Le bon vieux steak a fait son temps. Place aux substituts végétaux et à la viande in-vitro

En Amérique, on prépare un futur sans viande

Après 50 ans d'augmentation, la consommation de viande a quelque peu reculé aux Etats-Unis ces dernières années - même si un Américain moyen en consomme toujours plus de 100 kilos chaque année.

Cette tendance à la baisse pourrait bien se confirmer, avec le succès des substituts aux protéines animales. Dans les supermarchés américains, on trouve déjà des fromages à base de noix de cajou, des steaks hâchés végétariens et des ailes de poulet... sans poulet :

Un reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini, Fabien Ortiz et Arielle Monange

La recette du burger végétarien de Gardenin est secrète, mais voici la liste de ses ingrédients :

image gardenineau, riz brun cuisiné, légumes grillés (oignons, maïs, poivrons rouges et verts), légumes (carottes, pois), avoine pilé sans gluten, huile de canola extraite par pression, concentré de protéines de soja, extrait de levure, méthylcellulose, sucre de canne biologique, ail déshydraté, poudre d'ail, poudre d'oignon, sel de mer, épices, arômes naturels (issus de plantes), paprika, acide citrique.

Viande in-vitro

Encore plus futuriste que les protéines végétales : la viande cultivée en laboratoire. Le steak in-vitro n'est pas prêt d'arriver dans nos supermarchés. Mais le lait et les meringues (à base de blancs d'oeufs) seront bientôt sur les étals, selon Gilonne d'Origny, chargée de développement pour l'ONG américaine New Harvest.

New Harvest finance la production de viande sans abattoir, sans champs et sans animaux

L'organisation finance les recherches de scientifiques qui recréent les protéines animales. Certains travaillent sur une viande "vascularisée", qui aura le même goût et la même texture que celle produite par les animaux - "voire mieux", à en croire Gilonne d'Origny.

Bannir la viande pour préserver la planète... et notre santé

De nombreux Américains se mettent aux substituts de viande depuis que le régime végétalien (sans viande ni produits animaux, dont les oeufs ou le lait) est devenu furieusement tendance.

Mais au-delà de l'effet de mode, de nombreux consommateurs entendent aussi manger plus sainement, dans un pays où l'usage des hormones, des OGM et antibiotiques est généralisé dans l'agro-industrie. La consommation d'animaux traités aux antibiotiques provoque chez les humains une résistance lorsqu'ils sont eux-mêmes traités par ces médicaments. 

Dans les coulisses de Hampton Creek, à San Francisco. La start-up fabrique notamment de la mayonnaise sans oeufs

Dans les coulisses de Hampton Creek, à San Francisco. La start-up fabrique notamment de la mayonnaise sans oeufs

Renoncer à la viande, c'est aussi un moyen de préserver l'environnement. L'élevage est en effet responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Le bétail utilise également une large part de nos précieuses ressources, comme l'eau et la forêt. Pour nourrir les animaux et cultiver des plantes fourragères comme le maïs, on abat des forêts entières, mettant en danger de nombreuses espèces et augmentant ainsi la production de gaz à effet de serre. Alors que la population mondiale augmente, l'élevage à l'échelle industrielle se généralise et avec lui les risques d'épidémie parmi les animaux et les hommes, affirme Gilonne d'Origny.

Une planète de plus en plus gourmande en viande

Pour autant, la consommation de viande continue d'augmenter, au rythme d'environ 5% par an ces dernières décennies. Cette croissance est portée par des pays émergents comme la Chine. En 40 ans, la consommation par tête y a été multipliée par sept, pour atteindre 56 kilos par personne en 2013. 

Les employés du Rendez-Vous café, dans la Silicon Valley, ont tous un passé difficile et sont en voie de réinsertion. Crédit : http://rendezvous.restaurant/team/

Le modèle français d'économie sociale s'exporte dans la Silicon Valley

Comment traduire "économie sociale et solidaire" en américain ? Avec son "restaurant solidaire", en partie financé par les géants américains de la tech Google et eBay, l'entrepreneur français Nicolas Hazard a peut-être trouvé la recette.

