Les meetings de Donald Trump, entre foules en délire et militants anti-Trump

Donald Trump est certainement le candidat à la Maison blanche qui polarise le plus le public américain. Le Républicain caracole en tête des sondages à droite, côté Républicains. Dans le même temps, il suscite les moqueries d'une partie de l'électorat, qui selon un sondage décrit le personnage comme "idiot", "stupide" ou "fou".

Les meetings de Donald Trump sont la preuve incontestable de la popularité du magnat de l'immobilier. France 2 a assisté à l'un d'entre eux à Dallas :

Un reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Régis Massini, Arielle Monange et Sabrina Buckwalter

Malgré les hordes de fans, le magnat de l'immobilier est loin de faire l'unanimité. Il est particulièrement impopulaire parmi les hispaniques, qui représentent 17% de la population des Etats-Unis. En cause : des déclarations jugées offensantes envers les immigrants mexicains.

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Les foules en délire à Dallas

En juin dernier, alors que Donald Trump annonce sa candidature à la Maison blanche, il dit des ces derniers qu'ils apportent aux Etats-Unis "la drogue" et "la criminalité". "Ce sont des violeurs . Certains, je pense, sont de braves gens. Mais les Etats-Unis sont devenus le dépotoir de tous ceux qui ont des problèmes", affirme-t-il alors. Depuis, les médias hispanophones présents aux Etats-Unis ont pris le candidat en grippe.

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"La majorité silencieuse soutient Trump" dit cette pancarte, brandie à Dallas

Pas étonnant, donc, que des manifestants, apparemment d'origine hispaniques, aient interrompu un meeting de Donald Trump cette semaine, selon la chaîne locale américaine WUSA9. La scène se passe à Richmond, en Virginie. Une dizaine d'étudiant de la Virginia Commonwealth University scandent "nous ne partions pas" et "virez Trump"

"C'est pour cela qu'existe la liberté d'expression", lâche Donald Trump, bon joueur. Les partisans du Républicain bousculent les étudiants, et leur arrachent leurs pancartes, pendant que le candidat républicain poursuit son discours.

Lorsqu'il aborde l'immigration illégale, Trump martèle : "Nous allons construire le mur. Ok, croyez-moi, on va construire ce mur !" . Comme toujours, ses fans acquiescent à grands cris.

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En septembre 2015, Trump a rempli un stade à Dallas

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Maintien des troupes américaines en Afghanistan : le nouveau calendrier

Ce jeudi, le président Obama a annoncé le maintien des troupes américaines en Afghanistan jusqu'à la fin de son mandat, qui s'achève fin 2016. Pourtant, en décembre 2009, tout juste élu président, il promettait de mettre fin à cette guerre, débutée au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001, perpétrées par des membres du groupe islamiste Al Qaïda basés en Afghanistan. "Après 18 mois, nos troupes commenceront à retrouver le chemin de la maison", avait déclaré le président.

Barack Obama avait jusqu'ici semblé confiant quant au désengagement américain : en mai 2014, il annonçait un retrait d'ici la fin de son mandat. Il y a un peu plus d'un an, le calendrier annoncé par le président se présentait ainsi :

-Fin 2014 : baisse du nombre de troupes de 32 000 à 9 800

-Fin 2015 : 5 500 troupes

-Fin 2016 : seules les forces de sécurité de l'ambassade américaine à Kaboul devaient rester dans le pays (environ 1 000 hommes).

Le nouveau calendrier annoncé cette semaine repousse ces échéances :

-Fin 2016 : baisse du nombre de troupes à 9 800

-Janvier 2017 : Barack Obama quitte ses fonctions

-Fin 2017 : 5 500 troupes. La décision de se désengager ou non appartiendra au nouveau président.

