18 Déc

Etre parent célibataire avec un enfant handicapé : cible idéale pour les prédateurs ?

La situation d’un parent aidant est très souvent sujet à de grandes difficultés au quotidien.

Difficultés avec l’enfant mais surtout, difficultés avec les autres, autour de soi. Etant moi même beau papa de deux enfants dont l’un étant autiste épileptique, ce sujet me touche particulièrement. Etant moi-même auteur de deux manuels sur l’autisme, beaucoup de lecteurs se confient sur leur histoire de vie lorsque qu’ils m’écrivent et il fallait que je réagisse à une tendance que je constate.

Je ne dirais rien sur les pères qui assument leurs enfants (handicap ou non) lors d’un divorce. Ceux là, ils ont tout mon soutien. Mais malheureusement, ils sont rares.

 

 

 

Ce que je vois surtout, c’est une tendance malheureuse car très souvent, la mère garde les enfants, le père divorce et il s’éloigne pour ne pas s’occuper de ses enfants qui ont un handicap car c’est soit disant trop «difficile» pour lui. Alors ce à quoi je leur répondrais : pour la mère, c’est donc plus simple ? Ce comportement plus souvent masculin que féminin m’exaspère au plus haut point. Un homme est censé être fort, on le voit caracoler partout avec son sexe et ses petits muscles pour montrer qu’il est le roi du pétrole et lorsqu’il fait un enfant à une femme, il s’en va car cet enfant demande beaucoup trop d’attention à cause de son handicap ? Et vous trouvez cela normal ?

Ce comportement me choque beaucoup ! Il y en a aussi un autre de ce genre :

La mère est divorcée. Elle s’occupe à plein temps de ses enfants avec leurs handicaps et comme pour beaucoup de femmes aidantes, la vie de mère passe sur la vie de femme. Alors pour retrouver quelqu’un qui veut bien l’aimer et s’occuper autant des enfants qu’elle et qu’il soit un vrai relais éducatif, il faut se lever de bonne heure !

Je suis un homme qui vit cette situation et lorsque je vois le nombre de mamans qui se font avoir par des hommes qui veulent coucher avec elles parce qu’elles sont plaisantes ou serviables mais qui refusent en bloc de se mettre en couple parce qu’elles continuer à s’occuper de leurs enfants, je suis estomaqué par ces histoires.

Si vous êtes une femme dans ce cas. Célibataire et résiliée car maman d’enfants handicapés et que vous pensez que c’est normal qu’un homme ne veuille pas de vous à cause de vos enfants, alors c’est qu’il est malsain, pervers narcissique et qu’il n’est pas là pour votre bonheur mais pour avoir une femme qui s’occupe de lui.

Je le répète encore une fois, soyez prudente et si vous vivez cette situation, partez !

Ne restez pas avec des hommes qui refusent de s’engager sérieusement et qui ne pensent pas à votre bonheur d’abord. Et si vous êtes dans cette situation, alors ne croyez pas que c’est un comportement d’homme normal. Tous les hommes ne sont pas égoïstes, pervers narcissiques, imposants et j’en passe…

Je sonne la sonnette d’alarme car non, le fait d’avoir des enfants handicapés ne donnent pas le droit que des prétendants vous fassent du mal … Il est important que garder en tête que vous êtes une femme avant tout et qu’avoir un homme veut aussi dire : donner et recevoir ! Et pas récolter les connards qui profitent de votre gentillesse pour se faire rincer.

S’occuper d’un enfant handicapé ou différent est un rôle très sérieux et prenant. Entourez vous et aimez que des personnes qui comprendront ce que vous vivez ! Pour les autres, vous me virez cela ! Le handicap est déjà là. Vous avez donc autre chose à faire que d’être malheureuses !

Il existe aussi des pères qui sont dans ce cas également et qui ont des femmes pervers narcissiques, pour ceux là, c’est également nécessaire de faire du ménage dans ceux que vous aimez.

Le nombre de situations parallèles à celles là est considérable. Voilà pourquoi je me permets d’en faire un article coup de poing.