Nicolas Hazard. Crédit : Alfredo Brant

Nicolas Hazard. Crédit : Alfredo Brant

Au coeur de la Silicon Valley, il a lancé Calso, un incubateur qui investit dans des sociétés ayant un impact social. Parmi elles, Au Rendez-vous café, un restaurant qui a ouvert en septembre à Redwood City, près de San Francisco.

Sa particularité ? Il emploie des individus dans le besoin. Payés 13 euros de l'heure, les employés bénéficient d'une formation aux métiers de bouche. La formule est peu courante aux Etats-Unis, où les formations comme celles proposées par Pôle emploi en France n'existent pas.

Un reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini et Arielle Monange :

Le modèle de l'entreprise de réinsertion est bien connu en France, où l'Economie sociale et solidaire (ESS) emploie 10% de la main d'oeuvre. On le retrouve également aux Etats-Unis, où certaines entreprises font par exemple le choix d'employer des anciens détenus ou des personnes sans domicile fixe.

Mais contrairement à la France, où la loi définit l'ESS (un secteur qui regroupe entreprises, associations, fondations, coopératives et mutuelles poursuivant un but social autre que de faire des bénéfices), il n'existe pas de définition claire de ce secteur aux Etats-Unis. 

Selon Nicolas Hazard, les entreprises dites "solidaires" y sont particulièrement populaires car les Américains font plus confiance à l'individu et aux entreprises qu'au gouvernement pour résoudre les problèmes. Les sociétés "solidaires" sont donc des entreprises comme les autres, qui doivent être rentables. D'ailleurs, sur Yelp, les clients du Rendez-vous café affirment apprécier le restaurant pour son service, sa nourriture et ses prix... et non pas parce qu'il permet aux plus démunis d'accéder à un travail. Business is business.

Un stand de tir dans l'Oregon. Crédit : France 2 Washington

Plus il y a de fusillades, plus ils défendent le port des armes

Le 1er octobre dernier, une fusillade a fait neuf morts dans une université située dans une zone rurale de l'Oregon, à l'ouest des Etats-Unis. Le tueur, un étudiant qui s'est donné la mort après les faits, était un fanatique des armes, comme le montre son compte Myspace (effacé depuis).

Photo de Chris Harper Mercer postée sur son site Myspace

Photo de Chris Harper Mercer postée sur son site Myspace

La tuerie a donné lieu à un énième débat aux Etats-Unis sur la nécessité de renforcer le contrôle des armes, une cause défendue le président Barack Obama. "[Ces fusillades de masse] sont devenues une routine", a déclaré le président le jour de la tuerie de Roseburg, citant les meurtres de Columbine, Blacksburg, Tucson, Newtown, Aurora et Charleston.

Paradoxalement, la réaction de nombreux Américains face à ces événements est de se procurer une arme, afin de pouvoir se défendre. Deux ans après la tuerie de Newtown en 2012, dans une école élémentaire du Connecticut, un sondage du Pew Research center a montré que pour la première fois depuis 20 ans, les pro-armes étaient plus nombreux que les antis.

Source : Pew Research Center

Source : Pew Research Center

Selon le même sondage, près de 60% des Américains pensent que posséder une arme permet de se protéger. Au contraire, près de 40% pensent que la possession d'une arme représente un danger.

Source : Pew Research Center

Source : Pew Research Center

Après la tuerie de Roseburg, le président Obama a dénoncé ce paradoxe. "Je peux déjà imaginer les communiqués de presse qui vont sortir", a-t-il déclaré, "Ils affirmeront que nous avons besoin de plus d'armes, de déréguler le port des armes à feu".

