-père. Mais ses jambes ont repris une position normale et elle a perdu son gras en grandissant. Elle a même une telle passion pour elle-même qu'elle fait des auto-portraits.

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Vous voyez bien que tout s'est arrangé. Ses cheveux ont même fini par pousser.

L'autre jour, au square, j'ai vu une maman qui se dévorait les lèvres en regardant la courbes des jambes de sa fille. J'ai repensé à mes propres doutes. Et j'ai eu envie de lui dire : "Mais c'est pas grave si ton bébé est moche, ça peut encore s'arranger." J'ai quand même préféré me taire, on ne sait jamais.

Et vous, vous avez flippé en voyant votre bébé ?

La brioche

Chères lectrices, aujourd'hui, je suis obligée de vous faire une révélation. La franchise est l'un des fondements de ce blog et je ne voudrais pas transiger, même si cela risque de vous choquer un peu. Voila : je suis la plus belle femme du monde. La plus jolie maman. Mes enfants me le répètent souvent et je ne démens jamais. Je suis aussi "super forte", parce que je parviens à ouvrir un bocal de confiture, mais c'est une autre histoire.

La plus belle femme du monde a parfois des cheveux blancs aux racines, des poils aux jambes et se ronge régulièrement les ongles. Ça ne suffit pas à faire douter ses enfants. La plus belle femme du monde a pris six kilos depuis qu'elle a arrêté de fumer (les soirées alcoolisées, ça ne compte pas). Les yeux de l'amour ne l'ont pas noté. Le plus belle femme du monde n'a d'ailleurs pas repris le sport, parce qu'elle a quand même plus intéressant à faire.

Mais ces derniers temps, ces cellules graisseuses accumulées en quelques mois se sont dit que ce serait vraiment sympa de se pelotonner les unes aux autres pour se tenir bien chaud, l'hiver est si long. Elles se sont données rendez-vous quelque part entre mon nombril et la ceinture de mon jean pour faire un bel ensemble. Un amas que l'on appelle communément la brioche.

© flickr / timlewisnm

Cette évolution de ma silhouette n'a pas échappé à mes enfants. A califourchon sur mes jambes, mon fils saisit le pli entre ses mains comme un accessoire tout à fait incongru. "C'est quoi, ça ?" "C'est mon ventre, mon cœur." "Ça fait une boule." "Ben oui, je vieillis et je commence à avoir du ventre." "Ah non, non, maman. Essaie de rentrer plus ton ventre, et de le rentrer tout le temps." Si toi aussi, tu cherches un conseil beauté, arrête d'acheter ELLE, demande à mon fils, je lui fais suivre.

Ma fille, elle, préfère appuyer dessus à deux mains, un peu comme un massage cardiaque, ou une boîte à ressort dans laquelle on essaie désespérément de faire rentrer un clown cassé. Elle fronce les sourcils, ne comprend pas pourquoi cette excroissance disgracieuse persiste à rester visible. Bref, si la brioche a elle seule ne m'avait pas ruiné le moral, mes enfants étaient là pour m'enfoncer la tête sous l'eau.

Heureusement, parallèlement, dans leur monde imaginaire, je continue d'être la plus belle des mamans. Mais j'ai gardé en favori cet article intitulé "sept minutes d'exercice qui vont remplacer vos interminables footings". Pour le jour où je j'aurai le courage de faire la peau à ma brioche.

 

Le blues de l'instit de petite section ressemble au quotidien d'un parent

James est un jeune instituteur plein d'entrain qui semble enseigner dans le sud de l'Ile-de-France. Pas de chance, il a une petite section. Je dis "pas de chance", parce que ma fille est en petite section. Et si je ne suis pas fan de sa maîtresse, je reconnais à tous les professionnels de maternelle un mérite extrême à se taper une classe de 27 élèves. Les moins avancés ont à peine compris qu'ils étaient sortis du ventre de leur mère tandis que les flèches (ma fille, bien sûr) sont des pestouilles en chef, qui trainent en bandes de gredines et sont incapables d'écouter les consignes plus d'une seconde et demie.

Repas de cailloux ou de pâte à modeler, chamaillerie aux toilettes, pleurs incessants, la bagarre quotidienne des fringues... Il raconte tout ça très bien dans une chanson qui fait son petit chemin sur internet et frôle désormais les 70 000 vus (que j'ai découvert sur la page Facebook de L'instit'humeurs). Une journée de travail au fond très semblable à la vie des parents. Sauf que, ouf, on ne peut pas faire 27 enfants en même temps.

Mon anecdote préférée ? Quand les loulous le bombardent de question dès la première phrase de l'histoire. Une certaine envie de hurler : "MAIS LAISSEZ-MOI LIRE CETTE PUTAIN D'HISTOIRE."

En surfant sur son compte Youtube, j'ai découvert que James participait à une course et cherchait des fonds. L'objectif : un projet de développement au Congo. Si James réunit 2000 euros, il promet de courir déguisé, et c'est vous qui choisirez en quoi.