Après 14 ans de guerre, "l'Afghanistan reste [un territoire] dangereux", a déclaré le président ce jeudi. Les Talibans ont brièvement repris la ville de Kunduz dans le nord du pays, le mois dernier. On craint également que les membres de l'Etat islamique étendent leur pouvoir sur le pays. Les quelques milliers de troupes américaines maintenues auront pour mission de former les forces afghanes et de traquer les islamistes, a affirmé Obama.

Débat démocrate sur CNN : Bernie Sanders vainqueur des sondages en ligne

Le premier débat entre candidats démocrates cette semaine, diffusé sur CNN, était résolument dominé par le duel Hillary Clinton/Bernie Sanders, les deux favoris des sondages.

Leurs concurrents Martin O’Malley, Jim Webb et Lincoln Chafee ont tenté de s'affirmer avec moins de succès. Alors, qui a remporté la joute oratoire, l'ancienne Secrétaire d'Etat ou le sénateur socialiste ?

Selon de nombreux analystes politiques américains (même s'ils ne sont pas tous d'accord), la victoire va à Clinton. Le New York Times souligne la virulence de ses attaques sur le sujet du contrôle des armes, accusant Bernie Sanders d'être du côté des lobbys de l'armement. Elle a également moqué la référence au Danemark du sénateur du Vermont, qui a cité le pays d'Europe du Nord comme un modèle, aux côtés de la Suède et de la Norvège. "Nous ne sommes pas le Danemark", a affirmé l'ex-secrétaire d'Etat, "nous sommes les Etats-Unis d'Amérique".

Si l'on regarde le temps de parole, c'est également Clinton qui remporte la palme, avec 31 minutes, contre 28 minutes pour Sanders selon le NYT (et moins de 20 minutes pour les autres candidats).

Pourtant, selon les quelques sondages sur internet qui ont fleuri depuis hier, c'est Bernie Sanders qui remporte la joute. Les votants lui accordent jusqu'à 80% des suffrages :

Sondage du Time

Sondage du Time

Sondage sur Slate

Sondage sur Slate

Sondage Facebook par CNN

Sondage Facebook par CNN

Sondage le soir du débat par US News

Sondage le soir du débat par US News

Dans les recherches Google, Sanders se démarque également : les internautes ont recherché plus d'informations sur Sanders que sur Clinton pendant le débat.

Source : Google Trends

Source : Google Trends

Bernie Sanders a par ailleurs dominé les "trending topics" (thèmes les plus populaires) de Facebook et Twitter pendant le débat, notamment avec le hashtag #DebateWithBernie, omniprésent sur les réseaux sociaux américains. Selon la société Engagement Labs, Sanders a gagné plus de fans sur Twitter après le débat (mais Clinton a gagné plus de followers sur sa page Facebook), comme le relève le Wall Street Journal.

Pour autant, ces résultats ont une portée limitée. Les divers sondages en ligne réalisés pendant ou après le débat n'ont rien de scientifique : tout le monde peut y voter (contrairement aux sondages qui se interrogent un échantillon représentatif de la population), et plusieurs fois.

Etre le plus populaire sur Facebook, Google ou Twitter ne signifie pas non plus qu'on est le plus apprécié des électeurs, ou que l'on récoltera leurs votes.

Rendez-vous donc au prochain sondage "scientifique" pour avoir une estimation de la popularité des deux candidats... sans oublier qu'avec ses biais et sa marge d'erreur, le sondage n'est jamais une science exacte.

Les 5 meilleurs moments du premier débat entre candidats démocrates

Pour la première fois, les candidats à la primaire démocrate se sont affrontés sur les écrans américains, lors du débat organisé sur la chaîne CNN ce mardi. Bilan ? Les deux favoris des sondages Hillary Clinton et Bernie Sanders ont mené la danse, tandis que les autres candidats, Martin O’Malley, Jim Webb et Lincoln Chafee, ont peiné à s'affirmer. Contrairement aux Républicains, qui lors de leur dernier débat se sont lancés dans des affrontements directs aux mots durs, les cinq démocrates, qui débattaient dans un casino à Las Vegas, n'ont pas fait le show. Pour autant, le débat a donné lieu à quelques moments-clefs :

Le moment le plus bizarre

Lincoln Chaffee présente Hillary Clinton comme la représentante des intérêts de Wall Street. Or, a souligné le présentateur de CNN, Chaffee a voté une loi en faveur de la dérégulation de l'industrie bancaire en 1999. Le candidat, alors sénateur, avait en effet donné son vote à une loi abrogeant le Glass-Steagall Act de 1933, qui séparait notamment les banques de dépôt des banques d'investissement.

