Ce week-end dans la campagne 2016: Wyoming, Colorado et Caroline du Sud

Le Wyoming a attribué ses délégués démocrates; le Colorado et la Caroline du Sud ses délégués républicains.

Sanders gagne des voix, mais pas de délégués

Bernie Sanders a remporté samedi le caucus du Wyoming, avec 55,7% des voix - contre 44,3% pour Hillary Clinton. Une victoire qui ne lui rapporte pourtant pas de délégués. En effet, le mode de distribution des délégués dans le Wyoming fait que chacun en ont remporté 7.

Mais Sanders, qui a remporté huit des neuf dernières primaires, est quand même dans une bonne passe. Il vient également de s'assurer le soutien du superdélégué du Minnesota Rick Nolan, après celui du Wisconsin David Bowen.

La bataille pour les superdélégués est certes moins médiatisée que celle pour la primaire de New York, mais les enjeux n'en restent pas moins importants; Sanders, qui n'a que peu de soutient de ce côté-là, espère toujours que la tendance peut s'inverser.

#NeverTrump au Colorado

Un autre bon week-end pour Cruz - et donc un autre mauvais week-end pour Trump. A l'issue de la primaire du Colorado, les 34 délégués ont tous été attribué à Cruz.

Quelques minutes après la publication des résultats, un tweet a été envoyé du compte du Parti républicain du Colorado: "On l'a fait. #NeverTrump." Le tweet a été supprimé quelques minutes plus tard, les membres du parti rejetant toute responsabilité pour sa publication.

Trump n'a aussi récupéré qu'un seul délégué en Caroline du Sud, où il pensait faire un bon score. Quand à l'Indiana, qui ne vote que le 3 mai, ses délégués se sont déjà déclarés contre Trump.

Les chiffres du week-end

52% des Républicains pensent que le Parti devra nominer Donald Trump s'il a le plus grand nombre de délégués - même s'il n'est pas élu dès le premier tour à la Convention de Cleveland.

Ted Cruz a réunis 12,5 millions de dollars en mars - il en avait eu 7,6 millions en janvier, et 11,8 millions en février.

45,3% : des électeurs démocrates soutiennent Bernie Sanders, selon le dernier sondage du Huffington Post. L'écart entre les deux candidats démocrates s'est réduit au cours des dernières semaines.

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Aller plus loin

 

L’ancienne secrétaire d’Etat récolte les fruits de son patient travail de terrain auprès des communautés latinas - mais soutenir la candidature de Clinton est également un moyen de faire barrage à celle de Trump.

Que seraient les Etats-Unis avec Donald Trump comme président ? C'est ce qu'ont imaginé les journalistes du Boston Globe dans une Une satirique, avec, en titre: "Les déportations vont commencer."

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Un autre regard sur les derniers événements de la campagne: celui des caricaturistes et des dessinateurs de presse.

Elections 2016: Que se passe-t-il chez les Démocrates ?

A mesure que la campagne des primaires avance, le ton se durcit chez les Démocrates - chez les Républicains, l'avenir est toujours incertain.

Entre Sanders et Clinton, la guerre est déclarée

Que se passe-t-il chez les Démocrates? Alors que, depuis le début de la campagne, les deux candidats avaient toujours "joué dans les règles" et évité les écueils des attaques personnelles, le ton a radicalement changé depuis la semaine dernière.

Pendant un meeting à Philadelphie, Bernie Sanders a ainsi déclaré qu'Hillary Clinton "n'était pas faite pour être Présidente." Un propos qui est mal passé du côté de la candidate; son clan a demandé que Sanders "retire ce qu'il avait dit." Bill Clinton s'est aussi mêlé au débat: "Elle est plus prête que moi quand j'ai été candidat,' a-t-il dit.

Un chaos qui se rapproche de celui de la primaire républicaine? Les tensions ne vont certainement pas se calmer jusqu'au débat du 14 avril, où Sanders et Clinton se trouveront de nouveau face à face, pour la première fois depuis le 9 mars.

Les Républicains dans le brouillard

Un sondage publié jeudi  indique que les avis sur Donald Trump sont de plus en plus négatifs. Sept personnes sur dix auraient une "mauvaise image" du candidat. La défaite du Wisconsin est une illustration de plus de la mauvaise passe que connaît Trump; qui pourrait pourtant s'achever à New York, où il est pour l'instant donné en tête.