De fait, le même jour, le candidat républicain Mike Huckabee apportait publiquement son soutien au port d'armes. Selon lui, ce sont les "zones sans armes" qui sont dangereuses :

Pour certains Américains, porter une arme, c'est garantir sa propre sécurité - et supposer que le gouvernement n'est pas capable de protéger ses citoyens. Après la fusillade de Roseburg, tout près, dans l'Oregon, France 2 est allé à la rencontre de quelques-uns de ces habitants qui voient le port d'arme comme une liberté constitutionnelle :

Un reportage de Jacques Cardoze et Laurent Desbois

Barack Obama laisse son successeur décider du retrait éventuel des troupes d'Afghanistan. Crédit : Pete Souza

Maintien des troupes américaines en Afghanistan : le nouveau calendrier

Ce jeudi, le président Obama a annoncé le maintien des troupes américaines en Afghanistan jusqu'à la fin de son mandat, qui s'achève fin 2016. Pourtant, en décembre 2009, tout juste élu président, il promettait de mettre fin à cette guerre, débutée au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001, perpétrées par des membres du groupe islamiste Al Qaïda basés en Afghanistan. "Après 18 mois, nos troupes commenceront à retrouver le chemin de la maison", avait déclaré le président.

Barack Obama avait jusqu'ici semblé confiant quant au désengagement américain : en mai 2014, il annonçait un retrait d'ici la fin de son mandat. Il y a un peu plus d'un an, le calendrier annoncé par le président se présentait ainsi :

-Fin 2014 : baisse du nombre de troupes de 32 000 à 9 800

-Fin 2015 : 5 500 troupes

-Fin 2016 : seules les forces de sécurité de l'ambassade américaine à Kaboul devaient rester dans le pays (environ 1 000 hommes).

Le nouveau calendrier annoncé cette semaine repousse ces échéances :

-Fin 2016 : baisse du nombre de troupes à 9 800

-Janvier 2017 : Barack Obama quitte ses fonctions

-Fin 2017 : 5 500 troupes. La décision de se désengager ou non appartiendra au nouveau président.

Après 14 ans de guerre, "l'Afghanistan reste [un territoire] dangereux", a déclaré le président ce jeudi. Les Talibans ont brièvement repris la ville de Kunduz dans le nord du pays, le mois dernier. On craint également que les membres de l'Etat islamique étendent leur pouvoir sur le pays. Les quelques milliers de troupes américaines maintenues auront pour mission de former les forces afghanes et de traquer les islamistes, a affirmé Obama.

Cinq candidats à l'investiture du parti démocrate débattaient sur CNN ce mardi.

Les 5 meilleurs moments du premier débat entre candidats démocrates

Pour la première fois, les candidats à la primaire démocrate se sont affrontés sur les écrans américains, lors du débat organisé sur la chaîne CNN ce mardi. Bilan ? Les deux favoris des sondages Hillary Clinton et Bernie Sanders ont mené la danse, tandis que les autres candidats, Martin O’Malley, Jim Webb et Lincoln Chafee, ont peiné à s'affirmer. Contrairement aux Républicains, qui lors de leur dernier débat se sont lancés dans des affrontements directs aux mots durs, les cinq démocrates, qui débattaient dans un casino à Las Vegas, n'ont pas fait le show. Pour autant, le débat a donné lieu à quelques moments-clefs :

Le moment le plus bizarre

Lincoln Chaffee présente Hillary Clinton comme la représentante des intérêts de Wall Street. Or, a souligné le présentateur de CNN, Chaffee a voté une loi en faveur de la dérégulation de l'industrie bancaire en 1999. Le candidat, alors sénateur, avait en effet donné son vote à une loi abrogeant le Glass-Steagall Act de 1933, qui séparait notamment les banques de dépôt des banques d'investissement.

Réponse confuse de Chaffee : "Le Glass-Steagall Act était mon premier vote, je venais d'arriver, mon père [sénateur] venait de mourir".

Le présentateur rétorque alors : "Etes-vous en train de dire que vous ne saviez pas de quoi il s'agissait ?"

