"Les codes de l'hypergirly"

Beurk, ignoble, mal, ze devil. Echange de mails entre filles pour s'offusquer contre la dernière promo de Toy's R Us. L'objet de notre indignation ? Les quelques mots de lancement : "L'apprentissage de la féminité se fait désormais à la sortie du berceau, on assiste aux nouveaux codes de l'hypergirly (...) La tendance, c'est d'être une fille et de le montrer !"

Bref, les féministes que nous sommes sont indignées. Etre une femme, ça n'a rien à voir avec le rose. Dictature ! Plouquitude ! Pouffitude !

Puis de confier dans les mails qui suivent que "Le pire, c'set que ma fille kifferait grave" et "La mienne aussi". Et de jeter un deuxième coup d'oeil aux jouets en reluquant les prix. A quel moment on s'est trompé ? On est vraiment obligé d'en passer par là ? Ça commence à quel âge, la période gothique ?

A quoi pensent les créateurs de tee-shirt ?

A priori, rien de honteux. J'ai trouvé l'habit mignon et mon fils a déjà déclaré que c'était son "meilleur tee-shirt". Pourtant en l'achetant, j'ai eu l'impression de commettre l'acte le plus limite que j'ai accompli depuis que je suis maman. Les moins connectées d'entre vous ne verront dans ce dessin qu'un ours rigolo et une allusion à une réplique de cinéma connue. Mais les plus geeks rient peut-être déjà grassement en regardant le grizzli. Il fait en effet irrésistiblement penser à un autre ours, le pedobear, une représentation qui moque des penchants pédophiles des dessins animés japonais trop portés sur les jeunes filles dénudés.

J'arrête pas d'imaginer les créateurs du dessin en train de se bidonner de la bonne blague qu'ils ont faite aux mamans naïves et attentionnées. Alors, coincidence ?

 

La lettre au Père Noël

Décembre. J'ai préparé le calendrier de l'avent et les enfants ne parlent déjà plus que des cadeaux qu'ils vont trouver sous le sapin. J'adore Noël. Petite, quand je vivais à la Réunion, je fantasmais à mort sur ces Noëls glacés en rouge et blanc, tout en crevant de chaud à la plage. (Maintenant évidemment, je fantasme de crever de chaud à la plage. Mais pas à Noël).

C'est un peu le "dernier" Noël. Ulysse entre au CP l'année prochaine, et c'est l'année où l'on apprend que le Père Noël n'existe pas. Si ça ne tenait qu'à mon fils, je suis sure qu'il y croirait encore des années car l'idée qu'un traineau vole et que des rennes s'élancent dans le ciel ne semble lui poser aucun problème pour l'instant. Mais il y a toujours un petit malin pour dévoiler le pot aux roses. Moi, j'ai mordu mon frère jusqu'au sang en plein torse pour m'avoir fait une telle révélation.

Je suis donc pleine de nostalgie de cette "dernière" fois. Première et dernière lettre au Père Noël aussi. Rédigée par la baby-sitter bien sûr, puisque la maman est si souvent absente...

"Si le père noël trouve tout ça, ça va être une sacrée foire chez toi, a commenté une copine. Une foire rose qui sentira le fauve." Reste à trouver un chat qui parle.