Elon Musk, fondateur de Tesla : génie ou illusionniste ?

A 44 ans, Elon Musk est une star. Un gourou, même, pour certains. Le fondateur de Tesla Motors fait rêver d'un futur où l'on se déplacera via des tunnels dans des capsules ultrarapides et où on rechargera nos voitures électriques en quelques minutes. Avec SpaceX, une autre entreprise qu'il a fondée, il imagine être à l'origine de la colonisation de Mars.

Cette semaine, le milliardaire dévoilait le tout premier 4x4 électrique de Tesla Motors (avec tout de même 2 ans de retard sur le calendrier... et une heure de retard pour le show de présentation !) :

Pour aller plus loin, voici 10 choses à savoir sur Elon Musk :

Il veut révolutionner le secteur de l'énergie

Son projet de batterie permetterait de stocker l'énergie en heure creuse et de la restituer en heure "de pointe" dans chaque foyer - ce qui serait une révolution et permettrait, selon lui, de rendre chaque maison autonome en énergie, grâce à l'addition de panneaux solaires.

 Musk veut faire exploser une bombe sur Mars pour rendre la planète habitable
Invité sur le plateau du Late Show de Stephen Colbert en septembre dernier, Elon Musk a proposé de bombarder Mars avec des armes thermonucléaires pour réchauffer la planète. L'autre alternative, selon lui, pourrait être d'exporter du CO2 depuis la terre jusqu'à Mars.

Avant de devenir un gourou du transport spatial et des voitures vertes, Musk a donné dans le paiement en ligne

Tout commence en 1995, lorsqu'il quitte l'université de Stanford pour co-fonder Zip2, une startup de cartographie en ligne. Quatre ans plus tard, il revend la société pour 300 millions de dollars, qu'il investira dans PayPal. Paypal sera ensuite revendue à eBay en 2002.

Tesla a failli s'écrouler en 2008

Retards de livraison et surcoûts auraient pu avoir la peau de Tesla Motors. En 2008, Elon Musk rencontre des difficultés pour lever des fonds et doit demander des prêts à  ses amis. Musk vend même... sa McLaren F1, une voiture de luxe. Par chance, le géant américain des ordinateurs Dell rachète une entreprise dont Musk possède la majeure partie, Everdream, fondée par son cousin, pour 120 millions de dollars, ce qui permet à Musk de renflouer les caisses de Tesla.

L'entreprise ne vend pas beaucoup de voitures

Environ 10 000 véhicules ont été vendus au premier trimestre 2015 (à titre de comparaison, rien qu'en septembre 2015, PSA Peugeot Citroen et Renault ont vendu plus de 40 000 véhicules neufs chacun... rien qu'en France). Tesla Motors tourne d'ailleurs à pertes.

Cela n'empêche pas Tesla Motors d'être la star de la bourse, avec une capitalisation de plus de 30 milliards de dollars. Il faut dire que les Tesla se vendent cher : le modèle premier prix coûte environ 70 000 dollars (un peu plus de 60 000 euros), un prix réduit par une remise d'impôt de 7 500 dollars aux Etats-Unis.

Tesla a néanmoins pour projet de lancer un modèle moins cher d'ici 2 ans, pour environs 30 000 euros.

Elon Musk est américain, mais il a connu l'apartheid sud africain

L'homme d'affaires est né en 1971 à Prethoria. Son père était chef d'une entreprise de construction, sa mère diététicienne.

Il a acquis la nationalité américaine alors qu'il avait plus de 30 ans.

Dur dur de travailler avec Elon Musk

Les anciens employés interrogés par Ashlee Vance le décrivent comme un patron tyrannique et direct. L'ancien PDG de Tesla, Martin Eberhard, a même tenu un blog sur lequel il décrivait le traitement infligé aux employés de Musk.

Il veut nous faire voyager à grande vitesse dans des tunnels, via des capsules alimentées par le soleil

L'entrepreneur a dévoilé son concept révolutionnaire, l'Hyperloop, il y a deux ans, dans un document d'une cinquantaine de pages. Il existe aujourd'hui une startup, Hyperloop Technologies, qui développe le matériel nécessaire pour cette technologie, qui si elle devient un jour réalité, permettrait de voyager à plus de 1 000 km/h. La startup s'apprêterait à lever plus de 90 millions de dollars.

Il est rémunéré au SMIC...

D'après des documents boursiers, Elon Musk est rémunéré au salaire minimum californien par Tesla.

...mais est milliardaire

Forbes estime sa fortune à 13 milliards de dollars.

Et retrouvez l'article d'Ashlee Vance, auteur d'une biographie d'Elon Musk, dans Bloomberg Businessweek.