"Vous êtes un peu dur avec moi, je venais juste d'arriver au Sénat", plaide alors Chaffee.

Le moment le plus fraternel

Les attaques personnelles ont été bien moins nombreuses que lors du débat entre Républicains - y compris sur le sujet brûlant des mails d'Hillary Clinton. Lorsqu'elle était secrétaire d'Etat (l'équivalent du ministre des affaires étrangères), Clinton a en effet utilisé une adresse email personnelle et stocké ses courriers électroniques sur ses propres serveurs - une pratique prohibée. Depuis cet été, le sujet empoisonne sa campagne.

"J'ai dit que c'était une erreur. Ce que j'ai fait était autorisé par le Départment d'Etat, mais ce n'était pas la meilleure décision. J'ai été aussi transparente que possible, en fournissant 55 000 pages de mes mails et en les rendant publics", a-t-elle affirmé pendant le débat. Elle a ajouté que l'enquête parlementaire actuellement en cours était une initiative partisane de la part des Républicains.

Ses emails n'ont pas de quoi nourrir un scandale, selon son concurrent Bernie Sanders.  "Les gens en ont assez d'entendre parler de vos fichus mails", a déclaré le sénateur du Vermont à Hillary Clinton, "parlons des vrais problèmes de l'Amérique".

"Merci, merci", s'est-elle exclamé, tout sourire.

Chaffee n'a pas été aussi tendre avec Hillary Clinton. "Nous devons réparer la crédibilité de l'Amérique (...) notre prochain président doit avoir la meilleure des éthiques", a-t-il affirmé en référence à la polémique des emails.

"Souhaitez-vous répondre ?", demande alors le présentateur à Clinton. "Non", lâche-t-elle, déclenchant l'hilarité du public.

Le moment le plus enflammé : limiter le contrôle des armes à feu

Pour autant, des points de friction ont émergé pendant le débat. Après les récentes tueries par balles, comme sur le campus universitaire de Roseburg, dans l'Oregon, le débat sur les armes à feu a une fois encore été relancé aux Etats-Unis. Hillary Clinton en a profité pour tacler Bernie Sanders, qui selon elle est trop laxiste sur le sujet des armes à feu. "Il est temps que le pays tienne tête à la NRA [le lobby pro-armes à feu]", a-t-elle lancé. En 2005, Bernie Sanders avait voté en faveur d'une loi qui protège les fabricants d'armes de poursuites de la part des victimes.

Les candidats démocrates ont plaidé pour plus de contrôle, mais pas d'interdiction totale des armes à feu. Selon Webb, "nous devons respecter la tradition de ce pays, les gens qui veulent pouvoir se défendre". "L'Américain moyen [qui ne peut pas se payer de gardes du corps] mérite le droit de protéger sa famille".

Le moment le plus socialiste

Bernie Sanders s'affirme ouvertement comme candidat socialiste - une déclaration audacieuse dans un pays où le mot "socialiste" est connoté très négativement et fait souvent référence au communisme soviétique. Pas de quoi effrayer le sénateur, qui a expliqué sa vision du "socialisme démocrate"  sur le plateau de CNN : plus d'égalité de revenus, une sécurité sociale accessible à tous, des congés congé payés, y compris des congés maternité, le tout en s'inspirant du Danemark, de la Suède et de la Norvège.

Bernie Sanders essuie alors les critiques d'Hillary Clinton : "Nous devons sauver le capitalisme de lui-même. Mais nous ne sommes pas le Danemark, nous sommes les Etats-Unis d'Amérique." 

Elle ajoute : "ce serait une grave erreur que de tourner le dos à ce qui nous a permis de construire la plus vaste classe moyenne de l'histoire".

Sanders lui répond alors que "bien sûr, nous devons soutenir les petites et moyennes entreprises. Mais on peut avoir toute la croissance qu'on veut, cela ne signifie rien si tous les revenus générés et la richesse créée sont absorbés par les 1% les plus riches".

