Près de 50 millions de vues en 24h pour une jeune chanteuse américaine

Hier, America's Got Talent (la version américaine de l'émission "La France a un incroyable talent") a révélé au monde entier une jeune chanteuse de 12 ans, Grace VanderWaal. Elle a interprété une chanson de sa composition, "I Don't Know My Name." Grace vient du Sud de l'état de New York, et joue du ukulélé et du saxophone.

Postée sur les réseaux sociaux dans la soirée, la vidéo de sa prestation a déjà été vue par près de 50 millions de personnes. La presse américaine mais aussi internationale s'est fait l'écho de son talent et de sa voix déjà très affirmée pour son jeune âge.

Le juge Howie Mandel a décidé de propulser directement la jeune fille en finale: "tu es un petit miracle vivant, et je pense que le monde va connaître ton nom," a-t-il dit. Une chose est sûre, les Etats-Unis attendent maintenant avec impatience la prochaine prestation de la jeune fille.

America's Got Talent est diffusée chaque année depuis 2006 sur la chaîne de télévision NBC. L'émission fait, depuis ses débuts, de très bons scores d'audience: en moyenne, c'est plus de 10 millions d'Américains qui la regarde, avec des pics allant jusqu'à 16 millions de téléspectateurs pour certaines finales.

Cette année, les juges sont l'acteur Howie Mandel, l'ancienne membre des Spice Girls Mel B, la mannequin Heidi Klum et l'emblématique Simon Cowell, qui est également jury de la version britannique, Britain's Got Talent, qui a qualifié Grace de "prochaine Taylor Swift."

Aux Etats-Unis, les athées se cherchent une place

Ils se sont réunis ce week-end dans la capitale américaine. Les athées, agnostiques, et sceptiques américains ont organisé leur grande rencontre annuelle, le Reason Rally, au pied du Lincoln Center, pour faire entendre leur voix - qui est, il faut le dire, très peu prise en compte aux Etats-Unis.

Ils étaient plusieurs milliers sur les pelouses du parc, à écouter les orateurs défiler sur scène. Parmi eux, d'anciens croyants, des politiciens ou des personnalités, comme le "Science Guy" Bill Nye, célèbre pour ses émissions de vulgarisation scientifique.

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Le mot d'ordre: faire voir une autre possibilité de penser, montrer qu'on peut être "Good without God" (Bon sans dieu) - mais aussi réfléchir à une autre manière de gouverner. Au coeur des préoccupations de la journée était en effet la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Un principe qui paraît peut-être acquis, vu de France, mais qui, dans un pays où tous les politiciens finissent leurs discours par "God bless America", est ici le dernier des soucis pour beaucoup de citoyens.

Les groupes athées étaient tous représentés, des plus gros - comme la Freedom From Religion Foundation (FFRF) qui compte des membres dans chacun des états américains, ou encore le Center For Inquiry (CFI) qui se bat pour une société "laïque" et basée sur "la science, la raison, la liberté de questionner et les valeurs humanistes" - aux plus petits, comme l'Association des Etudiants pour la laïcité.

Pour Eddie, membre du CFI, "un athée n'est pas toujours en sécurité aux Etats-Unis. Nous voulons faire du monde un endroit sûr pour tous, y compris pour les athées."

La FFRF, elle, est actuellement en procès contre Patrick Conroy, le chapelain du Congrès: celui-ci a en effet a empêché la FFRF de donné un discours présentant les athées et agnostiques.

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"Le Capitole n'est pas une église" / "Je suis laïc et je vote"

Aux Etats-Unis, les athées représentent seulement 3,1% de la population. Leur nombre a doublé depuis 2007 - à l'époque, ils n'étaient que 1,7%. En comparaison, plus de 60% des Français disent ne pas avoir de religion, ce qui fait de la France le 4ème pays le plus athée au monde.

Selon une étude du Pew Research Center publiée le 1er juin, près de 69% des athées américains disent être démocrates et libéraux, une ligne plus proche de Bernie Sanders que d'Hillary Clinton. Tout au long du Reason Rally, la politique était d'ailleurs en toile de fond, et parmi les pancartes défendant la laïcité on pouvait apercevoir des portraits de Sanders.

