26 Sep

L’ex-candidat Paul et Greta Thunberg, deux autistes maltraités par l’ignorance publique ?

L’actualité est parfois cruelle et en ce moment même, elle l’est pour deux personnalités «Asperger». Dans les articles depuis quelques jours, on parle de Paul, le candidat autiste du jeu télévisé de Jean-Luc Reichmann. Et beaucoup plus de manière méchant, notre Greta Thunberg, cette adolescente de 16 ans, autiste de haut niveau également, qui a secouée une petite réunion d’hommes puissants à propos du réchauffement climatique.

Je vois de ces commentaires, propos affreux sur ces deux personnalités, qui me fendent le coeur. Alors mettons nous loin de l’actualité flambante, installez vous dans un fauteuil et prenez un café. Nous allons réfléchir ensemble loin des réactions de l’immédiateté. Il est important de connaitre et de réfléchir. 

                                                                                                  

On prépare depuis quelques temps la société à accepter les différences des uns et des autres pour bâtir une société où le «bien vivre ensemble» est important.

Que vous soyez d’accord ou en désaccord avec ces deux personnes, ce n’est pas le sujet de cet article mais d’essayer de comprendre le fonctionnement d’une personne différente plutôt que de la rejeter.

Greta vous choque par ses propos ? Vous la trouvez trop froide et robotisée comme Michel Onfray, trop mature « à vous coller la trouille » comme le prétend Bernard Pivot ? C’est normal. Elle est autiste asperger et cela pourrait faire penser ces impressions là au premier regard. Il faut dépasser cela. Il ne faut pas penser que les personnes Asperger fonctionnent totalement comme vous car vous voyez souvent des héros à la télé (Comme « The Good Doctor) ou d’autres images de ce genre où la personne Asperger est médecin ou un génie. Cela fait oublier souvent les difficultés des personnes Asperger, pensant qu’ils réussissent tout vu le niveau de leur métier ! 

                                                                             

Ils sont avant tout autistes comme les autres personnes qui vivent avec cet handicap et même si ils parlent souvent très bien, ils ont des différences neurologiques qui font d’eux des êtres qui communiquent à leur façon, pas toujours comme notre façon à nous de communiquer. Ils fonctionnent donc souvent avec un intérêt restreint, ils ont les même soucis d’adaptation que les autres. La froideur que vous avez parfois ressentis vient de cette différence et de sa manière à elle de se concentrer et ce combat pour le climat, elle le fera jusqu’au bout car lorsqu’elle parle, elle n’a aucun filtre. Voilà pourquoi à son âge, elle va parler à des endroits où nous, on aurait peur d’aller. Il n’y a pas de faux semblant. Pas de débat, elle pense quelque chose, elle le dira de manière cru et de manière redoutable pour vous. Elle ne vit pas avec la même réalité que nous.

Voilà pourquoi elle choque. Elle va loin, elle est sans pitié car elle est entière. Ce n’est donc pas de sa faute, c’est sa différence qui fait ce qu’elle est. 

Pareil pour Paul, vous pensez que ce candidat est aidé par le présentateur et la production car c’est impossible d’avoir une mémoire aussi grande ? Vous avez faux.

La capacité de la mémoire hors norme fait partis de l’autisme dite de haut niveau.

Paul a des difficultés pour communiquer dans notre langage mais peut très bien masquer son handicap en faisant tout avec la mémoire. Enregistrer les codes sociaux, comprendre les expressions imagées, les réponses aux questions même les plus sophistiquées. Il compense son handicap avec sa mémoire ultra performante. Donc avec une mémoire ainsi, il peut rester le candidat gagnant encore longtemps car cela est inépuisable. Cela fait partis également de lui.

Alors avant d’insulter une gamine de 16 ans de monstre, de robot etc… Et dire qu’un candidat autiste est un pauvre con qui triche avec la production car elle a pitié de son handicap, merci de vous informer sur ce qu’est l’autisme afin d’apprendre à vivre avec les autres. La différence est riche. Riche pour vivre avec les autres.