Réponse confuse de Chaffee : "Le Glass-Steagall Act était mon premier vote, je venais d'arriver, mon père [sénateur] venait de mourir".

Le présentateur rétorque alors : "Etes-vous en train de dire que vous ne saviez pas de quoi il s'agissait ?"

"Vous êtes un peu dur avec moi, je venais juste d'arriver au Sénat", plaide alors Chaffee.

Le moment le plus fraternel

Les attaques personnelles ont été bien moins nombreuses que lors du débat entre Républicains - y compris sur le sujet brûlant des mails d'Hillary Clinton. Lorsqu'elle était secrétaire d'Etat (l'équivalent du ministre des affaires étrangères), Clinton a en effet utilisé une adresse email personnelle et stocké ses courriers électroniques sur ses propres serveurs - une pratique prohibée. Depuis cet été, le sujet empoisonne sa campagne.

"J'ai dit que c'était une erreur. Ce que j'ai fait était autorisé par le Départment d'Etat, mais ce n'était pas la meilleure décision. J'ai été aussi transparente que possible, en fournissant 55 000 pages de mes mails et en les rendant publics", a-t-elle affirmé pendant le débat. Elle a ajouté que l'enquête parlementaire actuellement en cours était une initiative partisane de la part des Républicains.

Ses emails n'ont pas de quoi nourrir un scandale, selon son concurrent Bernie Sanders.  "Les gens en ont assez d'entendre parler de vos fichus mails", a déclaré le sénateur du Vermont à Hillary Clinton, "parlons des vrais problèmes de l'Amérique".

"Merci, merci", s'est-elle exclamé, tout sourire.

Chaffee n'a pas été aussi tendre avec Hillary Clinton. "Nous devons réparer la crédibilité de l'Amérique (...) notre prochain président doit avoir la meilleure des éthiques", a-t-il affirmé en référence à la polémique des emails.

"Souhaitez-vous répondre ?", demande alors le présentateur à Clinton. "Non", lâche-t-elle, déclenchant l'hilarité du public.

Le moment le plus enflammé : limiter le contrôle des armes à feu

Pour autant, des points de friction ont émergé pendant le débat. Après les récentes tueries par balles, comme sur le campus universitaire de Roseburg, dans l'Oregon, le débat sur les armes à feu a une fois encore été relancé aux Etats-Unis. Hillary Clinton en a profité pour tacler Bernie Sanders, qui selon elle est trop laxiste sur le sujet des armes à feu. "Il est temps que le pays tienne tête à la NRA [le lobby pro-armes à feu]", a-t-elle lancé. En 2005, Bernie Sanders avait voté en faveur d'une loi qui protège les fabricants d'armes de poursuites de la part des victimes.

Les candidats démocrates ont plaidé pour plus de contrôle, mais pas d'interdiction totale des armes à feu. Selon Webb, "nous devons respecter la tradition de ce pays, les gens qui veulent pouvoir se défendre". "L'Américain moyen [qui ne peut pas se payer de gardes du corps] mérite le droit de protéger sa famille".

Le moment le plus socialiste

Bernie Sanders s'affirme ouvertement comme candidat socialiste - une déclaration audacieuse dans un pays où le mot "socialiste" est connoté très négativement et fait souvent référence au communisme soviétique. Pas de quoi effrayer le sénateur, qui a expliqué sa vision du "socialisme démocrate"  sur le plateau de CNN : plus d'égalité de revenus, une sécurité sociale accessible à tous, des congés congé payés, y compris des congés maternité, le tout en s'inspirant du Danemark, de la Suède et de la Norvège.