Quand chips et pizzas deviennent des icônes pour les droits des gays

Cachez cette tortilla que je ne saurais voir. C'est, en somme, ce qu'a demandé l'ancien gouverneur de l'Arkansas et candidat républicain Mike Huckabee à la marque de tortillas Doritos, qui a lancé des chips aux couleurs du drapeau gay en édition limitée :

doritos rainbow

Le mois dernier, Frito-Lay, la société propriétaire de la marque Dorito (qui appartient au fabricant de Pepsi, Cheetos ou encore Tropicana) a promis à tous ceux qui feraient un don à l'ONG pro-LGBT (Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Transgendres) It Gets Better Project de leur envoyer un paquet de ses chips en forme de tortillas multicolores. L'opération est un succès, selon la marque : les stocks de Doritos arc-en-ciel sont désomais épuisés. Mais elle n'est pas du goût de Huckabee, qui est membre de l'église chrétienne baptiste américaine Convention baptiste du sud. Il est également opposé au mariage gay (légal sur tout le territoire américain depuis une décision de justice rendue cet été).

Mike Huckabee. Crédit : Gage Skidmore

Mike Huckabee. Crédit : Gage Skidmore

Défendre "les valeurs" de la marque de chips

Le Républicain a donc envoyé deux lettres enflammées à Frito-Lay dans laquelle il attaque le fondateur (gay) de l'ONG It Gets Better Project, David Savage. Huckabee l'accuse d'avoir proféré des propos "haineux et vulgaires" à l'égard des Chrétiens. Selon lui, David Savage aurait "appelé à la violence à l'encontre de ceux qui ne partagent pas son avis". Huckabee a notamment demandé à Frito-Lay si la société estimait Savage digne de représenter "ses valeurs". Sur sa page Facebook, Huckabee a  fait référence en particulier à une vidéo dans laquelle Savage critique les opinions du Républicain.

Certains internautes n'y sont pas non plus allés de main morte pour critiquer les chips multicolores. "Les sociétés tentent d'imposer des idées (en général, de gauche) aux Américains et s'attendent à ce qu'ont prennent ces idées comme des faits", écrit cette internaute, qui se présente comme chrétienne sur son profil Twitter :

Certains parle de "haine anti-Chrétiens" et d' "oppression" :

D'autres ont appelé à boycotter la marque :

Sur Facebook, la marque a répondu aux messages de critiques dans des échanges parfois très drôles, repérés par le Huffington Post :

 

Facebook, via HuffPost

Facebook, via HuffPost

 

"J'ai vraiment hâte de voir quelle édition limitée des Doritos vous allez lancer en l'honneur de la foi chrétienne. Peut-être des chips en forme de croix ou quelque chose comme ça." écrit un internaute.

Réponse de Doritos : "Bonjour, il n'y aura pas de chips en forme de croix. Malheureusement, les extrémités des chips ont tendance à casser dans le paquet, et vous vous retrouvez ainsi avec une représentation phallique des Doritos."

Plus loin, Doritos conclut : "Malheureusement nous ne pouvons répondre à votre désir insatiable de voir des Doritos phalliques. Et nous nous en excusons."

Opération de comm'

Malgré les critiques, l'analyste financière Marcia Mongelonsky estime que les Doritos multicolores sont du pain béni pour faire connaître la marque auprès des jeunes. Interrogée par Bakery and Snacks, elle a par ailleurs exprimé ses doutes quant à la réalité de l'engagement de la marque pour la cause gay. Selon elle, c'est surtout une opération de communication.

Pas de mariée, pas de pizza

Memories Pizza, dans la petite ville de Walkerton, Indiana . Crédit ; Jane Q. via Yelp

L'autre icône de la junk food américaine qui est devenu une icône de droits des gays est la pizza du restaurant Memories Pizza, dans l'état de l'Indiana. En avril dernier, le gérant de la pizzeria avait fait les gros titres pour avoir refusé de fournir un service de traiteur lors de mariages de couples homosexuels. L'homme de 61 ans invoquait ses convictions chrétiennes pour justifier ce refus. Face aux critiques et au boycott, le restaurant avait même dû fermer ses portes. Il a pu rouvrir au printemps dernier après une campagne de financement partificipatif qui a levé plus de 800 000 dollars en 48 heures, avec près de 30 000 donateurs.

Crédit : Z.S. via Yelp

Crédit : Z.S. via Yelp

Le gérant de la pizzeria ne refuse pas de servir les clients homosexuels, mais de livrer ses pizzas pour leur mariage. Mais selon UpRoxx, un couple d'homosexuels vient de le "forcer" à fournir des pizzas pour leur mariage (en fait, le renouvellement de leurs voeux). L'un des deux mariés, comédien, raconte l'histoire face à la caméra :

On ne connaît pas encore la réaction du gérant de Memories Pizza.

Le Costa Rica, un modèle "vert" en matière d'énergie

Imaginez un monde aux paysages magnifiques, peuplés de mystérieux animaux et de plantes luxuriantes, où l'on ne produit pas de carbone pour se réchauffer. Ce monde existe : bienvenue au Costa Rica.