Le moment le plus anti-establishment

Epouse de l'ancien président Bill Clinton, Hillary Clinton n'est pas un symbole de renouveau politique pour le pays - contrairement à un candidat comme Bernie Sanders, indépendant associé aux Démocrates ou, côté républicain, au milliardaire Donald Trump.

Selon le candidat démocrate Martin O'Malley, "Clinton" est un "vieux nom". "Notre pays a besoin d'un nouveau leadership pour avancer", a-t-il affirmé.

"Je crois qu'il existe une profonde frustration dans le pays face à l'establishment politique", a également déclaré Bernie Sanders, sans attaquer frontalement Hillary Clinton.

Celle-ci a répondu que ce sont ses idées et son expérience, et non pas son nom, qui comptent pour les électeurs. "Je ne fais pas campagne pour devenir présidente parce que mon nom est Clinton", a-t-elle ajouté.

France 2 revient pour vous sur ce premier débat :


Un sujet de Jacques Cardoze et Arielle Monange

Crédit : Giorgio Montersino

Pourquoi les Américains n'ont pas de congés payés

"Nous sommes le seul pays développé au monde à ne pas offrir de congé maladie ou de congé parental à nos travailleurs", déclarait le président Obama dans son discours à la nation, en janvier dernier. Les Etats-Unis sont en effet la seule nation membre de l'OCDE, club de pays riches, à ne pas avoir de congé payé - y compris le congé parental.

Certains candidats démocrates en font un sujet de leur campagne dans la course à la présidentielle 2016. Selon Hillary Clinton, le congé maternité permettrait à plus de femmes de contribuer à la production de richesses aux Etats-Unis, en conservant leur emploi lorsqu'elle ont des enfants, a-t-elle déclaré dans un discours cet été. Son rival Bernie Sanders, sénateur du Vermont, plaide pour un congé payé parental de 12 semaines.

Rien n'oblige les entreprises à accorder des congés payés à leurs salariés, même si certaines en font le choix. Certains Etats et certaines villes, comme San Francisco, obligent cependant les entreprises à accorder des congés payés.

Congés payés dans l'OCDE. Source : CEPR

Congés payés dans l'OCDE. Source : CEPR

Cela peut paraître surprenant, dans le pays le plus riche du monde. Pourquoi n'est-il pas obligatoire d'accorder des congés payés à ses employés aux Etats-Unis ? Un article de NPR avance plusieurs explications, dont :

le poids des lobbys

Par exemple, des grandes entreprises qui financent la campagne des candidats à l'élection présidentielle.

la faiblesse du mouvement syndical

la culture individualiste américaine

L'article cite Peter Cappelli, professeur de management à la Wharton School de l'Université de Pennsylvanie (qui cite lui même le chercheur en sciences politiques Martin Lipset). Celui-ci explique que les Américains s'identifient à la classe sociale à laquelle ils aspirent appartenir, et non pas la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Ce qui se traduit en une large sympathie pour le monde de l'entreprise. "Après tout, on possèdera tous un jour notre propre boutique, on ne veut pas être contraint par des règles qui ne sont pas absolument nécessaire", illustre-t-il.

le rôle de la Seconde guerre mondiale

Dans le cas précis du congé parental, NPR étudie le rôle de la Seconde Guerre Mondiale. Ruth Milkman, professeur de sociologie, affirme que dans les démocraties sociales qui ont émergé en Europe après la Deuxième guerre mondiale, les congés payés étaient vus comme un moyen de favoriser la natalité, et donc de repeupler le territoire après la guerre.

A la fin du conflit, lorsque les troupes américaines rentrent à la maison, on n'a pas besoin des femmes au travail, selon le professeur Milkman. Au contraire, en Europe, la mort de nombreux hommes rend nécessaires ces femmes dans l'entreprise. D'où des politiques pro-congé maternité en Europe, qui permettent aux femmes de reprendre le travail après un accouchement.

