Elections 2016: Primaires en Virginie occidentale et au Nebraska

Sanders prêt à "gravir la côte"

Hier les Démocrates votaient en Virginie occidentale: et c'est Bernie Sanders qui en est sorti vainqueur. Avec près de 52% des voix, contre seulement 36% pour Hillary Clinton, le Sénateur du Vermont devrait remporter une grande majorité des 29 délégués de cet état.

La victoire de Sanders est d'autant plus un succès que la Virginie occidentale a été par le passé un grand soutien de l'actuelle Secrétaire d'Etat. Lors de la primaire de 2008 qui opposait Barack Obama à Hillary Clinton, cette dernière l'avait emporté ici avec plus de 40 points d'avance.

La victoire de Sanders en Virginie occidentale, qui suit celle de l'Indiana la semaine dernière, contribue au nouveau souffle qui traverse la campagne du candidat démocrate. Le temps lui manque pour rattraper Clinton numériquement, mais l'équipe Sanders et les électeurs restent motivés: "Nous savons que nous avons une côte raide à gravir," a déclaré Sanders dans son discours de victoire. "Mais nous sommes maintenant habitués à gravir les côtes."

Les prochaines primaires, en Oregon et au Kentucky, sont également a priori des terrains favorables pour Bernie Sanders.

Trump face à...Trump

Même si Trump n'a désormais plus d'adversaires, les électeurs républicains ont tout de même voté hier, en Virginie occidentale et au Nebraska. Les noms de Cruz et Kasich, qui se sont retirés de la primaire la semaine dernière, apparaissent en effet quand même sur les bulletins, et les candidats peuvent continuer à recevoir des votes.

Mais, sans grande surprise, Trump a de nouveau remporté ces primaires, avec plus de 76% des voix en Virginie occidentale, et 61% dans le Nebraska.

Ted Cruz ne reviendra donc pas dans la course. Quelques heures plus tôt, il avait déclaré que, s'il faisait un bon score dans le Nebraska, il pourrait envisager un retour sur le terrain des primaires - cela n'aura donc pas lieu.

L'ancien candidat n'a pour le moment pas dit s'il allait, ou non, endosser Trump. Il a déclaré que son but était maintenant de devenir le nouveau visage du parti conservateur.

Résultats en Virginie occidentale

(estimations à 5h30 heure de Paris) - via Politico

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Prochaines primaires: 17 mai: Kentucky et Oregon; 24 mai: Washington (Républicains); 4 et 5 juin: caucus démocrates des Iles Vierges et de Porto Rico; avant le grand rendez-vous du 7 juin, où six états voteront.

Controverse à l’Académie Militaire de West Point

L’Académie Militaire américaine est sur une nouvelle enquête. La semaine dernière, deux photos de classe de 16 femmes cadets de l’école militaire de West Point ont circulé en ligne.

L’une, tweetée sur le compte personnel de Brenda Sue Fulton, responsable du Conseil d’Administration des Visiteurs, présente les cadets dans une pose classique:

https://twitter.com/suefulton/status/725353501476425728

Mais c’est la seconde qui s’est attirée les foudres de l’académie. Dans celle-ci, les jeunes femmes ont le poing levé, symbole des luttes de la communauté noire aux Etats-Unis.

Le geste a marqué l’histoire : Tommie Smith et John Carlos avaient suscités la polémique en brandissant le poing pour manifester leur solidarité au Black Power lors des jeux olympiques de Mexico. Aujourd’hui, plusieurs membres hiérarchiques se sont indignés à la suite de la publication de la photo des cadets.

Jeux olympiques de Mexico. Podium du 200 mètres masculin, de g. à dr. : Peter Norman (Australie, 2ème), Tommie Smith et John Carlos (Etats-Unis, respectivement 1er et 3ème, faisant le signe du "Black Power"), 16 octobre 1968.

 

Dans un billet sur son blog, John Burk, ancien sergeant de l’académie militaire de Géorgie explique que les cadets démontraient ici leur solidarité à Black Lives Matter (BLM). Pour lui, ce mouvement « est connu pour avoir créé de violentes protestations à travers diverses régions des Etats-Unis, appelant à la mort des officiers de police, et allant jusqu’à appeler à la mort des Américains blancs. » Dans la suite de son billet, Burk réclame la fin d’un « double standard » qui serait appliqué à BLM. Il demande l’application pure et simple du règlement: un membre de l’Académie ne peut joindre une organisation politique en uniforme, ni présenter un quelconque signe d’appartenance au sein de l’école.