Le modèle de ce petit pays d'Amérique centrale, qui abrite 5 millions d'âmes sur un territoire un peu plus grand que la région Midi-Pyrénées et riche en eau, n'est pas transposable partout.

Mais à deux mois de la conférence de Paris sur l'environnement, les nations participantes en quête de bonnes pratiques se tournent vers la "démocratie verte" du Costa Rica.

costa rica map

map 2 Costa rica

Si on devait résumer la politique "verte" du Costa Rica en quelques chiffres, voici ceux qu'on retiendrait :

0 dioxyde de carbone émis pour produire de l'électricité l'année dernière

L'électricité provient de ressources naturelles comme l'eau et les volcans. Mais ce chiffre repose sur un fragile équilibre : sans pluie, l'hydroélectricité pourrait venir à manquer.

L’écosystème costaricain renfermerait 6% de la biodiversité planétaire

C'est le Costa Rica qui l'affirme.

25% du territoire costaricain est recouvert de réserves naturelles protégées

C'est l'une des raisons pour lesquelles le Costa Rica est la destination numéro 1 des adeptes du "tourisme écologique".

3,5% de croissance en 2014

Mais un fort taux de pauvreté (22,4% en 2014, en hausse de 3 points par rapport à 2010, selon la Banque Mondiale), une inflation de 4,5% et une dette publique qui a atteint un record en 2014, s'élevant à presque 60% du PIB.

Et en bonus :

Numéro 1 pour le bonheur: Les habitants du Costa Rica sont les plus heureux du monde

Du moins, selon l'indice Happy Planet, qui se base sur l'espérance de vie, le bien-être déclaré et l'empreinte écologique.

Retrouvez le reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Fabien Ortiz sur ce pays modèle en matière d'énergie :

Et parce que tout n'est pas rose dans ce petit pays, retrouvez l'analyse de Geopolis : "Costa Rica : la «démocratie verte» est-elle en train de perdre son âme ?".

Non, tous les Républicains ne sont pas climato-sceptiques

A entendre certains candidats républicains, on pourrait penser que le parti conservateur est le porte-voix des climato-sceptiques. "Je ne crois pas au changement climatique", déclarait le milliardaire Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, la semaine dernière sur CNN. En 2012, il a même affirmé que "le concept du réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de nuire à la compétitivité des entreprises américaines" :

Son concurrent Ben Carson a lui aussi estimé qu'il n'existait pas de preuve du rôle de l'homme dans le réchauffement climatique. Les Républicains sont d'autant plus enclins à affirmer leur opposition aux mesures qui limitent les émissions de gaz à effet de serre depuis que le président Obama, démocrate, en a fait l'une de ses priorités.

Pourtant, aux Etats-Unis, être de droite ne signifie pas être climato-sceptique. Selon un nouveau sondage, la majorité des Républicains - y compris parmi les plus conservateurs - admet que l'homme joue un rôle dans le réchauffement climatique. 

Moins de 10% des Républicains interrogés pensent que le changement climatique n'existe pas, et moins d'un tiers renie le rôle de l'homme dans le réchauffement.

Le sondage a été financé par Jay Faison, un Républicain qui a lui-même créé une association qui fait la promotion des énergies "vertes", écrit le New York Times

Oui à la lutte contre réchauffement climatique, mais non aux dépenses publiques

Certains candidats républicains ont une opinion nuancée : ils ne renient ni l'existence d'un changement climatique ni le rôle de l'homme. Pour autant, ils refusent de dépenser des deniers publics pour lutter contre le réchauffement. Au cours du dernier débat entre Républicains diffusé sur CNN, le sénateur de Floride Marco Rubio a prévenu : "nous n'allons pas détruire notre économie" pour des politiques "qui n'auront absolument aucun impact sur notre climat, sur les températures". Le gouverneur du New Jersey Chris Christie renchérit alors :"Je suis d'accord avec Marco. Nous ne devrions pas détruire notre économie pour poursuivre une idée de gauche selon laquelle nous pourrions changer le climat à nous seuls. Nous pouvons contribuer [à la lutte contre le changement climatique] sans compromettre notre économie".

"Nous n'avons pas besoin d'une intervention massive du gouvernement pour résoudre le problème", a-t-il affirmé, conformément à la ligne des conservateurs qui plaident pour limiter les interventions gouvernementales.

Le candidat républicain fera-t-il partie du camp des climato-sceptiques ? Rien n'est sûr."Pour le moment, ce débat est dominé par quelques-unes des voix les plus audibles du parti", a déclaré Jay Faison dans une interview accordée au New York Times. "Mais lorsque nous serons sortis de la phase spectacle de la campagne et que nous nous pencherons sur les propositions politiques, les Républicains pourront parler [du changement climatique] d'une manière apolitique". 

Ces Américains qui ne croient pas au réchauffement climatique

Alors que le président Obama continue d'affirmer son engagement pour arriver à un accord international sur le climat en décembre, lors de la conférence de Paris, les climato-sceptiques restent nombreux aux Etats-Unis. La Virginie occidentale est l'un des états américains qui en compte le plus. Ce n'est pas un hasard : son économie est dépendante de la production de charbon, de gaz et de pétrole.

