Le premier débat entre candidats démocrates cette semaine, diffusé sur CNN, était résolument dominé par le duel Hillary Clinton/Bernie Sanders, les deux favoris des sondages.
Leurs concurrents Martin O’Malley, Jim Webb et Lincoln Chafee ont tenté de s'affirmer avec moins de succès. Alors, qui a remporté la joute oratoire, l'ancienne Secrétaire d'Etat ou le sénateur socialiste ?
Selon de nombreux analystes politiques américains (même s'ils ne sont pas tous d'accord), la victoire va à Clinton. Le New York Times souligne la virulence de ses attaques sur le sujet du contrôle des armes, accusant Bernie Sanders d'être du côté des lobbys de l'armement. Elle a également moqué la référence au Danemark du sénateur du Vermont, qui a cité le pays d'Europe du Nord comme un modèle, aux côtés de la Suède et de la Norvège. "Nous ne sommes pas le Danemark", a affirmé l'ex-secrétaire d'Etat, "nous sommes les Etats-Unis d'Amérique".
Si l'on regarde le temps de parole, c'est également Clinton qui remporte la palme, avec 31 minutes, contre 28 minutes pour Sanders selon le NYT (et moins de 20 minutes pour les autres candidats).
Pourtant, selon les quelques sondages sur internet qui ont fleuri depuis hier, c'est Bernie Sanders qui remporte la joute. Les votants lui accordent jusqu'à 80% des suffrages :
Dans les recherches Google, Sanders se démarque également : les internautes ont recherché plus d'informations sur Sanders que sur Clinton pendant le débat.
Bernie Sanders a par ailleurs dominé les "trending topics" (thèmes les plus populaires) de Facebook et Twitter pendant le débat, notamment avec le hashtag #DebateWithBernie, omniprésent sur les réseaux sociaux américains. Selon la société Engagement Labs, Sanders a gagné plus de fans sur Twitter après le débat (mais Clinton a gagné plus de followers sur sa page Facebook), comme le relève le Wall Street Journal.
Pour autant, ces résultats ont une portée limitée. Les divers sondages en ligne réalisés pendant ou après le débat n'ont rien de scientifique : tout le monde peut y voter (contrairement aux sondages qui se interrogent un échantillon représentatif de la population), et plusieurs fois.
Etre le plus populaire sur Facebook, Google ou Twitter ne signifie pas non plus qu'on est le plus apprécié des électeurs, ou que l'on récoltera leurs votes.
Rendez-vous donc au prochain sondage "scientifique" pour avoir une estimation de la popularité des deux candidats... sans oublier qu'avec ses biais et sa marge d'erreur, le sondage n'est jamais une science exacte.