Valérie Astruc, Régis Massini et Fabien Ortiz ont suivi une future jeune maman américaine, enceinte et au travail :


A lire : Lots Of Other Countries Mandate Paid Leave. Why Not The U.S.? par Danielle Kurzleben sur NPR.

NA

En septembre dernier, un jeune Noir de 16 ans a été violemment interpellé pour avoir marché sur un couloir de bus à Stockton, Californie.

Oakland, en Californie, veut mettre fin aux bavures policières

Le mois dernier, un américain 16 ans a été violemment interpelé par la police pour ne pas avoir emprunté le passage piéton dans une rue de Stockton, en Californie.

La scène, filmée par un passant, est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit le jeune Noir, qui n'est pas armé, est jeté dans un bac à fleurs, avant d'être entouré par 9 policiers appelés en renfort.

De quoi relancer le débat sur les "bavures" des policiers, dont certains ont la gâchette facile, face à des suspects pourtant non armés. Et sur le racisme dont feraient preuve certains membres des forces de l'ordre. L'année dernière, l'affaire Michael Brown avait provoqué manifestations et émeutes à Ferguson, dans le Missouri. Michael Brown est un jeune homme noir âgé de 18 ans, qui a trouvé la mort après avoir été visé par un policier blanc.

En avril dernier, Walter Scott, un cinquantenaire noir, est suspecté d'avoir enfreint le code de la route, est abattu par un policier blanc à Charleston. La scène, également filmée par un passant, montre un homme abattu alors qu'il tente de s'enfuir.

Pour éviter de nouvelles bavures, la ville d'Oakland en Californie a investi dans la formation de ses policiers.  France 2 s'est rendue sur place pour découvrir comment Oakland se place en première ligne pour changer les méthodes des policiers.

Un reportage de Valérie Astruc, Régis Massini, Arielle Monange et Fabien Ortiz :

Elon Musk, 2013. Crédit : Heisenberg Media

Elon Musk, fondateur de Tesla : génie ou illusionniste ?

A 44 ans, Elon Musk est une star. Un gourou, même, pour certains. Le fondateur de Tesla Motors fait rêver d'un futur où l'on se déplacera via des tunnels dans des capsules ultrarapides et où on rechargera nos voitures électriques en quelques minutes. Avec SpaceX, une autre entreprise qu'il a fondée, il imagine être à l'origine de la colonisation de Mars.

Cette semaine, le milliardaire dévoilait le tout premier 4x4 électrique de Tesla Motors (avec tout de même 2 ans de retard sur le calendrier... et une heure de retard pour le show de présentation !) :

Pour aller plus loin, voici 10 choses à savoir sur Elon Musk :

Il veut révolutionner le secteur de l'énergie

Son projet de batterie permetterait de stocker l'énergie en heure creuse et de la restituer en heure "de pointe" dans chaque foyer - ce qui serait une révolution et permettrait, selon lui, de rendre chaque maison autonome en énergie, grâce à l'addition de panneaux solaires.

 Musk veut faire exploser une bombe sur Mars pour rendre la planète habitable
Invité sur le plateau du Late Show de Stephen Colbert en septembre dernier, Elon Musk a proposé de bombarder Mars avec des armes thermonucléaires pour réchauffer la planète. L'autre alternative, selon lui, pourrait être d'exporter du CO2 depuis la terre jusqu'à Mars.

Avant de devenir un gourou du transport spatial et des voitures vertes, Musk a donné dans le paiement en ligne

Tout commence en 1995, lorsqu'il quitte l'université de Stanford pour co-fonder Zip2, une startup de cartographie en ligne. Quatre ans plus tard, il revend la société pour 300 millions de dollars, qu'il investira dans PayPal. Paypal sera ensuite revendue à eBay en 2002.