"C'est tout le temps, le changement climatique par ci, le réchauffement climatique par là, mais il y a quand même des problèmes bien plus importants que ça", lance un habitant.

"Le climat, il change naturellement, ça a toujours été comme ça", estime un autre, au micro de France 2. Avant d'ajouter : "Et elle est où, cette couche d'ozone dont ils se plaignent tout le temps ?"

Partez à la rencontre des climato-sceptiques de Virginie occidentale avec Valérie Astruc, Sabrina Buckwalter et Régis Massini :

Le débat sur l'avortement pourrait provoquer un nouveau "shutdown" du gouvernement

A partir de ce jeudi, le gouvernement américain pourrait être à cours d'argent. L'économie n'a rien à voir dans cette crise, qui est entièrement politique. Le parlement, à majorité républicaine, refuse de voter les crédits au gouvernement démocrate, mené par le président Obama. On risque donc un défaut de paiement des fonctionnaires fédéraux, et donc un "shutdown" (une fermeture) des services publics, comme en 2013. Il y a deux ans, les institutions américaines se sont en effet retrouvées paralysées par l'opposition des Républicains à la réforme du système de santé de Barack Obama, l' "Obamacare".

Cette fois-ci, il s'agit de faire barrage à l'avortement en attaquant le Planning familial, une association qui permet aux femmes d'avorter. Le Planning familial est en partie financé par l'Etat fédéral. Les Républicains, majoritaires à la Chambre des Représentants et au Sénat, entendent mettre un terme à ces subsides. Pour ce faire, il refusent de voter un budget qui attribue des fonds à l'association.

Le Planning familial accusé de trafic d'organes

Principal argument de la droite américaine : une récente polémique au sujet du Planning familial, accusé de trafic d'organe. David Daleiden, fondateur de l’ONG anti-avortement Center for Medical Progress, a tourné des vidéos en caméra caché qui prouveraient que l'association profite de la vente des organes des foetus issus de l'avortement à des organismes de recherche. Le don de tissus foetaux est légal aux Etats-Unis, mais l'organisation est accusée de vendre ces tissus en toute clandestinité. Voici l'une des vidéos en question, publiée par Center for Medical Progress. Elle montre des responsables du Planning familial en train de parler du prélèvement de tissus de foetus avortés : 

Depuis la publication de ces vidéos, l'avortement est devenu un sujet central dans la course à l'élection présidentielle. Le candidat républicain Chris Christie a par exemple affirmé que le Planning familial était responsable du meurtre systématique d'enfants afin de vendre leurs organes.

Les Américains ne veulent pas du shutdown

La stratégie du shutdown n'est pas sans risques pour les Républicains. Selon un sondage de NBC et du Wall Street Journal, la majorité des Américains soutient le financement du Planning familial. Provoquer un shutdown a également un coût : en 2013, la fermeture avait duré deux semaines. On estime que l'arrêt des services publics avait alors coûté 24 milliards de dollars à l'économie américaine. A Washington par exemple, pas de ramassage des ordures sans fonctionnaires fédéraux. Une partie du Pentagone, QG de la défense, serait lui aussi mis au chômage technique, tout comme les musées, parcs nationaux ou encore services de collecte des impôts. Et les Américains s'en souviennent : aujourd'hui, près de 70% d'entre eux sont opposés à la fermeture des services fédéraux pour saper les finances du Planning familial, selon un autre sondage de l'université de Qinnipiac.

Afin d'éviter un nouveau shutdown, le Congrès a jusqu’au 30 septembre minuit, date de la fin de l'année fiscale en cours, pour approuver un budget de financement du gouvernement.

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Poison ou délice ? Le Kava, "nouvel alcool" à la mode à New York

A New York, pour être cool, il faut avoir testé le Kava, une boisson faite à base de plantes aux propriétés sédatives. Parce que l'alcool, c'est "so 2014". En tout cas, c'est ce qu'affirme la devanture de Kavasutra, premier bar à servir du Kava à New York. Malgré des controverses quant à son éventuelle toxicité, la boisson est autorisée à la vente dans les rues de l'East Village jalonnées de boutiques hipster. Nous l'avons testée pour vous.

kava so 2014

Le bar est minuscule et sombre - et presque vide en ce lundi après-midi. Mais pendant le week-end et tous les mardis, c'est l'affluence, selon Christopher Ludwig - alias Chopper - le gérant de Kavasutra. 200 personnes par jour viennent alors se délecter du breuvage extrait de racines de Kava, originaires de l'archipel de Vanuatu et des îles Salomon, dans l'océan Pacifique.

