Depuis quelques mois, les médias avec quelques médecins veulent alerter sur les dangers des écrans. Mais je suis gêné par la manière dont le sujet est traité. Pour l’instant, il y a eu un test fait par un scientifique et pas mal de médias prennent ce résultat comme une vérité. Une preuve scientifique existe que lorsque plusieurs tests convergent dans le même sens. Donc pour le moment, aucune preuve existe hormis celle de la lumière bleue qui brûle la cornée si on abuse des écrans. Il suffit de mettre le filtre anti-bleu ou ne pas dépasser 45 minutes de «visionnage» et on n’en parle plus ! Puis, les médias mélangent le terme «retard du langage» avec «trouble du langage». Je suis désolé mais les mots ont un sens et lorsqu’on est journaliste, nous devons vérifier et être exact. Le trouble arrive de naissance, l’enfant dys a un trouble, il doit vivre avec toute sa vie. Que l’abus d’un écran provoque des retards dans les apprentissages, oui, c’est évident mais dans ce cas, il faut sensibiliser le parent. Pas marteler des choses dramatiques et approximatives pour faire peur dans la chaumière. Au moins, je remarque que le «Figaro» est d’accord avec «Libération» sur cette information ! Sauf que les médias ont également fait la promotion de madame Ducanda qui a voulu inventer un concept «l’autisme virtuel». Elle est actuellement en procès. Pour cette même raison. Ce qui a fait plus de mal aux parents que de bien. Car maintenant les enfants autistes sont vu comme des geeks abusés et si l’enfant est autiste, c’est la faute des parents qui laissent leurs enfants devant la tablette. Ce qui est faux, bien évidemment. Les «zécrans» ne provoquent pas d’autisme et les «zécrans» ne provoquent pas de troubles. A la rigueur des retards, liés aux problèmes de sommeil si l’enfant abuse mais encore une fois, c’est un problème parental et non un problème d’écran. J’aimerais que les professeurs, les psychologues et les journalistes comprennent bien la nuance. C’est un soucis de bon sens et de conscience. J’ai discuté avec beaucoup de parents qui sont dans la mesure. Heureusement !
Les «zécrans» sont aussi d’admirables supports pédagogiques et si ils ne sont pas que des objets d’horreurs, si ils sont manipulés avec bon sens. C’est comme à l’époque, avec le walkman qui rendait sourd. Encore une fois, tout dépend comment le son est réglé et si on s’en sert toute la journée ou non. Bref, c’est toujours une question de mesure.
Est-ce que cette société où tout va vite est encore capable de mesure et réflexions profondes ? Je l’espère encore. En attendant, je vais écrire à la professeur de mon beau fils qui dit aux élèves que les «zécrans» provoquent l’autisme pour démentir cette information…
Cela nous en fait du boulot pour casser les clichés et les idées reçus véhiculées.
Peter Patfawl