Chère Sophie Cluzel,
Lundi, c’est la rentrée et comme pour la plupart des parents d’enfant handicapé, c’est l’angoisse assurée. Car après avoir redemandé une notification à la MDPH (qui dure une plombe avec un dossier en plomb) pour avoir le droit à l’école ou l’IME (ou les deux selon certains profils) il y a encore le stress de l’éducation nationale, le manque de place en institution, les taxis qui ne sont pas raccords avec les horaires des enfants… Bref, pour les parents comme nous, c’est toujours un stress assez fort avec un nombre de dossiers incalculables. Depuis quelques mois, je vous trouve dans vos déclarations : un peu trop sure de vous sur le problème de la rentrée. Je voulais réagir en ma qualité d’humain engagé pour la cause : que vous arrive-t-il ? Vous avez eu un coup de chaud cet été ?
Aller déclarer à la télévision que les associations mentent sur les chiffres de la rentrée ?
Alors là ! J’étais sur le cul en vous voyant parler. Déjà, même si vous faites un beau travail (ce dont je n’en doute pas !) on ne peut pas fustiger les associations lorsqu’elles ne sont pas en accord avec vous. A mon niveau de dessinateur, je le vois déjà que le problème des AVS n’est pas résolu, certains professeurs crachent sur l’inclusion (et quand ces réfractaires décident de ne pas en prendre, personne ne les contredit !) le système des PIAL qui vient seulement d’être mis en route, tout ce petit monde et les moyens derrière ne suffisent pas toujours. Vous voulez quoi finalement ? Une inclusion à des fins économiques ? Ou tous simplement une belle politique pour que tous les enfants handicapés aient leurs droits respecter et que la société les accepte vraiment ?
Je n’arrive pas trop à vous comprendre. Et c’est à votre coeur de mère que je parle. Votre fille a une belle situation malgré son handicap (elle travaille dans les cuisines de l’Elysée)
Et je la félicite, c’est formidable pour elle ! Mais il ne faut pas oublier les enfants qui n’ont pas de place (même si c’est un peu mieux qu’en 2016, certes) il y a encore des parents qui n’ont pas de solution, que cela vous plaise ou non vu les listes d’attentes dans les institutions, déjà. L’état refuse de refaire d’autres places en IME pour que ca aille dans le sens de l’inclusion. Alors rien que pour eux, j’espère que vous allez trouver des places ailleurs. J’ai fait plusieurs classes en primaire et au collège pour sensibiliser les écoles. J’ai bien vu les peurs de certains professeurs, qui essayent de comprendre. Il faudrait leur faire d’avantage de sensibilisation. Je vous conseille donc de mettre de l’eau dans votre vin, de ne plus fustiger le travail des associations (Ce à quoi vous avez oeuvré lorsque vous n’étiez pas secrétaire d’état !) et de continuer à travailler vos dossiers avec moins d’auto-satisfaction car il ne faut pas oublier que les associations de parents ont fait le boulot que l’état n’a jamais voulu faire vraiment.
Aider les plus démunis, travailler pour avoir une société inclusive et de bien vivre ensemble. J’espère que c’est aussi votre combat. Si c’est le cas alors il faut continuer à travailler avec les parents pour finir les dossiers en perdition et vraiment trouver une place à chacun car sinon, nous aurons encore ce sentiment de ne pas être écouté !
Ce serait un gâchis d’en arriver là ! J’appelle alors tous le monde à se cramponner à vos solutions et j’espère que les parents qui n’ont toujours pas de place, en trouve une rapidement. La situation reste tendue pour tous.
Je souhaite alors à tous : bon courage et gardez le morale !
Peter Patfawl