Plusieurs militaires ont pris la défense des jeunes femmes, à commencer par Brenda Sue Fulton « Je nai pas retweeté la photo du poing levé parce que je sais que notre culture voit la différence entre un poing levé noir et un poing levé blanc. Je sais quil sagissait là dune expression de fierté et dunité, mais je suis assez âgée pour savoir que ce signe serait interprété négativement par des observateurs blancs. »

Mary Tobin, diplômée en 2003 de West Point, a insisté sur l’absence de caractère politique de la photo. Dans un post publié sur Facebook, elle assure que les cadets « nessayaient pas de prêter allégeance à un mouvement. » Une note qui a été l’occasion de rappeler l’ouverture tardive de l’école aux femmes et aux minorités, et de questionner les rapports de l’école à ces individus : « ces femmes noires et cadets ne sont autorisées à exister que sur un plan. Elles sont seulement autorisées à être des cadets. »

A West Point, les femmes noires et cadets sont rares, dans une école où 70% des élèves sont blancs, et 80% sont des hommes.


A.S.

[Vidéo] Cuba: le patrimoine immobilier retrouve une seconde jeunesse

Avec le réchauffement des relations entre Cuba et les Etats-Unis, de nombreux investisseurs viennent sur l'île flairer les bonnes affaires. En premier lieu: l'immobilier. Bars, restaurants, hôtels se développent dans le pays, qui se prépare à accueillir un nombre croissant de touristes.

Un patrimoine immobilier exceptionnel est à l'abandon, vestige de la période où les Cubains ne pouvaient pas faire commerce de leur biens et où l'Etat attribuait les maisons. Le pays regorge de trésors architecturaux, qui vont désormais retrouver une nouvelle jeunesse.

Mais investir à Cuba est encore difficile pour les étrangers. Pour monter une affaire ou acheter une propriété, il faut avoir la nationalité cubaine, ou bien s'associer à un Cubain.

Notre reportage à La Havane, par J. Cardoze, R. Massini et T. Filliard.

Les chansons des Rolling Stones aux meetings de Trump? Pas question!

Il n'y a pas que parmi les Républicains que Donald Trump ne fait pas l'unanimité: les musiciens et les chanteurs ne sont pas ses alliés non plus.

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Derniers ennemis en date: les Rolling Stones, qui lui ont demandé de ne plus utiliser leur chansons dans ses meetings. Après sa victoire en Indiana mardi, Trump avait en effet passé leur tube "Start Me Up"; depuis le début de sa campagne, il a également utilisé de nombreuses fois le morceau "You Can't Always Get What You Want."

Les Rolling Stones ont donc publié en fin de semaine un communiqué, dans lequel ils précisaient n'avoir "jamais donné" à Trump l'autorisation de jouer leur musique, et lui demandait "d'arrêter immédiatement". Malgré tout, Trump a réitéré hier pendant un meeting à Charleston, en Virginie occidentale: la chanson des Stones "Let's Spend the Night Together" a été diffusée avant que le candidat ne monte sur scène.

Aux Etats-Unis, les hommes politiques n'ont certes pas besoin de licence spécifique pour chaque morceaux qu'ils utilisent: ils peuvent acheter des "licences globales." Ceci dit, les artistes peuvent interdire la diffusion de certaines chansons, et les candidats sont normalement tenus de respecter ce choix.

Alors, la propriété intellectuelle, très peu pour Donald Trump? Il n'en est en effet pas à son premier conflit avec des artistes.

Quatre autres artistes en conflit avec Trump

Février 2016: la chanteuse Adèle refuse que le candidat à l'investiture utilise ses chansons. Trump diffusait depuis quelques temps plusieurs de ses morceaux, et notamment "Skyfall" et "Rolling in the Deep."

Octobre 2015: le groupe Aerosmith, par l'intermédiaire de leur chanteur Steven Tyler, demande à Trump de ne plus utiliser "Dream On" pendant ses meetings. Ce à quoi Trump a répondu "Tant pis, j'ai de meilleures chansons à jouer à la place."

Septembre 2015: Dans un meeting pendant lequel Donald Trump avait invité Ted Cruz, la chanson "It's The End of the World as We Know It (And I Feel Fine)" du groupe R.E.M est diffusée. Le chanteur Michael Stipe s'est fortement opposé à l'utilisation de sa chanson: "N'utilisez pas notre musique et ma voix pour votre parodie débile de campagne," a-t-il déclaré.