Cruz continue de réunir des délégués, mais il n'en est pas pour autant plus populaire au sein de son propre parti. Si ça manière de s'exprimer est moins "cash" que celle de son principal adversaire, il n'en reste pas moins extrêmement conservateur - ses positions sur les impôts, le système de santé ou encore le mariage homosexuel sont loin de faire l'unanimité au sein de son propre parti.

Sa victoire dans le Wisconsin repose d'ailleurs en partie sur une forte mobilisation des "Anti-Trump." Au point de se demander si un candidat sera crédible lors de l'élection présidentielle.

Un point sur les délégués

Après la primaire du Wisconsin, voici le nombre de délégués qu'a chaque candidat:

Républicains
D. Trump: 743
T. Cruz: 517
J. Kasich: 143
*
Démocrates
H. Clinton: 1280
B. Sanders: 1030
(NB: Incluant les super-délégués, Clinton est à 1749 et Sanders à 1061)
Aller plus loin

La primaire démocrate de 2008, qui avait opposé Hillary Clinton et Barack Obama, avait pris un tournant similaire à la campagne actuelle. Mais malgré les tensions, les deux candidats avaient réussi par s'entendre et à s'unir contre les Républicains. En sera-t-il de même cette année?

Et si Trump était un Silvio Berlusconi américain? Une rhétorique populiste, une machisme et une image du "self-made man": il y a de nombreux points communs entre les deux hommes politiques.

Pendant que la campagne fait rage, certains en profite pour faire passer des lois contestées. C'est ainsi que Phil Bryant, gouverneur du Mississippi, a fait passer cette semaine une loi permettant aux entreprises de discriminer les couples homosexuels, cela sous couvert de liberté religieuse.

#CVESynopsium: un colloque sur la prévention de l'extrémisme

Washington accueillait hier et aujourd’hui le colloque sur la prévention de l’extrémisme. Deux journées de discussion autour ce que Leland Kruvant, le président, qualifie "d'une des plus grandes menaces auxquelles font face les Etats de nos jours."

Un des éléments évoqués durant les discussions était le rôle crucial de l’éducation. Un panel de professionnels était présent pour tenter de comprendre comment sensibiliser, dès le plus jeune âge, les populations au sujet de l'extrémisme.

 

Parmi eux, Faizul Siddiqi, le directeur de Hijaz University, une université islamique située au Royaume-Uni, à l’Ouest de Birmingham. Nous lui avons posé quelques questions.

  • Comment définiriez-vous la mission de votre université ?
    Nous voulons montrer que la religion peut coexister avec la modernité. C'est cela qui a motivé la création de notre université. Pour combattre l'extrémisme et la violence, il faut donner aux jeunes une alternative crédible, et, pour ça il faut leur apprendre à penser. L'éducation est la clé dans la lutte contre l'extrémisme.

  • Comment atteindre les jeunes qui ont peu accès à l’information ou qui vivent dans des lieux plus isolés ?
    Nous avons les outils nécessaires pour atteindre différentes populations. Nous travaillons à développer notre réseau, et, comme nos élèves et professeurs viennent de partout dans le monde, nous parvenons à toucher des gens de milieux et pays différents.
  • Quels sont vos projets futurs ?
    Nous voulons faire en sorte que notre message soit entendu au niveau local, mais aussi au niveau global. Nous voulons aussi continuer à nous agrandir, et, pour ça, il nous faut trouver des fonds - nous sommes indépendants de toutes organisations gouvernementales. Pour l'instant nous accueillons des étudiants âgés d'au moins 16 ans, mais pourquoi pas, à terme, accueillir des élèves plus jeunes.

Certains intervenants du colloque ont cependant suscité des controverses, notamment l'ambassadeur saoudien, Abdullah Al-Saud, qui a nié l'existence du wahhabisme. 

https://twitter.com/rgreer01/status/717731065591365632

"L"ambassadeur saoudien s'exprime. Tout le monde roule des yeux."

Quand à Faizul Siddiqi, il a lui-même été critiqué au Royaume-Uni, notamment pour avoir instauré le premier tribunal islamique légal, et pour avoir organisé une marche anti-Charlie Hebdo, un mois après le 7 janvier 2015.

