Après 50 ans d'augmentation, la consommation de viande a quelque peu reculé aux Etats-Unis ces dernières années - même si un Américain moyen en consomme toujours plus de 100 kilos chaque année.
Cette tendance à la baisse pourrait bien se confirmer, avec le succès des substituts aux protéines animales. Dans les supermarchés américains, on trouve déjà des fromages à base de noix de cajou, des steaks hâchés végétariens et des ailes de poulet... sans poulet :
Un reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini, Fabien Ortiz et Arielle Monange
La recette du burger végétarien de Gardenin est secrète, mais voici la liste de ses ingrédients :
eau, riz brun cuisiné, légumes grillés (oignons, maïs, poivrons rouges et verts), légumes (carottes, pois), avoine pilé sans gluten, huile de canola extraite par pression, concentré de protéines de soja, extrait de levure, méthylcellulose, sucre de canne biologique, ail déshydraté, poudre d'ail, poudre d'oignon, sel de mer, épices, arômes naturels (issus de plantes), paprika, acide citrique.
Viande in-vitro
Encore plus futuriste que les protéines végétales : la viande cultivée en laboratoire. Le steak in-vitro n'est pas prêt d'arriver dans nos supermarchés. Mais le lait et les meringues (à base de blancs d'oeufs) seront bientôt sur les étals, selon Gilonne d'Origny, chargée de développement pour l'ONG américaine New Harvest.
L'organisation finance les recherches de scientifiques qui recréent les protéines animales. Certains travaillent sur une viande "vascularisée", qui aura le même goût et la même texture que celle produite par les animaux - "voire mieux", à en croire Gilonne d'Origny.
Bannir la viande pour préserver la planète... et notre santé
De nombreux Américains se mettent aux substituts de viande depuis que le régime végétalien (sans viande ni produits animaux, dont les oeufs ou le lait) est devenu furieusement tendance.
Mais au-delà de l'effet de mode, de nombreux consommateurs entendent aussi manger plus sainement, dans un pays où l'usage des hormones, des OGM et antibiotiques est généralisé dans l'agro-industrie. La consommation d'animaux traités aux antibiotiques provoque chez les humains une résistance lorsqu'ils sont eux-mêmes traités par ces médicaments.
Renoncer à la viande, c'est aussi un moyen de préserver l'environnement. L'élevage est en effet responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Le bétail utilise également une large part de nos précieuses ressources, comme l'eau et la forêt. Pour nourrir les animaux et cultiver des plantes fourragères comme le maïs, on abat des forêts entières, mettant en danger de nombreuses espèces et augmentant ainsi la production de gaz à effet de serre. Alors que la population mondiale augmente, l'élevage à l'échelle industrielle se généralise et avec lui les risques d'épidémie parmi les animaux et les hommes, affirme Gilonne d'Origny.
Une planète de plus en plus gourmande en viande
Pour autant, la consommation de viande continue d'augmenter, au rythme d'environ 5% par an ces dernières décennies. Cette croissance est portée par des pays émergents comme la Chine. En 40 ans, la consommation par tête y a été multipliée par sept, pour atteindre 56 kilos par personne en 2013.