Bernie Sanders essuie alors les critiques d'Hillary Clinton : "Nous devons sauver le capitalisme de lui-même. Mais nous ne sommes pas le Danemark, nous sommes les Etats-Unis d'Amérique." 

Elle ajoute : "ce serait une grave erreur que de tourner le dos à ce qui nous a permis de construire la plus vaste classe moyenne de l'histoire".

Sanders lui répond alors que "bien sûr, nous devons soutenir les petites et moyennes entreprises. Mais on peut avoir toute la croissance qu'on veut, cela ne signifie rien si tous les revenus générés et la richesse créée sont absorbés par les 1% les plus riches".

Le moment le plus anti-establishment

Epouse de l'ancien président Bill Clinton, Hillary Clinton n'est pas un symbole de renouveau politique pour le pays - contrairement à un candidat comme Bernie Sanders, indépendant associé aux Démocrates ou, côté républicain, au milliardaire Donald Trump.

Selon le candidat démocrate Martin O'Malley, "Clinton" est un "vieux nom". "Notre pays a besoin d'un nouveau leadership pour avancer", a-t-il affirmé.

"Je crois qu'il existe une profonde frustration dans le pays face à l'establishment politique", a également déclaré Bernie Sanders, sans attaquer frontalement Hillary Clinton.

Celle-ci a répondu que ce sont ses idées et son expérience, et non pas son nom, qui comptent pour les électeurs. "Je ne fais pas campagne pour devenir présidente parce que mon nom est Clinton", a-t-elle ajouté.

France 2 revient pour vous sur ce premier débat :


Un sujet de Jacques Cardoze et Arielle Monange

Les Américains sont fous de "superfood"

Le terme n'est pas nouveau. Mais le label "superfood" fleurit de plus en plus sur les emballages dans les supermarchés américains. Que signifie-t-il ? En théorie, la "superfood", ce sont des superaliments riches en nutriments qui sont particulièrement bénéfiques pour la santé et le bien-être. Selon la définition du dictionnaire MacMillan, ils pourraient même guérir certaines maladies.

Crédit : Pauline Mak

Crédit : Pauline Mak

L'emblème de la "superfood" est le "kale", ou le bon vieux chou frisé, devenu très à la mode car il est plein de vitamines et d'antioxydants. On le trouve désormais dans presque tous les supermarchés, y compris sous forme de chips. i_love_kale_t_shirt-rfd9bcfeb25c9450386b7011ce87a6fec_vjfe2_512

En réalité, "superfood" est un terme marketing utilisé pour décrire des aliments censés être bénéfiques pour la santé. On le trouve même sur des paquets de chips (auxquelles on a notamment ajouté des graines).

Il n'existe aucune définition scientifique de la "superfood". Le terme est d'autant plus populaire qu'en général, superfoood revient à supercher

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Pas d'aliment magique anticancer

Certains de ces aliments sont supposés prévenir l'apparition de cancers. "Mais le terme 'superfood' n'est qu'un outils marketing", met en garde l'association de recherche contre le cancer Cancer Resarch UK. Si un régime alimentaire équilibré peut réduire les risques de développer un cancer, "il est peu probable qu'un seul aliment fasse la différence", peut-on lire sur son site. Même si certains composants des aliments, comme les antioxidants, semblent avoir des effets bénéfiques en laboratoire, "un produit chimique isolé peut se comporter très différemment dans un tub d'essai, comparé à lorsqu'il est consommé comme un aliment".