Pour rappel : l’autisme c’est 700 000 familles concernées en France. Les parents et les associations travaillent dur sur l’inclusion scolaire des enfants autistes. Il existe encore 10 000 enfants sans solutions actuellement. Ce n’est pas une maladie mais un handicap de la communication. Cela ne se guérit pas même si beaucoup de gens le pensent encore. La personne évolue avec une prise en charge adaptée à ses besoins.

Nous avons tous des handicaps, des problèmes à gérer alors vivons ensemble et apprenons de tous et évitez de vous insulter sans connaitre. Cela fait tâche. Vous ferez plus intelligent !

Merci de m’avoir lu.

Peter Patfawl

01 Sep

Lettre à Madame Cluzel, secrétaire d’état (Handicap)

Chère Sophie Cluzel,

Lundi, c’est la rentrée et comme pour la plupart des parents d’enfant handicapé, c’est l’angoisse assurée. Car après avoir redemandé une notification à la MDPH (qui dure une plombe avec un dossier en plomb) pour avoir le droit à l’école ou l’IME (ou les deux selon certains profils) il y a encore le stress de l’éducation nationale, le manque de place en institution, les taxis qui ne sont pas raccords avec les horaires des enfants… Bref, pour les parents comme nous, c’est toujours un stress assez fort avec un nombre de dossiers incalculables. Depuis quelques mois, je vous trouve dans vos déclarations : un peu trop sure de vous sur le problème de la rentrée. Je voulais réagir en ma qualité d’humain engagé pour la cause : que vous arrive-t-il ? Vous avez eu un coup de chaud cet été ?

Aller déclarer à la télévision que les associations mentent sur les chiffres de la rentrée ?

Alors là  ! J’étais sur le cul en vous voyant parler. Déjà, même si vous faites un beau travail (ce dont je n’en doute pas !) on ne peut pas fustiger les associations lorsqu’elles ne sont pas en accord avec vous. A mon niveau de dessinateur, je le vois déjà que le problème des AVS n’est pas résolu, certains professeurs crachent sur l’inclusion (et quand ces réfractaires décident de ne pas en prendre, personne ne les contredit !) le système des PIAL qui vient seulement d’être mis en route, tout ce petit monde et les moyens derrière ne suffisent pas toujours. Vous voulez quoi finalement ? Une inclusion à des fins économiques ? Ou tous simplement une belle politique pour que tous les enfants handicapés aient leurs droits respecter et que la société les accepte vraiment ?

Je n’arrive pas trop à vous comprendre. Et c’est à votre coeur de mère que je parle. Votre fille a une belle situation malgré son handicap (elle travaille dans les cuisines de l’Elysée)

Et je la félicite, c’est formidable pour elle ! Mais il ne faut pas oublier les enfants qui n’ont pas de place (même si c’est un peu mieux qu’en 2016, certes) il y a encore des parents qui n’ont pas de solution, que cela vous plaise ou non vu les listes d’attentes dans les institutions, déjà. L’état refuse de refaire d’autres places en IME pour que ca aille dans le sens de l’inclusion. Alors rien que pour eux, j’espère que vous allez trouver des places ailleurs. J’ai fait plusieurs classes en primaire et au collège pour sensibiliser les écoles. J’ai bien vu les peurs de certains professeurs, qui essayent de comprendre. Il faudrait leur faire d’avantage de sensibilisation. Je vous conseille donc de mettre de l’eau dans votre vin, de ne plus fustiger le travail des associations (Ce à quoi vous avez oeuvré lorsque vous n’étiez pas secrétaire d’état !) et de continuer à travailler vos dossiers avec moins d’auto-satisfaction car il ne faut pas oublier que les associations de parents ont fait le boulot que l’état n’a jamais voulu faire vraiment.

Aider les plus démunis, travailler pour avoir une société inclusive et de bien vivre ensemble. J’espère que c’est aussi votre combat. Si c’est le cas alors il faut continuer à travailler avec les parents pour finir les dossiers en perdition et vraiment trouver une place à chacun car sinon, nous aurons encore ce sentiment de ne pas être écouté !

Ce serait un gâchis d’en arriver là ! J’appelle alors tous le monde à se cramponner à vos solutions et j’espère que les parents qui n’ont toujours pas de place, en trouve une rapidement. La situation reste tendue pour tous.

Je souhaite alors à tous : bon courage et gardez le morale !

Peter Patfawl