La recherche du Pew Center révèle surtout que les athées font partie des populations les moins aimées des Etats-Unis: ils ont seulement 41 points d'opinion favorables, un chiffre comparable à celui qu'obtient la communauté musulmane (40), et bien en-dessous des groupes religieux majoritaires (les Juifs, les Catholiques et les Evangéliques ont tous plus de 60 points d'opinion favorable). Sans surprise, c'est dans les états très religieux du Sud que les athées sont les moins acceptés - Louisiane, Mississippi et Texas forment le top 3 des états les plus dangereux pour les athées.

En marge de l'événement, un petit groupe de fanatiques brandissait d'ailleurs des panneaux aux inscriptions aussi accueillantes que "Vous irez tous en enfer" ou "Préparez-vous à la colère de Dieu." Un attroupement que le Reason Rally prend avec le sourire, et qui est une preuve, s'il en faut, de la raison d'être de leur rassemblement ce jour-là.

"Je soutiens la raison, la science et les valeurs laïques"

"Je soutiens la raison, la science et les valeurs laïques"

 

A.P.

 

Dernier Super Tuesday: Clinton est la candidate présumée du Parti démocrate

Dès lundi soir, les médias américains l'annonçaient gagnante. Et les résultats du dernier Super Tuesday de ces primaires sont venus confirmer qu'Hillary Clinton a désormais assez de délégués pour remporter l'investiture dès le premier tour de la Convention.

Clinton a remporté le New Jersey, le Nouveau-Mexique, le Dakota du Sud ; Sanders, quant à lui, s'est imposé dans le Dakota du Nord et le Montana. Clinton a aussi largement gagné en Californie - ses derniers jours passés à faire campagne dans cet état plutôt que dans le New Jersey semblent avoir payé.

La Secrétaire d'état a tenu un discours de victoire depuis Brooklyn, son QG. Déjà en campagne contre Trump depuis quelques semaines, elle a déclaré à nouveau que Trump "n'avait pas les qualités pour gouverner," rappelant les différents scandales qui ont émaillé les primaires républicaines.

Un discours certes historique, mais manquant d'énergie et enchaînant les formules toutes faites: "nous sommes plus fort ensemble," "il vaut mieux construire des ponts que des murs," "c'est tout un village qui élève un enfant...'

Clinton a aussi félicité Sanders, faisant un signe à ses électeurs: "Les débats que l'on a eus avec le Sénateur Sanders ont été très bons pour le Parti démocrate et pour les Etats-Unis. (...) Je sais que ce n'est jamais plaisant de se battre pour un candidat et de perdre - je connais bien cette sensation [en référence à sa défaite de 2008] - mais maintenant il faut se souvenir de ce qui nous unit: nous voulons un gouvernement qui se bat pour le peuple, une société qui se bat pour l'égalité et la prospérité."

Les électeurs de Sanders seront sans aucun doute une des cibles privilégiées des deux candidats présumés. Plus tôt dans la soirée, Trump les avait aussi appelé à se rallier à lui pour contrer Clinton: "on vous accueille à bras ouverts," a-t-il déclaré. Il a sans surprise remporté toutes les primaires de la soirée.

https://twitter.com/EGuedel/status/740365531509854208

Un des défis de Clinton sera maintenant de réussir à réunir à la fois les électeurs de gauche de Sanders et les Républicains ne soutenant pas la candidature de Trump.

Le Président Barack Obama a félicité les deux candidats démocrates hier soir. Son soutient sera sans doute un appui de poids pour Hillary Clinton. Il rencontrera Bernie Sanders jeudi à la Maison Blanche.

Bernie Sanders s'est exprimé dans dans la nuit depuis Santa Monica en Californie. Il a répété qu'il se battrait jusqu'à la Convention; il va d'ailleurs tenir un meeting demain dans la capitale, avant la dernière primaire démocrate. L'unité du Parti n'est donc pas pour maintenant. 


Résultats

New Jersey
Clinton: 63,3%
Sanders: 36,7%

Dakota du Sud
Clinton: 51,0%
Sanders: 49,0%

Dakota du Nord
Sanders: 64,2%
Clinton: 25,6%

Nouveau-Mexique
Clinton: 51,5%
Sanders: 48,5%

Montana
Sanders: 51,1%
Clinton: 44,6%

Californie
Clinton: 55,9%
Sanders: 43,1%

A.P.

Une affaire d'agression sexuelle secoue l'Université Stanford

Sur le papier, Brock Turner est le gendre idéal: élève à Stanford, portant sur ses jeunes épaules de vingt ans les espoirs de médailles olympiques américaines en natation, il aurait pu briller à Rio cette année. Mais Turner passera les Jeux en prison.