Tesla a failli s'écrouler en 2008

Retards de livraison et surcoûts auraient pu avoir la peau de Tesla Motors. En 2008, Elon Musk rencontre des difficultés pour lever des fonds et doit demander des prêts à  ses amis. Musk vend même... sa McLaren F1, une voiture de luxe. Par chance, le géant américain des ordinateurs Dell rachète une entreprise dont Musk possède la majeure partie, Everdream, fondée par son cousin, pour 120 millions de dollars, ce qui permet à Musk de renflouer les caisses de Tesla.

L'entreprise ne vend pas beaucoup de voitures

Environ 10 000 véhicules ont été vendus au premier trimestre 2015 (à titre de comparaison, rien qu'en septembre 2015, PSA Peugeot Citroen et Renault ont vendu plus de 40 000 véhicules neufs chacun... rien qu'en France). Tesla Motors tourne d'ailleurs à pertes.

Cela n'empêche pas Tesla Motors d'être la star de la bourse, avec une capitalisation de plus de 30 milliards de dollars. Il faut dire que les Tesla se vendent cher : le modèle premier prix coûte environ 70 000 dollars (un peu plus de 60 000 euros), un prix réduit par une remise d'impôt de 7 500 dollars aux Etats-Unis.

Tesla a néanmoins pour projet de lancer un modèle moins cher d'ici 2 ans, pour environs 30 000 euros.

Elon Musk est américain, mais il a connu l'apartheid sud africain

L'homme d'affaires est né en 1971 à Prethoria. Son père était chef d'une entreprise de construction, sa mère diététicienne.

Il a acquis la nationalité américaine alors qu'il avait plus de 30 ans.

Dur dur de travailler avec Elon Musk

Les anciens employés interrogés par Ashlee Vance le décrivent comme un patron tyrannique et direct. L'ancien PDG de Tesla, Martin Eberhard, a même tenu un blog sur lequel il décrivait le traitement infligé aux employés de Musk.

Il veut nous faire voyager à grande vitesse dans des tunnels, via des capsules alimentées par le soleil

L'entrepreneur a dévoilé son concept révolutionnaire, l'Hyperloop, il y a deux ans, dans un document d'une cinquantaine de pages. Il existe aujourd'hui une startup, Hyperloop Technologies, qui développe le matériel nécessaire pour cette technologie, qui si elle devient un jour réalité, permettrait de voyager à plus de 1 000 km/h. La startup s'apprêterait à lever plus de 90 millions de dollars.

Il est rémunéré au SMIC...

D'après des documents boursiers, Elon Musk est rémunéré au salaire minimum californien par Tesla.

...mais est milliardaire

Forbes estime sa fortune à 13 milliards de dollars.

Et retrouvez l'article d'Ashlee Vance, auteur d'une biographie d'Elon Musk, dans Bloomberg Businessweek.

Vue sur les montagnes du d'Aserrí, une province de San Jose, la capitale du Costa Rica.

Le Costa Rica, un modèle "vert" en matière d'énergie

Imaginez un monde aux paysages magnifiques, peuplés de mystérieux animaux et de plantes luxuriantes, où l'on ne produit pas de carbone pour se réchauffer. Ce monde existe : bienvenue au Costa Rica.

Le modèle de ce petit pays d'Amérique centrale, qui abrite 5 millions d'âmes sur un territoire un peu plus grand que la région Midi-Pyrénées et riche en eau, n'est pas transposable partout.

Mais à deux mois de la conférence de Paris sur l'environnement, les nations participantes en quête de bonnes pratiques se tournent vers la "démocratie verte" du Costa Rica.

costa rica map

map 2 Costa rica

Si on devait résumer la politique "verte" du Costa Rica en quelques chiffres, voici ceux qu'on retiendrait :

0 dioxyde de carbone émis pour produire de l'électricité l'année dernière

L'électricité provient de ressources naturelles comme l'eau et les volcans. Mais ce chiffre repose sur un fragile équilibre : sans pluie, l'hydroélectricité pourrait venir à manquer.

L’écosystème costaricain renfermerait 6% de la biodiversité planétaire

C'est le Costa Rica qui l'affirme.