Si vous connaissez une situation de ce genre, envoyez l’article à la personne concernée.

Il n’ y a pas de place pour les nocifs dans une vie de combat comme la nôtre. Alors bon courage à vous ! Le rôle de parent aidant est la cible idéale pour la perversion. Soyez donc vigilants !

Merci de m’avoir lu.

12 Déc

« Est-ce que tout ça est bien ? … »

Je n’ai fait que l’évoquer rapidement dans mon précédent billet : je suis moi-même atteinte de Troubles du Spectre Autistique. Diagnostiquée à 30 ans (33 pour être précise) à Très haut potentiel intellectuel et atteinte de TSA. Passé le choc de l’annonce, la chose a eu le mérite de me faire comprendre beaucoup de mon passé en temps qu’Etre Social. Ou plutôt davantage Etre non-Social. Pendant de nombreuses années, j’ai enfoui ces TSA en moi sans jamais en parler. Parce que, dans notre société, c’est toujours plus facile d’être une folle méchante qu’une autiste. J’ai instinctivement choisi d’être la première. Et croyez-moi, j’ai été exemplaire !! Une folle méchante magnifique !!
Longtemps, j’ai été cataloguée « pas aimable », pas empathique, intransigeante, obsessionnelle, sans limite. Chouette tableau non ??!
  
Ces étiquettes m’ont collé à la peau surtout dans ces environnements qui demandent à ce que nous soyons sociable : études, boulot, sport de compétition. Tous ces milieux dans lesquels on a des objectifs à atteindre.
Mes TSA les plus handicapants se situent essentiellement dans le décryptage du langage et de l’interaction sociale.
Je ne comprends pas naturellement les abstractions, les sous-entendus, les images, les « à demi mot », les phrases qu’il faut interpréter. C’est ce qui est le plus déstabilisant pour moi. Si à votre  rappel « la réunion c’est maintenant », votre interlocuteur vous répond « dans deux minutes » parce qu’il est au téléphone, vous allez instantanément comprendre le sous-entendu social selon lequel vous ne pouvez pas vous installer dans son bureau où a lieu la réunion puisqu’il est au téléphone. Pas moi : moi, je comprends juste « dans deux minutes ». Si mon interlocuteur a besoin d’être seul pour terminer son coup de fil, il faut qu’elle me l’énonce clairement. Déjà que le retard de deux minutes m’obsède et me déstabilise, alors s’il faut en plus que j’interprète ce que ça veut dire…
Quand quelqu’un me parle, je ne le regarde pas forcément dans les yeux : soit je continue mes affaires, soit mon regard va se fixer ou être attiré par autre chose. Parce que je ne comprends pas l’intérêt de la convention de regarder : ce qui est important, c’est ce qu’il dit et donc ce que je dois entendre. Voilà comment, pendant des années, on passe pour quelqu’un de sans gêne et sans éducation…
Si à la question « est-ce que je dois faire telle chose ? », on me répond « pas tout de suite », je bugge : je n’ai pas demandé quand ou pour quand je dois faire cette chose mais si je dois la faire. Le quand, c’est la question suivante. Et j’interroge à nouveau jusqu’à ce que la réponse corresponde à la forme grammaticale interrogative que j’ai employée. En l’occurrence oui ou non. Voilà comment, pendant des années, passer pour une obsessionnelle (ce que je suis par ailleurs !!) voire une idiote.