En mars 2015, le jeune homme a été jugé coupable d'avoir agressé sexuellement une jeune femme intoxiquée et inconsciente derrière une poubelle, lors d'une fête de fraternité de l'université d'élite. Selon la loi américaine, il risquait jusqu'à 14 ans d'emprisonnement. Le procureur en a requis six.

La victime n'a pas de souvenir de l'agression jusqu'à son réveil à l'hôpital. Appelée à la barre en mars dernier, elle a livré une longue déclaration à son violeur, décrivant dans les moindres détails le calvaire qu'elle a subi dans les jours suivants. "Tu as pris ma valeur, ma vie privée, mon énergie, mon temps, ma sécurité, mon intimité, ma confiance en moi, jusqu'à aujourd'hui," a-t-elle asséné. Un discours cru et sans détour qui a ému Internet, mais qui n'a pas suffi à convaincre le juge Persky, responsable de l'affaire, de la gravité des actes commis.

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Car bien que Brock Turner ait été déclaré coupable, il n'a ni été condamné aux 14 ans requis par la loi, ni aux 6 proposés par le procureur. En raison de "l'impact sévère" que pourrait avoir sur lui la prison au vu de son jeune âge, le juge a considérablement réduit la sentence. Turner a fini par écoper de six mois de prison, dont trois fermes, et de trois ans de probation.

Dans une lettre à son agresseur énoncée lors du procès, la victime dénonce l'épreuve traumatisante qu'il vient de lui faire traverser, mais aussi les agressions sexuelles multiples qui ont lieu sur les campus américains. Elle répond à la défense de l'avocat de Turner, qui accuse la "culture de la boisson" dans les universités d'être responsable des actes du jeune homme: "La culture de la boisson sur les campus. C'est ce que tu dénonces ? Tu penses qu'il s'agit là de ce contre quoi je me suis battue pendant un an ? Pas la reconnaissance des agressions sexuelles du campus, ou du viol, ou d'apprendre à reconnaître le consentement ? (...) Tu réalises qu'avoir un problème d'alcool est différent de boire et de forcer quelqu'un à avoir des relations sexuelles avec toi ?"

Le juge Persky

Le juge Persky

Comme en réponse à cette lettre, le père de l'agresseur, Dan Turner, a choisi d'écrire son propre point de vue sur l'affaire et sur la sentence imposée à son fils. Pour lui, six mois de prison sont trop importants: "Sa vie ne sera jamais celle dont il a rêvé et pour laquelle il a tant travaillé." Turner piétine les arguments de la jeune femme, tout en plaçant son fils dans le rôle de la victime. "Il ne mange presque plus assez pour vivre," écrit-il. Paroxysme de la déconnection, le père décrit l'agression de son fils comme si elle n'en était pas une, jugeant que finalement "le prix est cher pour 20 minutes d'action" dans les "20 ans d'existence" de son fils.

Depuis dimanche, les "20 minutes d'action" par lesquelles le père de Brock Turner choisit de voir le comportement de son fils enflamment Internet. De son côté, le juge Persky doit lui aussi faire face à la fureur des internautes. En campagne pour sa réélection jeudi prochain, une pétition en ligne vient de demander sa résiliation. A ce jour, elle a recueilli plus de 15 500 signatures.

A.S.

La Renwick Gallery, nouveau hub pour les fans d'art moderne à DC

À première vue, la grande salle aux murs roses du deuxième étage de la Renwick Gallery paraît tout à fait ordinaire. Pourtant, lorsqu’on s’approche de ses parois fuchsia, on découvre quelque chose d’assez curieux : les murs sont recouverts de haut en bas d’une multitude d’insectes.

Cette œuvre de Jennifer Angus fait partie d’une exposition intitulée “WONDER”, installée à la Renwick Gallery depuis le 13 novembre 2015. Son ouverture a attiré un nombre record de visiteurs: en un mois, elle a accueilli autant de fans d’art que chacune des années précédentes.

Cette augmentation rapide est due en partie à la grande publicité dont a bénéficié la galerie grâce aux réseaux sociaux. En effet, d’innombrables photos des fameuses pièces de ce musée ont été partagées sur Internet, faisant de l’exposition un des lieux les plus photographiés de la capitale.

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La Renwick Gallery, située à proximité de la Maison Blanche, montre en ce moment seulement “WONDER”. L’exposition est composée d’œuvres de neuf artistes différents, chacun avec son propre style. Une des sculptures les plus renommées de la galerie est “1.8”, de Janet Echelman (photo ci-dessus).