Juin 2015: Neil Young est le premier artiste à s'opposer publiquement à Trump et à lui interdire d'utiliser ses chansons. Trump avait joué plusieurs fois "Rockin' in The Free World."

Espérons que Trump finira un jour par comprendre qu'il ne peut pas toujours avoir ce qu'il veut.

https://www.youtube.com/watch?v=XIX0ZDqDljA

A.P.

Elections 2016: le point de la fin de semaine

Clinton et Sanders sont en Virginie occidentale, pendant que les Anti-Trump mettent en place leurs tactiques.

La Virginie occidentale n'est plus avec Clinton

La primaire républicaine est bouclée, mais, chez les Démocrates, on continue à se disputer les délégués encore en jeu. Prochaine primaire: la Virginie occidentale, mardi prochain. Un état que Clinton avait facilement arraché à Obama en 2008, mais qui pourrait bien, cette fois, revenir à Sanders. Il y aura 37 délégués à récupérer. 

Un sondage de Public Policy Polling donne pour l'instant Sanders près de 8 points devant Clinton. La Secrétaire d'état, reconnaissant que la bataille dans l'état serait "difficile," y a malgré tout fait campagne ces derniers jours. La primaire est ouverte, électeurs démocrates et indépendants peuvent donc voter - ce qui a largement favorisé Sanders par le passé.

Mais, qu'importe le résultat, la Virginie occidentale est un état traditionnellement défavorable aux Démocrates lors des élections présidentielles: depuis 2000, l'état est toujours revenu au candidat républicain. Pour Robert Rupp, professeur de sciences politiques au Wesleyan College de Virginie occidentale, "en ce qui concerne l'élection présidentielle, c'est tout vu d'avance: l'état sera très rouge." - Le rouge est, aux Etats-Unis, la couleur du parti républicain.

Les Anti-Trump veulent un autre candidat

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Le groupe Conservatives Against Trump (Les conservateurs contre Trump) s'est réuni hier soir pour discuter des solutions encore envisageables pour stopper l'investiture de Donald Trump. Alors que sa nomination est désormais actée par de nombreux cadres du parti, une autre partie d'entre eux se refuse toujours à le considérer comme leur candidat.

Au menu de la discussion: la question d'un "third-party candidate." Les Anti-Trump pourraient-ils nommer un autre candidat à l'élection présidentielle? L'élection se déroulerait alors à trois candidats: un Républicain, un Démocrate, et le troisième, indépendant, nommé par les Anti-Trump. 

Cela ferait ainsi concurrence à Trump - mais risquerait aussi de diviser les votes des électeurs républicains, si celui qu'ils nomment ne parvient pas à les rassembler. Une stratégie risquée, mais qui peut être le dernier recours.

Anne Hidalgo à Washington pour lutter contre le changement climatique

A l'appel du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, les leaders mondiaux sont réunis aujourd'hui dans la capitale américaine pour le sommet Climate Action 2016. Parmi eux, la maire de Paris Anne Hidalgo, ainsi que plusieurs maires de grandes villes comme Denis Coderre (Montréal) ou Eduardo Paes (Rio de Janeiro). Réunis en un collectif nommé C40, le Cities Climate Leadership Group, ils vont réfléchir au(x) rôle(s) que peuvent avoir les grandes villes dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Les villes, grandes pollueuses

C40 regroupe 83 villes, venues de chaque continent, et représente plus de 600 millions de personnes. Créée en 2005 par l'ancien maire de Londres Ken Livingston, l'organisation regroupe près d'un quart de l'économie mondiale. C40 a publié, quelques jours avant la conférence, un rapport sur les enjeux et les difficultés auxquels font face les villes. Face à leur croissance constante et très rapide, il leur est en effet parfois difficile de mettre en place des plans d'actions pour le climat.


Pour Eduardo Paes, maire de Rio de Janeiro et Président du C40: "Les maires sont conscients des nombreux bénéfices qu'apportent les villes durables, c'est pour ça que nous faisons le maximum pour réduire les émissions de gaz à effets de serre. Mais l'urbanisation est de plus en plus rapide, et nous savons que nous ne pouvons pas faire face à ces défis seuls."