via GIPHY

Je n’ai souvent pas conscience que ce que je dis peut blesser les gens. Parce que pour moi, je ne fais qu’énoncer un fait. Voilà comment, pendant des années, passer pour quelqu’un d’insensible.
Longtemps, la petite voix de ma conscience m’a rappelé « n’oublie pas de dire bonjour et de sourire». Longtemps, cette même petite voix m’a dictée quel comportement social attendu je devais adopter en telle ou telle circonstance (Elle revient lorsque je suis au bord de l’épuisement.) Mais parfois, le costume que je sors du placard est un peu grand et j’en fais trop. Voilà comment, pendant des années, on passe pour quelqu’un de pas aimable et de bizarre dans ses réactions.
Je ne comprends pas non plus naturellement certaines expressions du visage ou inflexions de voix. Pour que j’en détecte le sens, il faut qu’elles soient exagérées.
Et la liste est encore longue de toutes ces petites choses qui, mises pour bout à bout, font ce que je suis.
Mais surtout, mes réactions émotionnelles ne sont pas de saison, comme aurait dit ma grand-mère. Elles sont démesurées. Et bien souvent inappropriées : je ne serai pas touchée par quelque chose qui anéantirait même Iron Man (c’est mon préféré dans les DC Comics!!) et je vais partir en vrille pour ce que d’aucun jugerait être une broutille. Une broutille qui sera pour moi d’une importance excessive parce que j’aurai focalisé obsessionnellement mon attention dessus. Voilà comment, pendant des années, passer pour quelqu’un d’hystérique et d’instable émotionnellement.
C’est surtout ce dernier point qui est le plus difficile à vivre. Pour moi. Mais aussi pour les autres. Il m’arrive parfois d’avoir l’impression d’être Hulk. Souvent je me transforme à cause d’un élément de langage que je n’ai pas compris, que j’ai trituré dans tous les sens pour essayer de le comprendre et dont j’ai fini par faire un magnifique tableau de Picasso dans sa période la plus déstructurée. Alors que les mots ont pour les autres la simplicité d’un dessin d’enfant. Ca me fait aussi quand un imprévu perturbe l’ordre que j’ai donné aux choses ou aux événements.
Je n’entre pas dans des colères noires. Elles ont souvent la froideur d’un bloc chirurgical.

via GIPHY

Être aux autres de manière typique n’a rien de naturel pour moi. J’ai fini par apprendre et par compenser pour contenir certaines de mes tendances. Et par faire passer mes troubles inaperçus.
J’ai aussi fini par comprendre qu’être un être sociable pouvait être agréable. Mais être socialement conforme me demande une énergie considérable. Et tous ceux qui me connaissent vous diront que je suis malgré tout encore bizarre !! Et quand je suis extrêmement fatiguée psychologiquement, il m’arrive parfois de glisser, Chef !!
J’ ai réussi à me débarrasser de certains des rituels que j’avais développés pour me rassurer, me protéger, me canaliser. Mais si vous m’observiez bien, vous en relèverez encore plusieurs. Comme autant de garde-fous.
Ce que m’a appris plus de 40 ans dans la peau de ce que je suis, c’est que ce sera toujours à moi à m’adapter au monde. Que jamais le monde ne s’adaptera, ne serait-ce qu’un peu, à moi. Que ce sera toujours à moi de m’excuser. J’ai aussi plus que de raison éprouvé la souffrance d’être différente : l’incompréhension des autres face à ce que je suis, face à mes réactions est douloureuse à encaisser. Tout comme la honte parfois, souvent, d’avoir laissé le naturel revenir au galop. Comme tout cela est dur.
Alors quand je regarde mon Bouchon me sourire, quand je lis dans ses jolis yeux bleu foncé son innocence, je me demande si tout ça est bien. Je me demande si tout ça est juste. Est-ce juste de le sortir de sa bulle pour l’exposer aux tourments que j’expérimente depuis si longtemps ?? Pour le faire entrer dans une case dont je sais très bien que les contours le blesseront ?
Chacun veut le meilleur pour ses enfants. Mais pour mon petit autiste à moi, le meilleur n’est-il pas qu’il reste dans son monde où rien ne peut l’atteindre ??
Parfois je me dis que tout ce qui est mis en place autour de lui, je le fais pour les autres pas pour lui. Parfois je me dis que je n’ai pas envie qu’il mette un pied dans ce monde plein d’épines. Parfois je me dis que je pervertis sa véritable nature. Souvent je me dis que je ne pourrai pas toujours le protéger.
Et puis je l’entends rire. De ce rire sonore et cristallin. Si pur et enfantin. De ce rire qui fait voler mes certitudes en éclat. Qui me montre à quel point je ne sais pas si je prends les bonnes décisions.
Alors je me dis qu’on verra ça plus tard. Que l’urgence pour moi, c’est de combler le vide énorme que j’éprouve au fond de moi à chaque fois que je réfléchis à tout ça. Que je réfléchis à moi. Et je me remplis du rire de mon Bouchon. Et de son regard si innocent. En évitant de penser que je suis peut-être en train de lui mentir, peut-être en train de le trahir.