L’œuvre, un filet suspendu au plafond, dont les couleurs alternent du bleu jusqu'au rose, imite les ondes sismiques du séisme qui en 2011 ravageait les côtes du Japon. Il est courant, lors d’une visite, de voir des visiteurs allongés ou assis sous la sculpture, discutant ou prenant des photos.

Pour la galerie, il est important que les œuvres puissent être partagées, comme en témoigne Nicholas Bell, conservateur du musée depuis trois ans, dans un interview avec le Washingtonian : “Nous encourageons la photographie. Avant, le panneau disait “Photographie autorisée.” Aujourd’hui, nous l’avons changé : on y lit maintenant “Photographie encouragée”. L’atmosphère de la salle a complètement changé!”

Si l’envie vous en prend, n’hésitez pas à aller découvrir les œuvres encore exposées; il en reste trois sur les neuf initialement présentes (les quatre autres on été enlevées en mai).

 

Margaux Shanks

D-Day: 72ème anniversaire du Débarquement

De ce côté de l'Atlantique aussi, le 6 juin est un jour de commémorations. Les Américains se remémorent le Débarquement de 73 000 de leur soldats sur les côtes normandes, au côté des troupes anglaises et canadiennes, pour libérer la France de l'occupation allemande.

Dans un pays où l'armée et les anciens combattants ont toujours une place importante au sein de la société, le 6 juin est célébré comme un moment de grandeur de l'armée américaine.

Les soldats américains ont débarqué sur les plages de Utah et Omaha Beach dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Plus de 15 000 autres ont été parachutés.

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Le nombre de victimes côté américain est estimé à 2500 morts et plus de 4000 blessés.

Le D-Day aux Etats-Unis

Chaque 6 juin, le D-Day (littéralement Jour J) donne lieu à des cérémonies un peu partout dans le pays. Le Musée de la Seconde guerre mondiale de la Nouvelle-Orléans organise une série d'événements où seront présenté des reproductions de bateaux ayant servis au débarquement des troupes. A Bedford, en Virginie, les noms des 2500 morts seront lus au cours d'une cérémonie de commémoration.

Certains vétérans se sont également rendus en France avec leurs familles. Réunis sur les plages de Normandie, au côté des anciens combattants anglais, canadiens et français, l'émotion est palpable. Au cimetière américain de Colleville-sur-Mer (photo ci-dessous), Henry Breton, un ancien soldat américain de 91 ans, se rappelle les éprouvantes journées de batailles. "Ca en valait la peine," déclare-t-il.

Traditionnellement, la France décore chaque année des survivants du Débarquement de Normandie. Cette année, le pilote Harold Smith, originaire de New York, va recevoir la Légion d'honneur pour son rôle durant le D-Day. Smith, 98 ans cette année, a dirigé une trentaine de vols au-dessus de la France, y compris le jour du Débarquement, où il a participé aux opérations de bombardements.

Ralph Ticcioni, originaire du Wisconsin, a également reçu hier la Légion d'honneur à 93 ans. Il y a 72 ans, l'homme faisait partie des parachutistes qui ont atterri sur les plages normandes.

Du côté des politiques, les commémorations du 6 juin sont aussi un moment privilégié pour rappeler les sacrifices qui ont été nécessaires pour permettre le retour de la paix. Comme chaque année, c'est aussi l'occasion de regarder le célèbre discours de Ronald Reagan à la Pointe du Hoc, prononcé à l'occasion du 40ème anniversaire du Débarquement, et qui est toujours d'actualité aujourd'hui.

Le Guide Michelin à la rencontre de DC

Pour la première fois de son histoire, Washington DC va voir nombre de ses restaurants entrer au fameux Guide Michelin, l’un “des plus grands arbitres du monde en gastronomie” selon le Washington Post. La capitale américaine sera ainsi la 4ème ville des Etats-Unis, après New-York, San Francisco et Chicago, à faire l’objet d’un guide qui sera publié le 13 octobre prochain.

La scène gastronomique au sein du District a en effet bien évolué depuis ses débuts dans les années 1980. Tout a commencé en 1979, avec l’arrivée du jeune chef français Jean-Louis Palladin, déjà doublement étoilé - à 28 ans il a été le plus jeune chef à recevoir cette distinction. Palladin s’installe dans le tristement célèbre Watergate Hotel et crée un restaurant à son nom: “Jean-Louis at the Watergate”.

