La rareté des choses

A quoi rêve un petit garçon de 5 ans ? Aux avions en papier et à la crème de caramel au beurre salé.

Les avions en papier d'abord. En quelques mois, Ulysse a appris une quinzaine de pliages différents et se targue d'avoir répandu la mode dans sa classe. Pas une pièce de la maison où l'on aperçoive un super-sonique format A4. A tel point que le jour où je n'avais plus de quoi imprimer un document, j'ai dû expliquer à mon fils qu'il allait porter la responsabilité de la disparition de la forêt amazonienne et de couche d'ozone sans parler de la colère de sa maman.

J'ai bien essayé de ramener du papier brouillon du boulot, mais il m'assure que, quand la feuille est imprimée d'un côté, ça ne vole pas pareil. De toute façon, depuis que je bosse pour internet et la télévision, il n'y a plus de papier au boulot, on fait tout sur écran. Mes réserves continuent donc de maigrir à la vitesse d'un A380 et le gaspillage ne semble pas beaucoup émouvoir un petit garçon de 5 ans.

La crème caramel ensuite. A chaque fois que son grand-père rentre de Bretagne, mon fils saute de joie. Parce qu'il aime mon paternel bien sûr, mais aussi parce que "Dadou" a le bon goût de lui rapporter du grand ouest un pot de crème de caramel au beurre salé. Une douceur pour laquelle je me damnerais si mes grossesses ne m'avaient pas rendue diabétique, bordel. Et que ceux qui n'ont jamais craquer pour une crêpe au caramel s'étouffent avec leur banana split (so 80's).

A chaque petit déjeuner, Ulysse se goinfre donc de tartines de caramel, il en demande sur ses madeleines au goûter et dans son yaourt le soir. Puis un jour, je découvre qu'il fait l'impasse sur son péché mignon. Le beurre de cacahouète sur les tartines, les madeleines natures, le yaourt au sucre roux...  L'envie de caramel lui est passée ? Non, mais le niveau du pot baisse dangereusement. Il trouve alors tout un tas de parades pour faire durer le plaisir. Les réserves ne maigrissent pas plus vite que Beth Ditto et la notion d'économie entre dans la petite tête d'un petit garçon de 5 ans.

Je comprends maintenant pourquoi on leur apprend à calculer en additionnant des bonbons, et pas des haricots.

Deux livres pour mauvais parents?

Comme disaient les Inconnus, il faut faire la différence entre les bons chasseurs et les mauvais chasseurs. En l'occurence, deux livres américains vont nous aider à faire la différence entre les bons parents et les mauvais parents.

Le premier retrace l'histoire d'une maman qui vise l'excellence pour ces deux filles. Américaine d'origine chinoise, Amy Chua raconte dans L'Hymne de bataille d'une mère tigre pourquoi il faut harceler ses enfants. Le bouquin avait créé un scandale aux Etats-Unis en janvier, il sort désormais chez Gallimard. J'avais dit ce que j'en pensais ici, alors si vous faites partie de mes proches qui lisent ce blog, merci de ne pas me l'offrir à Noël.

Le second est un joli objet sur lequel je n'avais pas eu le temps d'écrire. Dors et fais pas chier est un faux livre pour enfant à l'usage des adultes excédés par les petits monstres qui quittent leur lit. Moi, j'aurais traduit Go The Fuck to Sleep par "Va au lit bordel de merde", mais chacun son langage, hein. Le bouquin, publié en France chez Grasset, a aussi été un gros succès aux Etats-Unis. Le sujet m'a fait sourire. Mais encore une fois, si vous faites partie de mes proches qui lisent ce blog, merci de me faire un cadeau pour moi à Noël, un cadeau qui ne soit pas en rapport avec mes deux boulets adorés.

Et vous, lequel vous tente ?

 

Le lion et la petite fille

Une petite blonde à couettes qui se trémousse dans une jupe à volant : Maddi a beaucoup de points communs avec ma fille et seulement 6 mois les séparent puisque la petite Australienne a 2 ans. Mais Maddi n'a pas de doudou lapin crasseux pour faire un câlin. Elle a un lionceau. Ses parents sont propriétaires d'un zoo dont une lionne n'avait pas assez de lait pour nourrir son bébé. Résultat : la bête a quitté sa cage à barreau pour se retrouver dans le parc de la petite fille.

Je me souviens vers 10 ans d'avoir recouvert de larmes les pages du Lion de Joseph Kessel. J'en ai rêvé, j'ai tanné ma mère pour aller au Kenya (et j'ai réussi) et je me suis vue en meilleure amie des bêtes. Avec Maddi, une partie de moi continue à rêver mais l'autre n'a pas tout à fait envie de mettre ce type de peluche dans les bras de sa gamine...