Selon le scientifique Vincent Lebot, basé au Vanuatu et spécialiste des cultures tropicales, "le Kava consommé dans sa version traditionnelle avec de l'eau fait partie intégrale de la vie religieuse, politique, sociale, économique et politique dans la région sud-pacifique, depuis des siècles. Il est généralement bien toléré - sauf dans les cas de surdosage sur une longue période".

"On en boit tous les jours, après le travail, et la boisson est de plus en plus populaire, car elle est perçue comme une alternative à l'alcool, qui est un problème de santé publique majeur dans le Pacifique."

Dans l'émission The Wonder List pour CNN, Bill Weir goûte le Kava sur l'île de Tana au Vanuatu

Dans l'émission The Wonder List pour CNN, Bill Weir goûte le Kava sur l'île de Tana au Vanuatu

La plupart des clients de Kavasutra nous expliquent qu'ils cherchent un substitut à l'alcool, qui n'affectera pas leur cerveau. "C'est mieux que l'alcool parce que ça n'affecte pas votre jugement : vous n'allez pas passer un coup de fil à votre ex copine pour lui dire des choses stupides", ajoute Chopper.

La racine originaire des îles Pacifiques a certes des points communs avec l'alcool : "environ 1% des clients finit malade" après en avoir bu, selon Chopper. En 2002, l'agence française de sécurité des médicaments a retiré de la vente les médicaments à base de Kava après avoir été informée d'effets indésirables sur une trentaine de consommateurs qui ont développé des maladies du foie.

La consommation de Kava est autorisée aux Etats-Unis, où il existe même des compléments alimentaires contre l'anxiété à base de Kava (à très faible dose). Mais la Food and Drug Administration a tenu à prévenir les professionnels de santé que la consommation de Kava était associée à un risque d'empoisonnement du foie.

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Ce sont les racines, et non les feuilles du Piper methysticum qui sont utilisées dans la boisson

Vincent Lebot estime au contraire que la boisson n'est pas dangereuse, à condition d'utiliser des variétés nobles, de peler la plante, de ne pas en abuser et de ne pas le mélanger à d'autres drogues ou à de l'alcool. "Le problème n'est pas le Kava, mais ce que les gens en font : profiter d'un moment entre amis, ou rechercher l'intoxication ? Ici dans le Pacifique, le Kava permet de lubrifier les relations sociales", estime-t-il. Contrairement à l'alcool ou la cigarette, le Kava ne provoque pas de dépendance, selon le scientifique, qui travaille pour le CIRAD, un organisme de recherche français.

Aux Etats-Unis, on peut acheter des compléments alimentaires à base de Kava, sensés avoir des propriétés relaxantes

Aux Etats-Unis, on peut acheter des compléments alimentaires à base de Kava, sensés avoir des propriétés relaxantes

Chopper ne le contredira pas : il boit un verre de Kava tous les jours, pour s'endormir, depuis deux ans. Connu pour les propriétés relaxantes de son principe actif, les kavalactones, le Kava est "plutôt une boisson du soir", explique-t-il. Pas question d'en boire avant d'aller à la salle de sport, car il détend les muscles. 

Le Kava - de son nom scientifique Piper methysticum - a des propriétés thérapeutiques. "La boisson est traditionnellement utilisée pour se soulager du stress à la fin de la journée", explique Vincent Lebot. "Elle est également utilisée comme un antiseptique sur les organes génito-urinaires, et comme diurétique".

Le menu de Kavasutra

Le menu de Kavasutra

Tous les matins, le barman prépare l'étrange mixture "traditionnelle" : de la poudre de Kava et de l'eau. Il laisse les racines mariner pendant 30 minutes avant de mélanger le tout. Comptez $8 (7€) pour un bol traditionnel.

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Kavasutra propose également des shots de Kava. Pour $6 (5,2€), les arômes sont au choix : café, sirop d'érable et cannelle, banane et noix de coco ou ananas et fruits exotiques.

Le bar offre aussi des cocktails. Pour notre part, nous avons testé une liqueur aromatisée à l'orange.

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Chopper, le gérant du bar

Dans les îles Pacifiques, le breuvage est associé à tout un cérémonial. "Au Vanuatu, lorsqu'un dignitaire étranger est en visite officielle, il doit boire du Kava", raconte Vincent Lebot.

Chopper nous explique donc que pour respecter ce cérémonial, nous devons trinquer en nous exclamant "Boulah !", qui signifie "à la vie", avant d'avaler le bol de liquide terreux, cul-sec. On croque ensuite dans un bout d'ananas, pour ses propriétés digestives. Enfin, on engloutit un shot de Kava à la crème d'orange.

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Boulah !

Le goût :

Pas dégoûtant, mais pas très agréable non plus. On a l'impression de boire de la terre liquide, avec quelques particules en suspension.

Le shot à l'orange en revanche est très sucré, avec un vague goût d'orange et une texture crémeuse. Son arrière-goût amer, pas déplaisant, n'est pas sans rappeler le dentifrice.

L'aspect :

Le contenu du bol "traditionnel" ressemble à de l'eau sale.