10 Déc

Peut-on rire du handicap à Charlie Hebdo ? Coup de gueule !

Chère Coco, je voudrais t’écrire pour réagir sur un de tes dessins paru dans le Charlie Hebdo 1376 ! Tu as dessinée dans la semaine de Coco ce dessin sur le téléthon :

 » Donnez pour notre kévin, ou dévouez vous pour le dépuceler, ça lui fera plaisir ! »

Je suis dessinateur d’humour comme toi et je te rassure, je ne suis pas une de ces personnes qui explosent ton journal lorsqu’il y a un désaccord mais cette caricature, je ne l’aime pas.

Pourquoi ? Parce qu’elle est tout simplement mauvaise et choquante. Je suis étonné que personne n’ait vraiment réagit à ce dessin, à croire que les ventes baissent vraiment beaucoup mais je tenais malgré tout à réagir en tant que dessinateur d’humour : Connais tu le thème du handicap ? J’ai l’impression que non.

Sais tu qu’il y a énormément de thèmes et de choses à traiter dans le handicap pour en tirer de la satire ? Où est le « Charlie Hebdo » combattant qui se bagarrait pour faire avancer le féminisme, les idées écologistes et politiques ? Pourquoi Charlie ne pourrait pas aussi faire réfléchir sur les sujets du téléthon (L’argent qui sert à utiliser les animaux pour la science par exemple, le marché de la pitié aussi ) ou des sujets de l’inclusion, le combat des familles aidantes pour leur enfant handicapé ou même la sexualité des personnes handicapées : pour ou contre les putes pour les personnes paralysées ?

Voilà les sujets qu’un journal comme le vôtre pourrait traiter afin de faire avancer les causes humaines dans notre société ! Le sport adapté ? Le travail adapté dans les entreprises ?

Connais tu tous ces sujets Coco ? Je n’ai pas l’impression et plutôt que de te moquer bêtement de la sexualité de cet enfant myopathe dans ton dessin juste pour se moquer de sa différence, je te rassure, tu mérites mieux et Charlie aussi ! L’humour est mieux que cela ! Quand Reiser avait dessiner un enfant handicapé dans son fauteuil, avec sa poupée qui marchait toute seule, c’était cruel et noir mais c’était drôle et convaincant ! Car oui, le handicap peut aussi être cruel donc l’humour aussi. Mais là ? Que t’arrives t-il Coco ? C’est quoi de cette vision des personnes handicapées ?

Ah oui, c’est vrai… Vous donnez la parole à Yann Diener, le psychanalyste qui dégoise sur les progrès des neurosciences autour de l’autisme, une vision sérieuse et de progrès et qui change de cette vision réactionnaire qu’ont les psychanalystes de parler de cet handicap depuis des générations et qui ont fait tant de mal aux parents.

En fait, je commence à comprendre votre point de vu : être réac pour vous, c’est être caustique ?

J’espère que je me trompe et que Coco se mettra à bosser sur ces sujets passionnants avant de les caricaturer ! Le handicap est un sujet très enrichissant et il y a de quoi vraiment rire et dénoncer !

Et je ne suis pas un extrémiste. Juste un dessinateur comme toi qui lutte contre la bêtise et l’injustice. Le handicap en fait partis !

N’hésites pas si tu veux des informations sur le sujet, je pourrais t’en envoyer ! Il se passe beaucoup de choses dans ce sujet pour en parler de manière drôle et caustique ! Je reste ouvert d’esprit malgré ma déception !

C’est ça aussi, la démocratie ! Et le handicap en fait partis !

Sans rancune !

Peter Patfawl, dessinateur du manuel illustré « Comment garder un enfant autiste quelques heures pour aider ses parents » Aux éditions « La boite à Pandore ».