Lego vs Playmobil

Avant les toupies BeyBlade, les Zouzou Pets et autres merdouilles qui me brisent les ovaires, il y avait deux clans : ceux qui jouaient aux Lego et ceux qui jouaient aux Playmobil. Je suis du clan des Playmobil, son bateau pirate, son château fort et son zoo qui avait l'air trop cool mais que je n'ai jamais eu.

J'ai donc pensé déshériter mon fils quand il m'a dit qu'il voulait des Lego Star Wars à Noël. Non seulement, je me fadais encore Star Wars, mais en plus, je sais qu'un jour, je vais marcher sur un petit Lego (ceux avec deux bosses qu'on appelait les "bidules" avec mon frère) et lâcher une bordée de jurons en tenant mon pied niqué. Ça m'énerve. Franchement, ces petits bonhommes sont ridicules ! Et laisse tomber les meufs. Il y a bien les Friends, les Lego pour filles qu'ils ont sorti. Mais visiblement, les filles sont des pétasses qui font de la guitare électrique et des cupcakes, merci Lego.

Puis Noël est venu. Ulysse a déballé ses Lego pendant que j'offrais des Playmobil à sa sœur. On se console comme on peut. Evidemment, mon môme n'a pas réussi à monter son vaisseau Star Wars pour les 8-14 ans (il en a 6) et j'ai dû me cogner la notice de 76 pages. SOIXANTE-SEIZE PAGES. De quoi vous faire préférer n'importe quel meuble Ikea.

Sauf que, il faut l'avouer, c'est comme pour les puzzles, j'ai un faible pour le montage des meubles. Quand j'ai passé la journée à monter le lit superposé des petits et que je me suis réveillée le lendemain avec des courbatures partout, j'étais plus heureuse que si j'avais fait du sport. En plus, on peut s'en vanter beaucoup plus souvent, genre : "Regardez, c'est moi qui l'ai monté." Alors que j'ai rarement l'occasion de dévoiler mon corps en disant : "Regardez, je suis entièrement responsable de cet état de délabrement."

Bref, j'ai pris mon pied. Mon morveux poussait sur la gauche pour reprendre la main et moi, j'accélérais le montage pour finir le vaisseau. "Tu es sûr que tu vas y arriver ?" Oui, il peut y arriver. Lâche les bidules, Emma. Lâche les bidules et laisse-lui la place.

Rha, c'est dur d'être parent. Mais pas de doute, mon fils méritera bientôt une nouvelle boîte de Lego.

 

Les mensonges de Noël

C'est aussi ça la magie de Noël.

Mensonge n°1

Oui, c'est pas bien d'instrumentaliser les personnages imaginaires. Mais essayez de donner une cuillère de Celestène à ma fille avant de me jeter la pierre.

Mensonge n°2

Où l'on découvre que le père Noël a lui aussi du mal avec le clavier de son iPhone (Il faut lire 'je n'ai pas pu amener' et non 'je n'ai pas ou amener'). Et que le coffre de la voiture était trop petit pour la maison de poupée.

 

Le père Noël n'existe pas

Il y a bien un moment où il allait s'en rendre compte. Dans mon souvenir, à Noël, toute ma classe de CP avait passé le cap, sauf un garçon qui répétait en boucle qu'il ne voyait pas comment ses parents pourraient passer par la cheminée. Maintenant qu'il est en CP, il allait bien s'en rendre compte.

Bref, en octobre j'ai révélé à mon fils que le père Noël n'existait pas. "Comme ça ? Alors que ce n'était même pas dans l'actu ?" s'est étonné mon chef. "On aurait dû en parler d'abord", m'a reproché mon mec. "Et alors, il t'a mordue?" m'a demandé mon frère. Oui, quand mon frère m'a dévoilé le pot aux roses, je l'ai croqué en pleine poitrine, par vengeance et par dépit.

Heureusement pour moi, mon fils n'a pas eu la même réaction. Ce jour-là, Ulysse était inquiet que ses dents ne tombent pas et nous parlions de la petite souris. Comme je ne prends pas mon fils pour un débile et que j'ai une peur bleue des rongeurs, je lui ai dit : "Mais tu sais qui c'est la petite souris?" "Les parents ?" "Oui, mon cœur. Et derrière quel autre personnage imaginaire se cachent les parents, à ton avis ?" "..." "Un qui fait des cadeaux. Tu ne vois pas ?"

Oui, c'est un peu vache, mais déjà, à Noël dernier, il arrêtait pas de répéter : "Aslemhassan, il dit que le père Noël il existe pas que c'est les parents, c'est vrai maman ?" Et moi je chuchotais "chut", "chuuuut", parce qu'il était à côté de sa petite sœur. Je me suis dit qu'il était mûr pour la vérité. En fait non. Pendant trois jours, il s'arrêterait au milieu du repas, ou en pleine conversation, pour nous confier : "Quand même je suis triste." Et mon mec me répétait que j'aurais "dû lui en parler d'abord quand même, c'est le genre de décision qu'on prend à deux."

Depuis, il a fallu persuader Ulysse que sa petite sœur avait encore le droit de croire au père Noël jusqu'à à ses six ans (je lui ai raconté qu'une petite fille en colère peut faire des choses terribles, surtout s'il a le buste à proximité de ses dents).

Mais le point positif, c'est qu'il a cessé de dire, à chaque fois que je soulignais que ses envies de cadeaux étaient coûteuses : "Je le demanderai à Noël, comme ça c'est le père Noël qui paiera."