 

Wisconsin: Sanders et Cruz remportent la primaire

Bernie Sanders et Ted Cruz sont arrivés en tête de la primaire du Wisconsin. Si le résultat était attendu, les écarts, eux, l'étaient moins.

Résultats estimés à 6h (heure de Paris)

Démocrates
Bernie Sanders: 55,4%
Hillary Clinton: 44,3%

Républicains
Ted Cruz: 51,0%
Donald Trump: 32,3%
John Kasich: 14,3%

Sanders prend son envol

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Certes, l'électorat du Wisconsin, à majorité blanche, lui était favorable. Le mode de scrutin - une primaire ouverte aux électeurs indépendants - aussi, puisqu'il fait depuis le début de la campagne de bons résultats parmi les électeurs affiliés à aucun parti. Mais Bernie Sanders ne s'attendait sûrement pas à creuser un tel écart avec Hillary Clinton.

Une fois de plus, Sanders fait un carton chez les jeunes: 87% des jeunes démocrates l'ont préféré à sa concurrente. "Partout dans le pays, les jeunes se lèvent et veulent faire changer les choses," a-t-il déclaré dans son discours de victoire.

Clinton, elle, marque toujours des points chez les minorités, et elle recueille 74% des voix des Afro-américains du Wisconsin - ces derniers ne représentant que 9% de l'électorat de l'état, cet avantage n'a pas pesé dans la balance hier, mais pourrait être un atout de poids dans les primaires à venir (New York, Maryland et Pennsylvanie notamment).

Le Wisconsin achève la mauvaise semaine de Trump

Soutenu par le gouverneur du Wisconsin Scott Walker, Ted Cruz bat Donald Trump de près de 20%. Une déroute pour Trump qui clôt une semaine chaotique, marquée par l'affaire Lewandoski, ses commentaires sur l'avortement, et la montée des mouvements Anti-Trump.

Avec le bon résultat de Cruz, la possibilité d'une convention négociée se rapproche. En effet, pour réunir le nombre de délégués suffisants à sa nomination (1237), Trump ne doit désormais plus se contenter de gagner - il doit gagner avec une large avance.

https://twitter.com/B3zero/status/717518019115659265

Le grand perdant est - une fois de plus - John Kasich; alors que l'état lui était a priori favorable, il n'atteint pas les 15%. 

Et ensuite ?

Sur les huit dernières élections, Sanders en a gagné 7. Une mauvaise passe pour Clinton, qui, mathématiquement, a toujours de grandes chances de l'emporter.

Mais les victoires de Sanders peuvent aussi envoyer un message aux super-délégués - qui soutiennent pour l'instant majoritairement Clinton. Au fil des élections, il veut leur montrer qu'il a un grand soutien populaire et qu'il est un réel adversaire. Assez pour les faire changer d'avis ?

Chez les Républicains, aucun des trois candidats encore en lice ne semble parvenir à unifier les électeurs. Selon des sondages de sortie d'urnes, 39% des Républicains ne voterait pas pour leur parti en novembre si Trump était candidat...et 35% ferait de même si Cruz était candidat. Bref, le Parti se rapproche de l'impasse.

Prochaines étapes: le caucus démocrate le 9 avril ; la primaire de New York la 19 ; et le "mardi de l'Atlantique", le 26 avril (Connecticut, Delaware, Maryland, Pennsylvanie, Rhode Island).

 

A.P.

Elections 2016: Les yeux sur le Wisconsin, mais New York déjà en ligne de mire

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Dessin de Tim Eagan, Deep Cover. http://www.timeagan.com

 

Les Républicains jettent leurs dernières forces dans le Wisconsin...

La primaire d'aujourd'hui semble devenir un enjeu de plus en plus crucial pour les Républicains. Lundi, Ted Cruz a répondu aux questions des habitants de l'état, dans une émission diffusée en direct sur Fox News. Le conservateur a également le soutien du gouverneur du Wisconsin Scott Walker.

Trump, lui, après une semaine chaotique où il a perdu une grande partie du soutient des femmes et les délégués du Dakota du Nord, était à La Crosse pour un dernier meeting. Il a appelé Kasich à "se retirer de la course." 42 délégués républicains sont à remporter dans le Wisconsin.