Rien de scientifique dans la superfood, donc. Pourtant certains diététiciens se laissent séduire par le terme. "C'est un mot à la mode et je plaide coupable : je l'utilise moi-même, lorsque je veux expliquer qu'un aliment a des bénéfices [pour la santé] dont vous ne soupçonnez peut-être pas l'existence", explique Rebecca Scritchfield, diététicienne à Washington. Elle travaille avec de grandes marques comme Zespri Kiwifruit, qui vend des kiwis. Elle a également travaillé avec d'autres sociétés qui vendent des produits labellisés "superfood", comme elle le déclare sur son site. 

Chips de haricots ou de pois

Interrogée sur les chips "superfood", elle affirme que "certains aliments industriels peuvent être meilleurs que d'autres, comme par exemple les chips de haricots ou de pois. Ils peuvent avoir des bénéfices comparés à d'autres aliments similaires, par exemple plus de fibres ou de vitamines". Elle nuance cependant : "Tous ces en-cas doivent être consommés avec modération".

walgreens pretzeleditedLa diététicienne défend l'utilisation du mot "superfood" dans certains cas. Elle cite le kefir (lait fermenté) et le... kiwi, pour leurs propriétés digestives, mais ne "parlerai[t] pas de "superfood" pour décrire les bretzels enrobés au yaourt par exemple" (si, si, ça existe).

 

L'Europe bientôt conquise par la superfood ?

Pourrait-on un jour voir fleurir les produits "superfood" sur les étals des supermarchés français ? Pour éviter que les industriels ne rivalisent d'étiquettes mensongères quant aux atouts santé de leurs produits, l'Union européenne encadre l'utilisation de labels comme "faible teneur en graisses" ou "riche en fibres". Ces termes doivent être justifiés par de réels bénéfices nutritionnels. Cela n'empêche pas le terme d'être populaire au Royaume-Uni, à tel point que le National Health Service rappelle sur son site qu'il n'existe pas d'aliment-miracle.

Quelques exemples d'aliments souvent qualifiés de "superfood" aux Etats-Unis :

-les graines de sauge hispanique ("chia seeds"), pour leurs fibres et leurs protéines

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Graines de Chia (sauge hispanique)

-les myrtilles, comme de nombreux fruits, sont peu caloriques, riches en antioxydants et vitamines

-les graines de chanvre (une variété de cannabis) pour son zinc, ses protéines, sa vitamine E

-les graines de potiron, bourrées de minéraux et de protéines

-les baies de goji sont notamment riches en vitamines C

-les algues, qui ont de nombreuses vertus nutritionnelles

-et le mangoustan, un fruit d'Asie du Sud est réputé pour ses antioxydants.

Crédit : Shin-改

Crédit : Shin-改

NA

Réchauffement climatique : Miami l'insouciante bientôt sous les eaux

Alors que les inondations se multiplient à Miami, les villas luxueuses de la station balnéaire continuent de se vendre à des prix extravagants.

Pourtant, les choses ne vont qu'empirer : le niveau de la mer devrait augmenter de 2 mètres d'ici à la fin du siècle, submergeant les deux tiers de la ville. Un danger qui n'alarme ni les habitants, ni le secteur de l'immobilier. A tel point que le projet de maisons flottantes de luxe de Frank Behrens, que nous avons rencontré, n'a trouvé aucun client.

Pendant ce temps, la ville installe des pompes à eaux sur les plages pour parer aux nouvelles inondations.

Retrouvez le reportage de Valérie Astruc, Régis Massini, Laurent Desbois, Fabien Ortiz et Sabrina Buckwalter :

Pourquoi les Américains n'ont pas de congés payés

"Nous sommes le seul pays développé au monde à ne pas offrir de congé maladie ou de congé parental à nos travailleurs", déclarait le président Obama dans son discours à la nation, en janvier dernier. Les Etats-Unis sont en effet la seule nation membre de l'OCDE, club de pays riches, à ne pas avoir de congé payé - y compris le congé parental.