25% du territoire costaricain est recouvert de réserves naturelles protégées

C'est l'une des raisons pour lesquelles le Costa Rica est la destination numéro 1 des adeptes du "tourisme écologique".

3,5% de croissance en 2014

Mais un fort taux de pauvreté (22,4% en 2014, en hausse de 3 points par rapport à 2010, selon la Banque Mondiale), une inflation de 4,5% et une dette publique qui a atteint un record en 2014, s'élevant à presque 60% du PIB.

Et en bonus :

Numéro 1 pour le bonheur: Les habitants du Costa Rica sont les plus heureux du monde

Du moins, selon l'indice Happy Planet, qui se base sur l'espérance de vie, le bien-être déclaré et l'empreinte écologique.

Retrouvez le reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Fabien Ortiz sur ce pays modèle en matière d'énergie :

Et parce que tout n'est pas rose dans ce petit pays, retrouvez l'analyse de Geopolis : "Costa Rica : la «démocratie verte» est-elle en train de perdre son âme ?".

Le candidat républicain Donald Trump, en tête des sondages, est souvent qualifié de populiste.

Non, tous les Républicains ne sont pas climato-sceptiques

A entendre certains candidats républicains, on pourrait penser que le parti conservateur est le porte-voix des climato-sceptiques. "Je ne crois pas au changement climatique", déclarait le milliardaire Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, la semaine dernière sur CNN. En 2012, il a même affirmé que "le concept du réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de nuire à la compétitivité des entreprises américaines" :

Son concurrent Ben Carson a lui aussi estimé qu'il n'existait pas de preuve du rôle de l'homme dans le réchauffement climatique. Les Républicains sont d'autant plus enclins à affirmer leur opposition aux mesures qui limitent les émissions de gaz à effet de serre depuis que le président Obama, démocrate, en a fait l'une de ses priorités.

Pourtant, aux Etats-Unis, être de droite ne signifie pas être climato-sceptique. Selon un nouveau sondage, la majorité des Républicains - y compris parmi les plus conservateurs - admet que l'homme joue un rôle dans le réchauffement climatique. 

Moins de 10% des Républicains interrogés pensent que le changement climatique n'existe pas, et moins d'un tiers renie le rôle de l'homme dans le réchauffement.

Le sondage a été financé par Jay Faison, un Républicain qui a lui-même créé une association qui fait la promotion des énergies "vertes", écrit le New York Times

Oui à la lutte contre réchauffement climatique, mais non aux dépenses publiques

Certains candidats républicains ont une opinion nuancée : ils ne renient ni l'existence d'un changement climatique ni le rôle de l'homme. Pour autant, ils refusent de dépenser des deniers publics pour lutter contre le réchauffement. Au cours du dernier débat entre Républicains diffusé sur CNN, le sénateur de Floride Marco Rubio a prévenu : "nous n'allons pas détruire notre économie" pour des politiques "qui n'auront absolument aucun impact sur notre climat, sur les températures". Le gouverneur du New Jersey Chris Christie renchérit alors :"Je suis d'accord avec Marco. Nous ne devrions pas détruire notre économie pour poursuivre une idée de gauche selon laquelle nous pourrions changer le climat à nous seuls. Nous pouvons contribuer [à la lutte contre le changement climatique] sans compromettre notre économie".

"Nous n'avons pas besoin d'une intervention massive du gouvernement pour résoudre le problème", a-t-il affirmé, conformément à la ligne des conservateurs qui plaident pour limiter les interventions gouvernementales.

Le candidat républicain fera-t-il partie du camp des climato-sceptiques ? Rien n'est sûr."Pour le moment, ce débat est dominé par quelques-unes des voix les plus audibles du parti", a déclaré Jay Faison dans une interview accordée au New York Times. "Mais lorsque nous serons sortis de la phase spectacle de la campagne et que nous nous pencherons sur les propositions politiques, les Républicains pourront parler [du changement climatique] d'une manière apolitique".