Les maires, en plus de leurs actions communes, veulent inciter les gouvernements nationaux à leur apporter une aide financière et législative. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, la pollution en milieu urbain, et notamment la pollution de l'air, est un défi majeur. Elle provient en majeure partie des gaz d'échappement des véhicules, des émissions des usines et des centrales énergétiques.

"Les villes sont les lieux clés qui permettront de suivre les règles fixées par l'accord de Paris mis en place à l'issue de la COP21," selon Kgosientso Ramokgopa, maire de la ville de Tshwane en Afrique du Sud.

Anne Hidalgo en première ligne

La présence de la maire de Paris à Washington aujourd'hui n'est pas un hasard. Depuis le début de son mandat en 2014, Anne Hidalgo s'est souvent impliquée dans des initiatives écologiques. Elle a d'ailleurs annoncé début avril qu'elle serait candidate pour être la prochaine présidente de C40, dont le nom sera annoncé au mois d'août.

Aujourd'hui à Washington, Anne Hidalgo a présenté la Coalition pour la transition urbaine, une initiative internationale qui a pour but de permettre un meilleur développement des villes. Le groupe aidera principalement les pays où la croissance des villes explose, comme la Chine et l'Inde.

L'Inde, avec un taux de 31,2% d'urbanisation en 2011, est considéré comme un pays rural; mais la population urbaine augmente très rapidement. On estime que d'ici 15 ans, 600 millions d'Indiens vivront en ville. Les grandes villes du pays, comme Delhi, Patna ou Gwalior sont parmi les plus polluées du monde - et cette pollution aura des conséquences humaines, mais aussi économiques. Le but de la Coalition pour la transition urbaine est de permettre aux villes de se développer dans un respect de l'environnement.

Les discussions du sommet Climate Action 2016 se poursuivent jusqu'à demain. La ministre de l'Environnement Ségolène Royale est également présente, ainsi que plusieurs personnalités de l'écologie américaine comme Al Gore. Quant à Ban Ki-Moon, il visitera avec la maire de Washington DC Muriel Bowser une école de la capitale qui met en place des projets écologiques.

 

A.P.

"Disguise" au Brooklyn Museum: le masque et l'identité

Au dernier étage du Brooklyn Museum, à New York, se déroule en ce moment l'exposition Disguise. Les oeuvres d'une vingtaine d'artistes sont réunies pour explorer le thème de l'identité à travers un élément clé: le masque africain.

Longtemps utilisés en Afrique pour représenter l'identité d'un individu, les masques ont été, avec la colonisation, sortis de leur contexte d'origine pour devenir des objets d'art. Avec Disguise, le masque devient sculpture, mais pas seulement: il est aussi peinture, photographie, vidéo, danse ou encore performance artistique.

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Au coeur de la ville multiple et multiculturelle qu'est New York, l'exposition tente de répondre à une question parfois difficile: comment définir son identité? Et, surtout, peut-on la définir?

L'identité, c'est une question qui a toujours travaillé Brendan Fernandes. Cet artiste Kenyan et Indien, qui a grandi au Canada avant de venir s'installer aux Etats-Unis, utilisait depuis longtemps les masques dans ses oeuvres. C'est donc tout naturellement que les conservateurs du musée lui ont proposé de faire partie du projet.

"Ce qui m'intéresse avec les masques," explique-t-il, "c'est qu'ils peuvent à la fois créer une identité, ou cacher une identité. Leur rôle est multiple, on n'est jamais vraiment sûr de ce que l'on voit."

La multiplicité se ressent aussi dans les matériaux et médias utilisés par Brendan Fernandes. Au sol, des sculptures de biches portant des masques africains semblent fixer, sur l'un des murs, une installation de trois masques qui clignotent. L'artiste présente aussi une série de quatre dessins représentant des animaux masqués, ainsi qu'une vidéo.

"Utiliser différentes techniques me rend plus libre,"  dit-il. "Les concepts, les idées sont au coeur de mon travail. C'est ce que je veux mettre en avant. La technique n'est qu'un moyen pour faire passer l'idée. Je ne me limite donc pas à une sorte d'art. Au contraire, la pluralité m'intéresse."

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Le travail de Brendan Fernandes reflète en effet sa propre interprétation de l'identité: une identité en mouvement, jamais fixe, parfois difficile à cerner. Ainsi, le clignotement des masques lumineux n'est pas aléatoire. C'est en fait un code en morse, indéchiffrable pour le visiteur. Quant aux biches, elles semblent perdues: "C'est comme si elles se demandait "on va où?" Mon idée c'est que, justement, on n'est jamais sûr de savoir où aller."