Le shot, de couleur orange pâle, est plus appétissant.

Les sensations :

Presqu'immédiatement après avoir englouti un bol et un shot, on perd toute sensation dans notre bouche pendant 2 ou 3 minutes. Les effets sont très différents de ceux de l'alcool : pas de sensation de trouble ou de perte de contrôle.

Après dix minutes, des chatouilles dans les mains. Pas désagréables, mais pas agréables non plus.

Une heure plus tard, viennent les crampes d'estomac. Elles durent quelques minutes. C'est un phénomène courant lorsqu'on ne mange pas suffisamment avant de consommer du Kava, nous a prévenu Chopper.

En revanche, nous n'avons pas ressenti les effets relaxants de la boisson. Pour ressentir les effets du Kava, "tout est une question de dosage", selon Vincent Lebot. "S'il est très dilué, c'est comme un thé, et il est difficile de ressentir quoi que ce soit après quelques verres. En même temps, sa la boisson est trop concentrée, quelques verres vous endormiront rapidement." La prochaine fois, on augmentera la dose.

Bilan :

Pas très bon, pas très efficace sur nous cette fois-ci, le Kava ne nous a pas convaincus. On reviendra pour tenter des doses plus fortes - et pour la sympathie du barman et du gérant de Kavasutra.

A.N.

 

Un pape très politique face au Congrès à majorité républicaine

Le pape François attire les foules cette semaine aux Etats-Unis. Accueilli en superstar à Washington, il a rapidement donné le ton (politique) de sa visite en abordant l'immigration, un sujet brûlant dans la course à la présidentielle américaine. "C'est en tant que fils d'une famille immigrée que je suis heureux d'être l'invité de ce pays, qui a été bâti en grande partie par des familles comme la mienne", a déclaré le pape argentin, né de parents italiens.

Pas étonnant, donc, de le voir aborder les sujets qui fâchent devant le Congrès, où il s'est exprimé ce jeudi - une première historique pour un pape.

Alors que la campagne des candidats pour gagner l'investiture de leurs partis bat déjà son plein, tout moment peut être éminemment politique, y compris une poignée de mains. "Le pape n'a pas serré beaucoup de main en se rendant à la Chambre," écrit le journaliste de NPR. "Mais François a fait l'effort de venir vers le secrétaire d'Etat John Kerry et de lui serrer la main. C'est un changement majeur par rapport à 2004, lorsque les officiels de l'Eglise appelaient à ne pas accorder la communion à Kerry, car celui-ci défendait le droit à l'avortement lorsqu'il représentait les démocrate à l'élection présidentielle", selon NPR.

Voici les citations les plus marquantes de son discours, devant un parlement à large majorité républicaine.

Le pape plaide pour l'abolition de la peine de mort, devant un congrès à majorité conservatrice :

"Je suis convaincu que toute vie et sacrée et que toute personne humaine a été dotée d'une dignité inaliénable. La société ne peut que bénéficier de la réhabilitation de ceux qui ont été condamnés pour des crimes. Récemment, mes frères évêques américains ici, aux Etats-Unis, ont renouvelé leur appel pour abolir la peine de mort. Non seulement je les soutiens, mais j'encourage tous ceux qui sont convaincus qu'une punition juste et nécessaire ne doit jamais exclure l'espoir d'une réinsertion."

Il appelle le congrès à lutter contre le changement climatique, devant de nombreux élus qui remettent en question l'influence des humains sur le réchauffement :

"J'appelle à un effort courageux et responsable pour changer le cours des choses, et pour empêcher les effets les plus sérieux de la détérioration environnementale causée par l'activité humaine. Je suis convaincu que nous pouvons changer les choses. Je n'ai aucun doute sur le fait que les Etats-Unis - et ce Congrès - ont un important rôle à jouer."

Les Démocrates applaudissent. Certains Républicains restent assis.

Le pape réitère son opposition à l'avortement, en toute subtilité :

"La Règle d'Or [« ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse »] rappelle que nous avons la responsabilité de protéger la vie humaine, et ce à tous les stades de son développement."

Il insinue qu'il est contre le mariage gay, autorisé sur la totalité du territoire américain depuis une décision de justice cet été, en rappelant son attachement à la famille :

"Je ne saurais dissimuler mon inquiétude quant à la famille, qui est menacée, peut-être plus que jamais, de l'intérieur et de l'extérieur. Certaines relations fondamentales sont remises en question, tout comme la base du mariage et de la famille. Je ne peux que réaffirmer l'importance et, surtout, la richesse et la beauté de la vie de famille."

Le souverain pontife appelle à la tolérance et à la fraternité envers les immigrés et les réfugiés :

"Nous, hommes de ce continent, ne craignons pas les étrangers, car nous avons tous été étrangers. Je vous dis ceci en tant que fils d'immigrés, en sachant qu'un grand nombre d'entre vous a également des ancêtres immigrés. (...) La construction d'une nation nécessite de reconnaître notre besoin permanent de comprendre l'autre, de rejeter toute mentalité hostile." 