Certains candidats démocrates en font un sujet de leur campagne dans la course à la présidentielle 2016. Selon Hillary Clinton, le congé maternité permettrait à plus de femmes de contribuer à la production de richesses aux Etats-Unis, en conservant leur emploi lorsqu'elle ont des enfants, a-t-elle déclaré dans un discours cet été. Son rival Bernie Sanders, sénateur du Vermont, plaide pour un congé payé parental de 12 semaines.

Rien n'oblige les entreprises à accorder des congés payés à leurs salariés, même si certaines en font le choix. Certains Etats et certaines villes, comme San Francisco, obligent cependant les entreprises à accorder des congés payés.

Congés payés dans l'OCDE. Source : CEPR

Congés payés dans l'OCDE. Source : CEPR

Cela peut paraître surprenant, dans le pays le plus riche du monde. Pourquoi n'est-il pas obligatoire d'accorder des congés payés à ses employés aux Etats-Unis ? Un article de NPR avance plusieurs explications, dont :

le poids des lobbys

Par exemple, des grandes entreprises qui financent la campagne des candidats à l'élection présidentielle.

la faiblesse du mouvement syndical

la culture individualiste américaine

L'article cite Peter Cappelli, professeur de management à la Wharton School de l'Université de Pennsylvanie (qui cite lui même le chercheur en sciences politiques Martin Lipset). Celui-ci explique que les Américains s'identifient à la classe sociale à laquelle ils aspirent appartenir, et non pas la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Ce qui se traduit en une large sympathie pour le monde de l'entreprise. "Après tout, on possèdera tous un jour notre propre boutique, on ne veut pas être contraint par des règles qui ne sont pas absolument nécessaire", illustre-t-il.

le rôle de la Seconde guerre mondiale

Dans le cas précis du congé parental, NPR étudie le rôle de la Seconde Guerre Mondiale. Ruth Milkman, professeur de sociologie, affirme que dans les démocraties sociales qui ont émergé en Europe après la Deuxième guerre mondiale, les congés payés étaient vus comme un moyen de favoriser la natalité, et donc de repeupler le territoire après la guerre.

A la fin du conflit, lorsque les troupes américaines rentrent à la maison, on n'a pas besoin des femmes au travail, selon le professeur Milkman. Au contraire, en Europe, la mort de nombreux hommes rend nécessaires ces femmes dans l'entreprise. D'où des politiques pro-congé maternité en Europe, qui permettent aux femmes de reprendre le travail après un accouchement.

Valérie Astruc, Régis Massini et Fabien Ortiz ont suivi une future jeune maman américaine, enceinte et au travail :


A lire : Lots Of Other Countries Mandate Paid Leave. Why Not The U.S.? par Danielle Kurzleben sur NPR.

NA

Oakland, en Californie, veut mettre fin aux bavures policières

Le mois dernier, un américain 16 ans a été violemment interpelé par la police pour ne pas avoir emprunté le passage piéton dans une rue de Stockton, en Californie.

La scène, filmée par un passant, est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit le jeune Noir, qui n'est pas armé, est jeté dans un bac à fleurs, avant d'être entouré par 9 policiers appelés en renfort.

De quoi relancer le débat sur les "bavures" des policiers, dont certains ont la gâchette facile, face à des suspects pourtant non armés. Et sur le racisme dont feraient preuve certains membres des forces de l'ordre. L'année dernière, l'affaire Michael Brown avait provoqué manifestations et émeutes à Ferguson, dans le Missouri. Michael Brown est un jeune homme noir âgé de 18 ans, qui a trouvé la mort après avoir été visé par un policier blanc.

En avril dernier, Walter Scott, un cinquantenaire noir, est suspecté d'avoir enfreint le code de la route, est abattu par un policier blanc à Charleston. La scène, également filmée par un passant, montre un homme abattu alors qu'il tente de s'enfuir.

Pour éviter de nouvelles bavures, la ville d'Oakland en Californie a investi dans la formation de ses policiers.  France 2 s'est rendue sur place pour découvrir comment Oakland se place en première ligne pour changer les méthodes des policiers.

