13 Mai

«Il faudrait peut-être réduire le temps scolaire» …

Il était une fois, un enfant différent, autiste et épileptique qui est scolarisé la moitié du temps en collège. Depuis plus d’un an et cela se passait très bien. Cet enfant progressait et gérait très bien un emploi du temps adapté. Il était donc plutôt bien intégré. Malgré des moqueries de certains camarades toujours dans l’ignorance, un collège qui n’a toujours pas fait de sensibilisation à l’autisme et une fin d’année fatigante (comme pour beaucoup d’enfants handicapés ou non d’ailleurs ), ce petit bonhomme fatigue depuis une semaine et présente quelques troubles du comportement lié à la fatigue de son traitement, un pied mobilisé avec des douleurs et de certains élèves qui l’embêtent dans la cour, il a finit par dire un gros mot à son AVS, lui qui était si mignon depuis le début, faisait tout ce qu’il pouvait dans son travail. 

Saperlipopette ! Diantre ! Fichtre ! Mais c’est une abomination ! Cet enfant si mignon vient de franchir la ligne et donc il faudrait qu’on lui réduise son temps scolaire !!! Il n’y arrive plus !

Et oui…

Parce que tous les enfants se bagarrent, se foutent sur la gueule, disent «Vas te faire niquer ta mère» sans cesse et eux, on ne leur réduit pas le temps scolaire car sinon il n’y aurait plus personne !

Voilà ce qu’on dit lorsqu’un enfant autiste commence à fatiguer en fin d’année… Car cette petite histoire est l’histoire de milliers d’élèves handicapés. Ils n’ont absolument pas le droit à l’erreur sinon on réduit. Evidemment, ils ont une notification pour leur handicap, donc c’est facile de changer !

C’est donc cela l’inclusion ?

Plutôt que de tenter de trouver des solutions avec un partenariat « professionnels et les parents », on préfère réduire le temps scolaire qui est déjà réduit ?

Comme je l’explique dans mon manuel illustré, il existe l’éducation structurée… Lorsqu’un enfant autiste perd pied ou fatigue, il y a des outils qui marchent toujours très bien. L’emploi du temps et la frise du temps, les pictogrammes et les scénarios sociaux. Nos enfants lorsqu’ils sont un peu perdu ou on du mal à gérer certaines choses, cela développe un taux d’angoisse que même vous, vous n’avez pas. Donc première chose à faire : le structurer pour qu’il se recentre et se sente mieux. Si vous êtes professeur, je vous conseille de regarder cela et de ne pas vous stresser. Votre attitude sera déterminante avec nos enfants.   

Lui réduire son temps scolaire est une aberration, une facilité histoire de ne pas s’emmerder avec leurs soucis. Si vous ne voulez pas apprendre l’école à tous les enfants avec ou sans handicap, changez de métier !

                                                                                   

 

Apprendre qu’aux élèves sans difficultés n’est pas l’essence même de votre métier. Il faut donc s’adapter aux élèves que vous avez en face. C’est aussi cela la société inclusive. Il existe des livres, des manuels, des formations, n’hésitez pas à les faire et les étudier.

En recadrant l’élève avec les bons outils, je vous assure que la situation changera de manière positive alors que réduire le temps scolaire déjà adapté est juste humiliant et contre-productif pour l’enfant comme pour l’école.   

En espérant que ces comportements de professeurs disparaitront avec le temps. Oui, l’inclusion demande du travail mais c’est aussi cela l’école pour tous. Un handicap ne doit pas être un handicap pour apprendre.

Charlemagne et Jules ferry n’auraient pas acceptés ce que vous faites subir aux enfants différents avec de tels comportements.

                                                                

Donnez leur une chance de réussir ! Laissez leur le droit de se tromper comme les autres enfants. Il n’y a pas d’enfant modèle, il n’y a que des enfants différents, avec leur haut et leur bas. Respecter leurs faiblesses c’est aussi les considérer comme les autres. La société inclusive est entrain de se construire, c’est ensemble qu’il faut la construire. Merci de m’avoir lu.