Comment traduire "économie sociale et solidaire" en américain ? Avec son "restaurant solidaire", en partie financé par les géants américains de la tech Google et eBay, l'entrepreneur français Nicolas Hazard a peut-être trouvé la recette.
Au coeur de la Silicon Valley, il a lancé Calso, un incubateur qui investit dans des sociétés ayant un impact social. Parmi elles, Au Rendez-vous café, un restaurant qui a ouvert en septembre à Redwood City, près de San Francisco.
Sa particularité ? Il emploie des individus dans le besoin. Payés 13 euros de l'heure, les employés bénéficient d'une formation aux métiers de bouche. La formule est peu courante aux Etats-Unis, où les formations comme celles proposées par Pôle emploi en France n'existent pas.
Un reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini et Arielle Monange :
Le modèle de l'entreprise de réinsertion est bien connu en France, où l'Economie sociale et solidaire (ESS) emploie 10% de la main d'oeuvre. On le retrouve également aux Etats-Unis, où certaines entreprises font par exemple le choix d'employer des anciens détenus ou des personnes sans domicile fixe.
Mais contrairement à la France, où la loi définit l'ESS (un secteur qui regroupe entreprises, associations, fondations, coopératives et mutuelles poursuivant un but social autre que de faire des bénéfices), il n'existe pas de définition claire de ce secteur aux Etats-Unis.
Selon Nicolas Hazard, les entreprises dites "solidaires" y sont particulièrement populaires car les Américains font plus confiance à l'individu et aux entreprises qu'au gouvernement pour résoudre les problèmes. Les sociétés "solidaires" sont donc des entreprises comme les autres, qui doivent être rentables. D'ailleurs, sur Yelp, les clients du Rendez-vous café affirment apprécier le restaurant pour son service, sa nourriture et ses prix... et non pas parce qu'il permet aux plus démunis d'accéder à un travail. Business is business.