Répartition des délégués républicains avant la primaire du Wisconsin
Donald Trump: 736
Ted Cruz: 463
John Kasich: 143
...et les Démocrates visent déjà New York

La guerre de New York continue chez les Démocrates. Clinton a tenu, lundi, un meeting en compagnie du gouverneur de New York Andrew Cuomo. Sujet principal: le salaire minimum, que Cuoso a récemment fait passer à 15 dollars de l'heure pour les employés des grandes chaînes de fast-food. 

Bernie Sanders avait, lui, tenu un meeting devant plus de 15 000 personnes vendredi dans le Bronx. Sanders et Clinton ayant tous deux leurs quartiers généraux à New York, la primaire du 19 avril est un moment crucial pour les deux candidats.

Sanders et Clinton se sont aussi finalement mis d'accord sur une date pour le prochain débat: il aura lieu à Brooklyn le 14 avril, et sera diffusé sur la chaîne de télévision CNN.

Répartition des délégués démocrates avant la primaire du Wisconsin
Hillary Clinton: 1712
Bernie Sanders: 1011

96 délégués démocrates sont à remporter aujourd'hui dans le Wisconsin.

Aller plus loin

Pour le chroniqueur Isaac Bailey, originaire de Caroline du Sud, le succès de Trump dans les états du Sud est révélateur de la peur des habitants, et du racisme latent de la région. Deux éléments que l'auteur lie à l'histoire troublée du Sud des Etats-Unis.

A huit mois des élections présidentielles, le Parti républicain affiche ses différences sur la question des droits des homosexuels et des transgenres. Un point sur les positions des candidats sur cette question qui pourrait agrandir le fossé entre les jeunes républicains et l'establishment.

Politico a réunit plusieurs dessins de dessinateurs de presse américains. Ils livrent leurs regards sur les derniers événements de la campagne américaine.

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Ce week-end dans la campagne 2016: Primaires du Dakota du Nord, et débat sur le débat

Ce week-end côté Républicains, les délégués à la Convention de Cleveland ont été choisi dans le Dakota du Nord. Chez les Démocrates, aucune date n'a encore été définie pour le prochain débat.

Le chaos du Dakota du Nord

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Dimanche, les Républicains du Dakota du Nord ont choisi les délégués qui seront envoyés à la Convention nationale à Cleveland en juillet. 18 des 25 délégués sélectionnés penchent en faveur de Cruz. Mais ça ne garantit pas qu'ils voteront pour lui. 

Car le mode de scrutin complique les choses: avec le Colorado, le Dakota du Nord est le seul état à n'organiser ni primaires ni caucus. Le choix des délégués est fait seulement par un petit nombre de représentants du Parti républicain. Et les potentiels délégués ne disent pas forcément à quel candidat à l'élection va leur préférence. 

La difficulté ne s'arrête pas là. Si, dans la plupart des états, les délégués sont tenus de voter pour le candidat pour lequel ils s'étaient déclarés, ceux du Dakota du Nord n'ont aucune obligation. Un délégué s'étant déclaré favorable à Cruz peut donc très bien finir par voter pour Trump lors de la Convention. Cruz ne saura donc qu'en juillet combien de délégués du Dakota du Nord sont vraiment en sa faveur.

Un débat sur la date...du débat

Chez les démocrates, aucune date n'a encore été fixée pour le débat new-yorkais Si Clinton et Sanders ont accepté de débattre, ils ne parviennent pas à se mettre d'accord sur...la date.

Le camp Clinton avait d'abord proposé le 14 avril. Mais les primaires du Wisconsin ayant lieu le lendemain, le camp Sanders a qualifié ce choix "d'incohérent." Il a donc proposé d'autres dates...qui ne semblent pas convenir non plus. A se demander si le débat aura vraiment lieu. 

Les deux candidats démocrates n'ont pas débattu depuis le 9 mars. 

Sanders Clinton

 

Aller plus loin

 

Les journalistes du New York Times résument en schémas les complexités de la primaire républicaine, et les différences de situation entre les états; ou comment voter pour un candidat peut résulter à en faire élire un autre.