"Notre monde connaît une crise des réfugiés d'une envergure sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale. De grands défis et des décisions difficiles nous attendent. (...) Nous ne devons pas être pris de cours par les nombreux [réfugiés], mais les voir comme des personnes, regarder leurs visages et écouter leurs histoires, et tenter de répondre au mieux à la situation. De répondre de façon humaine, juste et fraternelle."

Il félicite Obama pour la normalisation des relations diplomatiques avec Cuba et l'accord sur le nucléaire iranien :

"J'aimerais reconnaître les efforts des récents mois pour surpasser les différences historiques nées d'un passé douloureux. Il est de mon devoir de créer des passerelles et d'aider tous les hommes et toutes les femmes, de toutes les façons possibles, à faire de même. Lorsque des pays qui étaient en désaccord retrouvent le chemin du dialogue - un dialogue qui peut avoir été interrompu pour les raisons les plus légitimes - de nouvelles opportunités se présentent pour tous. Cela a nécessité et nécessite du courage et de l'audace - ce qui diffère de l'irresponsabilité."

Il dénonce la vente d'armes aux belligérants :

"Etre au service du dialogue et de la paix signifie également être vraiment déterminé à réduire et, à long terme, mettre fin aux nombreux conflits armés dans le monde. Nous devons nous poser la question : pourquoi des armes mortelles sont-elles vendues à ceux qui projettent d'infliger des souffrances aux individus et à la société ? Malheureusement, nous le savons tous, la réponse est : pour l'argent, de l'argent qui baigne dans le sang, souvent un sang innocent. Face à ce silence honteux et coupable, il est de notre devoir de confronter le problème et de mettre fin à la vente d'armes."

Il met en garde contre le fondamentalisme religieux :

"Nous savons qu'aucune religion n'est exemptée de certaines formes de délires individuels ou d'extrémisme idéologique.  Cela signifie que nous devons être particulièrement attentifs à tout type de fondamentalisme, qu'il soit de nature religieux ou non."

Il ne se lance pas dans une critique du capitalisme, comme il l'a fait par le passé, mais rappelle la nécessité de lutter contre la pauvreté :

"[Ceux qui sont prisonniers du cycle de la pauvreté] ont besoin, eux aussi, d'espoir. La lutte contre la pauvreté et contre la faim doivent être des combats permanents."

L'entreprise doit servir le bien commun, a ajouté le pape : "Les affaires sont une vocation noble, destinée à produire des richesses et rendre le montre meilleur. Elles peuvent être une source de prospérité là où se trouvent les entreprises, surtout si le business voit la création d'emplois comme une part essentielle de sa contribution au bien commun."

Lisez la totalité du discours (en anglais) sur le site du Washington Post.

Visite du président chinois aux Etats-Unis : une étrange vidéo à la gloire de Xi Jinping

C'est une première visite d'Etat aux Etats-Unis pour le président chinois : Xi Jinping a atterri sur le sol américain cette semaine. Il devrait aborder avec Barack Obama les nombreux points de désaccord entre les deux superpuissances : le cyber-espionnage, les ambitions territoriales de Pékin en mer de Chine ou Sandy Phan-Gillis, femme d'affaires américaine soupçonnée d'espionnage.

Mais pour l'instant, c'est cette vidéo qui agite les réseaux sociaux. Publiée sur Youtube par le People’s Daily, journal chinois souvent décrit comme le porte-voix du parti communiste, elle montre des étudiants étrangers (y compris français) à Pékin qui vantent les mérites du président chinois. C'est Quartz qui l'a repérée.

"Les gens l'aiment bien, tout simplement" déclare un autrichien face à la caméra. "Si mon mari lui ressemble, je serai heureuse" affirme une Coréenne en parlant de Xi Jinping.

Quelques captures d'écran, avec traduction, de cette vidéo surréaliste (cf la vidéo plus bas) :

XI FIRST

En Chine on le nomme "Xi Dada". Du 22 au 28 Septembre, Seattle - Washington, New York, Xi Dada arrive bientôt...

XI11

"Il est venu dans mon école et je lui ai lu un poème"

XI10

"S'il vous plaît, venez en France dès que possible"

XI9

"J'aimerais un président comme lui"

XI12

"Xi Dada, on t'aime tellement"

XI7

"J'aime vraiment sa politique étrangère"

XI3

"Son visage est un peu mignon"

XI1

"Un président sage et déterminé"

XI8

Mais qui sont ces étudiants français au générique ?

 

L'argent est roi dans la course aux présidentielles. Pas les Super PACs

Scott Walker ne veut plus être président des Etats-Unis. En tout cas, pas en 2016. Le candidat républicain et gouverneur du Wisconsin a jeté l'éponge cette semaine. Sa décision est intervenue dix jours après celle de son ex-concurrent Rick Perry, ancien gouverneur du Texas, qui s'est également retiré de la course.