Un reportage de Valérie Astruc, Régis Massini, Arielle Monange et Fabien Ortiz :

La success story d’Instagram : de l’app gratuite à plateforme de pub

Kevin Systrom a été bercé par les nouvelles technologies. Sa mère a travaillé pour la startup Monster.com et pour le service de partage de voitures Zipcar. Après avoir obtenu son diplôme de la prestigieuse université de Stanford, en Californie, il devient développeur de logiciels. Il fait alors ses classes au cœur de la Silicon Valley, ce berceau de la tech américaine, dans des sociétés comme Google, raconte Fortune.

Kevin Systrom

Kevin Systrom

Il y a 5 ans, Kevin Systrom s’allie à son ami Mike Krieger, également diplômé de Stanford, pour créer un réseau social nommé Burbn. Un seul service qui s’avère populaire sur Burbn : l’échange d’images.

Le duo basé à San Francisco va alors se concentrer sur une application gratuite de partage de photos. Son nom : Instagram, pour « Instant Telegram » (télégramme instantané). Sa particularité : proposer des « filtres » qui modifient les photos, inspirés des appareils Holga. Couleurs et contrastes sont altérés pour donner aux images une touche vintage ou pop art. Kevin Systrom a alors 26 ans, et son partenaire, 24 ans.

L’idée d’un réseau social d’échanges d’images est notamment basée sur l’expérience de Kevin Systrom à Stanford, où il partage les photos prises durant les fêtes organisées par les membres de sa « sororité » avec les autres membres.

Instagram connait un succès fulgurant : 25 000 inscrits en 24 heures. Après un mois, ils sont 1 million. En 2012, Facebook achète la société pour environ 1 milliard de dollars, faisant de Kevin et Mike des multi-millionnaires.

Crédit : johnnymip via Flickr

Crédit : johnnymip via Flickr

L’app compte alors 30 millions d’inscrits. Elle affirme aujourd’hui compter 400 millions d’utilisateurs actifs par mois, la majorité résidant en dehors des Etats-Unis. Ceux-ci publient plus de 80 millions de photos par mois, toujours selon la société.

Instagram compte bien rentabiliser son grand nombre d’usagers, grâce à la publicité. Cette année, la poule aux œufs d’or devrait rapporter presque 600 millions de dollars de revenus publicitaires à Facebook, selon une étude d’eMarketer repérée par le Wall Street Journal.

A l'occasion des 5 ans de l'application, France 2 est partie à la rencontre de Kevin Systrom, aujourd’hui PDG d’Instagram, au siège de Facebook à Menlo Park, en Californie :

Un reportage de V. Astruc, F.Stenneler, S. Lafuente, L. Desbois, M. Barrois, J-P. Pasteur et A. Monange.

En Californie, rencontre avec un French vigneron

Entre ses larges mains, de la terre. "C'est ça, le secret", affirme avec passion Pierre Seillan, French vigneron dans le comté de Sonoma, en Californie. Originaire du Gers, le vigneron est international : il parle espagnol à ses ouvriers mexicains et vinifie également des domaines en France et en Italie - même s'il a gardé son accent du sud.

C'est en 1997 qu'il prend la décision de se lancer aux Etats-Unis, convaincu par les Jackson, une famille de riche américains à l'origine du grand groupe vinicole californien Kendall-Jackson. Il a alors 50 ans. Sa femme et ses deux enfants quittent la France pour le suivre dans la Sonoma Valley, l'un des comtés américains les plus réputés pour son vin.

Depuis, Pierre Seillan y exploite le domaine de la richissime héritière Barbara Banke, épouse de feu Jess Jackson, et surnommée la "reine des vins". Les bouteilles produites sur le prestigieux domaine, qui était en friche il y a à peine 20 ans, se vendent aujourd'hui 400 euros - au minimum.

Valérie Astruc et Régis Massini sont allés à la rencontre de ce French vigneron  : ,