Pour le troisième candidat républicain, une Convention ouverte est non seulement sa seule chance de remporter l'investiture, mais aussi un moyen d'intéresser les jeunes à la campagne.

La candidature de Donald Trump, contestée au sein de son propre parti, pourrait faire basculer certaines circonscriptions détenues pour le moment par les Républicains. Une opportunité de remporter la majorité à la Chambre ?


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[Vidéo] Des "Formule 1 de la glace" sur les lacs du Wisconsin

Dans la région des grands lacs dans le Wisconsin, des passionnés de vitesse, équipés de chars à voile montés sur patins se sont donnés rendez-vous sur un lac glacé. Vus d'en haut, leurs chars ressemblent à des petits triangles bien fragiles et pourtant ils peuvent glisser jusqu'à 150 kilomètres/heure.

Un sport extrême à haut-risque, importé par des immigrés hollandais au XVIIème siècle.

Notre reportage par Valerie Astruc, Régis Massini, Arielle Monange, Laurent Desbois et Sabrina Buckwalter.


Les Formule 1 de la glace sur les lacs du... by ftv-geopolis

[Vidéo] Abeilles: le déclin touche désormais les Etats-Unis

La Californie est le premier producteur d'amandes au monde: 80% des amandes consommées sont produites ici. Un marché florissant, qui repose sur un élément clé: les abeilles. Ce sont elles qui, en fécondant les fleurs, permettent la culture des amandes.

Chaque année, des ruches des quatre coins des Etats-Unis sont amenées en Californie. Mais la population d'abeilles commence aujourd'hui à disparaître.

Notre reportage par Valerie Astruc, Laurent Desbois, Arielle Monange et Sabrina Buckwalter.

Beyoncé et Lamar ramènent la race dans le show-business

Après des années de consensus et de political correctness, les stars du showbiz sont-elles en train de récupérer « Black Lives Matter », le mouvement de défense des droits des noirs aux Etats-Unis ?

Ces dernières semaines, plusieurs stars noires du hip-hop et de R'n'B ont pris position en faveur du mouvement, dans le combat contre la discrimination et les violences policières qui s'abattent sur les communautés noire américaine.

Tout commence (comme d'habitude) avec Beyoncé. Dans le clip Formation, publié le 6 février, la légendaire pop-star revendique avec ferveur son héritage black et embrasse la cause noire. Elle chante les victimes de l'ouragan Katrina, juchée sur une voiture submergée. La dernière image du clip est un graffiti : « Stop shooting us. » Avec cette chanson, la chanteuse a même réussi à politiser la mi-temps du 50ème Super-Bowl, accompagnée de danseuses vêtues à la manière des Black Panthers.

Les Blacks Panthers, un mouvement révolutionnaire noir autrefois considéré comme terroriste, on les retrouve dans les poings levés lors du lancement du nouvel album de Kanye West : Life of Pablo.

Et surtout, il y a Kendrick Lamar, le nouvel empereur du hip-hop politisé, encensé par la critique et le président des Etats-Unis en personne. Une de ses chansons, Alright est devenu le clip officieux de Black Lives Matter. Lors des Grammy, le rappeur a frappé un grand coup. Il arrive sur scène, bleu de prisonnier, chaines aux mains et oeil poché, pour dénoncer les taux d’incarcération des noirs aux Etats-Unis.

Inspiration, ou récupération ?

Cette nouvelle génération d'égéries politiques est loin de plaire à tout le monde. Il y a d'abord eu la fureur des milieux conservateurs contre Beyoncé, parodiée dans l’émission Saturday Night Live avec le sketch « Le jour où Beyoncé est devenue noire ».

Mais les critiques proviennent aussi des activistes noirs de longue date, qui taxent la chanteuse d'opportunisme. Quelques jours après la publication de Formation, des voix s’élevaient déjà contre Beyoncé, l’accusant d’exploiter commercialement le traumatisme subi par la communauté noire de la Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina. Des critiques qui rappellent celles suscitées par sa performance aux VMA en 2014, où Beyoncé avait clamé son adhésion au féminisme et subi les sarcasmes d'activistes de longue date.