Scott Walker

Scott Walker

Rick Perry

Rick Perry

L'une des principales raison de ces retraits ? Le manque de fonds pour financer la campagne, face aux poids lourds du parti républicain. Selon le Center for Responsive Politics, Jeb Bush, Ted Cruz et Ben Carson ont par exemple récolté plus de 10 millions de dollars pour leurs campagnes.

Pourtant, les candidats démissionnaires bénéficiaient du soutien de Super PACs, ces comités qui lèvent des fonds pour soutenir (ou critiquer) des candidats, notamment en achetant des spots publicitaires. Le Super PAC qui soutenait Scott Walker s'apprêtait à lever 40 millions de dollars d'ici à la fin de l'année, selon Politico. Les trois Super PACs derrière Ricky Perry avaient récolté 17 millions de dollars.

dollars

Pour le New York Times et Politico, ces deux retraits sont donc la preuve que l'argent des Super PACs n'achète pas la Maison blanche. Quatre questions pour mieux comprendre le rôle des Super PACs dans la course à la présidentielle.

Qu'est-ce qu'un Super PAC ?

Le Super PAC est un groupe qui lève des fonds pour un candidat ou pour une cause (par exemple, la lutte contre l'avortement ou la promotion de l'égalité des chances dans les entreprises). Les fonds peuvent provenir d'individus, d'entreprises, de syndicats ou d'associations. Ils ne peuvent pas être versés aux candidats directement. Par exemple, l'argent servira à payer des spots publicitaires qui critiquent un candidat.

Ici, une publicité financée par Priorities USA, un Super PAC qui soutient Hillary Clinton :

De nombreux américains ont découvert les Super PACs grâce au comédien Stephen Colbert. Celui-ci s'est amusé à créer son propre Super PAC afin de prouver que ces derniers n'étaient soumis à aucun contrôle ou presque. Par exemple, les sommes récoltées par le Super PAC ne connaissent pas de limite (contrairement aux dons reçus par les candidats). Colbert a également montré comment l'argent récolté pouvait être dépensé en hôtels de luxe et autres voyages en jet privé, sous couvert de "frais administratifs".

L'humoriste Stephen Colbert

L'humoriste Stephen Colbert

Le Center for Responsive Politics recense plus de 1000 groupes organisés comme "Super PACs", qui ont récolté plus de 300 millions de dollars. Dans la liste, on compte par exemple Security is Strength ("la sécurité est une force") qui soutient le candidat Lindsey Graham, Millennials Rising derrière Jeb Bush, ou encore Priorities USA Action, pro-Hillary Clinton. 

Priorities USA est un Super PAC pro-Hillary Clinton

Priorities USA est un Super PAC pro-Hillary Clinton

Quelle différence entre un PAC (Political Action Committee ou Comité d'Action Politique) et un Super PAC ?

C'est quasiment la même chose, sauf que les PACs sont soumis à plus de règles. Par exemple, les individus peuvent donner 2 500 dollars par élection à un PAC, au maximum. Les entreprises ne peuvent pas contribuer au fonds.

Ces règles ont été bousculées par des décisions de justice en 2010 qui ont donné naissance aux Super PACs. Depuis, leur existence est controversée. Certains craignent que l'argent coulant à flot sans contrôle ne favorise les risques de corruption des candidats, qui deviennent alors les marionnettes des lobbys les plus riches. Tout cela en toute opacité.

Les Super PACs sont censés être indépendants des candidats... Comment est-ce possible ?

En théorie, les Super PACs doivent rester "indépendants" des candidats. Mais cette règle est facilement contournée. Par exemple, au début de la campagne, un Super PAC peut co-produire une vidéo publicitaire avec un candidat, à condition que la publicité ne soit pas ouvertement en faveur de ce candidat (pas question d'inclure les mots "Votez pour moi").

L'explication du New York Times :

Un candidat peut-il manquer d'argent alors qu'il est soutenu par un Super PAC ?

Scott Walker en est la preuve. Malgré le soutien d'un Super PAC nommé "Unintimidated" et qui prévoyait de lever jusqu'à 40 millions de dollars d'ici la fin de l'année, le candidat républicain n'avait pas assez d'argent pour couvrir ses frais de campagne. Il "songeait même à licencier" une partie de son staff, selon le New York Times.

En effet, les Super PACs dévoués à Scott Walker et Rick Perry ont beau avoir levé beaucoup d'argent, les lois électorales n'autorisaient pas les deux candidats à dépenser les fonds pour payer directement leurs frais de campagne.

"Les Super PACs ne peuvent pas payer le loyer, les factures de téléphone, les salaires, les billets d'avions," écrit le journaliste du Times.

Conséquence de la démission de Perry et de Walker : les fonds des Super PACs qui les soutenaient n'ont pas été dépensés et seront redistribués aux donateurs.