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Jean-Louis Palladin


Selon lui, la qualité des produits trouvés en France n’est en aucun cas meilleure que celle que l’on pourrait servir aux Etats-Unis. Mark Furstenberg, qui dirige la boulangerie Bread Furst, pense quant à lui que Washington à encore “un grand avenir culinaire devant elle.”

La gastronomie à Washington s’est donc bien développée, et c’est à l’aube de l’automne 2015 que les inspecteurs du Guide Michelin ont commencé leur longue sélection sous couvert d’anonymat, parcourant chaque restaurant passible de recevoir une récompense. Ces professionnels de la cuisine suivent des règles strictes, et jamais l’un d’eux ne pourra manger dans le même restaurant plus d’une fois par an - ils continueront cependant à dîner dans la capitale en attendant la publication du guide.

Les étoiles n’ont pas encore été révélées mais, d’après Pete Selleck, président du groupe Michelin en Amérique du Nord, “les restaurants qui afficheront deux ou trois étoiles ne seront pas une surprise;  la surprise, ce sera plutôt la découverte de ceux qui se verront attribuer une première étoile.”

Certains restaurants du District n’en seront en effet pas à leur première récompense, comme par exemple Rose’s Luxury, dont le créateur Aaron Silverman a reçu le prix James Beard Award du meilleur chef.

La maire de la capitale, Muriel Bowser, a encouragé cette initiative et invité à “célébrer les restaurants locaux,” comme elle l’a annoncé mardi dernier sur son compte Twitter, posant sur la photo en compagnie du célèbre bonhomme blanc et de Pete Selleck. Ces étoiles, n’étant attribuées que pour une seule année, restent en effet du court terme, et elles pressent les restaurateurs à faire de leur mieux pour tenter de garder cette distinction le plus longtemps possible. Cela a d’ailleurs créé des polémiques lorsque plusieurs restaurateurs se sont donnés la mort à cause de la pression que les étoiles faisaient peser sur les épaules.

Mais à Washington l’heure en est encore à la joie et à la célébration, car la capitale vient, au bout de plusieurs décennies d’évolution, de bel et bien graver sa marque dans la liste des villes au fort patrimoine gastronomique.

 

Malo Barthélémy

Le doughnut, gâteau préféré des Américains

[Attention, overdose de sucre dans cet article.] Décidément, il y a vraiment des Journées dédiées à toutes sortes de choses... et aujourd'hui, aux Etats-Unis, c'est la Journée nationale des doughnuts !

Ce petit gâteau rond et sucré, avec un glaçage et des décorations de toutes les couleurs, est plus qu'une pâtisserie : c'est une véritable institution.

Les doughnuts - ou donuts, les deux orthographes sont acceptées - auraient été inventés au milieu du 19ème siècle, dans la région de Boston, et, parce qu'ils étaient faciles à manger et à conserver, ils se seraient vite répandus parmi les matelots et les capitaines de navires.

Pendant la Première guerre mondiale, les soldats américains, nostalgiques du pays, ont amené la recette en Europe. La Journée du doughnut a d'ailleurs été créée en l'honneur de ces membres de l'Armée du Salut américaine, qui ont fait le voyage avec les soldats et qui, pour les nourrir et remonter le moral des troupes, leur faisaient des doughnuts et les leur apportaient sur le front.

Après la guerre sont apparues les premières machines automatisées, et les premières boutiques spécialisées. Le très sérieux Musée national de l'Histoire américaine de Washington DC possède même dans sa collection une des plus anciennes machines à fabriquer des doughnuts.

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On trouve maintenant des doughnuts partout aux Etats-Unis. La ville de Providence, dans l'état de Rhode Island, a été désignée "Capitale américaine du doughnut." C'est en effet la ville qui compte le plus de magasins de doughnuts, avec un peu plus de 25 boutiques pour 100 000 habitants. Vient ensuite Boston, avec 20 magasins pour 100 000 habitants.

La folie du doughnut a également créé tout un folklore, comme par exemple le "Tour de Donut" : une course de vélo qui a lieu chaque année dans l'Ohio, et qui passe par plusieurs boutiques de doughnuts. Pour chaque gâteau mangé, le coureur se voit retirer 5 minutes sur son temps final. "Pendant cette course, votre capacité à manger des doughnuts est aussi importante que votre capacité à faire du vélo !" peut-on lire sur le site Internet.

