Maman (= faire la vaisselle et la machine), "le plus beau métier du monde"

Le plus beau métier du monde, non, ce n'est pas enseignant. Ce n'est même pas parent. Non, le plus beau métier du monde, c'est MAMAN. Parce que c'est tellement cool de lever ses gamins aussi mobiles que des enclumes à 7 heures du mat (mais en pleine forme le week-end à la même heure), parce que faire des lessives, c'est quand même le kif total, sans parler du bain, des repas, du repassage, de l'accompagnement des enfants aux activités extra-scolaires. Autant d'activités qui semblent, dans cette publicité, être réservées aux mères exclusivement. Mais ouais : l'épanouissement à travers les autres, les filles, cessez d'être égoïstes ! Exister pour soi-même, être fière de réussir au boulot, faire du sport au lieu d'y emmener ses enfants, partager les tâches à la maison... C'est si peu à côté de l'épanouissement d'un enfant !

Ce qui me scotche le plus dans cette vidéo (qui date de mai), c'est cette petite gymnaste. Sportive de haut niveau, va-t-elle se contenter de ce travail, ou deviendra-t-elle à son tour une mère complètement dévouée à ses enfants, pour faire "le plus beau métier du monde" ? (Et enfin utiliser la lessive, les couches et les savons de Procter & Gamble)

La morale de cette publicité, c'est que les mères ne se battent pas que contre des idées reçues et de mauvaises habitudes. Elles se battent aussi contre les plus grosses entreprises du monde, qui font des clips à vous donner des frissons et même faire verser une petite larme d'émotion. Mais vous condamne à rester la servante de votre famille au lieu d'en être le chef (à égalité avec le papa, hein).

Mise à jour de 15h36

Je vois les commentaires affluer et je regrette de ne pas avoir le temps d'y répondre plus en détail. Je ne retire rien de ce que j'ai dit : cantonner la mère dans des taches ménagères (on parle bien de la boîte qui possède Pampers, Dash ou encore Febreeze), ça ne contribue pas à l'égalité dans le couple. Le père de mes enfants s'étranglerait en voyant cette pub. Le message sur le sport est accessoire, selon moi. Uniquement destinée à vendre la soupe, ou en l’occurrence la poudre à lessive.

Mais celui qui en a le mieux parlé est en effet, c'est Till the Cat, signalé par Angelique dans les coms, qui a pris la peine de refaire le clip. En mieux.

Avoir la "ligne" en étant enceinte, cette aberration

Il y a celles qui grignotent à peine leurs céréales dès qu'elles se savent enceintes. Et celles qui commencent à boulotter avant même d'être fécondées, parce que "c'est le seul moment de leur vie" où elles pourront "manger autant qu'elles veulent". Il y a aussi celles qui prennent 20 kilos et en perdent 25 après l'accouchement. Et enfin celles qui en prennent 12 et gardent à vie une bouée de graisses autour des hanches.

Bref, nous sommes toutes plus qu'inégales devant la grossesse, sa prise de poids, sa perte de poids. Mais quand Grazia fait un article intitulé "Comment garder la ligne pendant la grossesse" (effacé du site depuis), ne savent-ils pas que ce sont les plus flippées par leurs poids qui vont dévorer la page ? Trois mois plus tard, le magazine publie un formidable papier de témoignages de femmes enceintes qui se sont mises en danger et parfois ont fait une fausse couche parce qu'elles se sont mises à la diète, souligne sur Twitter Mona Chollet. Le titre de l'article: "Quand la grossesse ne pèse pas lourd".

Pas de mea culpa

Je ne peux m'empêcher de penser que les journalistes ont conçu le second sujet après avoir reçu des réactions de lectrices au premier. Est-ce un problème ? Non. Pourquoi pas ? Faire un faux pas, et que ce soit l'occasion de bien traiter un sujet, de donner la parole à d'autres femmes, c'est plutôt sain. Même à mon échelle, sur ce blog, ça m'est arrivé d'amender ma position, ou de donner la parole à ceux et celles qui avaient commenté, car ce qu'ils avaient à dire était plus drôle ou plus fort que ce que j'avais dit moi-même.

Ce qui me gêne, comme Acrimed qui a écrit le premier article sur ce sujet, c'est que Grazia n'a jamais fait son mea culpa. A aucun moment, le second article ne fait même référence au premier. Comme pour le reste de la maternité, et toute la vie de maman qui attend chaque femme enceinte, ce serait bien qu'un jour, les magazines cessent de nous donner le mode d'emploi pour devenir parfaites. Car ça nous rend malades.

Mauvaise mère a (est) toujours une idée de cadeau pour Noël

Je ne voudrais pas être relou mais Noël approche et tous les sites féminins se lancent dans les listes de cadeaux atrocement chers que vous ne ferez jamais. (Je me souviendrai longtemps du mail "Offrez un iPad pour la fête des mères", genre j'ai 500 euros à perdre). Je voulais donc vous rappeler qu'en cas de grossesse dans votre famille, ou de pré-Noël avec des potes où on se fait tous des cadeaux à moins de 10 euros, j'ai une super idée pour vous.

J'espère vous faire recracher le champagne par les narines. Vous vous doutez bien qu'à ce prix-là (autour de 6 euros, je crois), je ne vous fais pas l'article pour mes immenses droits d'auteur, par ailleurs divisé par trois avec mes très talentueuses co-auteures. Mais j'ai une tendresse pour ce premier-né. La version collection est officiellement en rupture de stock, même si elle semble s'achèter encore un peu sous le manteau.

Voila pour Mauvaises Mères. Un collègue m'a pourtant dit qu'il lui préférait le dernier-né.

Nous y avions ajouté quelques belles anecdotes des lectrices de notre ancien blog, c'est donc assez riche en rebondissements.

Quant à notre bouquin sur le sexe, pas besoin d'y penser, il est définitivement épuisé et, depuis, notre éditeur oublie de nous rappeler (et de nous payer). Bref, je vous dis tout ça, c'est surtout pour mettre un peu de bonne humeur à l'apéro, le jour de Noël.