Disguise réunit des voix différentes autour d'une même idée, d'une même réflexion. Cela donne une exposition riche et foisonnante, qui, finalement, n'apporte une seule réponse, mais propose, explore et cherche - et on en sort peut-être avec plus de questions que quand on y est rentré.

Disguise: Masks and Global African Art
Brooklyn Museum - Brooklyn, New York
Jusqu'au 18 septembre.

Texte: A.P.
Photos: Paul Markovic

Elections 2016: Cruz hors de la course

C'est la fin pour Cruz et le retour pour Sanders. La primaire de l'Indiana aura donnée son lot de surprises.

Cruz abandonne: fin de la course chez les Républicains

Cruz a abandonné. Après la nouvelle victoire écrasante de Trump hier soir (+ de 50% des voix), il a annoncé qu'il se retirait de la course à l'investiture républicaine. Carly Fiorina, elle, aura été sa vice-présidente pendant...six jours.

Malgré l'alliance de Cruz et Kasich pour rassembler les voix des électeurs républicains, et malgré les efforts des groupes "Never Trump," pour qui l'Indiana était une des dernières chances de stopper Trump, rien n'y a fait.

La voie est désormais libre pour Trump. Même les cadres du Parti républicain l'ont reconnu: "Donald Trump sera sans doute le nominé," a écrit sur Twitter Reince Priebus, le Président du Comité National des Républicains. "Maintenant, nous devons nous unir et nous concentrer pour battre Hillary Clinton." Dans son discours, Trump a félicité Cruz, "un grand compétiteur," et a utilisé un ton beaucoup plus posé que d'habitude.

La tâche ne sera pourtant pas aisée. Certains, comme le Sénateur du Nebraska Ben Sasse, ont déjà annoncé qu'ils ne soutiendraient pas Trump. Un tapis rouge vient-il de se dérouler pour le candidat démocrate ?

Sanders fait mentir les sondages

On vous parlait hier des sondages en Indiana, traditionnellement peu fiables. Le vote démocrate l'a encore une fois prouvé, puisque Sanders a remporté la primaire avec 53% des voix.

La démographie de l'état, à majorité blanche, et le système de la primaire ouverte ont sans doute contribué à sa victoire - mais pas seulement. L'équipe Clinton, sûre de son coup, avait négligé l'état, en y investissant peu d'argent et de temps. De plus, la remarque de Clinton sur les mineurs a pu avoir, dans cet état minier, un impact sur le choix des électeurs.

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Sanders et Clinton vont donc se partager les délégués de l'Indiana. La course reste en faveur de Clinton, mais cette victoire redonne de l'énergie à la campagne Sanders. Depuis plusieurs mois, les commentateurs politiques pariaient sur une Convention négociée chez les Républicains - depuis ce soir, les cartes ont changé. C'est maintenant Sanders qui espère une telle Convention.

Résultats

(Estimations à 4h heure de Paris)

Démocrates
Sanders: 53,2%
Clinton: 46,8%

Républicains
Trump: 52,8%
Cruz (abandon): 36,9%
Kasich: 7,8%


A.P.

Elections 2016: Au tour de l'Indiana

Indiana: l'état aux sondages difficiles

Après la victoire de l'Illinois voisin en mars, les sondages pensaient que l'Indiana serait pour Trump. Après la défaite de Trump dans le Wisconsin, ils se sont dit que Cruz remporterait l'Indiana. Aujourd'hui, à la veille de la primaire, la tendance penche de nouveau pour Trump.

Quel que soit le résultat de demain, une chose est sûre: l'Indiana est un état très difficile à sonder. Et pour cause, en 1988 une loi interdisant les "appels robots" a été mise en application. Pour chaque sondage, les habitants doivent avoir au bout du fil une vraie personne - ce qui coûte très cher, et prend beaucoup de temps.

Peu de sondages ont donc été réalisés jusqu'à ce que l'état prennent une importance décisive dans la course à l'investiture républicaine. Kasich s'est retiré pour laisser le champ libre à Cruz, mais celui-ci peine pour l'instant à combler l'écart entre lui et Trump. Avec la Californie, l'Indiana est l'état qui va distribuer demain la plus grande partie des délégués restants.