Pendant la Journée nationale du doughnut, les grandes enseignes américaines comme Dunkin' Donuts ou Krispy Kreme organisent des événements ou des promotions et distribuent des gâteaux gratuits.

Si vous aussi vous voulez succomber à la folie doughnuts, choisissez une recette par ici ou par là. Les ingrédients dont vous aurez besoin sont somme toute assez simples: du lait, de la farine, et une bonne dose de beurre et de sucre!

[Vidéo] Des petites annonces pour réadopter un enfant

Réadopter des enfants, c'est possible aux Etats-Unis. Et le phénomène, récent, est même très simple dans la plupart des états américains. Les parents peuvent mettre une petite annonce sur Internet, et, quand une nouvelle famille est trouvée, il suffit d'un simple acte notarial pour que le transfert soit conclu.

La pratique n'est pas contestée par l'opinion américaine; le but, c'est que chacun y trouve son compte et que l'enfant rejoigne le meilleur foyer possible. Mais les changements fréquents peuvent toutefois être éprouvants.

Notre équipe est partie à la rencontre de Sam, un petit garçon recueilli par Brian et Shannon Carroll, un couple qui a réadopté six enfants en trois ans.

Un reportage de Valerie Astruc, Regis Massini, Arielle Monange et Sabrina Buckwalter.

 

#WearOrange: Journée de sensibilisation aux violences liées aux armes

Du orange dans les rues, au travail, pendant les différentes manifestations organisées dans le pays: pour la Journée nationale de sensibilisation aux violences liées aux armes (National Gun Violence Awareness Day), les Américains sont appelés à s'habiller en orange. Une manière d'attirer l'attention sur la violence des armes, qui fait des Etats-Unis le pays développé où on compte le plus de meurtres par balle.

Selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, près de 30 personnes sur 1 million sont mortes à cause des armes à feu en 2012. Ce chiffre place le pays bien au-dessus des autres pays occidentaux. En Suisse, deuxième du classement, ce nombre tombe à 7,7 ; au Danemark, en Allemagne ou en Australie, il est inférieur à 3.

C'est dans les grandes métropoles que l'on trouve le plus de meurtres par balle. La carte ci-dessous recense les fusillades de masse ("mass shooting") ayant eu lieu aux Etats-Unis depuis le début de l'année 2016. Selon le Mass Shooting Tracker - qui définit une fusillade de masse comme une tuerie où au moins quatre personnes sont mortes - il y en a déjà eu 161. 213 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées.

Avec 14 fusillades, Chicago est au premier rang des villes avec le plus de mass shootings. Viennent ensuite Houston (5), Detroit (4) et Las Vegas, Orlando, Atlanta et la Nouvelle-Orléans (3).

Un problème que Barack Obama aura tenté de résoudre pendant ses mandats ; mais sans succès. Le Président s'est heurté à plusieurs reprises à la National Riffle Association (NRA), le puissant lobby des armes qui, d'une certaine façon, fait la pluie et le beau temps de la politique américaine.

Au contraire, avec la peur du terrorisme, le nombre d'armes en circulation aux Etats-Unis a même augmenté sous sa présidence. Il y en aurait aujourd'hui environ 357 millions - pour 318 millions d'habitants.

"Nous ne ne pouvons pas considérer que ce niveau de violence par armes à feu est quelque chose de normal. Nous devons agir pour empêcher ces fusillades de se produire encore et encore. #WearOrange" (=Portez du orange), a écrit Barack Obama aujourd'hui sur Twitter.

Le combat pour la régulation des armes semble encore long aux Etats-Unis, et beaucoup restent très attachés au fameux "Second Amendement" de la Constitution, qui garantit à chaque citoyen le droit de porter une arme. Mais les initiatives se multiplient, aujourd'hui en particulier, pour faire entendre une autre voix: celle qui défend une meilleure régulation des armes.

En pleine affaire du tueur de UCLA à Los Angeles, qui a tué une personne à l'Université et une autre à son domicile, les associations se battent pour que ce genre de meurtres cessent.


"Ma plus grande frustration jusqu'à présent est le fait que la société n'ait pas voulu prendre des mesures de base pour que les armes ne tombent pas entre les mains des gens qui pourraient faire avec elles beaucoup de dégâts. Nous sommes le seul pays développé sur Terre où cela arrive..."
Barack Obama, juin 2014.

A.P.