Kanye West n'a pas non plus échappé aux polémiques. Le rappeur a déclaré s’être inspiré d’une photo du génocide rwandais de 1995 pour son défile Yeezus Season 3 :


Une « inspiration » qui a suscité la colère des internautes, qui l’ont accusé de monétiser un génocide.

Mais quelle qu'en soit la perception, les prises de position de Beyoncé, West ou Kendrick Lamar démontrent que le mouvement Black Lives Matter fait désormais partie de la scène politique américaine.

Comme l'analyse le site d’actualité Mic.Identities, les artistes noirs peuvent apporter leur soutien à la cause noire sans risquer leur carrière. Une étape cruciale quand, il n'y a pas si longtemps, les Black Panthers étaient considérés par John Edgar Hoover comme « la plus grande menace pour la sécurité intérieure du pays. »

Revue de presse: Retour sur les Grammy Awards

Les moments marquants des Grammy Awards

  • La meilleure performance: Kendrick Lamar

Grande nuit pour Kendrick Lamar. Le rappeur de 28 ans a opéré une véritable razzia sur les catégories rap de la compétition (meilleur album, meilleure chanson et meilleure performance). C'est aussi lui qui a signé la performance la plus éblouissante de la soirée avec The Blacker the Berry, se présentant en chaînes, ses musiciens en cellule, pour cette chanson au texte très politique, sur les relations raciales aux Etats-Unis.

  • La pire performance: Adèle (mais c'est pas sa faute)

Non, Adèle ne chante pas faux. Comme en témoigne le public du Staples Center, la performance de la chanteuse était très bonne hier soir. Mais la qualité n'était pas au rendez-vous pour les téléspectateurs. En cause: Le micro du piano de son accompagnateur, tombé dans les cordes. Comme l'explique la chanteuse: "Shit happens".

 

  • Le palmarès:

L'autre grande gagnante de la soirée: Taylor Swift, qui remporte le prix de l'album de l'année pour "1989". Dans le palmarès, on retrouve aussi Bruno Mars (enregistrement de l'année), Muse (album rock de l'année), Ed Sheeran (chanson de l'année), Meghan Trainor (meilleure nouvelle artiste) ou encore Alabama Shakes (meilleur album indé).

Les Inrocks dressent le palmarès complet tandis qu'Entertainment Weekly classe les performances live de la soirée.

Antonin Scalia est mort. Et maintenant?

Le moment de recueillement après la mort d'un des juges les plus respectés de la Cour Suprême - et sans doute celui dont les avis sont les plus drôles à lire - n'aura pas duré longtemps. Place à la bataille politique. En jeu? Rien moins que le futur de la Cour Suprême, un organe crucial aux Etats-Unis qui a pu autoriser le mariage gay sur tout le territoire ou bloquer les restrictions d'émissions de CO2 décrétées par Barack Obama.

Les lignes de bataille sont définies. D'un côté, les démocrates veulent que le président nomme un remplaçant aussi vite que possible, tandis que les républicains qui contrôlent le Congrès promettent déjà de refuser de confirmer toute nomination. L'élection de 2016 pourrait bien décider également du futur de la Cour Suprême.

Editorial de Paul Krugman (New York Times): Comment l'Amérique s'est perdue

Messieurs, besoin de viagra? Demandez un mot de votre épouse et jurez sur la Bible.

Scandalisée par la nouvelle loi "sexiste" obligeant les femmes à passer par un conseil psychologique dans les 24 heures avant une demande d'avortement, Mary Lou Marzian, une élue démocrate de l'assemblée du Kentucky a proposé le pendant masculin des lois proposées par les lobby anti-avortement et anti-contraception.

Selon ce texte, qui sera bientôt examiné (et refusé) par l'assemblée, un homme qui souhaite obtenir du viagra devrait:

  • Faire au moins deux visites préalables chez le médecin
  • Jurer sur la Bible que le viagra ne serait utilisé que dans le cadre de son mariage
  • Obtenir une permission écrite de son épouse.

"Le mieux que je puisse espérer, c'est que cette loi va galvaniser les femmes. Leur faire dire: "Trop, c'est trop" auprès de leurs élus [...] pour en finir avec cet assaut législatif sur le corps et l'esprit des femmes." explique Mary Lou Marzian.

Une élue du Kentucky veut que les hommes jurent sur la Bible pour avoir du viagra (NBC News)