Sanders vise les super délégués

Le déséquilibre démocrate s'explique en partie par les super délégués - ces délégués nommés et non élus, qui sont libres de soutenir et de voter pour le candidat de leur choix. Pour l'instant, 520 se sont déclarés en faveur de Clinton, et seulement 39 en faveur de Sanders. Il y en a 719 en tout.

Sanders s'est donc adressé à eux ce week-end. Lors d'une conférence donnée à Washington DC, il leur a demandé de "reconsidérer leur choix," particulièrement ceux qui viennent des états que Sanders a remporté.

Le Sénateur a par exemple gagné 73% des voix dans l'état de Washington - mais tous les super délégués de l'état soutiennent Clinton. "Il faut respecter le choix des électeurs de votre état," a déclaré Sanders - qui sait que, s'il ne parvient pas à convaincre plus de super délégués, ses chances de victoires seront encore diminuées.

Aller plus loin

Etat par état, le Washington Post montre pourquoi la carte électorale est un terrain favorable aux Démocrates: les 19 états ayant toujours voté pour le Parti démocrate aux élections présidentielles ont beaucoup plus de poids que les états qui votent toujours pour le Parti républicain.

Les taux de l'Obamacare vont augmenter pour la première fois début novembre, un mois avant l'élection présidentielle.

Dîner des correspondants: Obama au meilleur de sa forme

"C'est un honneur d'être à mon dernier, et peut-être le dernier dîner des correspondants. Vous avez tous l'air en pleine forme; la République à sa fin n'a jamais eu l'air aussi radieuse." C'est ainsi que le Président Barack Obama a ouvert samedi soir son discours lors de son 8ème Dîner des Correspondants, un événement annuel qui réunit journalistes, politiciens et artistes américains.

D'un ton léger et moqueur, le Président a passé en revue les derniers rebondissements de la primaire, égratignant tour à tour chacun des candidats. "L'année prochaine nous aurons un nouveau président. Nous ne saurons pas encore qui elle sera," a-t-il dit en insistant sur le pronom "elle", Hillary Clinton étant la seule femme en lice.

Mais il a aussi été piquant avec la Secrétaire d'Etat: "Il faut bien l'admettre: Hillary qui essaye de séduire les jeunes, c'est un peu comme une vieille tante qui s'inscrit sur Facebook." Il lui a opposé Bernie Sanders, présent dans la salle, "celui qui arrive à convaincre les jeunes" et "la face la plus jeune du Parti démocrate" - alors que Sanders a 74 ans.

Clinton a ensuite écrit sur Twitter: "Président, bien joué pour hier soir. Tante Hillary approuve."

Les Républicains n'étaient évidemment pas en reste. Barack Obama s'est moqué de Ted Cruz, et surtout de Donald Trump, qui a refusé l'invitation au dîner: "Est-ce que ce dîner serait trop tape-à-l'oeil pour Donald? Que peut-il bien faire en ce moment? Manger un steak Trump? Tweeter des insultes à Angela Merkel?"

Barack Obama a félicité ironiquement les cadres des Républicains, et notamment le président du Comité National Reince Priebus, présent également: "Bravo pour votre réussite! Le Parti républicain, les primaires. Tout va bien. Continuez comme ça!" Il en a profité pour critiquer la place que prend Trump dans les médias.

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Le Président est aussi apparu dans un clip, imaginant ce qu'il allait pouvoir faire à l'issue de son mandat. Passer son permis? Entraîner une équipe de sport? Les Obama ont annoncé qu'ils resteraient à Washington encore deux ans, le temps que leur plus jeune fille Sasha finisse son lycée. Leur fille aînée, Malia, a elle été acceptée à l'Université Harvard, où elle rentrera en 2017 après une année sabbatique.

Obama a conclu son discours sur une note plus sérieuse, se réjouissant du retour de Jason Rezaian, correspondant du Washington Post à Téhéran, où il a passé 18 mois en prison. Le Président a rappelé le rôle important de la presse dans la démocratie.

Enfin, il a laissé tomber son micro sur ces mots: "Obama out" (Obama, c'est fini). Le discours du Président a été salué pour son humour, et a cartonné dans les journaux et sur les réseaux sociaux. Il donne ainsi le ton pour les six derniers mois de son mandat.

Retrouvez ci-dessous le discours complet de Barack Obama:

https://www.youtube.com/watch?v=wYB-NuW_SRo

A.P.